Communiqué de la Confédération Paysanne du 17.07.2025
Ce 16 juillet, la Commission européenne a présenté ses propositions législatives sur le futur Cadre Financier Pluriannuel et sur la future PAC* dont les fonds seraient fusionnés avec celui pour la cohésion. La Confédération paysanne rejette ces propositions, aux antipodes des besoins des paysannes et paysans européens, qui renoncent à toute ambition pour protéger et accompagner tous les agriculteurs européens.
La Commission européenne persiste à refuser d'inclure dans la PAC* des outils pour réguler les marchés agricoles pour assurer des prix justes et stables, poursuivant ainsi l'abandon des paysans aux marchés mondialisés. Cette renonciation à améliorer le revenu des agriculteurs s'accompagne en outre d'une baisse drastique du budget de la PAC* de plus de 20%, ce qui va fragiliser fortement nombre de paysan.nes. Les enjeux de transition, de renouvellement de générations, de relocalisation nécessitent pourtant un budget PAC* fort pour accompagner l'ensemble des paysans.
Concernant la PAC*, la proposition de plans nationaux signe l'absence d'objectifs communs et donc la fin de la politique agricole commune ! Cela va aggraver les distorsions de concurrence entre européens et empêcher toute action cohérente européenne face aux accords de libre-échange. Cette manœuvre conduira inexorablement au nivellement des ambitions environnementales et sociales par le bas entre les Etats membres.
Le fonds unique nationalisé proposé est centré sur les paiements à la surface, pourtant largement responsables d'une répartition très inéquitable entre agriculteur.rices et de mécanismes d'accaparement du foncier, d'agrandissement et de spécialisation des fermes. Dégressivité et plafonnement sont enfin inscrits comme principes mais devront se traduire efficacement sur le terrain pour garantir le renouvellement des générations et soutenir les petites et moyennes fermes. Nous saluons le relèvement du plafond de l'aide forfaitaire petite ferme et revendiquons qu'il soit mis en place obligatoirement par chaque Etat membre.
La proposition acte l'abandon d'enveloppe réellement dédiée aux questions de transition, mesures agro-environnementales et climatiques ni de rémunération des pratiques agricoles durables déjà en place. Cela envoie un signal désastreux à tous les agriculteur.rices qui ont besoin d'être soutenu.es dans cette voie.
La Confédération paysanne demande avec force un remaniement de ces propositions, avec une ambition commune et des mesures permettant d'assurer le revenu paysan, l'indispensable et urgente transition de notre agriculture et en gardant chaque ferme en Europe et en France. Le moment et les défis à relever exigent un projet politique fort pour l'agriculture et l'alimentation en Europe, doté d'un budget solide et d'objectifs sérieux sur le revenu et la transition. Sinon les agriculteurs s'enfonceront dans les crises (économiques, environnementales, sanitaires…), reviendront dans la rue et l'Europe en sortira fragilisée.