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écologie - Page 230

  • Les méga-camions en embuscade à Bruxelles

    Après la campagne de FNE contre les méga-camions, le dossier semblait oublié. A l'occasion de la révision d'une Directive Européenne (96/53), les méga-camions s'invitent à nouveau et essaient de franchir les frontières entre les Etats membres. Explications.

    Bruxelles cède sous le poids des lobbies routiers

    Michel Dubromel, responsable Transports et Mobilité Durables confirme : "L'Union européenne doit réviser la réglementation en autorisant une longueur supplémentaire de 80 cm pour la cabine de façon à améliorer la sécurité mais la capacité de chargement doit rester identique".
    Une partie de la révision de la directive 96/53 envisage une cabine de camion avec une forme plus aérodynamique. FNE soutient  cette propositon : elle se traduirait par une économie de 3 à 5 % de gazole sur les longues distances, une diminution de l'impact lors des chocs frontaux, une amélioration générale de la sécurité.

    Cependant, la face cachée du projet de révision permettrait la circulation de poids lourds jusqu'à 60visuel-mega-camions-2009.jpg tonnes en itinéraires transfrontaliers ou en itinéraires internationaux, ce qui ne manquera pas d'encourager les Etats à "légaliser " ces méga-camions pour les transports intérieurs. Aujourd'hui, comme hier, nous n'accepterons pas la généralisation des méga-camions aussi bien au niveau européen qu'au niveau français. Au niveau national, notre gouvernement a d'ailleurs été un très mauvais élève en généralisant la circulation des camions de 44 tonnes sur notre territoire.

    Ils détruisent les autres modes de transport

    Ces méga-camions à 60 tonnes consommeraient jusqu'à 20% de fioul en moins. Ce qui semble être une performance environnementale se traduit par un avantage économique supplémentaire : une diminution des coûts de l'ordre de 15 à 20%.

    Moins de carburants et des coûts encore plus compétitifs

    Toutes les études confirment que l'introduction des méga-camions et l'augmentation de la charge des camions conduit à un report modal et à une plus forte demande en transports routiers. Le report serait encore plus important depuis le ferroviaire et le fluvial vers le transport routier. Les impacts environnementaux du transport augmenteraient et chaque citoyen aurait l'obligation de payer ces coûts supplémentaires alors que le transport routier n'acquitte déjà pas son coût sociétal.

    Mobilité et transition énergétique

    En cette période de "Débat National sur la Transition Energétique", le secteur des transports est dans le viseur, au même titre que celui du bâtiment. Alors que de nombreuses solutions pour des mobilités alternatives ou des transports plus doux sont proposées, il serait absurde de promouvoir un nouveau développement du mode le plus polluant.

    Bruno Genty, président de FNE : "Alors que des choix importants doivent être faits pour transporter autrement, la France doit s'opposer fermement à toute mesure permettant un développement incontrôlé du transport routier de marchandises dont notre pays, vue sa situation géographique, serait une des principales victimes. Avec ce dossier, la ministre de l'Ecologie et le ministre délégué aux Transports ont l'occasion de mettre en pratique les déclarations faites à l'occasion du dernier congrès de FNE, consacré à la mobilité."

  • Fessenheim : 30 millions de travaux pour 3 ans d'exploitation

    La centrale de Fessenheim est la plus ancienne installation encore en exploitation par EDF.

    L'Agence de Sûreté Nucléaire (ASN) s'est rendue compte en 2011, 34 ans après sa mise en service, que la centrale fonctionnait sans protection valable du sous-sol  en cas d'accident. Si le coeur de la 110819855.jpgcentrale venait à fondre, le corium se répendrait rapidement en profondeur et pourrait polluer les nappes phréatiques. L'Agence de Sûreté Nucléaire a donc exigé la construction d'un radier sous la centrale pour retarder ce phénomène.

    Or, François Hollande a déclaré que la centrale de Fessenheim serait fermée en 2016: " "La centrale de Fessenheim, qui est la plus ancienne de notre parc, sera fermée à la fin de l'année 2016 dans des conditions qui garantiront la sécurité des approvisionnements de cette région, la reconversion du site et la préservation de tous les emplois" Il avait ajouté :"Nous devons même faire un exemple de démantèlement réussi, de façon à ce que les centrales qui viendront à expiration dans de nombreux pays du monde et qui appelleront des technologies maîtrisées puissent être là encore une opportunité pour l'industrie nucléaire française".

