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politique internationale - Page 127

  • Fessenheim : la centrale à l'arrêt

    Il ne faut cependant pas se réjouir trop vite, cet arrêt n'est pas lié à une fermeture définitive de la plus vieille centrale nucléaire de France.

    Un  manque d’étanchéité sur une tuyauterie a obligé EDF  a stopper l'unité n°1 de Fessenheim hier. Si le nucléaire constitue par nature un mode de production d'électricité à risque, le fait de prolonger l'utilisation d'installations au-delà de leur durée de vie normale ne fait que majorer la possibilité de survenue d'incidents ou d'accidents.

    Le quotidien "L'Alsace" rapporte : "Hier soir, peu avant 19h, l'unité de production n°1 de la centrale nucléaire de Fessenheim a été mise à l'arrêt à la suite d'un défaut d'étanchéité constaté sur une tuyauterie située en aval du condenseur, dans la salle des machines (hors zone nucléaire)."

    L'unité de production numéro 2 étant en arrêt pour maintenance, c'est donc toute la production de Fessenheim qui a été stoppée provisoirement.

    Pour que la centrale soit arrêtée définitivement, il faudrait une volonté politique forte, ce qui ne semble pas évident actuellement.

    Pourtant Fessenheim ne se contente pas d"être la plus veille centrale nucléaire en activité, elle cumule d'autres inconvénients majeurs :

    Elle se situe en zone d'activité sismique notable.

    Sa conception n'a pas pris en compte des éléments jugés désormais indispensables (double enveloppe, radier étanche en cas de fuite du corium ( qui résulte de la fonte du cœur nucléaire d'une centrale).

    Elle est construite sur une des plus grande nappe d'eau potable d'Europe.

    Elle est à proximité de la Suisse et de l'Allemagne, et les autorités de ce pays viennent de rappeler leur position à ce sujet.

     

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  • Appel à la manifestation du 8 mars 2015

    Communiqué de la Ligue des Droits de l'Homme en date du 27 février 2015

    La LDH célèbre en 2015 trois anniversaires : ceux du droit de vote des femmes, de la loi Veil qui ouvre images?q=tbn:ANd9GcRmnpq5BBmjCiffVXn9pGKIb5tggoMBLGojtLFqESEpmsDGQ-qL_Ale droit des femmes à l’avortement, de la conférence mondiale et du programme d’action de Pékin : les lois ont progressé vers l’égalité, la réalité pas toujours. Ainsi lors des prochaines élections départementales, la parité sera enfin la règle et 50 % de femmes seront élues : mais qu’en est-il dans les élections où la règle n’est pas contraignante ? Autre exemple : le gouvernement entend favoriser l’accès effectif des femmes à l’IVG. Mais avec quels moyens peut-il le faire, alors que ne cessent depuis des années de se multiplier les fermetures de maternités et de CIVG sur l’ensemble du territoire ? Avec quels moyens lutter contre les violences faites aux femmes, alors que les subventions allouées aux associations chargées de les traiter sont en baisse ? Ou encore : on légifère sur l’égalité professionnelle, mais comment combat-on la précarité des femmes, qui représentent la majorité des familles monoparentales et des travailleurs à temps partiel ?

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  • Merkel et Hollande font preuve de fermeté face à Poutine

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    Dessin de Aurel dans Politis

  • Choisir ses combats

    Extraits de l'article de Serge Halimi du Monde Diplomatique (février 2015)

    Août 1914 : l’union sacrée. En France comme en Allemagne, le mouvement ouvrier chancelle ; les dirigeants de la gauche politique et syndicale se rallient à la « défense nationale » ; les combats progressistes sont mis entre parenthèses.

    Difficile de faire autrement alors que, dès les premiers jours de la mêlée sanglante, les morts se comptent par dizaines de milliers. Qui aurait entendu un discours de paix dans le fracas des armes et des exaltations nationalistes ? En juin, en juillet peut-être, il restait possible de parer le coup.

    (...)

