Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

politique internationale

  • États-Unis : le risque d’une « récession Trump »

    Edito de Cartooning for Peace  du Jeudi 13 mars 2025

    En deux mois de présidence, les décisions économiques de Donald Trump, imprévisibles et inconsistantes, ont bouleversé le marché global, mais surtout américain. Si la taxe sur l’acier et l’aluminium entrée en vigueur mercredi 12 mars semble confirmée, Donald Trump a déjà fait marche arrière sur les droits de douane de 25% sur toutes les importations canadiennes et mexicaines. Dans un discours récent, le président américain reste évasif quant aux risques pourtant bien réels d’inflation et de récession liés à ses guerres commerciales. Les marchés boursiers, eux, détestent l’instabilité, et le lundi 10 mars a été la pire journée pour le Nasdaq depuis 2022.

    Les entreprises de la tech ont particulièrement chuté en bourse, et il est difficile ne pas y voir une conséquence du soutien des patrons des GAFAM à Donald Trump. Pour preuve, c’est Tesla qui connaît la pire dégringolade, avec une chute de plus de 15% de sa valeur en quelques jours. L’entreprise de voitures électriques subit la disgrâce de son patron Elon Musk, son duo politique avec Donald Trump, son salut nazi et ses dérapages sur X. Donald Trump a même organisé une opération publicitaire Tesla au sein de la Maison Blanche pour aider son ami, l’homme le plus riche du monde.

    Lire la suite

  • Altercation historique à la Maison blanche entre Trump et Zelensky

    Edito de Cartooning for Peace du jeudi 6 mars 2025

    Vendredi 28 février, Volodymyr Zelensky s’est rendu à Washington pour une rencontre avec Donald Trump, initialement prévue pour signer le fameux accord sur les terres rares. Mais elle a vite tourné à la mascarade et à l’humiliation du président ukrainien devant les caméras du monde entier. Plusieurs experts ont même parlé d’un « traquenard » tendu par Trump et son vice-président J.D Vance. Cette altercation hallucinante confirme l’alignement inédit de l’administration américaine au narratif et à la stratégie du Kremlin. Donald Trump a d’ailleurs annoncé en début de semaine le gel de l’aide américaine à l’Ukraine. Les pays européens, réunis à Londres dimanche 2 mars, ont pu se concerter sur ce basculement diplomatique majeur et réaffirmer leur soutien à Zelensky, qui est au pied du mur. Si Kiev et Washington se disent prêts depuis hier pour de nouvelles discussions, l’Europe, menacée directement à ses frontières par les convoitises territoriales de Poutine, doit désormais envisager de se défendre sans l’allié américain.

    Lire la suite

  • Un ostracisme antikurde qui vient de loin

    Extraits de l'article du Monde Diplomatique, daté du 28.02.2025,écrit par Jean Michel Morel.

    La « question kurde » se pose avec acuité dès la fin de la première guerre mondiale . Indociles et remuants, constitués en tribus n’hésitant pas à s’affronter, les Kurdes avaient obtenu de la Sublime Porte de conserver des émirats autonomes en contrepartie d’une surveillance des marches de l’Empire ottoman et d’une participation au maintien de l’ordre intérieur. Au cours du conflit mondial, des régiments de cavalerie kurdes, les hamidiye, ont participé aux massacres des Arméniens. Mais les cheikhs qui gouvernent les tribus restent partagés. D’aucuns entendent négocier avec le pouvoir central une autonomie respectueuse de leurs droits ; d’autres, plus ambitieux, envisagent d’obtenir un État. Comment faire prévaloir l’identité kurde, a priori inconciliable avec la turcité imposée par le Comité union et progrès (CUP) qui dirige l’Empire depuis 1908 ? Le suprémacisme et l’autoritarisme de ce parti s’inspirent des écrits du Français Gustave Le Bon, farouche partisan de la primauté de la race et contempteur de la démocratie 

    (...)

    Mais, le 24 juillet 1923, quand les cloches de la cathédrale de Lausanne annoncent au monde la conclusion d’un traité entre la République turque et les vainqueurs de la Grande Guerre, cette promesse n’a plus cours. La Turquie entre dans l’ère du kémalisme, où règnent un parti unique, la verticalité du pouvoir, et qui réserve la citoyenneté de plein droit aux turcophones sunnites. Les Kurdes ou la communauté alévie — qui pratique un culte hétérodoxe et syncrétique — disposent de leurs droits s’ils renient leur singularité. Quant aux non-musulmans, ils ont le statut d’étrangers.

