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société - Page 117

  • Procès en appel des « 7 de Briançon » : la solidarité et la liberté d’expression menacées

    Le 27 mai se tiendra à Grenoble le procès en appel des sept personnes solidaires reconnues coupables en 2018 d’avoir « aidé à l’entrée et à la circulation sur le territoire national de personnes en situation irrégulière ». Bastien, Benoit, Eleonora, Juan, Lisa, Mathieu et Théo avaient simplement participé à une manifestation.    

    Le 22 avril 2018, les « 7 de Briançon » participent à une manifestation qui dénonce une action de Génération Identitaire. La veille, le mouvement d’extrême droite (dissout en mars 2021) avait bloqué le col de l’Échelle dans les Hautes-Alpes pour bloquer la frontière.

    La manifestation à Briançon vise alors à exprimer plus largement une résistance face à la militarisation de la frontière et une vive opposition aux discours de haine et aux violences qui mettent la vie des personnes étrangères en danger.

    Suite à cette manifestation, sept personnes sont condamnées à des peines allant de 6 mois avec sursis à 12 mois de prison, dont quatre mois fermes. Les « 7 de Briançon », qui ont fait appel de cette décision, risquent chacune désormais 10 ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende. En appel, les juges auront à décider s’il était criminel ou non d’exprimer publiquement leur soutien aux personnes exilées et de s'opposer aux opérations d’intimidations de Génération Identitaire.  

    « Les personnes solidaires ne doivent pas être poursuivies ou condamnées pour avoir manifesté leur soutien aux personnes dont les droits sont quotidiennement violés notamment à la frontière franco-italienne. Ces pratiques d’intimidations et de pressions à l’encontre des défenseurs des droits humains sont inadmissibles et mettent en danger l’impératif de fraternité qui est le nôtre », déclare Alexandre Moreau, président de l’Anafé (Association nationale d'assistance aux frontières pour les étrangers).  

    Amnesty International France, l’Anafé, La Cimade, Médecins du Monde, Tous Migrants et le Comité de Soutien au 3+4 de Briançon appellent à la relaxe immédiate et définitive de ces défenseurs des droits humains  !  

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  • Gisèle Halimi a sa place au Panthéon

    Communiqué LDH

    Parmi les préconisations du rapport demandé par le président de la République à l’historien Benjamin Stora, sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie, figure le transfert des cendres de Gisèle Halimi au Panthéon.

    Cette proposition a recueilli de nombreux soutiens dont celui de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et de mouvements féministes, encore lors de la Journée internationale des droits des femmes du 8 mars dernier, au vu de l’engagement remarquable et visionnaire de cette femme d’exception pour la justice et l’égalité.

    La LDH réaffirme son soutien plein et entier à la panthéonisation de Gisèle Halimi. Elle demande au président de la République de confirmer cette décision symbolique qui ne saurait céder aux pressions, particulièrement de l’extrême droite qui conteste cette reconnaissance par la Nation du fait de ses combats féministes et surtout de ses positions anticolonialistes et pour l’indépendance de l’Algérie dont l’Histoire a montré la justesse.

    Paris, le 25 mai 2021

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  • La LPO accuse des industriels de l’agrochimie d’avoir décimé les oiseaux des champs

     Soutenue par l’expertise juridique de l’association Intérêt à Agir et celle de Me Sébastien Mabile du cabinet Seattle Avocats, La LPO a assigné le 21 mai 2021 - Journée nationale de la biodiversité - devant le Tribunal judiciaire de Lyon les principaux producteurs, importateurs et distributeurs d’imidaclopride (une substance néonicotinoïde très toxique) en France afin de faire reconnaître leur responsabilité dans le déclin des populations d’oiseaux des milieux agricoles.

    En juillet 2009[1], un groupe d'entomologistes et d'ornithologues internationaux se réunit à Notre-Dame de Londres (Hérault) pour discuter du déclin progressif des insectes dans toute l’Europe, à l’œuvre depuis les années 1950 et les débuts de l’agriculture intensive. Les scientifiques constataient déjà qu’une dégradation plus prononcée de l’abondance des populations d’insectes s’observait à partir des années 1990, et que celle-ci était concomitante avec l’effondrement de celles de différentes espèces d'oiseaux insectivores fréquentant les milieux agricoles, dont plusieurs espèces protégées (arrêté du 29 octobre 2009) : Bruant jaune, Pipit farlouse, Tarier des prés, Faucon crécerellette, etc.

    Aujourd’hui, c’est au minimum 25% de ces populations qui ont disparu et le silence s’installe dans nos campagnes, syndrome alarmant de l’extinction d’espèces perdues pour les générations futures. 

