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politique internationale - Page 124

  • 30 de l’Arctique : tous libérés, mais pas disculpés

    Communiqué de Greenpeace

    Aujourd’hui, le dernier des 30 de l’Arctique à avoir obtenu une libération sous caution, l’Australien Colin Russell, a pu quitter le centre de détention de Saint-Pétersbourg et rejoindre ses proches.

    Bien qu’ils aient à présent tous été libérés, ils n’ont toujours pas pu quitter la Russie et de lourdes accusations pèsent toujours sur eux.

    Abandon des charges de piraterie ?

    Pendant plusieurs semaines, les 30 de l’Arctique ont été poursuivis pour piraterie et pour hooliganisme. Des accusations disproportionnées qui peuvent conduire respectivement à 15 ans et 7 ans de prison. Aujourd’hui, les charges de hooliganisme ne sont toujours pas levées, mais il semblerait que les charges de piraterie aient quant à elles été abandonnées.

    En effet, il aurait dû être formellement notifiés par écrit aux 30 de l’Arctique qu’ils n’étaient plus poursuivis pour piraterie. Cela n’a pas été fait. Cependant, au cours des dernières auditions, il nous est apparu assez clair que le Comité d’investigation ne souhaitait plus maintenir l’accusation de piraterie. Désormais, les 30 de l’Arctique feraient face à une accusation pour hooliganisme uniquement, pouvant conduire à 7 ans de prison.

    L’épopée juridique n’est pas terminée

    Conformément à la décision prise par le Tribunal international du droit de la mer vendredi 22 novembre, la Russie doit procéder à la mainlevée de l’Arctic Sunrise et autoriser les 30 à quitter le territoire. Pour cela, les Pays-Bas doivent prouver par une garantie bancaire qu’ils ont la somme de 3,6 millions d’euro en réserve, sans avoir à la verser.
    Une fois que les Pays-Bas auront fourni cette garantie, la Russie devra immédiatement procéder à la mainlevée de l’Arctic Sunrise et autoriser les 30 de l’Arctique à quitter le territoire.

    Cette décision est une mesure provisoire. Un tribunal arbitral statuera sur le fond de l’affaire et décidera par la suite si oui ou non les Pays-Bas ont agi en violation du droit russe. Si tel était le cas, la somme déposée en garantie sera effectivement versée à la Russie en compensation. D’autre part, si les deux parties parviennent à un accord et que cet accord implique que les 3,6 millions soient versés à la Russie, alors il en sera ainsi. Ceci étant, il est peu probable que la somme soit versée à la Russie. Cette dernière ayant rejeté la compétence du TIDM, elle n’a pu présenter aucun de ces arguments, et, à ce stade, ne semble pas s’impliquer outre mesure dans la procédure arbitrale.

    Les 30 de l’Arctique ne sont donc pas complètement sortis d’affaire. Nous continuons, avec vous, à faire tout notre possible pour que l’accusation absurde dont ils font encore l’objet soit définitivement abandonnée et que les 30 puissent rentrer chez eux.

    XavierGorceArtic30Carre1.jpg

    Dessin de Xavier Gorce


  • Les ONG et mouvements sociaux quittent les négociations de Varsovie

    La convention des Nations Unies sur le changement climatique se déroule actuellement à Varsovie et aucune décision significative ne semble devoir être prise à son issue.

    Il y a pourtant urgence à prendre des mesures pour limiter les conséquences du changement climatiques, car les processus en cause ne peuvent être stoppés rapidement (il faudrait pour cela clima.jpgremettre en cause du jour au lendemain toute la politique énergétique mondiale, ce qui est impossible à très court terme). Quand on sait que des décisions prises aujourd'hui n'auront un impact que dans plusieurs années voire plusieurs décennies, il est choquant de voir la passivité des grands pays, les "riches" accusant les "pauvres" et vice-versa.

    Devant ce constat les ONG et mouvements sociaux représentés à Varsovie ont pris la décision inédite jusque là de quitter la conférence. Voici leur communiqué :

    La Conférence sur le changement climatique de Varsovie, qui aurait dû constituer un jalon important dans une transition juste pour un avenir durable, est en bonne voie pour n’arriver à pratiquement rien. En fait, les mesures que proposent nombre de pays riches réunis ici à Varsovie mettent directement à mal la convention même, alors qu’elle constitue un processus multilatéral important qui doit absolument aboutir si nous voulons régler la crise climatique mondiale.