    Un tel investissement pour si peu de temps de fonctionnement est totalement illogique. Qui cherche à berner qui ?

    EDF espère probablement que cette mise en conformité par rapport à ce que l'ASN demande lui donnera un délai supplémentaire d'autorisation de fonctionnement.

    La  justice, qui a été saisie par le réseau "sortir du nucléaire", a autorisé les travaux dans un jugement qui évite de considérer la situation réelle en se limitant strictement à l'aspect réglementaire. Elle n'a pas demandé d'enquête publique pour modification substantielle d'une installation classée.

    Le gouvernement est d'une discrétion qui frise l'indifférence (il est vrai qu'il a d'autres choses en tête...), comme si la promesse d'une fermeture à court terme n'était pas synonyme de l'arrêt des gros investissements.

    Voici comment EDF présente ces travaux :


    L’unité de production n°1 de la centrale nucléaire de Fessenheim a été mise à l’arrêt dans la nuit du 12 au 13 avril 2013 pour plusieurs semaines. Les activités programmées s’inscrivent dans le cadre de la prise en compte des prescriptions techniques complémentaires demandées par l’Autorité de Sûreté Nucléaire* à la suite de la 3ème visite décennale de l’unité de production n°1. Il s’agit notamment d’activités de maintenance et de contrôle des matériels, ainsi que les travaux de renforcement du radier du réacteur n°1.  A l’occasion de cet arrêt, 1/3 du combustible est également remplacé comme c’est le cas tous les 14 mois pour les 2 réacteurs de la centrale de Fessenheim.
     
    * A l’issue de la 3ème visite décennale de l'unité de production n°1 qui s'est déroulée d'octobre 2009 à mars 2010, l’Autorité de Sûreté Nucléaire a rendu un avis le 4 juillet 2011, autorisant EDF à exploiter le réacteur n°1 pour dix nouvelles années. Cet avis est assorti de prescriptions techniques complémentaires à mener selon un calendrier défini, parmi lesquels, les travaux de renforcement du radier.
  • Notre-Dame-des-Landes : un projet obsolète devenu très fragile

    Communiqué de la FNE

    Les trois instances mises en place par le Premier Ministre fin novembre 2012 autour du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes viennent de rendre leurs travaux. Les associations de protection de l'environnement avaient été auditionnées par chacune d’entre elles. Elles soulignent que les arguments qu'elles ont développés à l'encontre du projet le fragilisent, même si elles n’ont pas été entendues par toutes les instances de la même façon. Le gouvernement doit avoir le courage d’arrêter le projet pour donner un signe fort à sa politique de transition écologique.

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    De lourdes lacunes environnementales ignorées par la commission du dialogue…
    Les associations de protection de l'environnement ont rencontré la commission du dialogue, la mission agricole spécialisée et le collège d’experts scientifiques. Peu sensible aux nombreux arguments environnementaux présentés, la commission du dialogue estime que le projet pourrait être poursuivi, sous réserve d’élargir les questionnements à l'opportunité d'un nouvel aéroport, à comparer à l'aménagement de l'actuel, à l'élargissement du périmètre étudié aux aménagements et aux liaisons induites. Pour nos associations le dossier de Déclaration d’Utilité Publique est à recommencer purement et simplement.

    … mais perçues par le collège d’experts et appuyées par la mission agricole
    Le collège d’experts fait apparaître dans son rapport que les dossiers du projet d'AGO et de l’État Notre-Dame-des-Landes-NON-c-ACIPA.jpgcomportent de graves lacunes dans l'analyse de l'état initial. De plus, la méthode de compensation de ce projet est en non adéquation avec la disposition 8B-2 du SDAGE du bassin Loire-Bretagne, donc avec la Directive Cadre sur l’Eau et repose sur un choix et un calcul des coefficients de compensation non suffisamment justifiés. Le collège d’experts souligne l’incertitude sur les possibilités d’évaluer la mise en œuvre effective des mesures de compensation proposées.
    Toutes ces remarques ont été les nôtres depuis le début et nos associations constatent les points de convergences avec celles des experts. Cela ne peut désormais conduire qu'à recommencer les dossiers pour les enquêtes publiques "loi sur l’eau" et les dossiers de demande de dérogations au titre de la biodiversité et des espèces protégées. De nouvelles études qui devront prendre en compte les remarques des experts : cela va être dur !