    La responsabilité des pesticides sur le déclin du vivant est établie

    Selon les études, les néonicotinoïdes persistants, systémiques et neurotoxiques, soit la nouvelle génération de pesticides introduits au début des années 1990, sont responsables de ces déclins. Des travaux plus récents démontrent même une corrélation spatiale et temporelle entre la commercialisation massive de l’imidaclopride, notamment aux États-Unis, aux Pays-Bas, et en France, et le déclin des oiseaux en zones rurales, établissant le lien de causalité entre les produits phytosanitaires et les dommages environnementaux.

    L'imidaclopride, principalement utilisé en enrobage de semences pour diverses cultures (blés, betteraves, maïs, tournesol), est la substance néonicotinoïde la plus commercialisée en France depuis 1991. C’est à cause de ses effets dévastateurs pour les abeilles, même à des doses infinitésimales, qu’il est qualifié de « tueur d’abeilles ». Mais ses effets ne s’arrêtent pas là car son mode d’action le rend toxique pour de nombreuses autres espèces.

    Concernant les oiseaux spécifiquement, l’imidaclopride a des effets directs dus à l’ingestion de graines enrobées de la substance toxique (6 graines suffisent à tuer instantanément une Perdrix grise), et des effets indirects liés à la disparition des invertébrés, aquatiques et terrestres, dont ils se nourrissent[2]. 

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  • Loi Sécurité globale : camouflet pour le gouvernement, demi-victoire pour les libertés

    Communiqué de la coordination #StopLoiSecuriteGlobale

    Le 20 mai 2021, le Conseil constitutionnel a censuré plusieurs dispositions phares de la loi dite Sécurité globale adoptée le 15 avril dernier. Cela constitue une victoire incontestable pour un ensemble d’organisations de défense des droits humains réunies au sein de la Coordination #StopLoiSécuritéGlobale qui n’a eu de cesse, depuis novembre dernier, de dénoncer le caractère liberticide de ce texte. Plus d’une vingtaine de saisines du Conseil constitutionnel ont été effectuées par nos organisations membres et des collectifs régionaux opposés à la loi.

    Cela représente surtout une victoire pour les libertés de chaque citoyenne et citoyen en France.

    Le gouvernement se fait ainsi tancer concernant des dispositifs policiers sur lesquels il avait misé politiquement en faisant montre d’une insatiable soif sécuritaire : exit le délit de provocation à l’identification des forces de l’ordre, qui avait conduit des centaines de milliers de personnes à défiler partout en France. Il sera toujours possible pour chaque citoyen.ne de documenter l’action de la police. Exit l’usage généralisé et incontrôlé des drones ; exit aussi le transfert des pouvoirs de police judiciaire à la police municipale.

    Malheureusement, le Conseil constitutionnel a aussi validé un certain nombre de dispositions problématiques, qui accentuent la logique d’un appareil policier surpuissant et peu ou pas contrôlé.

    Cette décision du Conseil constitutionnel donne néanmoins quelques bouffées d’oxygène et montre que la lutte collective mérite de se poursuivre ardemment et plus que jamais, alors que s’amoncellent d’autres projets de loi, tout aussi liberticides.

    Après la décision du Conseil constitutionnel, Gérald Darmanin a dit vouloir légiférer à nouveau sur les dispositions censurées. La coordination #StopLoiSécuritéGlobale estime que ces déclarations traduisent la volonté du ministre de l'Intérieur de continuer à s'en prendre aux libertés fondamentales en France.

    Les organisations de la Coordination continueront d’alerter et de se mobiliser pour défendre nos libertés collectives. La défense de l’État de droit est à ce prix.

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  • Droit de manifester : Frédéric Vuillaume est relaxé !

    Une victoire pour le droit de manifester. Le tribunal de Dijon a prononcé la relaxe de Frédéric Vuillaume, militant syndical, poursuivi pour avoir manifesté pacifiquement.

    Nous avons vécu cette nouvelle en direct du Tribunal de Dijon : Frédéric Vuillaume a été relaxé ! Une décision que nous saluons, importante pour lui mais aussi pour notre droit de manifester en France.

    Si Frédéric Vuillaume a été relaxé ce jeudi 20 mai, c’est aussi grâce à vous. Merci à toutes les personnes qui se sont mobilisées.

    Victoire pour le droit de manifester

    Nous nous réjouissons que le tribunal de Dijon ait pris la décision de relaxer Frédéric Vuillaume. Il était poursuivi pour délit d’  «attroupement » pour sa participation à une manifestation à Dijon en décembre dernier. 44 heures de garde à vue pour avoir… manifesté. Frédéric ne menaçait en rien l’ordre public. Jamais il n’aurait dû être poursuivi et passer devant la justice. Ce dossier était vide et les poursuites n'étaient pas justifiées.

