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politique internationale - Page 123

  • Avortement : une catastrophe en Espagne

    Communiqué LDH
    Depuis des années, nous souhaitons une vraie loi-cadre contre les violences faites aux femmes, en nous inspirant du modèle espagnol.

    En 2010, le gouvernement Zapatero avait vaincu les conservatismes en donnant aux femmes espagnoles le droit à l’avortement. Il avançait ainsi dans le sens de la Déclaration et du Programme d’action internationale de Pékin, qui réclamait en 1995 « la reconnaissance et la réaffirmation expresses du droit de toutes les femmes à la maîtrise de tous les aspects de leur santé, en particulier leur fécondité ».


    Aujourd’hui, cette Espagne mitoyenne, si proche de nous, qui vient pratiquement de supprimer le droit des femmes à l’interruption volontaire de grossesse, est brutalement renvoyée en arrière. Sur fond de crise économique et sociale, les idées traditionalistes et familialistes l’ont emporté.

    Cette véritable catastrophe, qui renvoie les femmes à un statut d’inférieures, menace de se répandre en Europe. Les extrêmes droites entendent constituer un lobby européen anti-avortement et mener une propagande active, de l’Espagne à la Pologne, à l’Irlande et aux autres pays de l’Union.

    La Ligue des droits de l’Homme exprime sa solidarité aux femmes et aux hommes qui, en Espagne, combattent aujourd’hui la perte d’une liberté fondamentale. En France, elle attend des partis et des candidats aux prochaines élections européennes la dénonciation claire de ce recul et un engagement en faveur du progrès de l’égalité des femmes et des hommes, qui passe nécessairement par la reconnaissance des droits spécifiques des femmes.

    Paris, le 10 janvier 2014

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  • 12 années de détentions à Guantánamo : 12 années de double jeu

    Communiqué d'Amnesty International

    Tandis que l’on entre dans la 13ème année de détentions à Guantánamo, le monde doit interpeller les Etats-Unis quant à leur insupportable mépris des normes internationales en matière de droits humains qu’ils rappellent pourtant si souvent aux autres pays.


    12ansgtmo_orange.jpgLa récente vague de transferts de détenus depuis Guantánamo (neuf en décembre 2013, suite à une grève de la faim très suivie sur la base pendant l’année) ne saurait occulter le fait que sous couvert de leur politique approximative de « lois de la guerre », les Etats-Unis n’ont toujours pas reconnu pleinement leurs obligations en matière de droits humains dans ce contexte, et les ont encore moins appliquées. Au lieu de cela, le régime de détention des Etats-Unis continue de porter préjudice aux fondements de la justice pénale, et reste un affront à la Déclaration universelle des droits de l’Homme et à d’autres instruments internationaux qui posent précisément les normes sur lesquelles les Etats-Unis s’appuient chaque année pour établir le bilan des autres pays en matière de droits humains.

    Immobilisme et impunité

    Douze ans après l’arrivée à Guantánamo des premiers détenus, sanglés dans des avions-cargos, plus de 150 hommes s’y trouvent toujours en détention, pour la plupart sans inculpation ni procès. Une poignée d’entre eux est en attente de jugement par une commission militaire, dans le cadre d'un système qui ne respecte pas les normes internationales relatives à l'équité des procès.

    En parallèle, l’impunité qui perdure pour les crimes au regard du droit international commis par des 575293-guantanamo-bay.jpgagents américains contre des détenus de Guantánamo, actuels ou anciens, est une terrible injustice par laquelle les Etats-Unis se rendent coupables d’une grave violation de leurs obligations au regard du droit international, en matière de vérité, d’obligation de rendre des comptes, et de voies de recours.

    Si un autre pays, quel qu’il soit, créait et entretenait un tel vide en matière de droits humains, les Etats-Unis le condamneraient très certainement. Au lieu de cela, année après année, ce camp de détention tristement célèbre continue d’exister, tandis que les Etats-Unis clament leur engagement pour le respect des droits humains.

    (...)

    La suite sur le site d'Amnesty International

  • Brésil « Une résistance citoyenne »

     Chargée depuis 2012, au sein d’Amnesty International Brésil, de suivre le dossier des expulsions forcées, Renata Neder, assure que la proximité avec les habitants des favelas et les mouvements sociaux est indispensable pour comprendre les réalités du terrain et accomplir efficacement sa mission. À condition, pour Amnesty International, de savoir conserver la bonne distance. Entretien

    Après la vague d’expulsions forcées de 2010 et 2011, quelle est la situation pour les habitants des favelas de Rio de Janeiro ?
    Il existe, aujourd’hui encore, de nombreuses favelas dans lesquelles les habitants sont menacés favela__max__622x2000.jpgd’expulsion. Ces menaces sont de deux types : d’abord les grands travaux d’aménagements urbains liés aux méga-événements tels que la Coupe du monde 2014 et les jeux Olympiques 2016 ; ensuite les expulsions lorsque les autorités estiment que les favelas sont construites sur des zones dites à risques, notamment d’effondrements ou d’inondations. Aujourd’hui, les principales menaces d’expulsions sont liées à la construction, en cours ou à venir, de trois axes routiers qui traversent la ville : la TransOlimpica, la TransCarioca et la TransBrasil. Un autre axe routier, la TransOeste, a été achevé l’an dernier. Sa réalisation a donné lieu à de massifs et violents déplacements de populations et nous savons que ces trois autres chantiers ont déjà et vont encore en entraîner. La question est de savoir dans quelles conditions vont se réaliser ces déplacements.