    La mission agricole, quant à elle, souligne qu'il n'est pas facile de mettre en œuvre des compensations qui peuvent être ressenties pénalisantes par le milieu agricole : pour nos associations, cela veut clairement que ce projet ne pourra pas mettre en œuvre les mesures compensatoires adéquates en s'appuyant sur le monde agricole et qu'elles ne pourront donc pas exister.

    Un projet contre l’environnement et qui bafoue le droit
    La réalisation de ce projet constituerait un précédent catastrophique pour le droit de l’environnement. C'est la raison pour laquelle la Commission européenne et le Parlement européen enquêtent actuellement sur le respect des engagements communautaires par la France.
    Indépendamment des résultats de ces enquêtes, les porteurs de projet se heurteront également au contrôle des juridictions nationales, qui seront amenées à juger de la légalité des nombreuses autorisations à venir dans le domaine de l’environnement.

    Il est encore temps d'arrêter le projet
    Pour les associations de protection de l'environnement les remarques qu'elles ont émises jusqu’ici, et qui sont convergentes avec les 12 réserves du collège d'experts, sont insurmontables et seule une remise en cause globale du projet permettrait de les respecter. Les associations espèrent que le gouvernement saura entendre raison et renoncer à ce projet destructeur pour l’environnement, afin de ne pas porter d’atteintes irrémédiables aux milieux naturels et aux espaces agricoles. Cette annonce serait un signe politique fort en cette période de débat et de futures lois sur la transition énergétique et la prise en compte de la biodiversité

    1(FNE, FNE Pays de la Loire, Bretagne Vivante et la Ligue de Protection des Oiseaux)

  • Ces précieux pollinisateurs que l’on éradique

    Communiqué de Greenpeace

    Les abeilles domestiques ou mellifères et les abeilles sauvages exercent un rôle majeur dans la production de notre nourriture. D’autres insectes tels que les papillons et les mouches font aussi un précieux travail de pollinisation.

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    Sans eux, les hommes et de nombreuses espèces animales seraient privés d’une partie des aliments constitutifs de leur régime de base. La production mondiale de nourriture dépend à 35% des insectes pollinisateurs. Sur les 100 espèces végétales qui fournissent 90% de la nourriture dans le monde, 71 dépendent des abeilles pour leur pollinisation. 4000 variétés de légumes cultivés en Europe n’existeraient pas sans le travail assidu des abeilles.

    Depuis quelques années, on observe dans le monde entier un déclin massif des abeilles

    Les principales raisons du déclin des abeilles sont multiples : des parasites et maladies comme l’acarien Varroa ou le champignon Nosema ceranae, la disparition des biotopes, les dommages liés aux insecticides et de manière générale, une diminution des résistances immunitaires.

    Un focus particulier doit être fait sur les pesticides

    Greenpeace publie aujourd’hui un rapport intitulé Le déclin des abeilles qui propose une analyse des facteurs mettant en péril les pollinisateurs et l’agriculture en Europe.

    Les pesticides employés principalement dans l’agriculture mais aussi dans les jardins et les parcs affectent les abeilles.
    Les fabricants eux-mêmes ne nient pas qu’un contact direct avec ces produits est extrêmement toxique pour les abeilles. Même exposées à de faibles doses mais de manière constante, les effets sont ravageurs. C’est-à-dire que les abeilles sont non seulement affectées lorsqu’elles sont exposées régulièrement à de faibles doses de pesticides, mais aussi lorsqu’elles sont en contact avec leurs résidus dans le nectar, le pollen et l’eau des plantes de cultures et autres végétaux.

    Les pesticides dits systémiques sont particulièrement dangereux pour les abeilles, car ils ne sont pas seulement pulvérisés sur les végétaux mais pénètrent dans toute la plante. En font partie les insecticides de la classe des néonicotinoïdes utilisés depuis le milieu des années 90 en traitement prophylactique sur les semences ou les sols ou pulvérisés directement sur les cultures. Les néonicotinoïdes sont cent fois plus toxiques que d’autres insecticides. Un seul grain de maïs enduit de 0,5 mg de clothianidine peut tuer 80 000 abeilles.