    La conférence de Varsovie fait primer les intérêts des secteurs des énergies polluantes sur ceux des citoyennes et citoyens du monde, avec un « Sommet du charbon et climat » qui se tient en marge, le parrainage des grands pollueurs affiché partout dans le centre de conférence, et une présidence (la Pologne) qui est redevable au secteur du charbon et de l’hydrofracturation. Lorsque le Japon a annoncé qu’il emboîtait le pas au Canada et revenait sur ses engagements en matière de réduction des émissions et que l’Australie a donné des signes qu’elle n’était absolument pas disposée à participer sérieusement au processus des Nations unies, l’intégrité de ces négociations a été de nouveau mise à mal.

    Cette semaine, la réunion des ministres des Finances n'a amené quasiment rien de concret en matière de financement et les négociations sur un mécanisme international de réparation des « pertes et dommages » sont restées au point mort face au refus des pays riches de s’engager sur le fond. Varsovie n’a donné lieu à aucune augmentation des réductions des émissions ni aucun soutien à l’adaptation avant 2020. Sur ces points, la conférence nous ramène en fait en arrière. Il manque en outre une feuille de route claire vers un accord global et équitable à Paris en 2015.

    Nous, représentants de la société civile, sommes prêts à nous entretenir avec les ministres et les délégations effectivement venues pour négocier de bonne foi. Mais lors de la conférence de Varsovie, les gouvernements des pays développés sont venus les mains vides. Quant aux gouvernements des pays en développement, ils peinent à défendre les besoins et les droits de leurs populations. Il apparaît clairement que si les pays continuent à agir de la sorte, les deux prochains jours de négociations n’aboutiront à aucune mesure

    GP0P31_press-588x400.jpg



    Les organisations et mouvements représentant les populations du monde entier, ont donc décidé de quitter volontairement les négociations de Varsovie afin d’employer leur temps à meilleur escient. Nous nous attachons plutôt à mobiliser les citoyennes et citoyens pour qu’ils incitent leurs gouvernements respectifs à résolument prendre en main la lutte contre le changement climatique. Nous travaillerons à transformer nos systèmes alimentaire et énergétique aux niveaux national et mondial et à reconstruire un système économique défaillant, afin de créer une économie durable et à faibles émissions de CO2, offrant à toutes et tous des emplois décents et des moyens de subsistance. Nous ferons pression sur tout le monde pour concrétiser cette vision.

    Il est a présent clair que, sans cette pression, nous ne pouvons pas compter sur nos gouvernements pour prendre les mesures dont le monde a besoin. Nous serons de retour à Lima où, porteurs de la voix des citoyennes et citoyens du monde, nous demanderons à nos gouvernements de rendre compte de ce qu’ils ont fait pour réaliser la vision d’un avenir durable et équitable.

    Organisations et mouvements sociaux s’associant à cette déclaration :

        ActionAid
        Aksyon Klima Pilipinas
        Amis de la Terre (Europe)
        Confédération syndicale internationale
        Construyendo Puentes (Amérique latine)
        Greenpeace
        Ibon International
        LDC Watch
        Oxfam International
        Pan African Climate Justice Alliance
        Peoples’ Movement on Climate Change (Philippines)
        Plataforma boliviana frente al cambio climático
        WWF

     

    Organisations et mouvements sociaux s’associant à cette déclaration :

    • ActionAid
    • Aksyon Klima Pilipinas
    • Amis de la Terre (Europe)
    • Confédération syndicale internationale
    • Construyendo Puentes (Amérique latine)
    • Greenpeace
    • Ibon International
    • LDC Watch
    • Oxfam International
    • Pan African Climate Justice Alliance
    • Peoples’ Movement on Climate Change (Philippines)
    • Plataforma boliviana frente al cambio climático
    • WWF
    - See more at: http://www.oxfam.org/fr/cultivons/pressroom/pressrelease/2013-11-21/ong-mouvements-sociaux-quittent-negociations-varsovie#sthash.knM728Zg.dpuf

    La Conférence sur le changement climatique de Varsovie, qui aurait dû constituer un jalon important dans une transition juste pour un avenir durable, est en bonne voie pour n’arriver à pratiquement rien. En fait, les mesures que proposent nombre de pays riches réunis ici à Varsovie mettent directement à mal la convention même, alors qu’elle constitue un processus multilatéral important qui doit absolument aboutir si nous voulons régler la crise climatique mondiale.

