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politique internationale

  • Révision de l’accord d’association UE – Israël

    Lettre ouverte collective à l’attention de Emmanuel Macron, Président de la République

    Paris, le 8 juillet 2025

    Monsieur le Président,

    Le 23 juin, la haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, a présenté les premières conclusions du Service européen pour l’action extérieure sur la procédure de révision de l’accord d’association UE-Israël. Ce rapport a conclu qu’Israël « violerait ses obligations en matière de droits de l’Homme au titre de l’article 2 de l’accord d’association UE-Israël », qui impose aux parties le respect des droits humains et des principes démocratiques. Cela fait maintenant plus d’un an que des centaines d’associations européennes réclament une suspension de cet accord d’association au regard des violations répétées de l’article 2 par le gouvernement israélien. Ces transgressions du droit international et humanitaire, commises depuis octobre 2023 à Gaza mais aussi en Cisjordanie, ont été documentées et prouvées par de nombreuses organisations internationales. Dès le 26 janvier 2024, la Cour internationale de Justice (CIJ) a jugé qu’il existait un risque plausible de génocide à Gaza, et a ordonné des mesures préventives à Israël, mesures qui n’ont jamais été prises. Le 19 juillet 2024, la CIJ a rendu un avis consultatif inédit, affirmant que la présence d’Israël dans le Territoire palestinien occupé est illégale au regard du droit international, en raison de l’annexion, de la privation continue du droit à l’autodétermination des Palestiniens, et de violations de la Convention de l’ONU sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale. Le 21 novembre 2024, la Cour pénale internationale a quant à elle émis des mandats d’arrêt à l’encontre du Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, et de son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

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  • Attaqués pour avoir défendu le climat

    Article publié par Amnesty International le 03.07.2025

    Une répression mondiale s’abat sur celles et ceux qui agissent pour le climat et l’environnement. Ces attaques inquiétantes envers les défenseur·es de l’environnement s'inscrivent sur fond de recul des politiques environnementales et de montée des pratiques autoritaires. 

    Le changement climatique est l’une des pires menaces qui pèse sur nos droits humains aujourd’hui. La multiplication des événements climatiques extrêmes comme les inondations, les cyclones ou les incendies détruisent des logements, déplacent des millions de personnes, menacent l’accès à l’eau, à l’alimentation et favorisent la propagation de maladies. Ce sont nos droits les plus fondamentaux qui sont impactés.   

    Face aux dommages déjà irréversibles causés par le changement climatique, certain·es agissent. Il s'agit des défenseur·es de l’environnement. Ces personnes, associations ou collectifs, s’organisent et se mobilisent pour exiger une réponse à la hauteur des enjeux de la crise climatique. Mais leur combat, qui se heurte aux intérêts des États et des lobbies industriels, fait souvent d’eux une cible.  

    Une vague mondiale de répression 

    Lutte contre la déforestation, contre l’accaparement des terres, contre la pollution liée à l’extraction de ressources naturelles : les défenseur·es de l’environnement font face aux intérêts d’acteurs privés, souvent très connectés avec le pouvoir politique. Leur résistance leur vaut des représailles.  

    Campagnes d’harcèlements, intimidations, criminalisations, arrestations, disparitions forcées ou assassinats : les formes de répressions à l’encontre des défenseur·es de l’environnement sont nombreuses et se multiplient dans le monde. Les défenseur·es de l’environnement ont 3,5 fois plus de risques d’être assassinés par rapport aux autres défenseur·es des droits humains selon Global Witness.  

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  • La grande peur nucléaire

    Extraits de l'article de Philippe Leymarie, pour le blog du "Monde diplomatique", paru le 02.072025

    « L’ère des réductions du nombre d’armes nucléaires dans le monde, qui a commencé à la fin de la guerre froide, touche à sa fin », diagnostique Hans M. Kristensen, maître de recherche associé au programme de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) sur les armes de destruction massive. « Au lieu de cela, relève-t-il dans le dernier rapport sur les armements mondiaux, nous observons une tendance claire à l’augmentation des arsenaux nucléaires, à l’intensification de la rhétorique nucléaire, et à l’abandon des accords de contrôle des armements ».

    Il y a de quoi se faire peur : l’arsenal mondial est estimé à 12 200 d’ogives nucléaires, dont 9 600 potentiellement mobilisables, et au moins 2000 en « alerte opérationnelle élevée », montées à bord des missiles balistiques, mises en œuvre dans les mêmes proportions par les États-Unis et la Russie, les deux grandes puissances nucléaires mondiales : elles possèdent à elles seules les neuf dixièmes des armes nucléaires de la planète. Le SIPRI prévoit que cet arsenal va se renforcer dans les années à venir, la plupart des neuf États nucléaires (États-Unis, Russie, Royaume-Uni, France, Chine, Inde, Pakistan, Corée du Nord et Israël) étant engagés dans des programmes de modernisation de leur appareil de dissuasion. Les États dotés d’armes nucléaires ont dépensé plus de 100 milliards de dollars pour leurs arsenaux atomiques l’année dernière, selon un rapport de la campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN) publié le 13 juin dernier. Comme dans d’autres domaines militaires, c’est la Chine qui avance le plus vite : elle renforce son stock d’ogives (actuellement 600) d’une centaine d’unités chaque année, et devrait disposer d’ici 2030 d’autant de missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) que la Russie ou les États-Unis.

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  • Algérie : une censure politique

    Communiqué LDH du 03.07.2025

    Sept ans de prison ! C’est la peine à laquelle Christophe Gleizes, journaliste sportif collaborateur de So Foot et Society, a été condamné en Algérie où il avait été arrêté en mai 2024, alors qu’il s’apprêtait à réaliser un reportage sur l’histoire du club de football de la Jeunesse Sportive de Kabylie. On lui reproche d’avoir rencontré entre 2015 et 2017 un des dirigeants de ce club, par ailleurs à la tête du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), un mouvement que l’Algérie a classé « terroriste » plusieurs années plus tard, en 2021.