    Greenpeace révèle dans ce rapport les sept pesticides tueurs d’abeilles qui devraient être interdits en priorité en Europe en raison de leur extrême toxicité pour les abeilles. Il s’agit de l’imidaclopride, du thiaméthoxame, de la clothianidine, du fipronil, du chlorpyriphos, de la cyperméthrine et la deltaméthrine.

    Il faut agir : dès maintenant et sur le long terme !

    Les abeilles sont beaucoup trop précieuses pour que les responsables politiques continuent à rester passifs face à leur déclin spectaculaire. Des mesures doivent être prises !
    D’abord, l’Union européenne doit agir immédiatement afin d’interdire durablement l’ensemble des pesticides les plus destructeurs pour les abeilles.

    L’interdiction des pesticides chimiques doit devenir la norme. Contrairement à l’agriculture conventionnelle, l’agriculture écologique n’utilise aucun insecticide chimique. L’élimination des mauvaises herbes se fait mécaniquement, la biodiversité est la norme. L’agriculture écologique utilise la diversification des cultures comme un outil pour combattre les dégâts des insectes nuisibles dans les champs.

    Il est également nécessaire de mettre en œuvre des mesures de promotion de la biodiversité sur les terres agricoles et de protection et de restauration des écosystèmes pour préserver l’environnement dont les abeilles et autres pollinisateur ont besoin pour vivre. En font partie: les haies, les jachères florales et les réseaux de biotopes.

    Les jardins et parcs naturels où poussent des espèces indigènes sont d’autres atouts. Il faut aussi renoncer aux pesticides chimiques dans ces espaces et favoriser une large biodiversité.

  • Vouziers vers une nouvelle fusion de communes.

    La ville de Vouziers a déjà connu trois fusions : avec Condé lès Vouziers en 1961, puis avec Chestres en 1964 et enfin avec Blaise en 1973 (pour cette dernière il s'agit plus précisément d'une association, ce qui explique notamment qu'il existe un(e) Maire délégué(e) de Blaise).

    Ces différentes opérations ont bien entendu eu pour effet d'augmenter la superficie et la population de la commune. Si depuis lors Vouziers ne connaît  pas de problème particulier en surface disponible, elle continue à être confrontée depuis plusieurs années à un déclin démographique préoccupant. Cette chute de population se retrouve dans de nombreuses villes des Ardennes, mais le caractère excentré de l'Argonne accentue les conséquences négatives : fermeture de services publics, faiblesse du bassin d'emploi, baisse des dotations de l'Etat, ...

    Les élus de la ville possèdent peu de moyens efficaces pour enrayer ce phénomène. Pour maintenir et augmenter l'attrait de la ville, ils ont beaucoup investi : Vouziers accueille des équipements qui vont au-delà de ce qui pourrait être attendu pour une commune de cette taille (piscine, centre culturel, lycée, multi-accueil pour la petite enfance,...). Il ne semble pas possible d'aller au-delà dans ce domaine.

    Depuis plusieurs mois, dans la plus grande discrétion, les élus réfléchissent à une  nouvelle proposition. Ils ont estimé qu'une nouvelle fusion serait une proposition intéressante, à l'heure où une réforme des collectivités locales se met en place.

    Il a semblé que vers Vrizy et Vandy la taille et l'histoire de ces villages ne se prêtaient pas facilement à une telle réalisation.

    La solution la plus logique ?

    En se tournant vers l'ouest, la commune de Sainte-Marie a paru par contre pouvoir convenir. Elle se situe très proche de Vouziers (4 km ) mais également à seulement 2 km de Blaise, la commune associée de Vouziers. De plus le nouveau débouché de la zone industrielle et commerciale de Vouziers se fait par le rond-point de la route de Sainte-Marie, qui conduit à cette commune.

    On voit donc bien que ces paramètres sont les plus positifs par rapport à d'autres communes voisines.

    La commune de Sainte-Marie compte moins de 80 habitants, et ne comporte pas de commerces ou d'équipements susceptibles d'attirer de nouveaux citoyens. Cette taille est un handicap pour monter un projet  qui dépasse les normes habituelles des chantiers de la commune. Ainsi la restauration des vitraux de l'église de Sainte-Marie pose un problème de financement (voir l'article de L'Union). Les habitants et les élus de la commune se sont mobilisés pour cette cause, mais ils ont pu se rendre compte à cette occasion de la limite de leurs moyens.