    La conférence de Varsovie fait primer les intérêts des secteurs des énergies polluantes sur ceux des citoyennes et citoyens du monde, avec un « Sommet du charbon et climat » qui se tient en marge, le parrainage des grands pollueurs affiché partout dans le centre de conférence, et une présidence (la Pologne) qui est redevable au secteur du charbon et de l’hydrofracturation. Lorsque le Japon a annoncé qu’il emboîtait le pas au Canada et revenait sur ses engagements en matière de réduction des émissions et que l’Australie a donné des signes qu’elle n’était absolument pas disposée à participer sérieusement au processus des Nations unies, l’intégrité de ces négociations a été de nouveau mise à mal.

    Cette semaine, la réunion des ministres des Finances n'a amené quasiment rien de concret en matière de financement et les négociations sur un mécanisme international de réparation des « pertes et dommages » sont restées au point mort face au refus des pays riches de s’engager sur le fond. Varsovie n’a donné lieu à aucune augmentation des réductions des émissions ni aucun soutien à l’adaptation avant 2020. Sur ces points, la conférence nous ramène en fait en arrière. Il manque en outre une feuille de route claire vers un accord global et équitable à Paris en 2015.

    Nous, représentants de la société civile, sommes prêts à nous entretenir avec les ministres et les délégations effectivement venues pour négocier de bonne foi. Mais lors de la conférence de Varsovie, les gouvernements des pays développés sont venus les mains vides. Quant aux gouvernements des pays en développement, ils peinent à défendre les besoins et les droits de leurs populations. Il apparaît clairement que si les pays continuent à agir de la sorte, les deux prochains jours de négociations n’aboutiront à aucune mesure

    Les organisations et mouvements représentant les populations du monde entier, ont donc décidé de quitter volontairement les négociations de Varsovie afin d’employer leur temps à meilleur escient. Nous nous attachons plutôt à mobiliser les citoyennes et citoyens pour qu’ils incitent leurs gouvernements respectifs à résolument prendre en main la lutte contre le changement climatique. Nous travaillerons à transformer nos systèmes alimentaire et énergétique aux niveaux national et mondial et à reconstruire un système économique défaillant, afin de créer une économie durable et à faibles émissions de CO2, offrant à toutes et tous des emplois décents et des moyens de subsistance. Nous ferons pression sur tout le monde pour concrétiser cette vision.

    Il est a présent clair que, sans cette pression, nous ne pouvons pas compter sur nos gouvernements pour prendre les mesures dont le monde a besoin. Nous serons de retour à Lima où, porteurs de la voix des citoyennes et citoyens du monde, nous demanderons à nos gouvernements de rendre compte de ce qu’ils ont fait pour réaliser la vision d’un avenir durable et équitable.

    - See more at: http://www.oxfam.org/fr/cultivons/pressroom/pressrelease/2013-11-21/ong-mouvements-sociaux-quittent-negociations-varsovie#sthash.juckXgt8.dpuf

    La Conférence sur le changement climatique de Varsovie, qui aurait dû constituer un jalon important dans une transition juste pour un avenir durable, est en bonne voie pour n’arriver à pratiquement rien. En fait, les mesures que proposent nombre de pays riches réunis ici à Varsovie mettent directement à mal la convention même, alors qu’elle constitue un processus multilatéral important qui doit absolument aboutir si nous voulons régler la crise climatique mondiale.

    La conférence de Varsovie fait primer les intérêts des secteurs des énergies polluantes sur ceux des citoyennes et citoyens du monde, avec un « Sommet du charbon et climat » qui se tient en marge, le parrainage des grands pollueurs affiché partout dans le centre de conférence, et une présidence (la Pologne) qui est redevable au secteur du charbon et de l’hydrofracturation. Lorsque le Japon a annoncé qu’il emboîtait le pas au Canada et revenait sur ses engagements en matière de réduction des émissions et que l’Australie a donné des signes qu’elle n’était absolument pas disposée à participer sérieusement au processus des Nations unies, l’intégrité de ces négociations a été de nouveau mise à mal.