    Kemal s’emploie à prendre quelques distances avec les « unionistes » mais poursuit leur projet de ségrégation darwinienne. Avec d’autres (Arméniens, Grecs, Juifs, Arabes), les Kurdes compteront parmi les principales victimes de cette politique. Ankara envisage que, harcelés et méprisés, ils émigrent en Perse (l’Iran d’aujourd’hui), en Russie, en Irak ou en Syrie et libèrent ainsi les terres fertiles de l’est de l’Anatolie. Mais ce calcul ne se concrétise pas : les révoltes violemment réprimées se succèdent ; bientôt, les Kurdes apparaissent comme une menace intérieure mettant en péril l’unité de la nation ; on leur impose un régime d’exception et l’armée s’oppose au développement de leur région.

    Atatürk décède en 1938. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, si le régime du parti unique prend fin, la Constitution défend de s’organiser sur des bases ethniques. Pour contourner cette interdiction, des Kurdes adhèrent au Parti démocrate (DP, droite laïque), ce qui leur permet d’obtenir des sièges au Parlement et même des ministères. Un coup d’État intervient en 1960. Les militaires rendent le pouvoir un an après aux civils. Une classe ouvrière urbaine émerge, les organisations syndicales et politiques de gauche s’affirment. Le Parti ouvrier de Turquie (PIT), pluriethnique, décide notamment de prendre en charge la « question kurde ». Mais dans un contexte de multiplication des mouvements sociaux et de montée de l’islamisme, l’armée déclenche un nouveau putsch en 1971.

    Lire la suite

  • Trois ans après l’entrée en vigueur de la directive sur la protection temporaire : de l’urgence aux solutions à long terme

    Communiqué commun

    Il y a aujourd’hui trois ans que l’Union européenne (UE) a mis en œuvre la directive sur la protection temporaire (DPT), qui a permis à des millions(1) de personnes fuyant la guerre en Ukraine d’accéder à une protection en toute sécurité. Cette directive a constitué une démonstration éclatante de l’unité et de la solidarité de l’UE face à une crise humanitaire et s’est révélée être un mécanisme d’urgence efficace pour faire face à des arrivées massives de personnes de manière humaine et ordonnée. Il a permis d’alléger la pression sur les régimes d’asile nationaux et de fournir aux personnes déplacées une protection immédiate et collective, y compris le droit de résider, de travailler, d’étudier et d’accéder aux soins de santé et à l’aide sociale dans l’UE.

    Le régime de protection temporaire doit expirer en mars 2026, soit dans un an. Parmi les nombreux défis auxquels sont confrontées les personnes déplacées d’Ukraine, l’incertitude quant à leur statut juridique dans l’UE est l’un des plus pressants. Ce manque de clarté a des répercussions sur presque tous les aspects de la vie, qu’il s’agisse de trouver un emploi stable, d’organiser un logement à long terme ou de planifier l’éducation des enfants. La prévisibilité est nécessaire pour que les gens puissent reconstruire leur vie dans la dignité et la stabilité. Il est prometteur de voir que les solutions post-TPD sont une priorité pour la Commission et la présidence polonaise du Conseil de l’UE. Trois ans plus tard, il est essentiel que la réponse de l’UE aux besoins des personnes déplacées d’Ukraine passe de mesures d’urgence à des stratégies et des solutions à plus long terme.

    Entre-temps, certains Etats membres – dont la Pologne, la République tchèque et l’Italie – ont commencé à élaborer des parcours permettant aux personnes de sortir de la protection temporaire. Toutefois, nombre de ces plans de sortie s’appuient principalement sur des permis de séjour fondés sur l’emploi. Les permis de travail ne peuvent à eux seuls constituer la solution, car de nombreuses personnes couvertes par la DPT ne seront pas en mesure de satisfaire aux exigences. Non seulement la proportion de titulaires d’une protection temporaire qui ont un emploi varie considérablement en Europe (de 8 % en Hongrie à 55 % aux Pays-Bas), mais elle laissera de côté de nombreuses personnes en situation de vulnérabilité, notamment des personnes handicapées, des étudiants, des personnes âgées, des ressortissants de pays tiers et des apatrides bénéficiant du statut de réfugié ou d’une protection complémentaire en Ukraine, des personnes victimes de discrimination sur le marché du travail (par exemple, des personnes racialisées) et des personnes qui ne peuvent pas travailler à temps plein parce qu’elles s’occupent d’enfants ou de membres de leur famille souffrant d’une infirmité.

    Lire la suite

  • Elections en Allemagne : le score historique de l’extrême-droite derrière la victoire des conservateurs

    Edito de Cartooning for Peace du Jeudi 27 février 2024

    Le 23 février, les Allemands ont voté pour des élections fédérales anticipées, désignant les nouveaux députés du Bundestag qui devront eux-mêmes élire un chancelier. L’alliance démocrate-chrétienne CDU/CSU l’a emporté avec 28,52% des voix, et son chef Friedrich Merz devrait en toute logique devenir chancelier. La gauche (le SPD, les Verts et Die Linke) a quant à elle subi un revers inédit. Mais le principal choc est le succès de l’AfD, parti d’extrême-droite parmi les plus radicaux d’Europe, avec un score historique de 20,8% des voix, obtenu en grande partie dans l’ancienne RDA. Friedrich Merz ne compte pour le moment pas gouverner avec l’AfD, et cherchera tant bien que mal une majorité de coalition avec d’autres partis.