    A travers la condamnation scandaleuse de Christophe Gleizes pour « apologie du terrorisme », c’est bien toute la profession qui est atteinte. Quel journalisme serait possible si les journalistes se voient soupçonnés de collusion ou de soutien vis-à-vis de toute personne, de tout responsable ou de n’importe quel mouvement rencontrés dans le cadre d’enquêtes ou de reportages ? Et même si son reportage avait été sur le MAK, de quelle protection peuvent jouir les journalistes s’ils se voient confondus avec leur sujet ? La LDH (Ligue des droits de l’Homme) dénonce cette atteinte grave à la liberté d’information et alerte sur le danger de l’incrimination d’apologie du terrorisme, dont on perçoit la dimension politique : son instrumentalisation par le pouvoir est aisée. Elle est d’ailleurs systématiquement utilisée ces dernières années pour condamner les militants et les défenseurs des droits humains algériens, en usant de l’article 87 bis du Code pénal.

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  • Iran : après les bombes, la répression

    Article Publié par Amnesty International  le 27.06.2025

    Après l’offensive israélienne contre l’Iran, la population civile subit une autre forme de violence : la répression de la société civile s'est considérablement durcie. Depuis la mi-juin, sous prétexte d'une chasse aux espions et aux personnes accusées de « collaboration » avec Israël, les arrestations et les exécutions arbitraires et expéditives  se multiplient. Un engrenage alarmant.

    Loin des regards et sous couvert de sécurité nationale, des dizaines de personnes ont été arrêtées par les autorités iraniennes depuis le déclenchement  de l’offensive israélienne Rising Lion dans la nuit du 12 au 13 juin. Toutes sont accusées de « collaboration » ou d’« espionnage » pour le compte d’Israël.  

    Ces arrestations s’accompagnent d’appels officiels à des procès expéditifs et à des exécutions rapides lancé par les autorités judiciaires. Au moins cinq personnes ont d’ailleurs été exécutées en l’espace de quelques jours. Parmi elles, Esmail Fekri, sommairement pendu le 16 juin à l’issue d’un procès d’une iniquité flagrante.

    Fragilisée par les frappes israéliennes et américaines, les autorités iraniennes se retournent désormais contre leur propre population, resserrant encore un peu plus leur étau contre la société civile.

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  • Des millions de manifestantEs contre Trump

    Article de Dan La Botz, publié le 23.06 par le CADTM

    Au moins cinq millions de personnes ont participé à 2 000 manifestations « No Kings Day » dans les grandes villes et les petites localités des 50 États, la plus grande manifestation nationale jamais organisée contre Trump.

    Dans une ambiance festive et rebelle, accompagnéEs de fanfares et de tambours, les manifestantEs ont scandé des slogans, chanté des chansons et brandi des pancartes avec des slogans tels que « No Kings since 1776 » (« Pas de rois depuis 1776 ») ou des pancartes s’opposant aux attaques du président Donald Trump contre les soins de santé, les programmes alimentaires pour les enfants et les personnes âgées, ou encore contre l’éducation et la science.

     Pas de rois ! Liberté !

    Certaines banderoles affichaient le slogan « Fight Oligarchy » (À bas l’oligarchie). Plus de pancartes que précédemment portaient le slogan « Non au fascisme ! » Dans toutes les manifestations, il y avait davantage de drapeaux américains et de chants exprimant un désir de rédemption nationale. À New York, où j’ai manifesté, les gens scandaient « À qui appartient ce pays ? À nous ! » À Philadelphie, fer de lance des manifestations, l’historien Timothy Snyder a répété à plusieurs reprises « Pas de rois », et la foule a répondu « Liberté ! »

    Il s’agissait presque exclusivement de manifestations pacifiques, sans incident notable. À Riverside, en Californie, un contre-manifestant poursuivi par la police a été trouvé en possession d’une arme à feu dans sa voiture. En Virginie, un homme a foncé avec sa grosse voiture sur les manifestantEs, blessant une personne. À Los Angeles, où les conflits duraient depuis plusieurs jours, quelques manifestantEs ont jeté des projectiles sur les forces de l’ordre, qui ont réagi en frappant et en arrêtant certains d’entre eux, mais il ne s’agissait là que d’un incident mineur dans le cadre d’une manifestation massive.

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  • Clôture de l’UNOC : « Les belles paroles doivent maintenant se traduire en actes »

    La Conférence des Nations unies sur l’océan (UNOC-3) s’achève aujourd’hui avec un bilan mitigé. Des progrès significatifs vers la ratification du Traité sur la haute mer y ont eu lieu. Une fois ratifié, ce traité sera l’instrument juridique unique permettant de créer des zones protégées dans les eaux internationales, ce qui en fera un élément fondamental pour la protection de 30 % des océans d’ici à 2030. Une déclaration forte sur un nouveau traité sur les plastiques a également été signée par 95 gouvernements.

    Cependant, la stagnation des ambitions françaises sur ses propres aires marines protégées (AMP) laisse un goût amer. « La France, pays hôte de la conférence, avait une opportunité historique de montrer l’exemple. Mais aucune annonce concrète n’a été faite sur l’extension ou le renforcement de ses aires marines protégées, en particulier sur le sujet du chalutage de fond, qui a été central lors de cette conférence. A l’inverse, le Royaume-Uni ou encore le Danemark vont interdire cette technique de pêche destructrice dans 50% de leurs AMP. Une occasion ratée pour E. Macron qui se pose en champion des océans », déclare François Chartier, chargé de campagne océans chez Greenpeace France.

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