    Cette semaine, la réunion des ministres des Finances n'a amené quasiment rien de concret en matière de financement et les négociations sur un mécanisme international de réparation des « pertes et dommages » sont restées au point mort face au refus des pays riches de s’engager sur le fond. Varsovie n’a donné lieu à aucune augmentation des réductions des émissions ni aucun soutien à l’adaptation avant 2020. Sur ces points, la conférence nous ramène en fait en arrière. Il manque en outre une feuille de route claire vers un accord global et équitable à Paris en 2015.

    Nous, représentants de la société civile, sommes prêts à nous entretenir avec les ministres et les délégations effectivement venues pour négocier de bonne foi. Mais lors de la conférence de Varsovie, les gouvernements des pays développés sont venus les mains vides. Quant aux gouvernements des pays en développement, ils peinent à défendre les besoins et les droits de leurs populations. Il apparaît clairement que si les pays continuent à agir de la sorte, les deux prochains jours de négociations n’aboutiront à aucune mesure

    Les organisations et mouvements représentant les populations du monde entier, ont donc décidé de quitter volontairement les négociations de Varsovie afin d’employer leur temps à meilleur escient. Nous nous attachons plutôt à mobiliser les citoyennes et citoyens pour qu’ils incitent leurs gouvernements respectifs à résolument prendre en main la lutte contre le changement climatique. Nous travaillerons à transformer nos systèmes alimentaire et énergétique aux niveaux national et mondial et à reconstruire un système économique défaillant, afin de créer une économie durable et à faibles émissions de CO2, offrant à toutes et tous des emplois décents et des moyens de subsistance. Nous ferons pression sur tout le monde pour concrétiser cette vision.

    Il est a présent clair que, sans cette pression, nous ne pouvons pas compter sur nos gouvernements pour prendre les mesures dont le monde a besoin. Nous serons de retour à Lima où, porteurs de la voix des citoyennes et citoyens du monde, nous demanderons à nos gouvernements de rendre compte de ce qu’ils ont fait pour réaliser la vision d’un avenir durable et équitable.

    - See more at: http://www.oxfam.org/fr/cultivons/pressroom/pressrelease/2013-11-21/ong-mouvements-sociaux-quittent-negociations-varsovie#sthash.juckXgt8.dpuf
    La Conférence sur le changement climatique de Varsovie - See more at: http://www.oxfam.org/fr/cultivons/pressroom/pressrelease/2013-11-21/ong-mouvements-sociaux-quittent-negociations-varsovie#sthash.juckXgt8.dpuf
    la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques - See more at: http://www.oxfam.org/fr/cultivons/pressroom/pressrelease/2013-11-21/ong-mouvements-sociaux-quittent-negociations-varsovie#sthash.juckXgt8.dpuf
    Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques - See more at: http://www.oxfam.org/fr/cultivons/pressroom/pressrelease/2013-11-21/ong-mouvements-sociaux-quittent-negociations-varsovie#sthash.juckXgt8.dpuf
    Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques - See more at: http://www.oxfam.org/fr/cultivons/pressroom/pressrelease/2013-11-21/ong-mouvements-sociaux-quittent-negociations-varsovie#sthash.juckXgt8.dpuf
  • La catastrophe sociale du typhon Haiyan

    Il est possible de considérer le typhon qui vient de dévaster une partie des Philippines comme un phénomène naturel.

    Il est actuellement difficile de savoir si le réchauffement climatique a pris une part plus ou moins importante dans la puissance exceptionnelle de cet épisode dramatique.

    Il est certain par contre que les choix politiques locaux et la misère qui règne dans ce pays sont bien parmi les des causes majeures de l'ampleur du bilan humain, qui reste à chiffrer d'une manière définitive.

    Voici des extraits d'une analyse qui confirme cette responsabilité, tirée de Mondialisation.ca

    Au moins 10 000 personnes sont mortes aux Philippines après le passage d’un typhon dévastateur. Neuf ans seulement après le tsunami de l’Océan indien, huit ans après l’ouragan Katrina, et trois ans après le tremblement de terre en Haïti, l’humanité est une fois de plus confrontée au spectacle catastrophique de la souffrance et de vies perdues en masse.