    Aucune décision formelle n'a été prise à ce stade. Les élus des deux communes ont trouvé qu'il était primordial d'associer les habitants à un changement de cette nature. Ce n'est donc qu'après les échéances municipales de 2014 que les démarches officielles pourraient débuter.

    Si cette fusion aboutissait à terme (ou à Senuc), on compterait alors 5 églises à Vouziers, qui  bénéficierait de ce fait d'une renommée bien supérieure à Colombey et ses deux simples églises. Un grand plus pour le tourisme vouzinois n'en doutons pas.

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    Une vue de Sainte-Marie (D.R.)

  • Action : Fermez-les !

     Communiqué de Greenpeace

    Ce matin à l’aube, des activistes ont projeté un immense message sur la centrale nucléaire de Fessenheim (Alsace). Le message ? “Pourquoi seulement moi ?“.

    Cette action accompagne la publication d’un rapport qui révèle et analyse les cinq centrales nucléaires françaises à fermer en priorité : Blayais, Bugey, Fessenheim, Gravelines et Tricastin.

     

     

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    photo : (c) Nicolas Chauveau / Greenpeace

     

    Quatre autres sites à fermer !

     

    L’âge, l’inondation, le séisme, mais aussi les problèmes de sûreté sur les cuves, radiers, enceintes de confinement, la puissance, le combustible utilisé…le risque industriel (risques d’explosion, sites Seveso), le risque de chute d’avion, le bassin de population, les villes importantes et frontières à proximité…les vents dominants et l’éventuelle contamination…les impacts socio-économiques potentiels sur l’agriculture, la viticulture, le tourisme ou l’industrie…tous ces critères ont été examinés pour en arriver à déterminer les centrales à fermer en priorité.

  • Citoyens cherchent débat désespérément

    Communiqué de Greenpeace

    Débat : (nm) discussion animée entre plusieurs personnes (Le Petit Larousse)
    Un débat est une discussion ou un ensemble de discussions sur un sujet, précis ou de fond, annoncé à l’avance, à laquelle prennent part des individus ayant des avis, idées, réflexions ou opinions divergentes pour le sujet considéré. (Wikipedia)

    On en conviendra donc. Quelle que soit la source, le débat fait l’unanimité : c’est une discussion… Partons donc à la recherche du débat national sur la transition énergétique.

     

    Il y a quelques mois, déjà, Greenpeace a décidé de ne pas participer au processus officiel. Trop de questions sans réponses, trop de signaux négatifs, trop d’incertitudes sur la volonté de ce gouvernement à mettre en œuvre la transition énergétique, et d’organiser un débat ouvert, transparent, équitable, à même de conclure à la nécessité d’une réorientation profonde de la politique énergétique française.

    L’état des lieux dressé à l’époque n’a malheureusement que peu évolué.

    Sur la forme d’abord : où est le débat ?

    logo-DNTE-588x335.jpgOn peut reconnaître qu’une légère avancée a eu lieu. Le comité de pilotage a été rééquilibré avec l’arrivée de Georges Mercadal, et certains départs. Le groupe d’experts est lui aussi plutôt équilibré (avec Négawatt, Global chance etc…), les groupes de travail sont à l’œuvre.

    Mais dans “débat national sur la transition énergétique”, il y a national … Et là, le bât blesse. On ne peut que regretter l’absence de débat public impliquant les citoyens : un récent sondage IPSOS fait état de 4 personnes sur 5 qui n’ont aucune idée qu’un débat sur l’énergie est en cours. Et on voit mal comment les Français vont pouvoir s’en emparer au regard du dispositif mis en place.
    En région, on dénombre pour le moment à peine 160 débats “labellisés”, dont certains sont des expositions ou des visites de musées! Et si l’on en croit la liste publiée sur le site internet dédié, certaines régions ne sont aujourd’hui pas concernées … En Alsace, pas de débat, en Haute-Normandie pas de débat, en Languedoc-Roussillon, pas de débat.

    Sur le site, la rubrique participative permet aux internautes de publier leurs propositions, de voter pour les propositions les plus pertinentes… Mais pas de répondre, pas de discuter … Pas de débattre donc.

    Certes, une page Facebook, un compte Twitter ont été créés. Mais quelle synthèse sera produite de ces contributions ? Quand ?

