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  • Nigeria : les enfants brisés par la guerre ne doivent pas être sacrifiés

    Publié le 24.06.2020 parAmnesty International.

    En mai 2020, nous avons publié un rapport sur les conséquences du conflit dans le nord-est du Nigeria sur les enfants.

    Dans ce rapport, nous mettons en lumière l’impact de la pratique généralisée de la détention illégale et de la torture au sein de l’armée, dans les États de Borno et d’Adamawa, sur une génération entière d'enfants. Les civils du nord-est du Nigeria étant déjà victimes de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité perpétrés par Boko Haram, il est urgent que Muhammadu Buhari, président du pays, agisse et les protège.

    Une génération sacrifiée 

    Il est impératif que le Nigeria protège, dans le nord-est du pays, une génération entière d’enfants et lui fournisse une éducation. Ces dix dernières années de conflit acharné entre l’armée nigériane et Boko Haram sont une atteinte à l’enfance elle-même. Toute une génération risque d’être sacrifiée, à moins que les autorités nigérianes ne viennent en aide aux milliers d’enfants pris pour cible et traumatisés par la guerre. Si les actions entreprises par Boko Haram sont atroces, le traitement réservé par l’armée à celles et ceux qui fuient ces brutalités est effroyable : détention illégale et massive dans des conditions inhumaines, coups, torture, autorisation de violences sexuelles commises par des détenus adultes. Cela défie l’entendement que des enfants, où qu’ils se trouvent, se voient infliger les pires sévices par les autorités qui sont censées les protéger. 

    Boko Haram : une décennie de brutalités

    Le constat est cinglant : les enfants sont parmi les personnes les plus touchées par les atrocités en série que Boko Haram commet au Nigeria depuis près d’une décennie. Ce groupe armé perpétue des crimes de droit international, il a ainsi pour habitude d’attaquer des écoles, de procéder à des enlèvements massifs, de recruter et d’utiliser des enfants soldats, de marier de force des filles et des jeunes femmes. Si certaines affaires médiatisées, comme l’enlèvement de centaines de lycéennes à Chibok en 2014, ont permis de faire connaître ces pratiques criminelles, l’ampleur des enlèvements est souvent sous-estimée. En effet, ceux-ci se chiffrent certainement en milliers. Dans les zones contrôlées par Boko Haram, des enfants sont victimes d’actes de torture, notamment de flagellation et d’autres types de coups, et contraints à assister à des exécutions et d’autres châtiments violents en public.

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  • Boko Haram : des femmes et des jeunes filles forcées de participer aux attaques

    Un an après la mobilisation #BringBackOurGirls, au moins 2 000 femmes et jeunes filles ont été enlevées par Boko Haram. Nombre d’entre elles ont été réduites à l'état d'esclaves sexuels et forcées au combat. 

    Fondé sur près de 200 témoignages, dont 28 émanant de femmes et de filles qui se sont échappées, un nouveau rapport intitulé « Notre métier est d’abattre, de massacrer et de tuer. Boko Haram fait régner la terreur » recense de nombreux crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis par Boko Haram, notamment le meurtre d’au moins 5 500 civils, alors que le groupe semait la terreur dans le nord-est du Nigeria en 2014 et début 2015. 

    Notre rapport apporte de nouvelles informations sur les méthodes brutales employées par le groupe armé dans le nord-est du Nigeria. Les hommes et les garçons y sont régulièrement embrigadés ou systématiquement exécutés, tandis que les jeunes femmes et les filles sont enlevées, emprisonnées et parfois violées, mariées de force et contraintes de participer à des attaques armées, parfois dans leur propre ville ou village. 

    Les preuves apportées dans ce rapport-choc, un an après l’enlèvement des jeunes filles de Chibok, mettent en évidence l’ampleur et la cruauté des méthodes de Boko Haram. 

    Des hommes et des femmes, des garçons et des filles, des chrétiens et des musulmans ont été enlevés et brutalisés par Boko Haram dans un règne de la terreur qui a frappé des millions de personnes. Les récentes victoires militaires représentent peut-être le début de la fin pour Boko Haram, mais il reste encore énormément à faire pour protéger les civils, résoudre la crise humanitaire et entamer le processus de reconstruction.

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  • Nigeria : le massacre le plus meurtrier de l'histoire de Boko Haram ?

    Communiqué d'Amnesty International le 14.01.2015

    Boko Haram a mené depuis 2009 une série de raids et d'attentats visant délibérément des civils. Il semble que l'attaque contre Baga et les localités alentour pourrait être la plus meurtrière à ce jour d'une série d'actions de plus en plus haineuses menées par le groupe.

     

    ATTAQUES CONTRE BAGA

    Si les informations indiquant que la ville a été en grande partie rasée et que des centaines de civils (peut-être même 2 000) ont été tués sont exactes, nous sommes en présence d'une escalade sanglante très inquiétante des actions de Boko Haram contre la population civile.

    Nous sommes actuellement mobilisés pour recueillir plus d'informations sur ce qui s'est passé durant l'attaque contre Baga et la zone alentour. Il est plus que jamais impératif que Boko Haram cesse immédiatement ces assassinats absurdes de civils et que le gouvernement nigérian prenne des mesures pour protéger une population qui vit dans la peur constante des attaques.

    ENLÈVEMENTS, MEURTRES : LES CIVILS VISÉS

    Selon les informations disponibles, des activistes de Boko Haram ont attaqué Baga et les localités environnantes le samedi 3 janvier.
    Boko Haram a mené depuis 2009 une série de raids et d'attentats à l'explosif visant délibérément des civils. Les attaques se font de plus en plus fréquentes et importantes au fil du temps.
    Elles frappent de manière dévastatrice la population civile. Des milliers de personnes ont été tuées ou enlevées, des centaines de milliers d'autres ont été contraintes de quitter leur foyer. Les éléments collectés montrent que Boko Haram a commis des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité. Le gouvernement nigérian doit mener des enquêtes sur ces violences et faire en sorte que les personnes qui les ont commises soient traduites en justice.