    Haiyan-400x278.jpgUn million de gens sont maintenant réfugiés dans des centres d’évacuation, des centaines de milliers n’ont ni nourriture ni eau, et les hôpitaux qui ont résisté au typhon débordent de patients qui souffrent et meurent de maladies qui pourraient être traitées si des médicaments étaient disponibles. L’électricité, les communications et les infrastructures de transport de la région ont été dévastées.

    Il ne fait aucun doute que la tâche qui consiste à construire des abris capables de protéger les masses contre des tempêtes dévastatrices comme Haiyan, et de reconstruire les villes frappées par ces désastres est d’une ampleur exceptionnelle. Avec des vents à 313 Km/h et des bourrasques à 378 Km/h Haiyan a été la pire tempête à atteindre des côtes dans les annales météorologiques mondiales. Il y a peu de doute que le changement climatique mondial soit un facteur dans l’intensité de plus en plus forte des ouragans et des typhons.

    (...)

    Si les vents rageurs d’Haiyan ne pouvaient pas être arrêtés, le nombre massif de morts et de blessés ainsi que l’ampleur de la carence des denrées essentielles à Tacloban ne sont pas une catastrophe naturelle mais une catastrophe sociale. La grande majorité des victimes du typhon auraient survécu si elles avaient eu accès à des centres d’évacuation solidement construits, situés dans des endroits sûrs et contenant à l’avance les provisions nécessaires.

    Parmi les centres d’évacuation de la ville, il y avait le complexe sportif municipal couvert par un dôme. Des centaines de gens fuyant la tempête y ont été dirigés par les responsables locaux pour trouver refuge. Comme toutes les constructions en dur de Tacloban, elle a résisté à la tempête. Cependant, cette zone n’était pas située suffisamment au-dessus du niveau de la mer et l’intérieur a été inondé. Ceux qui étaient à l’intérieur ont soit péri noyés soit ont été écrasés en tentant de lutter pour se maintenir au-dessus de l’eau qui s’engouffrait à l’intérieur.

    Les quartiers qui sont maintenant détruits ou ont été emportés étaient construits avec des matériaux bon marché et fragiles avec lesquels les travailleurs et les pauvres sont contraints de construire leur maison. Plus d’un tiers de tous les logements à Tacloban ont des murs extérieurs en bois, et un sur sept a un toit en herbe d’après les données du Bureau de recensement des Philippines. Brian McNoldy, chercheur spécialiste des ouragans à l’Université de Miami a déclaré que ces maisons étaient des « constructions [tellement] fragiles […] qu’une tempête plus faible aurait causé presque autant de dégâts. »

    Alors que des centaines de milliers de victimes de la tempête aux Philippines luttent pour trouver de la nourriture, et que l’aide du gouvernement est introuvable, les victimes tentent de trouver la nourriture, l’eau et les denrées dont ils ont besoin dans des magasins et des centres commerciaux fermés.

    Le Président philippin Aquino a répondu en déployant 1300 policiers et soldats lourdement armés avec des véhicules blindés pour patrouiller dans la ville et protéger la propriété privée, placer la ville sous couvre-feu et soumettre les victimes de la tempête à des fouilles arbitraires. Il a laissé l’essentiel des efforts humanitaires à la charge d’agences privées ou, ce qui est alarmant, de l’armée des États-Unis, l’ancienne puissance coloniale aux Philippines.

    Les opérations logistiques complexes impliquées dans l’effort humanitaire en cours ne sont qu’une pâle indication des vastes efforts économiques qui seront nécessaires pour créer une société qui puisse supporter des tempêtes de cette force. Cela ne peut être fait que par la mobilisation planifiée et internationale des ressources industrielles et scientifiques de toute la région et du monde…

    Joseph Santolan

  • Onze Prix Nobel de la Paix interpellent Vladimir Poutine au sujet des 30 de l’Arctique

    Onze lauréats du Prix Nobel de la Paix, dont l’archevêque Desmond Tutu, ont écrit une lettre commune au président russe Vladimir Poutine pour témoigner leur soutien aux membres de l’équipage de l’Arctic Sunrise (28 militants de Greenpeace International, un photographe et un caméraman freelance) actuellement détenus à Mourmansk et inculpés de piraterie.

