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  • 80 ans après, le génocide des Roms mérite reconnaissance

    Communiqué LDH

    Début avril 2025, à l’occasion de la Journée internationale des Roms, la LDH (Ligue des droits de l’Homme) soutient la vague d’interpellation des député-e-s pour la reconnaissance du génocide des Roms et des Voyageurs perpétré par les nazis.

    Il y a quatre-vingts ans que les crimes de génocide ont été révélés, lors de l’ouverture des centres d’extermination que les nazis avaient ouverts dans les territoires polonais : Auschwitz-Birkenau, Belżec, Chelmno, Majdanek, Sobibór, Treblinka. La population juive européenne, singulièrement à l’Est, mais aussi les Roms et Voyageurs de toute l’Europe, ont été assassinés : femmes, enfants, hommes, toutes celles et tous ceux que les nazis considéraient comme des sous-humains, des « Stucks » à traiter pour que leurs territoires en soient libérés.

    La commémoration douloureuse de l’extermination des juifs d’Europe doit être aussi celle de la prise en compte de ce génocide qu’a subi la communauté des Roms et Voyageurs. La LDH demande à la représentation nationale d’enfin reconnaître le crime et faire que non seulement la mémoire nationale honore les victimes, mais aussi que le travail historique puisse ne se voir opposer aucun obstacle.

    Il sera ainsi possible de prendre toute la mesure de l’enchaînement qui va du contrôle policier et administratif existant au cours des années d’avant la Seconde Guerre mondiale aux camps d’internement ouverts par le gouvernement de Vichy, et, enfin, jusqu’à la déportation et le massacre dès leur arrivée dans les camps d’extermination.

     

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  • La LDH dans la lutte contre l’antisémitisme

    Contribution de la LDH aux Assises de lutte contre l’antisémitisme

    Née de la lutte contre l’antisémitisme et l’arbitraire de la raison d’Etat, la LDH (Ligue des droits de l’Homme), a toujours veillé à dénoncer ce qui cédait à cette idéologie haineuse et meurtrière, d’où que cela vienne, et à inscrire pleinement ce combat dans le cadre général de son engagement pour les valeurs que porte la République. C’est pourquoi elle se félicite de l’initiative prise de relancer les Etats généraux de lutte contre l’antisémitisme, dont elle souhaite qu’ils puissent contribuer à élargir le cercle de celles et ceux qui, au sein de la société civile, dans les médias, parmi les partis et les élu-e-s politiques, considèrent qu’il y a aujourd’hui urgence à réagir, à agir et, surtout, à construire sur le temps long.

    Dans le contexte d’une recrudescence marquée des actes antisémites et racistes au dernier trimestre 2023, qui s’est prolongée durant toute l’année 2024, il est tout à fait regrettable que la mise en œuvre du Prado, le Plan national de lutte contre la haine et les discriminations, ait été freiné, le contexte national ne pouvant tout expliquer. De même, le long délai mis à nommer une personne à la tête de la Dilcrah a contribué à brouiller d’une part le caractère prioritaire de la lutte contre l’antisémitisme et le racisme et d’autre part, la nécessaire continuité des efforts que cela suppose.

    Le fait que les premiers ministres successifs, Gabriel Attal et Michel Barnier aient, tous deux, refusé dans les faits de recevoir le dernier rapport annuel de la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH) de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie a envoyé un mauvais message, que la LDH déplore. Cet évitement, sans précédent, n’a en effet pas contribué à clarifier, aux yeux de l’opinion publique, l’engagement de l’exécutif dans un contexte national, européen et mondial inquiétant.

    L’augmentation de manifestations antisémites s’inscrit dans une montée plus globale de la haine de l’Autre, dont le juif est historiquement l’une des figures paradigmatiques. La LDH y a réagi dès ses premières manifestations – rappelons, pour mémoire, les polémiques créées autour de Dieudonné, que la LDH a fait condamner pour négationnisme – et a toujours répondu présente lorsqu’il s’est agi de faire front contre l’antisémitisme sous toutes ses formes, et contre les entrepreneurs en haines identitaires qui en favorisent l’émergence et en banalisent les expressions.

