Entretien avec Marie Toussaint, présidente de Notre affaire à tous, extrait de l’article de Politis
L'appel L'affaire du siècle qui accompagne le recours déposée par quatre ONG devant l’État pour inaction climatique rencontre un énorme succès avec plus de 1,5 million de signatures récoltées en 48 heures. Comment interprétez-vous cette réponse citoyenne en plein mouvement des gilets jaunes et après une Cop 24 décevante ?
Marie Toussaint : Plus de 1,5 million de signatures, c'est une vague civique. Une vague pour le climat, mais pas seulement. Si notre démarche est tant soutenue, c'est parce qu'elle répond à une aspiration citoyenne profonde. Qui dit qu'il y en a assez d'agir au quotidien, de voir des collectivités agir, certaines entreprises agir, quand l'Etat lui-même nous fait défaut. Il y a une lassitude face aux concertations nationales ou internationales aboutissent sur des opérations de communication, en repoussant sans cesse les actes et mesures nécessaires. La volonté de changement est très puissante. C'est un message fort envoyé aux États partout à travers le monde. C'est une réappropriation démocratique. Les gens reprennent leurs affaires en mains. Nous pouvons faire advenir, par le bas, un monde de justice climatique. Nous ne nous laisserons plus faire et nous voulons pouvoir choisir notre avenir plutôt que de le subir.