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    Dans cette lettre, les lauréats de la prestigieuse récompense appellent le président Poutine à faire tout ce qui est en son pouvoir pour que les charges disproportionnées retenues contre les 30 membres d’équipage soient abandonnées, et pour qu’ils soient traités dans le respect de la législation russe et du droit international.
    Décrivant l’Arctique comme un « trésor précieux pour l’humanité », les signataires soutiennent les efforts réalisés pour protéger le pôle Nord contre la voracité de l’industrie pétrolière et les dérèglements climatiques.

    Objet : Il faut abandonner les charges de pirateries retenues contre les « 30 de l’Arctique » et les libérer immédiatement

    Monsieur le Président Vladimir Poutine,

    Nous vous écrivons pour vous demander de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour que les charges disproportionnées de piraterie retenues contre 28 militants de Greenpeace International, un photographe et un caméraman freelance, soient abandonnées, et pour que toute autre inculpation soit conforme à la législation russe et au droit international. Nous sommes persuadés que vous partagez notre souhait de respecter le droit de manifester pacifiquement.

    Comme vous le savez, les 30 membres de l’équipage de l’Arctic Sunrise ont été arrêtés le 19 septembre dernier, lorsque les autorités russes ont abordé le bateau de Greenpeace manu militari en mer de Pechora. L’équipage, qui comporte des ressortissants russes et de nombreuses autres nationalités, menait une action de protestation pacifique et non violente.

    Nous avons été touchés de vous entendre déclarer, le 25 septembre, que vous ne pensiez pas que les membres de l’équipage de Greenpeace étaient des pirates. Comme vous le savez, les militants de Greenpeace n’étaient pas armés et ont employé uniquement des moyens pacifiques pour manifester leur opposition aux activités d’exploitation pétrolière qui menacent l’Arctique.

    L’exploitation du pétrole de l’Arctique est une entreprise dangereuse et à haut risque. Une marée noire dans ces eaux gelées aurait des conséquences catastrophiques pour cette région dont la beauté unique a jusqu’ici été préservée. Les répercussions à long terme pour les populations qui habitent la région, ainsi que pour des espèces déjà vulnérables, seraient désastreuses. Le risque d’une telle catastrophe est omniprésent, et l’industrie pétrolière n’y est pas suffisamment préparée.

    Il faut également considérer l’impact de l’exploitation du pétrole de l’Arctique sur le climat. Que ce soit dans l’Arctique ou sur le reste de la planète, les dérèglements climatiques sont une menace pour l’humanité toute entière. Cependant, ce sont les plus vulnérables qui paient le prix de l’incapacité à agir des pays industrialisés. Il est temps de nous départir des combustibles fossiles et d’engager une transition vers des énergies sûres, propres et renouvelables.

    Nous demandons instamment à tous les États de prendre toutes les mesures possibles pour protéger ce précieux trésor de l’humanité, tout en s’efforçant de mettre un terme à notre dépendance au pétrole. Votre pays étant l’un des plus directement concernés, nous vous demandons personnellement, Monsieur le Président, de prendre la tête des efforts accomplis dans ce sens.

    Comme des millions de personnes à travers le monde, nous suivons de près cette affaire et attendons que les autorités russes abandonnent les accusations de piraterie, traitent les « 30 de l’Arctique » dans le respect du droit international, réaffirment le droit de manifester pacifiquement et redoublent d’efforts pour protéger l’Arctique.

    Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre très haute considération.

    Archevêque Desmond Tutu, Afrique du Sud (Prix Nobel 1984)
    Betty Williams, militante pour la paix en Irlande du Nord (Prix Nobel (1976)
    Oscar Arias Sánchez, ancien président du Costa Rica (Prix Nobel 1987)
    Jody Williams, militante pour la paix aux Etats-Unis (Prix Nobel 1997)
    Leymah Gbowee, militante pour la paix au Libéria (Prix Nobel 2011)
    Tawakkol Karman, militante pour la paix au Yémen (Prix Nobel 2011)
    Rigoberta Menchu Tum, militante pour les droits des peuples autochtones au Guatemala (Prix Nobel 1992)
    Mairead Maguire, militante pour la paix en Irlande du Nord (Prix Nobel 1976)
    Shirin Ebadi, avocate et ancienne juge iranienne (Prix Nobel 2003)
    José Ramos-Horta, ancien président du Timor Leste (Prix Nobel 1996)
    Adolfo Pérez Esquivel, artiste et défenseur des droits humains en Argentine (Prix Nobel 1980)