    Le paysage politique français – mais ce n’est hélas pas une exclusivité de la France – est en effet de plus en plus dessiné par des personnalités, des partis et des médias qui, chacun à leur façon, remettent en cause la notion même d’égalité des individus entre eux et le caractère universel que doit avoir l’accès aux droits fondamentaux qui , entre autres, l’éducation, la santé, le logement. La revendication d’une « préférence nationale » en est une des expressions les plus connue. Elle chemine logiquement aux côtés de la notion de « grand remplacement ». Toutes deux œuvrent, non sans succès, dans le débat public, légitimant une désignation de boucs émissaires pour tous les maux dans la société, exonérant toute autre cause des difficultés vécues par les gens. Les succès électoraux du Rassemblement national, les alliances de fait avec une large partie de la droite, la multiplication sans fin de textes de lois visant les « sans-papiers » et l’escalade sécuritaire, verbale et réelle, participent d’une même volonté de ramener l’identité des gens à des « races », des religions et de stigmatiser l’altérité ainsi définie…

    C’est ainsi qu’on a vu ces dernières années prospérer une résurgence d’un antisémitisme parfois ouvert, parfois sournois, toujours virulent. Les éloges de la « politique juive » autoritaire de Napoléon Ier, du « sauvetage des juifs » par le maréchal Pétain, la stigmatisation du choix de lieux de sépultures en Israël des enfants de l’école Ozar ont accompagné une litanie tragique de meurtres et d’attentats.

    Cette utilisation politique et médiatique des problématiques identitaires, instrumentalisée dans le débat public, contribue largement à nourrir une grille de lecture racialiste d’une société qui serait d’abord composée de communautés, réifiées et opposées. De même, est affirmée une « identité française » aux frontières culturelles et mentales figées qui postule l’exclusion hors de la communauté nationale de celui ou de celle qui ne remplirait pas tous les critères. Rien de tel pour nourrir haine et affirmations réciproquement exclusives. Les juifs n’y échappent pas, à qui les antisémites continuent, avec constance, de reprocher une soi-disant « double allégeance ».

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  • Dans un Etat de droit, la loi s’applique pareillement à toutes et tous

    Communiqué LDH le 3 avril 2025

    Marine Le Pen et plusieurs dirigeants du Rassemblement national (RN) ont été condamnés pour des détournements de fonds publics de plus de 4 millions d’euros. En sus d’une peine de prison de quatre ans, la peine d’inéligibilité pour Marine Le Pen est assortie de l’exécution provisoire. La candidate annoncée du RN à l’élection présidentielle de 2027 ne pourrait se présenter, sauf à ce que la décision d’appel l’infirme.

    Le jugement rendu le 31 mars 2025 suscite de la part du RN, mais pas seulement de ce parti, des attaques violentes contre l’institution judiciaire et des menaces physiques inadmissibles contre les juges. Ces tentatives de déstabilisation politique et médiatique créent un risque de basculement antidémocratique.

    Ces attaques ne sont pas fondées sur l’appréciation factuelle et juridique des motifs de la décision du tribunal. Elles sont entièrement axées sur l’idée d’un « complot » qui viserait à priver le « peuple » de sa souveraineté et de l’expression de « sa » volonté. Un « gouvernement des juges » remplacerait le « gouvernement par le peuple ». Par un retournement caricatural du sens des choses, alors que le jugement est motivé en droit et au regard des éléments de preuve recueillis, au terme d’un procès équitable, il serait une violation de « l’Etat de droit », un coup porté à la démocratie !

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  • Annulation de l’A69 : une victoire pour la démocratie environnementale

    Communiqué LDH

    La LDH (Ligue des droits de l’Homme) se réjouit de la décision du tribunal administratif de Toulouse annulant le projet d’autoroute A69, qui remplit son office en faisant prévaloir la protection de l’environnement, notamment de la biodiversité, sur les finalités économiques mises en avant par les promoteurs d’une nouvelle infrastructure qui amènerait « des bénéfices très limités pour le territoire et ses habitants ».

    Le constat précis, établi par la juridiction, montre que l’intérêt public ne se décrète pas et qu’il appartient aux porteurs de projet d’ampleur ayant des conséquences sur l’environnement de démontrer qu’une dérogation se justifie et de s’en assurer auprès des populations concernées. C’est tout ce qui n’a pas été fait dans le cas de l’A69, notamment par l’Etat et par la plupart des collectivités qui y étaient favorables.

    Plutôt que de respecter les obligations de la France, consacrées notamment dans la convention d’Aarhus, d’information non biaisée du public et de participation à la prise de décision, sachant qu’elle avait des conséquences environnementales, c’est le passage en force et la répression des opposantes et opposants qui ont tenu lieu de conduite aux autorités.

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  • La France connaît, comme d’autres en Europe, un rétrécissement de l’espace civique rapide et brutal

    Tribune de Pierre Tartakowsky, président d’honneur de la LDH

    Sous prétexte de lutter contre le terrorisme, l’antisémitisme ou encore le trafic de stupéfiants, les gouvernements qui se succèdent depuis 2022 contribuent à la dégradation de l’état des libertés en France, alerte Pierre Tartakowsky, président d’honneur de la LDH (Ligue des droits de l’Homme), dans une tribune au Monde.

