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angleterre

  • Face aux drames de la Manche, marchons pour la justice et la dignité

    L’année 2024 à la frontière franco-britannique s’est clôturée par un terrible bilan, 85 personnes - hommes, femmes et enfants - sont décédées, pour la grande majorité suite à des tentatives de traversées de la Manche dans des embarcations de fortunes, d'autres, à cause des conditions de vie qui y sont maintenues.

    En solidarité avec les personnes bloquées à la frontière et pour dénoncer les politiques qui y sont menées, nous appelons à une grande marche le 11 janvier prochain à Calais.

    Depuis plus de 30 ans, les accords se multiplient entre la France et le Royaume-Uni, chacun ayant pour vocation d’augmenter la militarisation du littoral nord afin d’empêcher les personnes en exil de rejoindre le Royaume-Uni. En 2003, le déplacement de la frontière franco-britannique sur le sol français a fait de la France le “bras policier” de la Grande-Bretagne.

    À cette volonté d’étanchéification de la frontière s’ajoute une politique d’hostilité, conjointement menées par les municipalités et le ministère de l’Intérieur. Elle maintient des centaines voir des milliers de personnes dans des conditions de précarité extrême : poussées à vivre dehors par manque d’accès à l’hébergement, harcelées au moyen d’expulsions de terrain régulières et un accès aux droits fondamentaux (eau, nourriture, asile) sous dimensionné, voire inexistant.

    La militarisation accrue du littoral amplifie les prises de risque lors des tentatives de traversée, augmentant la précipitation lors des départs, amenant les personnes à partir de plus en plus loin et sur des bateaux toujours plus chargés. En parallèle, les moyens de sauvetage demeurent insuffisants et inadaptés.

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  • Combien de morts faudra-t-il dans la Manche avant que les États français et britannique ne prennent leurs responsabilités ?

    Publié par Amnesty International  le 21.11.2024

    Le 24 novembre 2021, la Manche engloutissait 27 vies humaines dans le naufrage le plus meurtrier qu’a connu cette mer devenue le symbole d’une crise ignorée. Si ce naufrage reste celui qui a fait le plus grand nombre de victimes, l’année 2024 a battu un triste record. Depuis le début de l'année, ce sont au moins 70 personnes qui ont perdu la vie ou sont disparues en tentant la traversée. Les morts ne cessent pas. Pire, leur nombre se multiplie. Notre tribune publiée dans la Tribune aux côtés de quinze autres organisations.

     

    Cette année, Rola, fillette de 7 ans, est morte noyée dans un canal sous les yeux de ses parents et ses grands frères, sans avoir même atteint la Manche. Maryam, un bébé de quatre mois, est morte noyée. Mansur, un enfant de 2 ans, est mort asphyxié. Des dizaines d’enfants, de femmes et d’hommes sont décédés à la frontière franco-britannique après avoir fui les conflits, la pauvreté, les persécutions, ou simplement parce qu’ils poursuivaient l’espoir d’une vie meilleure sur les rives anglaises.  

    Il y a peu, Bruno Retailleau, fraîchement nommé ministre de l'Intérieur, portait l'indécence à son comble à l’occasion d’une rencontre avec son homologue britannique, en qualifiant les décès survenus au cours des semaines précédentes de « conséquences néfastes » de l'« efficacité » des forces de l'ordre. 

    Ces morts ne sont ni le fruit du hasard ni un simple dommage collatéral. Ils sont les conséquences directes des politiques migratoires sciemment mises en place par les pouvoirs publics français et britanniques pour rendre la vie des exilés sur le littoral nord impossible. 

    En effet, depuis 2021, les gouvernements français et britannique se sont engagés dans un coûteux projet de militarisation de la frontière, qui n’a fait qu’exacerber la souffrance, rendre toujours plus précaire la vie des personnes exilées ainsi qu’augmenter les risques et la dangerosité des traversées, au lieu d’ouvrir des voies de passage légales et sûres entre les pays.

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  • Naufrages de la Manche : la politique migratoire franco-britannique est mortifère, et ce n’est pas aux associations d’en pallier l’inconséquence

    Un collectif d’acteurs locaux et nationaux appelle, dans une tribune au « Monde », les Etats français et britannique à assumer les conséquences les plus dramatiques de leur politique migratoire, en assurant la prise en charge sociale et psychologique des rescapés et des proches des victimes ainsi que la couverture des frais liés aux funérailles.

    En dix jours, au moins vingt personnes ont perdu la vie dans la Manche en tentant de rejoindre le Royaume-Uni sur des embarcations de fortune. Le mardi 3 septembre, douze personnes, dont dix femmes, ont péri ; dix jours plus tard, dans la nuit du 14 au 15 septembre, ce sont huit personnes qui sont décédées lors d’une tentative de traversée. Quant aux survivants, parfois proches des victimes, ils ont dans l’un et l’autre cas été l’objet d’un abandon institutionnel complet.

    Cela fait des années que ces drames se répètent inlassablement. Depuis le début de l’année 2024, ce sont 52 personnes qui sont décédées, et au moins 446 depuis 1999 – sans compter le nombre important de disparus. Toutes ces personnes sont victimes des politiques migratoires imposées par les Etats membres de l’Union européenne (UE) et par le gouvernement britannique.

    Cette dernière décennie, nous avons vu une augmentation importante du nombre de décès de personnes tentant de traverser la frontière franco-britannique. Mortelles, les politiques publiques à cette frontière le sont toujours plus : les très nombreux accords bilatéraux entre la France et le Royaume-Uni, et les politiques menées par les gouvernements de ces deux pays, ont pour seuls objets une militarisation toujours plus importante de la frontière et une répression continue des personnes exilées qui y survivent.