  • Lettre de Greenpeace à François Hollande

    Objet: Libération des membres de l’équipage de l’Arctic Sunrise détenus en Russie


    Monsieur le Président,


    Notre droit de manifester pacifiquement est en danger. Il s’agit de la plus grave atteinte contre nos activités pacifiques depuis que les services secrets français ont coulé le Rainbow Warrior en Nouvelle-Zélande, en 1985.
    Les trente membres d’équipage de l’Arctic Sunrise (28 militants ainsi qu’un cameraman et un photographe freelance) ont été inculpés de piraterie à Mourmansk, en Russie, les 2 et 3 octobre 2013. Leur seul crime est d’avoir une conscience qui les a poussés à protester pacifiquement contre l’exploitation pétrolière en Arctique. Les forages pétroliers mettent en péril cet environnement unique et fragile. Ils contribuent également à aggraver les changements climatiques, au moment où le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) tire le signal d’alarme et nous conseille, afin d’éviter un emballement catastrophique du climat, de ne pas exploiter la grande majorité des réserves d’hydrocarbures.
    Dès le 18 septembre, les autorités ont réprimé de façon disproportionnée notre protestation non-violente. Ce jour-là, nos militants ont tenté d’escalader la structure externe de la plateforme Prirazlomnaya pour dénoncer des activités de forage imminentes, en mer de Pechora.
    Les gardes-côtes russes ont lancé à notre poursuite leurs canots pneumatiques, avec à leur bord des agents cagoulés. Ils ont percuté et tailladé nos zodiacs, menaçant nos militants à l’aide d’armes à feu et d’armes blanches. Ils ont tiré des coups de semonce avec des armes automatiques. Le lendemain, notre bateau l’Arctic Sunrise était illégalement saisi en-dehors des eaux territoriales russes.

    Les accusations de « piraterie » formulées à l’encontre de nos militants sont pour le moins stupéfiantes, d’autant plus que le président russe Vladimir Poutine lui-même a affirmé la semaine dernière que nos militants n’étaient pas des « pirates ». De nombreux experts juridiques ont clairement indiqué que la saisie de l’Arctic Sunrise était illégale au regard du droit international. Amnesty International, Human Rights Watch et de nombreuses autres organisations de la société civile ont également condamné les charges retenues contre les 30 Défenseurs de l’Arctique : « Ces accusations absurdes sont complètement infondées. […] Elles tournent en dérision le système judicaire russe ».
    Le droit de manifester pacifiquement, mais aussi l’esprit-même du droit international, sont en jeu dans cette affaire. Aussi, votre intervention personnelle est-elle indispensable.
    C’est pourquoi je vous demande de bien vouloir apporter votre soutien aux militants, et notamment à Franceso Pisanu, ressortissant français incarcéré à Mourmansk. Nous estimons que les démarches suivantes de votre part contribueraient de façon cruciale à libérer nos militants et à préserver le droit à la manifestation non-violente :
    • obtenir un entretien privé avec l’Ambassadeur de Russie pour lui faire part de vos vives préoccupations concernant cette situation ;
    • transmettre au président Poutine votre inquiétude ;
    • affirmer publiquement que les activités de protestation non-violentes ne sauraient être considérées comme des « actes de piraterie ».
    Je me tiens à votre disposition pour toute information supplémentaire, ainsi que pour une conversation téléphonique ou un rendez-vous si votre agenda le permet. Je vous remercie par avance de votre soutien au nom des trente Défenseurs de l’Arctique et de leurs familles et vous prie d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de ma très haute considération.

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  • Save the Artic – libérez les activistes de Greenpeace

    Greenpeace poursuit depuis des mois une campagne contre l'exploitation de pétrole dans l'Arctique.

    Cette région particulièrement fragile fait l'objet de convoitises du fait de la présence possible des gisements pétroliers. Mais les conditions météorologiques rendent les forages particulièrement vulnérables et les secours souhaitables seraient très difficiles à mettre en œuvre. Une marée noire prendrait un tour rapidement catastrophique dans ces conditions.