    Comment analysez-vous les expulsions forcées survenues à Rio de Janeiro depuis l’attribution de la Coupe du monde, puis des jeux Olympiques ?
    Lorsque l’on regarde en arrière, on s’aperçoit que les expulsions forcées ont souvent été accompagnées d’une série récurrente de violations des droits. Parmi elles, le manque d’accès aux informations liées aux projets (planification des travaux, dates de déplacements prévus des populations). La plupart du temps, il n’existe aucun dialogue avec les communautés afin d’évoquer les alternatives à un déplacement, notamment en réalisant des travaux de contention. Lorsque des solutions sont évoquées, toute une série de problèmes se pose comme des propositions d’indemnisations très faibles, qui poussent les habitants à demeurer dans des logements informels et précaires. Ou alors, les relogements proposés se trouvent dans des lieux très distants.

    Dans ce contexte, en quoi consiste le travail d’Amnesty Brésil ?
    Amnesty International n’a ouvert son antenne au Brésil qu’en 2012. Jusque-là, le travail avait été réalisé à distance à partir d’informations récoltées auprès de partenaires locaux. Depuis, la nature du travail a évolué. D’abord, le fait que nous soyons plus près de la réalité change les relations que nous avons avec les habitants des favelas et avec les partenaires locaux. Ensuite, nous nous étions fixés comme objectif de produire rapidement davantage de contenu et d’avoir une incidence politique sur les autorités locales. Nous nous sommes donc impliqués dans deux collectifs importants : le « Comité populaire pour la coupe et les jeux Olympiques », regroupant des dizaines d’associations et de mouvements sociaux de l’ensemble du Brésil, et le « Forum communautaire du port », qui accompagne spécifiquement la favela de Morro da Providencia.

    La suite de l'article sur le site d'Amnesty International

  • Chine : l'abolition des camps de rééducation par le travail ne mettra pas un terme au système répressif

    Amnesty International  publie un nouveau document à propos de l’abolition en Chine du système de « rééducation par le travail » qui ne sera sans doute rien de plus qu’un changement symbolique, les autorités amplifiant déjà d’autres formes de persécution.

    Alors que les camps de «rééducation par le travail» sont en train de fermer, les autorités chinoises y substituent de plus en plus les «prisons noires», les centres de désintoxication obligatoire pour drogués et les «centres de lavage de cerveau».

    La fermeture des camps de rééducation par le travail : une mesure trompe-l’œil

    Le 15 novembre 2013, la Chine a annoncé sa décision d’abolir le système de « rééducation par le travail », qui a permis depuis des décennies de placer en détention arbitraire des centaines de milliers de personnes sans inculpation ni jugement.

    1209031918295.jpgBien souvent, dans le cadre du processus de « rééducation », les personnes emprisonnées en raison de leurs opinions ou activités politiques, religieuses ou personnelles, ont été torturées, pour les faire renoncer à leurs croyances et cesser leurs activités.

    Cependant, nos recherches montrent que les autorités se tournent vers d’autres moyens pour sanctionner ce type de personnes.

    Les anciens camps de « rééducation » sont fréquemment réaffectés, en changeant parfois simplement de nom. Certains ont rouvert ou ont simplement été reclassés en centres de désintoxication.

    Les autorités ont également renforcé l’utilisation des « centres de lavage de cerveau » – parfois connus sous le nom officiel de « classes d’éducation juridique ». Il s’agit majoritairement de lieux où les adeptes du Fa Lun Gong sont contraints de renoncer à leur croyance, bien souvent sous la torture et les mauvais traitements.

    Se multiplient également les « prisons noires », des centres de détention officieux fréquemment installés dans des lieux hétéroclites comme des hôtels ou des bâtiments désaffectés pour détenir des requérants.

    Ces prisons n’ont aucun fondement légal aux termes de la législation chinoise et les autorités nient jusqu’à leur existence.

  • Hommage à Nelson Mandela

    Communiqué LDH
    De la prison de Robben Island à la présidence de l’Afrique du Sud, la vie de Nelson Mandela a été marquée par son combat pour la liberté, qu’il ne concevait pas sans l’égalité.

    Sous le régime de l’apartheid, qui combinait à la fois le racisme biologique le plus sophistiqué et l’exploitation économique la plus systématique, ces deux mots relevaient d’un challenge cruel et, à première vue, insurmontable.


    Le courage, la détermination de Nelson Mandela et de ses camarades de lutte – défenseurs des droits, mineurs, populations des townships – en sont pourtant venus à bout, sans jamais perdre de vue qu’il faudrait, une fois la victoire venue, préserver l’unité de l’Afrique du Sud, construire la justice et non la vengeance ; enfin, là où régnait une hiérarchie des races, faire place à l’égalité et à la fraternité.