    En maintenant les personnes exilées dans des conditions de précarité absolue alors qu’elles se trouvent sans perspective ailleurs en Europe, les autorités les poussent à quitter le territoire français coûte que coûte. En cherchant à étanchéifier la frontière, elles les poussent à prendre toujours plus de risques.

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  • Obsèques royales

     

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    Dessin d'Aurel pour Politis

  • Royaume-Uni : fin de « party » pour « Bojo » ?

    Edito du Vendredi 21 janvier 2022 de Cartooning for Peace.

    Accusé d’avoir organisé l’année dernière plusieurs « pots » à Downing Street alors que le Royaume-Uni était en plein confinement, et bien qu’il ait reconnu les faits et qu’il se soit excusé, Boris Johnson est sous le feu des critiques pour son manque d’exemplarité et, plus généralement, pour sa gestion du pays.
    Les échanges au Parlement cette semaine ont été houleux et le premier ministre a osé se défendre avec un argument peu convaincant : « Personne ne m’a dit que cela contrevenait aux règles »… No comment!
    Les appels à la démission du premier ministre, dont la popularité est au plus bas, se multiplient y compris dans le camp conservateur et pourraient conduire à un vote de défiance de sa propre majorité. To be continued!

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  • Naufrage meurtrier dans la Manche : chronique d’un drame annoncé

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  • Inoxydable monarchie britannique

    Extraits de l’article du Monde Diplomatique par Lucie Elven 

    Après l’Écosse, l’Irlande du Nord et le Pays de Galles, le nord de l’Angleterre connaît à son tour un mouvement en faveur de l’indépendance. Tensions nationalistes, chaos parlementaire à l’occasion du Brexit, fiasco de la lutte contre le Covid-19 : la tempête semble tout emporter au Royaume-Uni. Tout, sauf la Couronne, qui continue à offrir un sentiment de cohésion à une majorité de Britanniques.

    (...)

    Une enseigne des plus lucratives

    Sur la scène internationale, également, la monarchie britannique perd de son lustre. Il y a quelques années, des voix se sont élevées pour réclamer que, à l’issue du règne d’Élisabeth II, la direction du Commonwealth  soit assurée en rotation par chacun de ses membres, ou par une figure politique reconnue, avant que la reine ne réussisse à imposer la succession de Charles à son poste. Seuls une vingtaine de pays et de territoires  devront un jour remplacer son portrait sur leurs billets de banque. Plus de la moitié des États du Commonwealth — 31 sur 54 — sont à présent des républiques. En septembre dernier, l’île de la Barbade a décidé de retirer à la reine sa position de cheffe de l’État. L’Australie a tenu en 1999 un référendum à ce sujet, perdu de peu par les partisans d’un régime républicain. Un scrutin de même nature pourrait suivre en Nouvelle-Zélande, si l’on en croit sa première ministre Jacinda Ardern, tandis que 44 % des Canadiens se disent favorables à un divorce d’avec la Couronne britannique (contre 29 % qui souhaitent le contraire).

    Pour autant, cette machine légale et financière qu’est la maison Windsor — baptisée l’« entreprise » (« The Firm ») par le prince Philippe — n’est nullement inadaptée aux temps modernes. Elle reste l’une des enseignes les plus lucratives du monde.

    (...)

    Championne de l’évitement fiscal

    La maison Windsor domine une culture grâce à laquelle les codes de classe les plus raffinés, du majordome à l’étiquette des discours, sont devenus une spécialité nationale. L’industrie de l’héritage royal, en monétisant le passé et en inventant des traditions, emploie plus de travailleurs que la pêche et l’industrie minière réunies . Elle est source de produits culturels variés et profitables, comme les films The Queen (2006) et Le Discours d’un roi (2010), ou encore la série Netflix The Crown (lancée en 2016). Chaque fois, l’acteur ou l’actrice qui interprète le monarque reçoit une pluie de récompenses prestigieuses, comme si le fait de jouer un roi ou une reine représentait un exploit plus remarquable que d’incarner n’importe quel autre être humain, et comme pour donner un surcroît de sens à une institution qui, de manière plus ou moins ambiguë, en revêt déjà beaucoup.

    Chaque année, la famille royale coûte au pays 67 millions de livres (75 millions d’euros). Elle pratique l’évitement fiscal au moyen d’exemptions  et de drainages vers des places offshore . La caution signée à un clan aristocratique qui maîtrise tous les circuits de la finance a rendu la City de Londres plus attractive encore pour les évadés fiscaux du monde entier, contribuant à la hausse vertigineuse des prix et des loyers dans la capitale. En principe, la reine possède un sixième de toutes les terres de la planète. Au cours d’un récent débat parlementaire sur l’industrie des éoliennes en mer, M. Johnson a qualifié le portefeuille immobilier de la monarchie, le Crown Estate, de « maître des fonds marins » (14 octobre 2020). Le moratoire sur les expulsions locatives décrété par le gouvernement pour faire face à la crise du Covid-19 a été levé en septembre, menaçant de jeter à la rue 55 000 ménages. La même semaine, on a appris que le contribuable allait verser au Crown Estate une généreuse rallonge pour compenser en partie les 500 millions de livres sterling de pertes de recettes enregistrées dans la gestion de son parc immobilier en raison de la pandémie.

    Et pourtant, au milieu des empoignades qui ont bouleversé le pays ces dernières années, au sujet du Brexit et de l’indépendance écossaise, si étroitement liés à la question de sa souveraineté, la monarchie échappe aux regards.

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    Justin Mortimer. — « HM the Queen » (Sa Majesté la reine), 1997