    La décision de relaxe est une importante victoire pour lui et pour le droit de manifester en France. Le procureur de Dijon avait tout de même tenu à requérir une peine de 350 euros d'amende avec sursis. Une sanction certes assez faible pour un délit passible d’un an de prison, mais qui visait à faire reconnaître Frédéric Vuillaume coupable d’avoir manifesté. Mais ces arrestations et poursuites abusives doivent cesser : personne ne doit craindre d'être arrêté et emprisonné pour avoir manifesté

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  • Préparation des Français au risque nucléaire : un bilan inquiétant

    La pandémie de Covid-19 a montré la nécessité d’anticiper le risque pour pallier les pénuries de matériel, de vaccins, de soignants et limiter le nombre de décès. Pour l’ANCCLI, « il faut tirer les leçons de la crise Covid pour repenser la stratégie de logo_anccli2.gifprotection des populations face au risque nucléaire ». Dans le pays le plus nucléarisé au monde par nombre d’habitants, les moyens mis en œuvre pour protéger les Français sont inadaptés et insuffisants.
    Les ratés de la dernière campagne de distribution d’iode
    Distribués par les autorités françaises, de façon préventive, aux riverains des installations nucléaires, les comprimés d’iode protègent la thyroïde de l’iode radioactif en cas d’accident nucléaire.
    La dernière campagne de distribution d’iode a eu lieu en février 2019, 1. 5 millions d’euros y ont été consacrés. Avec un taux d’échec de 75%, le bilan est rude. Sur les 2,2 millions de riverains ciblés, seuls 550 000 sont allés chercher leur comprimé en pharmacie.

    Des exercices de crise « inaboutis »
    En théorie, les 19 préfectures attachées aux 19 centrales nucléaires françaises sont tenues d’organiser, tous les 3 à 5 ans, suivant le type d’installation, des exercices de crise nucléaire impliquant la population. Pourtant, la population en est exclue.
    En pratique, ces exercices sont réservés aux autorités et aux services de secours. Après avoir arrêté une date d’exercice, le Préfet, les représentants du nucléaire (ASN, IRSN) l’exploitant, les élus, les forces de l’ordre et les pompiers se réunissent dans un bâtiment public. Heure par heure, ils déroulent le protocole sans y associer l’ensemble de la population concernée. Pour deux raisons principales : - les autorités pensent qu’un tel exercice inquiéterait les riverains, - la mise en place d’un tel exercice nécessite des moyens matériels et humains conséquents.

    L’autre écueil concerne les établissements scolaires. Si ces derniers bénéficient d’exercices « nuages toxiques », qui consistent à se confiner dans les bâtiments, ils n’intègrent pas le volet « évacuation » pourtant nécessaire en cas d’accident nucléaire.
    Enfin, les Commissions Locales d’Information qui comme le prévoit la loi - devraient être associées aux exercices de crises en sont exclues ou y sont invitées en simple spectateur.

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  • Procès des opposants à l’enfouissement des déchets nucléaires : « Nous sommes toutes et tous des malfaiteurs ! »

    Début juin se tiendra à Bar-le-Duc le procès de dix militants anti-nucléaires, accusés d’« association de malfaiteurs » et cibles de méthodes de surveillance dignes de l’antiterrorisme. Une tribune de soutien est signée par 200 personnalités.

    En juin, cela fera quatre années que les portes des opposant.e.s au projet Cigéo d’enfouissement de déchets radioactifs à Bure ont volé en éclat sous les coups de boutoir d’une instruction pour « association de malfaiteurs ». Vingt domiciles perquisitionnés, dix militants et militantes interdits de se voir pendant deux ans et demi, 100 téléphones placés sous écoute, 16 années cumulées de communications enregistrées, des balises posées sous des voitures, un escadron de gendarmes mobiles harcelant les habitants et habitantes au quotidien... Cette scandaleuse traque d’État a tenté de paralyser ce mouvement de lutte vieux de 30 ans contre le plus gros projet industriel européen, dont les risques sont connus.

    Le 1er, 2 et 3 juin se tiendra le procès des inculpé.e.s « malfaiteurs » de Bure. Nous, universitaires, artistes, autrices, journalistes, syndicalistes, enseignant.e.s, agriculteurs.ices, éditeurs, musicien.ne.s, humoristes, auteurs de bande dessinées, activistes, comédien.ne.s, réalisatrices, architectes, scientifiques, élu.e.s, ami.e.s, affirmons notre profonde solidarité.

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