    Un dessinateur est-il libre de caricaturer le prophète Mohammed ? Une musulmane, de porter la291113_114613_PEEL_aT2gmg.gif burqa ? Et les juifs français, vont-ils émigrer plus nombreux en Israël ? Bienvenue en 2015... La France se débat dans une crise sociale et démocratique que les choix économiques de ses gouvernements et de l’Union européenne ont aggravée. Les thèmes de l’arraisonnement de la finance, de la répartition des richesses, du mode de production ont enfin pris racine dans la conscience publique. Mais, à intervalles réguliers, les questions relatives à la religion les relèguent au second plan . Depuis plus de vingt ans, l’« islam des banlieues », les « insécurités culturelles », le « communautarisme » affolent les médias comme une partie de l’opinion publique. Des démagogues s’en repaissent, impatients de gratter les plaies qui leur permettent d’occuper la scène. Tant qu’ils y parviendront, aucun des problèmes de fond ne sera débattu sérieusement, même si presque tout le reste découle de leur solution.

    (...)

    Mais soyons modestes. Nos grosses clés n’ouvrent pas toutes les serrures. Nous ne sommes pas toujours en mesure d’analyser l’événement séance tenante. S’arrêter, réfléchir, c’est prendre le risque de comprendre, de surprendre et d’être surpris. Or l’événement nous a surpris. La réaction qu’il a suscitée, aussi. Jusqu’à présent, les Français ont tenu le choc. En manifestant en masse, dans le calme, sans trop céder aux discours guerriers de leur premier ministre Manuel Valls. Sans s’engager non plus291113_115110_PEEL_raJBek.gif dans une régression démocratique comparable à celle que les Etats-Unis ont vécue au lendemain des attentats du 11 septembre 2001 — même s’il est inepte autant que dangereux de condamner des adolescents à des peines de prison ferme au seul motif de propos provocateurs.

    Nul ne peut imaginer cependant les conséquences éventuelles d’une nouvelle secousse du même ordre, a fortiori de plusieurs. Parviendraient-elles à enraciner une ligne de fracture opposant entre elles des fractions de la population qui se détermineraient politiquement en fonction de leur origine, de leur culture, de leur religion ? C’est le pari des djihadistes et de l’extrême droite, y compris israélienne, le péril immense du « choc des civilisations ». Refouler cette perspective réclame non pas d’imaginer une société miraculeusement apaisée — comment le serait-elle avec ses ghettos, ses fractures territoriales, ses violences sociales ? —, mais de choisir les combats les plus susceptibles de porter remède aux maux qui l’accablent. Cela impose, d’urgence, une nouvelle politique européenne. En Grèce, en Espagne, le combat s’engage...

  • La Grèce devrait mettre sur pied une commission d’audit de sa dette

    Article de Eric Walravens, paru le 29 janvier sur le site du CADTM

    La Grèce devrait mettre sur pied une commission d’audit de sa dette publique, avant de procéder à une annulation partielle, affirme Eric Toussaint, le président du Comité pour l’annulation de la dette du tiers monde (CADTM). Selon cet expert belge, consulté par Syriza au cours des derniers mois, le nouveau gouvernement est même tenu par les règles européennes de procéder à un tel audit.

    D’après M. Toussaint, une possible restructuration de la dette grecque dépendra beaucoup de l’attitude des instances européennes en réaction aux mesures que prendra le gouvernement emmené par Syriza. Le président du parti de gauche radicale, Alexis Tsipras, s’est en effet engagé sur des mesures anti-austérité très précises, notamment des exonérations d’impôt pour les bas revenus et une augmentation du salaire minimum. Or, une telle politique heurte frontalement la ligne imposée par les créanciers internationaux de la Grèce, réunis au sein de la troïka (Commission, BCE, FMI), en contrepartie de prêts destinés à empêcher un défaut de paiement. Faute d’accord, la Grèce pourra difficilement honorer une échéance d’environ 15 milliards d’euros prévue en juin prochain, note Eric Toussaint. Dans la partie d’échec politique qui s’amorce, "chacun cherchera sans doute à gagner du temps", souligne-t-il.