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    Un  des massacres réalisés par Boko Haram

  • Nigeria : l'ONU confirme la pollution pétrolière massive du delta du Niger

     

    Les grandes compagnies, pétrolières en particulier, pillent les richesses du tiers-monde.

    Elles ne respectent pas les droits locaux, notamment dans le domaine de l'environnement.

    Les matières premières extraites de ces pays servent à la consommation des habitants des pays riches. Pour ces importations indispensables au style de vie des plus favorisés pas de quota, pas de limite : il est possible de faire venir tout le pétrole ou tout l'uranium de l'étranger sans que la fibre nationale soit touchée : c'est vrai que l'on "dédomage" les pays concernés, mais à quel tarif et à qui profite l'argent versé ?

     

    Extraits d'un article d'Amnesty International.

    Les activités de la compagnie pétrolière Shell ont des répercussions désastreuses sur les droits humains de la population du delta du Niger, au Nigeria, a déclaré Amnesty International alors que l’ONU vient de rendre public un rapport sur l’impact de la pollution par hydrocarbures dans le pays ogoni, dans la région du delta.

    S’appuyant sur deux années de recherche scientifique approfondie, le rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) est sans précédent au Nigeria. Il conclut que la contamination par hydrocarbures est grave et généralisée, et que les habitants du delta du Niger y sont exposés depuis des décennies.

     

    Adressez un message au président de la république du Nigéria Signez

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    « Ce rapport prouve que les activités de Shell ont eu des répercussions désastreuses au Nigeria, mais que l’entreprise s’en est sortie en niant cet état de fait pendant des dizaines d’années, prétendant travailler dans le respect des normes internationales les plus élevées », a déclaré Audrey Gaughran, en charge des questions relatives aux enjeux internationaux à Amnesty International, qui a fait des recherches sur les conséquences de la pollution du delta en termes de droits humains.

    Établi à la demande du gouvernement nigérian et financé par Shell, ce rapport fournit la preuve irréfutable que la pollution par hydrocarbures a des effets dévastateurs sur la vie des habitants du delta du Niger, l’une des régions d’Afrique les plus riches en termes de biodiversité. Il passe en revue les dommages causés à l’agriculture et à la pêche, qui se traduisent par la destruction des moyens de subsistance et des sources de nourriture. L’un des faits les plus graves qu’il met en lumière concerne l’ampleur de la contamination de l’eau potable, qui expose la population à de graves risques sanitaires. Dans l’un des cas étudiés, l’eau contenait une substance cancérigène reconnue à des taux 900 fois supérieurs à la limite préconisée par l’Organisation mondiale de la santé. Le PNUE recommande la mise en œuvre de mesures d'urgence pour alerter la population du danger.

    En outre, le rapport dénonce l’absence de volonté dont Shell fait preuve pour réparer les fuites de pétrole signalées depuis de nombreuses années. Le PNUE explique que ses experts ont détecté des pollutions sur des sites que Shell avait pourtant affirmé avoir nettoyés.

    « Shell ne doit pas se défiler, mais faire face à la réalité et gérer les dommages qu’elle a occasionnés. Tenter de se dédouaner en montrant du doigt les agissements d’autrui, alors que Shell est l’acteur principal dans cette affaire, ne dupera personne, a indiqué Audrey Gaughran. Aucune solution ne pourra être trouvée à la pollution du delta du Niger tant que Shell cherchera avant tout à protéger son image aux dépens de la vérité, et aux dépens de la justice. »

    Par ailleurs, le rapport du PNUE dénonce l’incapacité criante du gouvernement nigérian à réguler et contrôler des entreprises telles que Shell. Il met le doigt sur la faiblesse des organismes de surveillance au Nigeria et déplore que l’organisme chargé d’enquêter sur les fuites dépende trop souvent des compagnies pétrolières pour accomplir sa mission.

    Le gouvernement nigérian, les compagnies pétrolières et les gouvernements des pays où se trouvent leurs sièges, tels que le Royaume-Uni et les Pays-bas, ont tous tiré profit de l’extraction pétrolière dans le delta du Niger et doivent désormais financer un processus de restauration environnementale et sociale, a affirmé Amnesty International.

    « Ce rapport doit aussi alerter les investisseurs institutionnels. Par le passé, ils ont laissé Shell les duper à grand renfort d’opérations de relations publiques, mais ils attendront désormais de l’entreprise qu’elle assainisse ses activités dans le delta du Niger – aussi doivent-ils soumettre Shell à de fortes pressions afin qu’elle en finisse avec les déversements d’hydrocarbures, publie des informations plus précises sur leurs répercussions et indemnise les personnes déjà touchées », a estimé Audrey Gaughran.

    Dans son rapport, le PNUE note qu’il existe dans le pays ogoni d’autres sources de pollution, relativement nouvelles, telles que le raffinage clandestin. Cependant, il ne fait aucun doute que les pratiques douteuses mises en œuvre par Shell depuis des dizaines d’années constituent un facteur majeur de contamination de la région.

    Le 3 août, les médias ont largement relayé l’information selon laquelle Shell avait endossé la responsabilité de deux marées noires importantes dans le pays ogoni en 2008. Près de trois ans plus tard, les fuites qui ont eu lieu à Bodo – et ont gravement nui aux moyens de subsistance de la communauté – n’ont toujours pas été nettoyées.