    A l’heure actuelle le Conseil national de la transition énergétique, organe central du débat, qui rassemble près de 120 personnes rassemblées au sein de 7 collèges, n’a toujours pas de mode de décision établi. Les parties dialoguent sans savoir comment sera validée la synthèse de leurs débats (synthèse qui servira de fondement au projet de loi). A défaut d’un système de vote (exclu par la Ministre) ou de décision par consensus (ce qui était la méthode du Grenelle), le risque est fort d’aboutir à une synthèse qui reflétera les points de vue des uns et des autres, déjà connus, laissant de faite toute liberté à la Ministre pour orienter le projet de loi comme bon lui semble.
    Pour résumé, il n’y a pas de méthode établie pour aboutir au produit fini du débat.

    Sur le fond, on cherche encore …

    Des sujets essentiels, comme la rénovation thermique des bâtiments, le schéma d’infrastructure des transports ou encore la fiscalité écologique sont aujourd’hui discutés en dehors du processus de débat officiel. Le plan Duflot / Batho sur les bâtiments a été élaboré sans concertation avec les acteurs de la société civile, malgré les promesses de table-ronde, et annoncé aux journalistes par le président de la République avant même d’être présenté au CNDTE.

    Sur les mesures concernant les énergies renouvelables, on attendait plus, voire beaucoup … Et jusqu’ici, les déceptions s’accumulent.

    Le manque d’ambition des mesures urgentes promises pour sauver les filières éolienne et photovoltaïque font douter de la sincérité du gouvernement à enclencher la transition énergétique. Les motifs de doutes sont légion :

    Dans le cas de l’éolien terrestre, les investissements ont fortement baissés, tout comme les niveaux annuels d’installation d’éoliennes. C’est le doute sur la validité du tarif d’achat établi par arrêté en 2008 qui provoque cette situation. Le gouvernement avait annoncé sa volonté d’aller vite sur le sujet mais depuis rien n’a été fait sur ce plan. Autre sujet, l’allègement des procédures administratives de développement des projets éoliens terrestres. Un premier pas vient d’être franchi avec la loi Brottes et la suppression des ZDE (zone de développement éolien) et de l’obligation de développer des parcs de 5 mats minimum. Ces deux mesures devraient raccourcir le temps de développement des projets (un des plus longs d’Europe jusqu’à présent). Cependant, l’ensemble des procédures n’a pas été revu et notamment les déclarations au registre des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) qui restent soumise à autorisation.

    installation-eolienne-offshore.jpgDans le cas de l’éolien maritime, sur les 6 GW prévu en 2020 par la loi Grenelle, la moitié des projets seulement a été initiée et reste dans un phase très précoce de projet. Si les autres appels d’offre nécessaires au lancement des projets ne sont pas lancé de manière urgente, l’objectif ne sera pas atteint en 2020, mais en plus la filière porteuse des emplois d’avenir pour EDF-Energie nouvelle, Alstom et Areva ne pourra pas se positionner sur le marché européen (plus de 200GW prévu d’ici 2030) et mondial.

    Malgré un potentiel très fort, la France peine à développer la filière éolienne, importante pour la transition énergétique et qui représente 11000 emplois directs. Les objectifs du Grenelle, pourtant modestes, pourraient ne pas être atteints si le gouvernement ne prend pas les mesures nécessaires.

    Dans le cas du solaire, après plus de 2 ans d’hésitations et de changements sur les tarifs d’achat et plus de 10 000 emplois directs détruits, les tarifs d’achats du solaire ont été rétablis en début d’année à des niveaux permettant d’atteindre 1GW annuel. Dommage que cette limite de 1GW soit imposée comme limite maximale alors que le solaire est aujourd’hui une des sources renouvelables, avec l’éolien terrestre, la plus proche d’atteindre un coût de l’électricité raisonnable. En Allemagne, l’an passé, 7GW ont été installés pour dépasser 30 GW de puissance cumulée et pour la première fois une électricité produite au niveau du prix “réseau” de l’électricité.

    Pour résumé, le Débat National sur la Transition énergétique n’aborde pas les bons sujets, ne donne pas les clés au citoyen pour comprendre les enjeux et participer … Ni échanges de vue, ni vision d’avenir. On ne peut qu’être inquiets de ce que sera le paysage énergétique de la France dans les années à venir.