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Tribune « La solidarité comme boussole commune »

Face aux renoncements et au « grand renfermement », près d’une centaine de territoires accueillants défend l’accueil digne et le respect des droits en France ! Leurs voix se joignent à celles des acteurs associatifs et personnalités engagé·es pour une France accueillante. Et nous l’inscrivons, ce jeudi 5 juin, à l’occasion de la rencontre du réseau des villes et des territoires accueillants (Anvita) et d’une centaine d’acteurs agissant au quotidien pour toute personne en situation de précarité, en incluant les personnes au parcours migratoire.

Le paysage national est alarmant. Remises en cause généralisées de l’Etat de droit et des libertés civiles et associatives, banalisation des idées d’extrême droite, autant de préoccupations nationales qui s’inscriront au cœur des échanges. Loin de sombrer dans le défaitisme, les élu-e-s volontaristes et les acteurs de la société civile attachés à la défense des droits de toutes et tous démontrent à travers le local que l’hospitalité et la solidarité sont toujours des directions possibles à condition de préserver et suivre une boussole commune entre société civile engagée et collectivités territoriales.

De manière croissante, les extrêmes droites progressent dans de nombreux pays, signant un « grand renfermement ». L’Etat se désengage toujours plus de ses obligations en matière d’accueil et d’hébergement d’urgence. Le gouvernement renonce à ses principes républicains les plus élémentaires. Les questions d’accueil et d’hospitalité sont plus que jamais prises en étau entre les discours xénophobes et racistes d’un côté et les politiques de restriction des libertés de l’autre. Le moment est grave, le fond de l’air est brun.

Pourtant, en témoignent les territoires hospitaliers, il n’y a de crise que celle de l’accueil. L’Etat l’organise lui-même quand il refuse l’accès aux droits aux personnes exilées, en maintenant de manière forcée les personnes en situation de précarité. Et lorsqu’il se dégage de ses responsabilités, c’est au détriment des collectivités et des associations, aujourd’hui plus que jamais à bout de souffle. Hébergement d’urgence, accès à la scolarité, accompagnement à la parentalité, distribution d’aide alimentaire, défense des droits culturels, nos pratiques foisonnantes et inspirantes doivent être soutenues par la volonté politique et par les moyens financiers.

En avril dernier, le Mouvement Associatif soulignait une « situation économique […] particulièrement alarmante » et qu’il y a de ce fait autant « à craindre pour les associations que pour notre modèle social et démocratique tant elles jouent un rôle fondamental au service de l’intérêt général ». Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) appelait lui aussi en mai 2024 à une « urgence démocratique » pour soutenir le « ciment sociétal » que constituent les associations. L’Anvita n’échappe pas à la règle, et toutes et tous ensemble, nous appelons à un sursaut.

Il n’appartient qu’au gouvernement et à l’Etat de faire de ces réussites locales, de ces utopies concrètes, de ces résistances solidaires, une réalité pour l’ensemble du territoire.

Signataires

Maires et président-e-s de collectivité : Jeanne Barseghian, maire de Strasbourg, coprésidente de l’Anvita ; Damien Carême, eurodéputé, coprésident de l’Anvita ; Bruno Bernard, président de la métropole de Lyon ; Grégory Doucet, maire de Lyon ; Cédric Van Styvendael, maire de Villeurbanne ; Nathalie Appéré, maire de Rennes et présidente de Rennes métropole ; François Astorg, maire d’Annecy ; Patrice Bessac, maire de Montreuil et président d’Est Ensemble ; Arthur Bois-Neveu, maire de Barberaz ; Florence Brau, maire de Prades-le-Lez ; Alex Brichet-Billet, maire de Notre-Dame de l’Osier ; Luc Carvournas, maire d’Alfortville ; Danielle Dambach, maire de Schiltigheim ; Emmanuel Denis, maire de Tours ; Arnaud Deslandes, maire de Lille ; Marie Ducamin, maire de Saint-Jacques-de-la-Lande ; Christophe Ferrari, président de Grenoble Alpes Métropole ; Yann Galut, maire de Bourges ; Jean-Philippe Gautrais, maire de Fontenay-sous-Bois ; Nadine Grelet Certenais, maire de La Flèche ; Emmanuel Grieu, maire de Mandagout ; Sylvain Griffault, maire de Melle ; Mathieu Hanotin, maire de Saint-Denis ; Anne Hidalgo, maire de Paris ; Pierre Hurmic, maire de Bordeaux ; Mathieu Klein, maire de Nancy ; André Laignel, maire d’Issoudun ; Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers ; Patrick Ledoux, maire de Louvigny ; Michel Leprêtre, président EPT Grand-Orly Seine Bièvre ; Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen et président de la métropole Rouen Normandie ; Gilles Ménard, maire de Granville ; Christian Métairie, maire d’Arcueil ; Léonore Moncond’huy, maire de Poitiers ; Benoit Payan, maire de Marseille ; Eric Piolle, maire de Grenoble ; Matthieu Pollet, maire de Saint-Erblon ; Jean-François Rochedreux, maire de Saliès ; Johanna Rolland, maire de Nantes ; Clément Rossignol Puech, maire de Bègles ; Stéphane Troussel, président du département de la Seine-Saint-Denis ; Christian Vannobel, maire de Sissonne ; Anne Vignot, maire de Besançon.

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Manifestation en soutien aux demandeurs d'asile, à Bélâbre, en avril 2023.
© Patrick Piro

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