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amnesty international

  • Gaza : bientôt plus personne pour vous informer

    Communiqué d'Amnesty International, publié le 01.09.2025

    Ce lundi 1er septembre, notre une est en noir pour marquer notre solidarité avec les journalistes de Gaza tués par l’armée israélienne. Nous nous mobilisons aux côtés de plus de 270 médias et sites d’information à travers le monde pour dénoncer ces meurtres et exiger la protection des professionnels des médias à Gaza.

     

    En près de 23 mois d’opérations militaires, 220 journalistes palestiniens ont été tués par l’armée israélienne dans la bande de Gaza, selon les données de l'organisation Reporters sans frontières (RSF). Parmi eux, au moins 56 ont été ciblés par l’armée israélienne ou tués dans l’exercice de leur travail.

    "Au rythme où l'armée israélienne tue les journalistes dans la bande de Gaza, il n'y aura bientôt plus personne pour vous informer."

    Pour protester et soutenir les journalistes palestiniens gazaouis, plus de 270 médias de 70 pays se mobilisent ce lundi 1er septembre en affichant des unes entièrement ou partiellement noires, ou en diffusant une déclaration commune.

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  • Afghanistan : l'effondrement de l'État de droit sous les talibans

    Communiqué d'Amnesty International le 15.08.2025

    Procès iniques, peines arbitraires, torture et autres mauvais traitements… Quatre ans après la prise de pouvoir par les talibans, l’État de droit s’est totalement effondré en Afghanistan. Nous appelons la communauté internationale à prendre des mesures immédiates afin d’exiger son rétablissement et la protection des droits humains dans le pays.  

    Depuis la prise du pouvoir par les talibans en août 2021, l’institution judiciaire a été entièrement démantelée en Afghanistan et remplacée par un système fondé sur la religion. Criblé d’incohérences, celui-ci se caractérise par une impunité généralisée pour les talibans et l’instauration d’un véritable climat de terreur pour les citoyen·nes. En l’absence de cadre juridique clair, les peines prononcées sont laissées à la discrétion des juges, les rendant totalement imprévisibles et arbitraires. En quatre ans, les autorités talibanes ont réduit à néant près de 20 années de progrès.  

    Politique de la terreur  

    En Afghanistan, les arrestations arbitraires, les disparitions forcées, et les procès à huis clos sont devenus le quotidien pour des milliers d’hommes et de femmes. Privé·es de la possibilité d’un procès équitable ou de recourir à un avocat, obtenir justice est désormais illusoire pour les Afghan·es. 

    Les peines, prononcées de manière totalement arbitraire par les juges, aboutissent fréquemment à des flagellations ou exécutions en place publique ou dans les stades. Des jeunes hommes sont fouettés en public pour avoir écouté de la musique et des femmes sont détenues pour ne pas s’être entièrement couvertes. 

    Sur place, les autorités talibanes mettent tout en œuvre afin d’instiller la peur et de renforcer le contrôle sur la population : « nous vivons tous dans la peur d’être le prochain exemple » explique ainsi un ancien procureur. 

    Les femmes privées de justice   

    Ces quatre dernières années, le rétrécissement des libertés et la multiplication des châtiments corporels ont particulièrement ciblé les femmes afghanes. Les institutions qui servaient autrefois à protéger les droits des femmes, telles que les tribunaux aux affaires familiales, les cellules de justice pour mineurs et les cellules chargées de la violence faite aux femmes, ont été démantelées. Désormais, les femmes n’ont quasiment plus aucun accès à la justice ni à des recours utiles.  

    Par ailleurs, les femmes qui occupaient auparavant des positions de juges, procureures et avocates ont été démises de leurs fonctions à l’arrivée au pouvoir des talibans. Avant août 2021, elles représentaient pourtant entre 8 % et 10 % de la magistrature et environ un quart des personnes inscrites comme avocats et juristes auprès du Barreau indépendant d’Afghanistan (AIBA). Aujourd’hui, la plupart d’entre elles ont été contraintes de se cacher ou de s’exiler.  

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  • Attaqués pour avoir défendu le climat

    Article publié par Amnesty International le 03.07.2025

    Une répression mondiale s’abat sur celles et ceux qui agissent pour le climat et l’environnement. Ces attaques inquiétantes envers les défenseur·es de l’environnement s'inscrivent sur fond de recul des politiques environnementales et de montée des pratiques autoritaires. 

    Le changement climatique est l’une des pires menaces qui pèse sur nos droits humains aujourd’hui. La multiplication des événements climatiques extrêmes comme les inondations, les cyclones ou les incendies détruisent des logements, déplacent des millions de personnes, menacent l’accès à l’eau, à l’alimentation et favorisent la propagation de maladies. Ce sont nos droits les plus fondamentaux qui sont impactés.   