    Lui-même recommande à la Grèce de mettre sur pied une commission d’audit, comme l’a fait l’Équateur de Rafael Correa en 2007. Cette démarche a permis au pays d’Amérique latine de suspendre le paiement d’une partie importante de sa dette et de réinvestir les fonds dans les dépenses sociales, souligne l’expert belge, qui avait déjà été associé à ces travaux. Aujourd’hui, l’Équateur est revenu sur les marchés des capitaux, où il emprunte à des taux au moins aussi favorables que ses voisins. L’annulation de dette a constitué "un point de redémarrage".

    Dans le cas de la Grèce, le gouvernement est même tenu de procéder à un audit, poursuit Eric Toussaint. Il cite un article d’un règlement de 2013 (connu sous le nom de "two-pack"). Celui-ci stipule qu’"un État membre faisant l’objet d’un programme d’ajustement macroéconomique réalise un audit complet de ses finances publiques afin, notamment, d’évaluer les raisons qui ont entraîné l’accumulation de niveaux d’endettement excessifs ainsi que de déceler toute éventuelle irrégularité". Le gouvernement de Syriza devrait se saisir de cette possibilité, affirme M. Toussaint, qui observe toutefois que le parti ne s’est pas encore fait une religion en la matière.

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  • L’ONU franchit une étape cruciale pour la protection de la biodiversité en haute mer

    Communiqué de Greenpeace

    En 2004, Greenpeace commençait à alerter les gouvernements à travers le monde et les interpellait sur la nécessité de créer un réseau global de réserves marines, couvrant 40% des océans.

    Les éléments scientifiques existants démontrent que, pour préserver les écosystèmes marins, il est impératif que 20% à 50% des océans soient déclarés réserves marines. Au sein de ces aires préservées, aucune dégradation, extraction, exploitation n’est possible.

    Le dernier Far West

    Mais le problème qui se posait alors était de taille : comment la création d’un tel réseau peut être rendue possible alors qu’il n’existe aucun instrument juridique permettant de protéger les zones maritimes de la haute mer de manière globale, contre toutes les dégradations liées à l’activité humaine. La haute mer, ces zones qui couvrent près de la moitié de la planète et s’étendent au-delà des 200 miles nautiques, est aussi appelée le dernier Far West.

    Les Nations-Unies, en décidant qu’il était temps d’ouvrir les discussions, viennent de faire le premier pas vers la création d’un instrument juridique international pour protéger les écosystèmes marins en haute mer, après des années de négociations.

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    C’est maintenant que tout commence

     L’avancée peut sembler minime mais représente une étape indispensable et couronne plusieurs années de débat et négociations durant lesquelles de nombreux pays tels que les Etats-Unis, le Japon ou encore la Russie ont fait front, s’opposant à la création de ce texte.

    Le groupe de travail des Nations-Unies s’est finalement mis d’accord pour créer un texte juridiquement contraignant qui permettra de protéger la biodiversité au-delà des juridictions nationales.
    Le comité préparatoire commencera prochainement à travailler sur les éléments qui seront présents dans le texte, et, à la fin de la 72ème Assemblée générale des Nations-Unies, la date de démarrage de la Conférence intergouvernementale devrait avoir été choisie.
    Les Nations-unies ont reconnu que la protection des océans ne reposait pas uniquement sur la gestion de l’exploitation des ressources. Nous avons ici une occasion en or pour définir des standards globaux pour préserver les écosystèmes marins !

    Le futur accord sera la base légale qui permettra de protéger la biodiversité en haute mer.
    Les ONG ont joué un rôle important dans le processus de négociations, notamment les membres de l’Alliance de la haute mer, dont fait partie Greenpeace.

    Cette décision est le résultat d’un effort collectif mondial, de la part de tous les amoureux des océans. Ils ont réussi à faire entendre aux différentes délégations présentes à New York que le monde les observait et attendait un engagement fort de leur part pour la protection des océans.

    Afin de mieux vous connaître, vous pouvez si vous le désirez indiquer votre couleur préfé
  • « Notre solution pour l’Europe » par Alexis Tsipras

    Ce week-end se déroulent des élections en Grèce, qui peuvent marquer un tournant fondamental pour ce pays. Syriza que l'on classe à "l’extrême gauche" est en mesure de se trouver en tête à l'issue de ce scrutin, et peut-être d'avoir la majorité absolue au parlement.

