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Iran : après les bombes, la répression

Article Publié par Amnesty International  le 27.06.2025

Après l’offensive israélienne contre l’Iran, la population civile subit une autre forme de violence : la répression de la société civile s'est considérablement durcie. Depuis la mi-juin, sous prétexte d'une chasse aux espions et aux personnes accusées de « collaboration » avec Israël, les arrestations et les exécutions arbitraires et expéditives  se multiplient. Un engrenage alarmant.

Loin des regards et sous couvert de sécurité nationale, des dizaines de personnes ont été arrêtées par les autorités iraniennes depuis le déclenchement  de l’offensive israélienne Rising Lion dans la nuit du 12 au 13 juin. Toutes sont accusées de « collaboration » ou d’« espionnage » pour le compte d’Israël.  

Ces arrestations s’accompagnent d’appels officiels à des procès expéditifs et à des exécutions rapides lancé par les autorités judiciaires. Au moins cinq personnes ont d’ailleurs été exécutées en l’espace de quelques jours. Parmi elles, Esmail Fekri, sommairement pendu le 16 juin à l’issue d’un procès d’une iniquité flagrante.

Fragilisée par les frappes israéliennes et américaines, les autorités iraniennes se retournent désormais contre leur propre population, resserrant encore un peu plus leur étau contre la société civile.

Un climat de peur et de torture

Le Conseil suprême de la sécurité nationale a affirmé que toute action « en faveur d’Israël » entraînerait la peine capitale pour des infractions floues telles que l’« inimitié à l’égard de Dieu » (moharebeh) ou la « corruption sur terre » (efsad-e fel-arz). Ces infractions aux contours extrêmement vagues ont souvent servi, dans le passé, à justifier des condamnations pour des actes ne constituant en rien des crimes selon les standards internationaux – comme le simple exercice de la liberté d’expression.

LLe Parlement iranien est allé encore plus loin : un projet de loi prévoit désormais de rendre automatiquement passible de mort toute accusation de « coopération avec des gouvernements hostiles », notamment Israël et les États-Unis. Ces mesures s’inscrivent dans un durcissement autoritaire généralisé, qui s’est visiblement renforcé ces dernières semaines avec de nouveaux déploiements militaires, couplés à un quasi-total black-out d’internet.

En danger immédiat

Nous sommes particulièrement inquiets pour les personnes déjà condamnées à mort -à l’issue de procès manifestement iniques pour des affaires distinctes des accusations d’espionnage et de collaboration avec Israël. Parmi celles qui se trouvent actuellement dans le couloir de la mort et qui courent un danger imminent, figurent l’universitaire suédo-iranien Ahmadreza Djalali, détenu depuis 2016 et condamné à mort à l’issue d’un procès fondé sur des « aveux » arrachés sous la torture, ou encore Afshin Ghorbani Meyshani, détenu à la prison centrale d’Ourmia, dans la province de l’Azerbaïdjan occidental ;  Rouzbeh Vadi, détenu à la prison d’Evin, dans la province de Téhéran, et Shahin Basami, détenu à la prison d’Adel Abad, dans la province du Fars.

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Un agent de sécurité patrouille dans une rue de Téhéran, aux premières heures du cessez-le-feu, le 24 juin 2025. © Majid Asgaripour/WANA 

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