    Avec la mise en place, après la fin de l’apartheid, de la commission « Vérité et réconciliation », Nelson Mandela a indiqué que tout avenir commun doit reposer sur la mémoire et non sur l’oubli des crimes commis.

    La Ligue des droits de l’Homme s’incline devant la dépouille de celui qui fut un révolutionnaire, un immense défenseur des droits, l’incarnation de la marche d’un peuple vers sa dignité et sa liberté. Elle adresse ses condoléances à la famille de Nelson Mandela et à son peuple tout entier.

    Elle invite les Françaises et les Français à participer aux cérémonies qui se tiendront en France, en hommage à celui qui fut, et reste, l’une des plus magnifiques incarnations de l’humanité.

    Paris, le 6 décembre 2013

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  • Les autres visages de la Russie

     Moins de trois mois avant l’ouverture des Jeux olympiques de Sotchi, on nous promet des installations sportives exemplaires, on construit pour l’occasion et au pas de course des autoroutes, des hôtels de luxe...

    Mais sitôt que nous passons de l’autre côté du miroir, saute aux yeux une autre réalité, celle que le discours officiel ne nous montrera jamais ! Allons à la rencontre de Nikolai, Ilya, Sergueï, Svetlana et de tous les autres.

     

    Allons à la rencontre de ces citoyennes et citoyens de la Russie d’aujourd’hui. Artistes, journalistes, écologistes, juristes, professeurs, militants ou tout simplement citoyens…, ils sont l’autre visage de la Russie. Celui d’une Russie qui refuse de se plier à la loi de l’arbitraire, d’une Russie riche de ses esprits libres, de ses militants déterminés à défendre la liberté, d’une Russie qui fait vivre au quotidien la flamme des droits de l’Homme.

    2013-01-03T170937Z_1090622344_GM1E914034N01_RTRMADP_3_RUSSIA_0.JPGIls forment un peuple qui ne se contente pas de pain et de Jeux pour exister. Harcelés, stigmatisés, emprisonnés, torturés, mais tout autant déterminés, opiniâtres, engagés, ce sont eux que nous devons aujourd’hui écouter et encourager. Nous parlerons ici de ceux que le Président Vladimir Poutine voudrait à tout prix nous faire oublier. Nous dénoncerons le racisme, les nouvelles lois liberticides, l’homophobie, l’enfermement systématique des opposants, la condamnation des manifestants, la torture des prisonniers, les attaques contre les associations...

    Parce qu’il est encore temps de faire de ces Jeux Olympiques d’hiver une fête universelle, parce qu’il est encore temps de libérer les prisonniers d’opinion, d’entendre la voix de la rue, de rendre justice aux victimes, de mettre la loi au service de la justice. Parce que derrière l’apparat artificiel des cérémonies officielles, ces femmes et ces hommes nous donnent une vraie leçon de courage. Parce que leur dignité exemplaire nous invite à briser leur isolement.

     

    Signataires :
    Amnesty International France (AIF),
    Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat),
    FIDH (Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme),
    LDH (Ligue des droits de l’Homme),
    Inter-LGBT,
    Association Russie-Libertés,
    Reporters sans frontières

  • Lettre ouverte à Rémy Pflimlin, président de France Télévisions

    Lettre ouverte de Pierre Tartakowsky, président de la LDH, à Rémy Pflimlin, président de France Télévisions, au sujet des publicités de la marque Sodastream.

     

    Monsieur le président,

    À l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien célébrée tous les 29 novembre par l’Organisation des Nations Unies, la Ligue des droits de l’Homme vous demande de cesser toute publicité, sous toute forme, pour la société Sodastream.

    France Télévisions fait quasi quotidiennement de la publicité pour les machines à gazéifier l’eau à domicile Sodastream, que ce soit dans des émissions d’information des consommateurs (« Télé matin »…) ou dans le cadre d’émissions de divertissement destinées à tous les publics, programmées àboycottSodastream-250.jpg des heures de grande écoute et suivies tous les jours par des millions de téléspectateurs, dans lesquelles les candidats se voient remettre ces machines comme prix (« Questions pour un champion », « Des chiffres et des lettres », « Slam »...).

    Bien que présentant des atouts écologiques, ces machines n’en sont pas moins fabriquées à Ma’ale Adumim, l’une des colonies les plus emblématiques de la colonisation israélienne. Cette information n’est jamais donnée au téléspectateur, ni aux « heureux bénéficiaires » de ce prix.

    La société Sodastream, par son implantation dans une colonie israélienne dans le territoire de la Cisjordanie occupée, bénéficie de cette occupation et la renforce, alors même que cette colonisation est condamnée par la France, l’Union européenne et l’Onu.

    Il est donc paradoxal que le groupe France Télévisions, contrôlé à 100 % par l’Etat français, contrevienne, par cette publicité, à la condamnation par ce dernier de la colonisation, et porte ainsi atteinte au droit international.

    Je vous prie de croire, monsieur Pflimlin, à l’assurance de ma considération distinguée.

    Pierre Tartakowsky
    Président de la LDH