    L’urgence est par ailleurs à la gestion de la guerre en Ukraine, et de la diplomatie agressive de Donald Trump : Friedrich Mers a dénoncé l’ingérence américaine dans les élections. Il souhaite reconstruire « l’indépendance » de son pays vis-à-vis des États-Unis et renforcer l’autonomie européenne, notamment en matière de défense.

    Lire la suite

  • Union européenne - Israël : pas d’accord avec le génocide, l’occupation, la colonisation et l’apartheid

    Communiqué de l'Association France Palestine Solidarité

    L’Union européenne est le premier partenaire commercial de l’État d’Israël grâce à un accord : l’Accord d’association UE-Israël, en vigueur depuis 2000. Ce partenariat officiel lui donne également accès à de nombreuses ressources de l’Union européenne et permet la mise en œuvre de programmes de coopération privilégiés.

    L’Association France Palestine Solidarité, aux côtés de plus de deux cents ONG, de syndicats et de plus de 250 parlementaires européen·nes, demande la suspension de cet Accord d’association tant qu’Israël ne respecte pas le droit international et les droits humains.

    Le Conseil d’association réunit les représentant·es des parties signataires de l’accord pour examiner le respect de ses clauses. Le prochain Conseil d’association UE-Israël est prévu le 24 février 2025.

    L’article 2 de l’accord stipule que le respect des droits humains et des principes démocratiques par les parties en sont des éléments essentiels. Les violations des droits humains constituent donc une infraction grave susceptible d’invalider l’accord.

    Israël a commis, sans aucune contestation possible, de graves violations du droit international avant et depuis l’entrée en vigueur de l’accord.

    Israël a mis en place un régime d’oppression et de domination systématiques à l’encontre du peuple palestinien, un régime d’apartheid, un crime contre l’humanité.

    En 16 mois, les forces israéliennes ont tué plus de 61 000 Palestinien·nes à Gaza (dont 21 000 enfants) et blessé au moins 100 000 autres, elles ont déplacé presque toute la population de la zone occupée, tout en empêchant l’entrée d’aide humanitaire, et en détruisant près de 70% des infrastructures gazaouies, 60% des maisons et 65% des routes.

    Les attaques israéliennes contre la Cisjordanie occupée, particulièrement contre les camps de réfugié·es et les communautés isolées, les arrestations massives et l’usage systématique de la torture, les fermetures de routes, les raids militaires, le nettoyage ethnique et l’expansion des colonies sont en très importante augmentation.

    Israël vient de rayer d’un trait de plume l’UNRWA, l’agence de l’ONU chargée de subvenir aux besoins des réfugié·es que 76 ans de nettoyage ethnique a produits.

    Lire la suite

  • Menacée par une procédure-bâillon, Greenpeace USA entame un procès pour sa survie

    Dix ans après les manifestations des peuples autochtones contre l’oléoduc Dakota Access (DAPL), des représentants et des représentantes de Greenpeace International (GPI) et de deux entités de Greenpeace USA sont arrivés aujourd’hui au tribunal du comté de Morton (Dakota du Nord) pour faire face au procès sans fondement intenté par Energy Transfer (ET), la multinationale à l’origine de la construction de l’oléoduc.

    Dans le cadre de ce procès, qui s’avère un cas d’école de procédure-bâillon, Energy Transfer réclame 300 millions de dollars de dommages-intérêts et tente de réécrire l’histoire des protestations menées par les peuples autochtones à Standing Rock, en affirmant qu’elles ont été orchestrées par Greenpeace. L’issue de ce procès pourrait avoir d’importantes répercussions sur le droit à la liberté d’expression, aux États-Unis et dans le monde entier. Depuis 2017, GPI et les différentes entités de Greenpeace aux États-Unis font face à différentes poursuites lancées par ET[1].

    Deepa Padmanabha, conseillère juridique principale de Greenpeace USA, a déclaré : Au-delà de l’impact que cette affaire pourrait avoir sur les entités de Greenpeace, ce qui est encore plus inquiétant est qu’elle pourrait établir un précédent juridique dangereux en considérant que les personnes qui participent à des manifestations sont responsables des actes d’autres participants. Cela pourrait avoir un sérieux effet dissuasif sur toutes celles et ceux qui voudraient participer à des manifestations.

    Lire la suite