Sine mensuel, octobre 2019
société - Page 192
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Le bruit et l'odeur ...
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Incendie de Lubrizol à Rouen : retour sur une sombre semaine
Communiqué de FNE le 04.10.2019
Un spectaculaire incendie s’est déclaré dans la nuit du 25 au 26 septembre à Rouen, au sein de l’usine Lubrizol, classée Seveso seuil haut. Dans son panache de fumée, des douleurs et maux ressentis par les habitants et une multitude de questions toujours sans réponses. Pour France Nature Environnement, ce drame interroge notre accès aux informations, la sécurité des sites Seveso et doit aussi nous alerter sur l'assouplissement du droit de l'environnement en cours et la réduction des moyens humains de contrôle.
Retour sur une sombre semaine pour les Rouennais et Rouennaises
Au petit matin de ce jeudi 26 septembre, la ville de Rouen est méconnaissable : un énorme panache de fumée dense et noir recouvre une bonne partie de la ville. Une couche d’hydrocarbures se dépose peu à peu dans les alentours. Dès le lendemain, les habitant.es sont touché.es par des maux de tête, de gorge, des vomissements. Ils sentent des odeurs désagréables. A l’origine de ce drame, un incendie au sein de l’usine Lubrizol. Elle produisait des additifs servant à enrichir les huiles pour moteurs, et additifs et fluides pour les lubrifiants et les carburants. L’usine fait partie des sites dits « Seveso » seuil haut, usines industrielles qui présentent les risques les plus importants pour la santé et l’environnement en France. Ce spectaculaire incendie soulève, une semaine après, encore de nombreuses questions.
Quand les incohérences alimentent la défiance
Si le préfet s’est rapidement voulu rassurant en affirmant qu’il n’y avait pas de « toxicité aiguë », il annonçait dans le même temps geler les récoltes des agriculteurs, au nom du principe de précaution. Puis de l’amiante a été retrouvé. Chose surprenante pour un site Seveso : les autorités n’en avaient pas connaissance. C’est ainsi que toute la semaine, incohérence et double discours ont participé à la confusion générale et à une forte défiance envers l’État et le préfet. En première ligne, les questions de toxicité de la pollution découlant des substances dangereuses présentes sur place.
Liste des substances sur les lieux : quelle est l’ampleur des pollutions ?
Cinq jours après l’incendie, l’État a enfin publié, ce mardi 30 septembre, la liste des substances présentes sur les lieux. "Il était important que l’État consente à publier des documents qui en principe ne peuvent l’être, au titre des risques industriels et du secret des affaires.” souligne Guillaume Blavette, administrateur de France Nature Environnement Normandie. “Cette liste fait état de nombreuses substances nocives (Cancérogènes, Mutagènes, Reprotoxique), dont la réaction à la chaleur et/ou le mélange reste pas ou peu connu… Cela appelle des analyses complètes, sur le long terme, qui vont bien au-delà de la qualité de l’air, car c’est l’ensemble de l’environnement qui est impacté (eau, sols, etc).”
Pour ces analyses, France Nature Environnement demande un processus qui associe toutes les parties prenantes (syndicats, société civile, experts techniques de l’Etat, exploitant) afin que l’analyse et le suivi de ces pollutions soient assurés dans une plus grande transparence et information des citoyens.
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Sectes : à quoi joue le gouvernement
Communiqué LDH
L’expansion des mouvements sectaires dans notre pays, et au-delà, est une véritable menace pour de nombreuses personnes et pour la démocratie.
La Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) mène depuis 2002 une mission d’observation et d’analyse du phénomène sectaire à travers ses agissements attentatoires aux droits de l’Homme, aux libertés fondamentales et autres comportements répréhensibles. Elle coordonne l’action préventive et répressive des pouvoirs publics à l’encontre des dérives sectaires et contribue à la formation et l’information de ses agents. Elle informe le public sur les risques voire les dangers auxquels il est exposé et facilite la mise en œuvre d’actions d’aide aux victimes de dérives sectaires.
Malgré des moyens réduits, la Miviludes s’est montrée être un outil utile et efficace contre les sectes et leurs comportements contraires au droit et qui ne doit pas se confondre avec la lutte contre la radicalité. Ces mouvances ont leurs entrées dans les grandes administrations et les grandes entreprises.
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Journée nationale des Aidants familiaux
Journée nationale des Aidants familiaux samedi 5 octobre 2019 . Thème : la précarité des aidants
Être aidant c’est quoi ? Vous venez en aide à l'un de vos proches (conjoint, parent, voisin, ami…), de temps en temps ou quotidiennement car ce dernier a perdu une partie de son autonomie. Alors, oui vous êtes aidant… Cette journée est pour vous.
Programme :
le matin, le bus "À + dans le bus", présent sur le marché pour sensibiliser le public.
À partir de 13 h, au parc Bellevue.
Après-midi au parc Bellevue (sous chapiteau), à partir de 13 h : stands d'informations pour les aidants sur le bien être, l'habitat, le financement du maintien à domicile, la nutrition-alimentation, l'emploi à domicile, l'association "handi'chiens", les services du GHSA (accueil de jour, HAD, SSIAD, EHPAD...). Les aidés sont également accueillis et pourront profiter d'ateliers ludiques (jeux divers, de mémoire...).
À 16 h 30, spectacle "Théâtre Forum" sur le handicap et la perte d'autonomie (Cie Question d'époque), salle Bellevue. Gratuit.