    Face aux dommages déjà irréversibles causés par le changement climatique, certain·es agissent. Il s'agit des défenseur·es de l’environnement. Ces personnes, associations ou collectifs, s’organisent et se mobilisent pour exiger une réponse à la hauteur des enjeux de la crise climatique. Mais leur combat, qui se heurte aux intérêts des États et des lobbies industriels, fait souvent d’eux une cible.  

    Une vague mondiale de répression 

    Lutte contre la déforestation, contre l’accaparement des terres, contre la pollution liée à l’extraction de ressources naturelles : les défenseur·es de l’environnement font face aux intérêts d’acteurs privés, souvent très connectés avec le pouvoir politique. Leur résistance leur vaut des représailles.  

    Campagnes d’harcèlements, intimidations, criminalisations, arrestations, disparitions forcées ou assassinats : les formes de répressions à l’encontre des défenseur·es de l’environnement sont nombreuses et se multiplient dans le monde. Les défenseur·es de l’environnement ont 3,5 fois plus de risques d’être assassinés par rapport aux autres défenseur·es des droits humains selon Global Witness.  

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  • La surveillance par reconnaissance faciale doit rester une ligne rouge

    Tribune publiée par Amnesty International le 30.05.2025

    Alors que des responsables politiques français affichent leur volonté de recourir à la reconnaissance faciale, Katia Roux, notre spécialiste technologie et droits humains, alerte sur les dangers d’une telle utilisation.

    Longtemps, la reconnaissance faciale est restée une ligne rouge en France. Même les plus technophiles de nos responsables politiques considéraient ces outils comme une limite à ne pas franchir au nom des libertés. Ce consensus a vécu. De récentes prises de parole de ministres et d’élus municipaux préparent le terrain et les esprits à l’utilisation de technologies très intrusives.

    Le 7 mars, le ministre des transports, Philippe Tabarot, a ainsi pu dire, sur Sud Radio, être « en phase » avec Martine Vassal, présidente (divers droite) de la Métropole Aix-Marseille-Provence, lorsqu’elle propose de généraliser la reconnaissance faciale dans les transports marseillais. Quand, en 2022, Gérald Darmanin [alors ministre de l’intérieur] affirmait devant le Sénat être opposé à la reconnaissance faciale, il s’agissait sans doute de rassurer. Mais, pour le ministre de la justice, les inquiétudes d’hier relèvent aujourd’hui d’une « paranoïa sur la technologie », a-t-il estimé, le 4 mai, dans une vidéo en ligne du média Legend. Il considère que la reconnaissance faciale est devenue facile, rapide, et surtout nécessaire pour garantir la sécurité, sans prendre la peine de préciser les différentes finalités de ces outils. Or, il faut être précis.

    La reconnaissance faciale à des fins d’authentification vise à confirmer l’identité d’une personne, à vérifier qu’elle est bien celle qu’elle prétend être. Ces outils sont déjà utilisés en France pour déverrouiller son téléphone portable ou passer un portique d’aéroport, par exemple. Des usages, a priori, peu risqués pour les droits humains.

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  • Amnesty International indésirable en Russie

    Communiqué d'Amnesty International, mis à jour le 19.05.2025

    Au lendemain de l’invasion russe en Ukraine, notre bureau à Moscou a été fermé par les autorités russes. Trois ans après, nous nous retrouvons parmi la liste des "organisations indésirables", criminalisant toutes nos activités sur le territoire. Le prix à payer pour avoir documenté les violations des droits humains en Russie, qui vont de l’implacable répression du Kremlin aux possibles crimes de guerre en Ukraine.

    Amnesty International jugé indésirable en Russie  

    Notre organisation est listée parmi les “organisations indésirables” en Russie depuis le 19 mai 2025. Cette désignation intervient trois ans après que les autorités russes ont fermé notre bureau à Moscou et ont bloqué l'accès aux sites web d'Amnesty International en Russie. 

    La participation aux activités d'une « organisation indésirable » est punie par la loi en Russie. Être sur la liste des “organisations indésirables” en Russie, signifie que :  

    Nos activités vont être criminalisées  

    Les organisations partenaires et les personnes travaillant avec nous peuvent être poursuivies  

    Participer aux activités d'une « organisation indésirable » est passible d'amendes, voire de peines de prison 

    Cette désignation nous place parmi des dizaines d'ONG et de médias indépendants qui ont été pris pour cible ces dernières années dans le cadre d'une vaste campagne visant à réprimer la dissidence et à démanteler la société civile en Russie. 