    Voici, repris du Monde Diplomatique, une tribune de présentation signée d' Alexis Tsipras, le leader de Syriza.

     

    Février 1953. La République fédérale d’Allemagne (RFA) croule sous les dettes et menace d’entraîner l’ensemble des pays européens dans la tourmente. Préoccupés par leur propre salut, ses créanciers — dont la Grèce — prennent acte d’un phénomène qui n’a surpris que les libéraux : la politique de « dévaluation interne », c’est-à-dire la réduction des salaires, n’assure pas le remboursement des sommes dues, au contraire.

    Réunis à Londres au cours d’un sommet exceptionnel, vingt et un pays décident de réévaluer leurs exigences à l’aune des capacités réelles de leur partenaire à faire face à ses obligations. Ils amputent de 60 % la dette nominale cumulée de la RFA et lui accordent un moratoire de cinq ans (1953-1958), ainsi qu’un délai de trente ans pour rembourser. Ils instaurent également une « clause de développement » autorisant le pays à ne pas consacrer au service de la dette plus d’un vingtième de ses revenus d’exportation. L’Europe vient de prendre le contre-pied du traité de Versailles (1919), jetant les fondations du développement de l’Allemagne de l’Ouest après la guerre.

    C’est précisément ce que la Coalition de la gauche radicale grecque (Syriza) propose aujourd’hui : procéder à rebours des petits traités de Versailles qu’imposent la chancelière allemande Angela Merkel et son ministre des finances Wolfgang Schäuble aux pays européens endettés, et nous inspirer de l’un des plus grands moments de clairvoyance qu’ait connus l’Europe d’après-guerre.

    Les programmes de « sauvetage » des pays d’Europe du Sud ont échoué, creusant des puits sans fond qu’on invite les contribuables à tenter de remplir. Parvenir à une solution globale, collective et définitive du problème de la dette n’a jamais été aussi urgent. Et l’on comprendrait mal qu’un tel objectif soit escamoté de façon à assurer la réélection de la chancelière allemande.

    Dans ces conditions, l’idée avancée par Syriza d’une conférence européenne sur la dette, sur le modèle de celle de Londres sur la dette allemande en 1953, représente, selon nous, la seule solution réaliste et bénéfique pour tous : une réponse globale à la crise du crédit et au constat de l’échec des politiques menées en Europe.

    Voici donc ce que nous demandons pour la Grèce :

    — une réduction significative de la valeur nominative de sa dette publique cumulée ;

    — un moratoire sur le service de la dette, afin que les sommes conservées soient affectées au redressement de l’économie ;

    — l’instauration d’une « clause de développement », afin que le remboursement de la dette ne tue pas dans l’œuf le redressement économique ;

    — la recapitalisation des banques, sans que les sommes en question soient comptabilisées dans la dette publique du pays.

    Ces mesures devront s’adosser à des réformes visant à une plus juste répartition des richesses. En finir avec la crise implique en effet de rompre avec le passé qui a permis de l’engendrer : œuvrer à la justice sociale, à l’égalité des droits, à la transparence politique et fiscale, bref à la démocratie. Un tel projet ne pourra être mis en œuvre que par un parti indépendant de l’oligarchie financière, cette poignée de chefs d’entreprise qui ont pris l’Etat en otage, d’armateurs solidaires entre eux et — jusqu’en 2013 — exemptés d’impôt, de patrons de presse et de banquiers touche-à-tout (et en faillite) qui portent la responsabilité de la crise et s’efforcent de maintenir le statu quo. Le rapport annuel 2012 de l’organisation non gouvernementale (ONG) Transparency International désigne la Grèce comme le pays le plus corrompu d’Europe.