    L'association demande le soutien le plus large afin d'obtenir la libération de ses militants-activistes. Nous reprenons ci-dessous leur demande :

     

    Le 18 septembre au matin, deux activistes de Greenpeace International ont été arrêtés alors qu'ils protestaient contre les projets de forages en Arctique sur une plateforme de Gazprom, la Prirazlomnaya, en mer de Pechora. Ils ont été détenus sur un bateau des autorités russes pendant une nuit, sans que les charges retenues ne soient clairement énoncées, et sans représentant légal.

    Le jour suivant, 19 septembre, la garde russe a, de manière totalement illégale, abordé le navire de Greenpeace, l'Arctic Sunrise, alors qu'il se trouvait en dehors des eaux territoriales russes et a arrêté 30 membres d'équipage, sous la menace d'armes à feu. Tous les membres d'équipage ont été détenus sur le bateau, sous la surveillance de gardes armés, pendant que l'Arctic Sunrise se faisait remorqué jusqu'à Mourmansk. Une fois parvenus à destination, l'équipage a été conduit dans des centres de détention, où ils sont retenus et interrogés par les autorités russes. Nous demandons la libération immédiate de nos activistes et membres d'équipage, le retrait des forces russes de notre bateau, et un arrêt des forages en Arctique.

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    Envoyez un message à l'ambassade de Russie

    en cliquant sur le lien ci-dessus vers le site de Greenpeace


  • Pour un salaire minimum à 75 euros par mois

    Article repris du site humanite.fr

    Des centaines de milliers d'ouvriers du textile du Bangladesh ont déversé leur colère dans la rue lundi, au troisième jour de leur mouvement, afin d'obtenir un salaire minimum de 100 dollars par mois, cinq mois après un dramatique accident industriel.


    La police de Gazipur, près de la capitale Dacca, où plusieurs centaines d'usines textiles sont implantées, a compté jusqu'à 200.000 manifestants. Les manifestations contre les faibles salaires et les mauvaises conditions de travail ont secoué le secteur de l'habillement du Bangladesh depuis l'effondrement en avril du Rana Plaza, qui a tué plus de 1.100 personnes. Un dirigeant syndical, Shahidul Islam Sabuj, a prévenu que les manifestations pourraient se prolonger tant que les salaires ne sont pas augmentés. "100 dollars c'est le minimum que nous demandons. Un ouvrier a besoin de bien plus pour pouvoir vivre décemment", a-t-il dit à l'AFP. "Les prix de toutes les denrées principales ont augmenté mais nos paies n'ont pas bougé depuis des années", a déclaré l'un des manifestants.

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    Des milliers d'entre eux, bâtons à la main, ont bloqué les routes reliant la capitale Dacca au nord et à l'ouest du pays, interrompant la circulation pendant plusieurs heures. Le vice-président de l'association des fabricants et exportateurs de vêtements du Bangladesh rapporte qu'au moins deux usines ont été incendiées dans le faubourg de Savar, où l'immeuble s'est effondré. La police fait état d'affrontements entre les ouvriers manifestants et les forces de sécurité.

    Blocage du patronat

    Les ouvriers de ces usines de confection ont de quoi être en colère. Les propriétaires d'usine ont rejeté la demande formulée par les syndicats d'établir un salaire mensuel minimum de 8.114 taka (100 dollars US)  , affirmant qu'ils pouvaient augmenter les salaires de seulement 20% à 3.600 taka, en raison de la conjoncture économique mondiale morose. Or, le Bangladesh reste le deuxième exportateur de vêtements au monde, fournissant notamment des grands noms tels que l'américain Walmart, le français Carrefour ou encore le suédois H&M. Pilier de l'économie, le secteur avec ses 4.500 usines représente 80% des exportations annuelles s'élevant à 27 milliards de dollars. Mais la grande majorité des 3 millions de travailleurs ne gagnent qu'un salaire de base mensuel de 3.000 taka (38 dollars américains) -soit un des plus bas au monde- suite à un accord tripartite entre les syndicats, le gouvernement et les fabricants signé en août 2010. Le groupe de travail mis en place par le gouvernement pour examiner les salaires se trouve donc dans l'impasse.