Action menée par le GHSA en partenariat avec le FJEPCS La Passerelle.
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La répression de la dissidence par Al Sissi
Publié le 30.09.2019 par Amnesty International.
Profondément déstabilisé par les vagues de manifestations, le gouvernement du président Abdel Fatah Al Sissi mène une répression à plein régime pour réduire au silence toute forme de contestation. Enquête.
Les forces de sécurité égyptiennes ont procédé à de très nombreuses arrestations de manifestants, et arrêté des journalistes, des avocats spécialistes des droits humains, des militants, des protestataires et des représentants politiques, dans le but de réduire au silence ceux qui critiquent le gouvernement et d’empêcher de nouvelles manifestations.
Nous avons rassemblé des informations sur au moins 59 arrestations opérées dans cinq villes à travers l’Égypte au cours des manifestations qui ont eu lieu dans la nuit des 20 et 21 septembre. Des organisations locales de défense des droits humains ont signalé que plusieurs centaines de manifestations avaient été recensées dans toute l’Égypte. Le Centre égyptien pour les droits économiques et sociaux a indiqué qu’au moins 2075 personnes ont été arrêtées dans le contexte des manifestations depuis le 19 septembre.
Le président Al Sissi a répondu aux questions des médias à New York, affirmant que ces manifestations étaient déclenchées par l’« islam politique », .En réalité les manifestants sont de tous âges ; il s’agit aussi bien d’hommes que de femmes, qui appartiennent à des milieux socioéconomiques et religieux très différents, y compris non politisés. Toutes les personnes arrêtées ont été accusées de charges similaires liées au « terrorisme ».
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Une stratégie imposée par la force
Communiqué d'Alternatiba Paris le 27.09.2019.
Samedi 21 septembre, à Paris, la Marche pour le climat et la justice sociale a été perturbée par des affrontements violents, pour la première fois depuis le début de la dynamique des marches. Nous avons immédiatement dénoncé les violences complètement disproportionnées de la police à l’égard des manifestant-e-s. Mais ce jour-là, nous avons tou.te.s aussi subi les agissements d’une minorité qui a imposé son choix tactique à l’ensemble de la mobilisation.
Plus de 90 organisations diverses impliquées dans l’organisation et appelant à la marche ont fait le choix d’un consensus non-violent de mobilisation, qui a été publié sur les réseaux sociaux avant chaque marche. C’est par ce dispositif que des familles, des enfants, des personnes âgées, des personnes nouvellement engagées peuvent participer en toute confiance à ces événements.
Mais ce 21 septembre à Paris, la marche pour le climat a été infiltrée par des centaines de Black blocs venus délibérément imposer par la force leur propre stratégie d’affrontements violents, de manière anti-démocratique, à des dizaines de milliers de personnes qui n’étaient pas consentantes. Ces Black blocs ont semble-t-il répondu à des appels explicites à déborder les manifestations que nous organisons (1).
Alternatiba et ANV-COP21 n’ont jamais cherché à empêcher d’autres mouvements de développer d’autres types de stratégies que la nôtre. Mais nous ne pourrons jamais accepter que d’autres mouvements nous imposent par la force leur propre stratégie.
Les affrontements violents qui ont perturbé cette marche pour le climat ont mis en danger de très nombreuses personnes dont la plupart n’étaient absolument pas préparées à ce type de situation.
Pris dans un mouvement de foule, confinées sur le boulevard Saint Michel, gazées, empêchées de se mettre à l’abri, familles, enfants, jeunes et personnes âgées ont été la cible des forces de l’ordre qui ont déclenché une répression disproportionnée et généralisée sur l’ensemble des participant-e-s en se saisissant du prétexte des incidents. Il sera difficile pour un certain temps de faire revenir ces personnes qui étaient venues en faisant confiance au cadre non-violent des marches.
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Observer l’action de la police et de la gendarmerie est un droit ! Soutien à Camille Halut
Les observatoires des libertés publiques participent depuis plusieurs années au respect des droits fondamentaux. La Ligue des droits de l’Homme (LDH), depuis sa fondation en 1898, comme d’autres organisations, agit dans ce sens.
Camille Halut, membre d’un Observatoire des libertés publiques – la Legal Team de la LDH Montpellier – est
aujourd’hui poursuivie pénalement pour son activité en matière de défense des droits fondamentaux.
Camille Halut a participé à l’observation des pratiques des forces de police et de gendarmerie en matière de maintien de l’ordre public, lors du mouvement des « gilets jaunes ». Ses observations ont ainsi permis la rédaction de plusieurs rapports, dont l’un a été produit devant le Conseil d’Etat dans le cadre du référé liberté tendant à l’interdiction de l’usage des LBD 40. Ses observations ont également servi de support à des saisines de l’IGPN et ont, notamment, participé à l’identification de l’auteur d’un tir de LBD 40 sur un manifestant pacifique, au cours d’une manifestation à Montpellier.
Dans le cadre de sa mission d’observatrice, elle a été victime d’insultes et de violences policières, comme d’autres observateurs.
Convoquée au commissariat pour une audition libre, Camille Halut a été immédiatement mise en garde à vue et renvoyée ensuite à l’audience du tribunal correctionnel de Montpellier du 1er octobre 2019 pour « entrave à la circulation », alors qu’elle accomplissait sa mission d’observatrice en suivant une manifestation de trois mille personnes qui s’était déplacée sur l’autoroute le 6 avril.