    Cette proposition constitue à nos yeux la seule solution, à moins de se satisfaire du gonflement exponentiel de la dette publique en Europe, où elle dépasse déjà, en moyenne, 90 % du produit intérieur brut (PIB). C’est ce qui nous rend optimistes : notre projet ne pourra pas être rejeté, car la crise ronge déjà le noyau dur de la zone euro. La procrastination n’a d’autre conséquence que d’accroître le coût économique et social de la situation actuelle, non seulement pour la Grèce, mais également pour l’Allemagne et pour le reste des pays ayant adopté la monnaie unique.

    Pendant douze ans, la zone euro — inspirée des dogmes libéraux — a fonctionné comme une simple union monétaire, sans équivalent politique et social. Les déficits commerciaux des pays du Sud constituaient l’image renversée des excédents enregistrés au Nord. La monnaie unique a par ailleurs servi l’Allemagne, en « refroidissant » son économie après la coûteuse réunification de 1990.

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    Briser, enfin, la collusion entre milieux
    politiques et économiques

    Mais la crise de la dette a bouleversé cet équilibre. Berlin a réagi en exportant sa recette de l’austérité, ce qui a aggravé la polarisation sociale au sein des Etats du Sud et les tensions économiques au cœur de la zone euro. Apparaît désormais un axe Nord-créditeurs / Sud-débiteurs, nouvelle division du travail orchestrée par les pays les plus riches. Le Sud se spécialisera dans les produits et les services à forte demande de main-d’œuvre avec des salaires planchers ; le Nord, dans une course à la qualité et à l’innovation, avec, pour certains, des salaires plus élevés.

    La proposition de M. Hans-Peter Keitel, président de la Fédération allemande de l’industrie (BDI), dans un entretien accordé au site Internet du Spiegel, visant à transformer la Grèce en « zone économique spéciale »  révèle le véritable objectif du mémorandum . Les mesures prévues par ce texte, dont la portée s’étend au moins jusqu’en 2020, se soldent par un échec retentissant, que reconnaît désormais le Fonds monétaire international (FMI). Mais, pour ses concepteurs, l’accord a l’avantage d’imposer une tutelle économique à la Grèce, qu’il ramène au rang de colonie financière de la zone euro.

    Son annulation constitue donc le préalable à toute sortie de crise : c’est le médicament qui est mortel et non la dose, comme le suggèrent certains.

    Il faudra par ailleurs s’interroger sur les autres causes de la crise financière en Grèce. Celles qui conduisent au gaspillage de l’argent public n’ont pas changé : le coût de construction de routes au kilomètre le plus élevé d’Europe, par exemple ; ou encore la privatisation des autoroutes en guise de « prépaiement » de nouveaux axes… dont la construction a été interrompue.

    L’extension des inégalités ne saurait être réduite à un effet secondaire de la crise financière. Le système fiscal grec reflète la relation clientéliste qui unit les élites du pays. Telle une passoire, il est criblé d’exemptions et de passe-droits taillés sur mesure pour le cartel oligarchique. Le pacte informel qui, depuis la dictature, soude le patronat et l’hydre à deux têtes du bipartisme — Nouvelle Démocratie et Mouvement socialiste panhellénique (Pasok) — en scelle le maintien. C’est l’une des raisons pour lesquelles l’Etat renonce aujourd’hui à obtenir les ressources dont il a besoin par l’impôt, lui préférant la réduction continuelle des salaires et des retraites.

    Mais l’establishment — qui a survécu de justesse aux élections du 17 juin , en semant la peur quant à une éventuelle sortie de la Grèce de la zone euro — vit sous l’assistance respiratoire d’un second poumon artificiel : la corruption. La difficile tâche consistant à briser la collusion entre milieux politiques et économiques — une question qui ne concerne pas que la Grèce — constituera l’une des priorités d’un gouvernement populaire conduit par Syriza.

    Nous réclamons donc un moratoire sur le service de la dette pour changer la Grèce. Faute de quoi, toute nouvelle tentative d’assainissement financier fera de nous autant de Sisyphes condamnés à l’échec. A ceci près que, cette fois, le drame ne concerne plus seulement l’antique cité de Corinthe, mais l’Europe dans son ensemble.

    Alexis Tsipras

    Dirigeant de la Coalition de la gauche radicale grecque (Syriza)

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    Lors d'un meeting de Syriza