    La sortie du Premier ministre sur la « submersion migratoire », lundi 27 janvier 2025, sur LCI, aura eu un double mérite. Le premier est de dissiper d’éventuels faux-semblants. Loin des vertus généreusement attribuées à François Bayrou – l’écoute, l’art de la négociation et une certaine culture du compromis –, la droite et le centre sont aujourd’hui animés au plus profond d’eux-mêmes par la vulgate de l’extrême droite, ses thèmes et son vocable, fût-ce les plus extrêmes et les plus mensongers. On aurait pu, tant elle nous plonge dans l’abjection, se passer de cette confirmation.

    Le second mérite de cette déclaration, c’est qu’elle nous rappelle – on l’avait presque oublié – que la politique ne se résume ni au traitement de la dette, ni au financement des retraites, ni même aux sujets de l’emploi et des salaires. Ces dossiers sont importants, urgents et légitimes. Ils conditionnent le quotidien de millions de personnes qui vivent et travaillent en France. Ils touchent à la question toujours brûlante de la répartition des richesses produites dans le pays, d’où évidemment la puissance des tensions qu’ils génèrent.

    Pour autant, ils ne sauraient résumer à eux seuls un projet de société. C’est de ce débat que nous avons besoin. Or, depuis des semaines, des mois, le débat politique se focalise sur ces seuls enjeux, à l’exclusion évidemment, de la fameuse « submersion migratoire » qui, de fait, submerge bien le paysage politique français tout en introduisant la course à la prochaine présidentielle. Que les partis de droite – tous confondus – s’en satisfassent, on le comprend fort bien. On peine en revanche, à saisir la timidité des autres formations politiques sur quelques enjeux majeurs, qui, alors qu’ils mériteraient une mobilisation d’urgence, semblent pourtant passés par pertes et profits.

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  • La solidarité est une valeur de la République

    Communiqué commun, à l’initiative de la LDH

    Le bulletin identitaire Frontières menace et attaque les associations, avocats et syndicats intervenant en soutien aux personnes étrangères. Ce n’est pas la première fois que l’extrême droite cible plus ou moins ouvertement des personnalités issues du monde associatif, judiciaire ou syndical.

    Déshumanisant les personnes aidées, ce magazine assimile l’action en faveur de l’accès aux droits à une attitude criminelle, la solidarité à un acte de complicité.

    Cette vision est contraire à la société d’accueil, d’égalité et de fraternité que la France porte dans sa Constitution et dans la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789. Elle participe d’un projet xénophobe et raciste d’extrême droite qui finit par se déplacer dans les projets de loi et prises de parole de décideurs politiques.

    Elle s’inscrit dans un contexte où on remet chaque jour en cause la liberté associative et où le Premier ministre reprend les discours les plus racistes de l’extrême droite, comme la prétendue « submersion migratoire ».

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  • Fin de vie, un sujet traité dans le film "le dernier souffle"

    La LDH soutient « Le dernier souffle », un film de Costa-Gavras

    Sortie le 12 février 2025

    Le dernier souffle de Costa-Gavras aborde avec sensibilité le sujet de la fin de vie à travers la rencontre entre un philosophe – lui-même confronté à ses propres angoisses de maladie – et un médecin spécialisé en soins palliatifs. Ce dernier propose à l’écrivain de l’accompagner dans son unité hospitalière de soins palliatifs. Les visites au chevet des patients sont autant de témoignages du passage de la vie à la mort dans une grande diversité de situations. Ici, une jeune femme dans le déni, là une vieille femme ayant pour seul souhait de retourner en Bretagne manger une dernière fois des huitres avec son petit-fils, là encore, une amie demandant au médecin de s’engager à faire le geste nécessaire le moment venu…

    Cette libre adaptation du livre éponyme de Claude Grange (et de Régis Debray pour une courte postface ; Gallimard, 2023) donne à voir différentes situations et manières de vivre la fin de sa vie, différentes façons d’« aider les vivants à mourir », y compris en permettant des retours à domicile pouvant être euphoriques dans deux courtes séquences où la fiction sublime la réalité, en particulier dans l’accompagnement d’une vieille dame très entourée et dont l’humour est épaulé par l’interprétation enfantine et collective d’une chanson de Prévert et Kosma.

    Pour son 21ème long-métrage, Costa-Gavras, âgé de 91 ans s’est entouré, comme pour la plupart de ses fictions inspirées du réel, de comédiens talentueux comme Glad Merad dans le rôle du médecin responsable d’une Unité de Soins Palliatifs, Denis Podalydès (dans celui du philosophe anxieux et préparant à la fois un livre et une émission sur le sujet), Maryline Canto, Charlotte Rampling, Karin Viard, et beaucoup d’autres, dans la diversité des séquences croisant une dizaine de situations.

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