    Notre bureau fermé par les autorités russes

    Quelques mois à peine après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, notre bureau, celui de Human Right Watch et de treize autres ONG ont été fermés en Russie. Le motif avancé par les autorités est le suivant : « Violations de la législation russe ». Mais la réalité est la suivante : le Kremlin ferme notre bureau en raison de notre travail de défense des droits humains.

    Après les journalistes indépendants, les militants et les ONG russes de défense des droits humains, les autorités s’en prennent aux organisations internationales.

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  • Manifestations en Turquie : un mouvement réprimé dans la violence

    En Turquie, l’arrestation du maire d'Istanbul et principal leader de l’opposition a provoqué une vague de contestation dans tout le pays, suivie d’une violente vague de répression. Arrestations massives, restrictions de l’accès aux réseaux sociaux, interdictions de rassemblements dans plusieurs villes du pays… Les autorités cherchent à étouffer les voix dissidentes par tous les moyens.

    Depuis, malgré les restrictions imposées et le durcissement de la répression, la contestation ne faiblit pas. Les mouvements sont largement portés par une jeunesse bien déterminée à exprimer son refus d’un système liberticide. Une partie d’entre elle n’a connu que le président actuel, Recep Tayyip Erdoğan, au pouvoir depuis 22 ans. 

    Face à cet élan, les autorités turques ont réagi par des mesures violentes. Nos équipes ont étudié les méthodes de répression mises en place pour étouffer le mouvement. Point sur la situation. 

    Arrestations massives 

    Depuis l’arrestation du maire d’Istanbul, les rassemblements publics ont été strictement interdits dans plusieurs grandes villes du pays. En moins d’une semaine, entre le 19 mars et le 24 mars, les autorités ont procédé à l’arrestation de plus de 1 133 manifestant·e·s. Le 24 mars, lors d’une série de descentes effectuées à l’aube, au moins huit journalistes qui couvraient les manifestations ont été arrêtés à leur domicile.  

    L’arrestation du maire d’Istanbul, symptomatique de la répression contre l’opposition  

    Premier opposant et critique virulent du président turc Recep Tayyip Erdoğan, Ekrem İmamoğlu est devenu la bête noire du président turc après avoir remporté les élections municipales à Istanbul en 2019. Une ville stratégique que l'AKP, le parti du président, contrôlait depuis 25 ans.  

    Réélu aux mêmes fonctions en 2024, le maire d’Istanbul devait être nommé par son parti, le Parti républicain du peuple (CHP), candidat aux prochaines élections présidentielles. Son arrestation le 19 mars, aux côtés d’une centaine d’autres personnes, s’est tenue quelques jours seulement avant cette nomination. 

    Accusé de « corruption » et de « terrorisme », le maire a été suspendu de ses fonctions et placé sous détention provisoire sur décision de justice le 23 mars. Malgré cela, le CHP a maintenu une primaire symbolique. Quinze millions de Turcs se sont rendus aux urnes pour exprimer leur soutien à Ekrem Imamoglu, dont une large majorité de votants non affiliés au parti.  

    Si l’utilisation d’accusations liées au terrorisme pour arrêter et poursuivre les opposant·e·s n’est pas une nouveauté, ces dernières arrestations et restrictions connexes sont symptomatiques d’une intensification alarmante de la répression des autorités à l’égard de la dissidence.

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  • Haïti : une enfance volée par les gangs

    Publié par Amnesty International le 13.02.2025

    Les enfants vivant dans la capitale haïtienne et ses environs subissent de plein fouet les violences incessantes et croissantes des gangs. Leurs droits fondamentaux ne sont plus respectés alerte notre dernier rapport.

    Recrutements forcés, viols, violences sexuelles, enlèvements, homicides, blessures irréversibles… grandir aujourd’hui à Port-au-Prince et dans les environs de la capitale haïtienne est devenu une épreuve pour de plus en plus d’enfants exposés aux violences des gangs qui font régner leur loi brutale, depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en juillet 2021. La quasi-totalité de la capitale vit désormais sous la coupe réglée de ces bandes organisées ultra-violentes, qui n’hésitent pas à agresser, violer et tuer les enfants.

    C’est dans ce contexte difficile que nos équipes de chercheurs ont rencontré 112 témoins, des enfants, des travailleurs humanitaires et des responsables politiques au cours du mois de septembre 2024. Leur enquête portait sur les violations des droits humains commises dans huit communes du département de l’Ouest.

    Leurs conclusions, édifiantes, ont été compilées dans notre dernier rapport intitulé « Je ne suis qu’une enfant, pourquoi cela m’est-il arrivé ? ». Haïti : l’offensive des gangs contre l’enfance. »

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