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politique internationale - Page 128

  • Armes : l'Iran, la Corée du Nord et la Syrie bloquent l'adoption du traité

    Communiqué d'Amnesty International

    L’Iran, la Corée du Nord et la Syrie ont fait preuve d’un grand cynisme en s’opposant à l’adoption d’un traité sur le commerce des armes (TCA) qui vise à empêcher les États d’exporter des armes classiques vers d’autres pays lorsqu’ils savent que ces armes y seront utilisées pour commettre ou favoriser des génocides, des crimes contre l’humanité ou des crimes de guerre.


    Ces trois pays sont actuellement tous visés par des sanctions, notamment des embargos sur les armes, et leur bilan en matière de droits humains est catastrophique – ils se sont par exemple illustrés en utilisant des armes contre la population de leur pays. Les atrocités qu’ils commettent représentent précisément ce que le projet de traité cherche à prévenir.

    Dans sa version actuelle, le traité obligerait l’ensemble des gouvernements à évaluer le risque d’un transfert d’armes, de munitions ou de composants vers un autre pays où ceux-ci sont susceptibles d’être utilisés pour commettre et faciliter de graves violations du droit international humanitaire et en matière de droits humains. Lorsque ce risque majeur est réel et ne peut être modéré, les États ont convenu que le transfert ne pourra avoir lieu.

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    En opposant leur véto à ce document historique, l’Iran, la Corée du Nord et la Syrie illustrent les difficultés qu’ont rencontrées la société civile et les gouvernements défendant le texte lors des négociations. En nous mobilisant en faveur de ce traité, nous avons demandé aux États de sauver des vies et de réduire les souffrances humaines. La plupart des gouvernements ont heureusement tenu compte de cet appel ». Widney Brown, directrice générale chargée des questions relatives au droit international et à la stratégie politique.

    La version préliminaire du traité devrait être adoptée par l’Assemblée générale pendant la session en cours, mais en faisant voler le consensus en éclats, l'Iran, la Corée du Nord et la Syrie ont montré à quel point ces accords sont fragiles.

    Malgré le très large soutien dont bénéficie le traité, quelques États continuent à essayer de faire valoir d'énormes intérêts économiques ou à invoquer l'exercice du pouvoir politique, voire la souveraineté, afin de justifier des actes dont le caractère répréhensible est flagrant, comme le fait de prendre pour cible et de tuer leurs propres citoyens.

  • Syrie : l'armée syrienne utilise des bombes à sous-munitions contre Alep. Pourquoi le monde reste-t-il passif ?

    Communiqué d'Amnesty International

    Dans un hôpital de campagne, que je ne nommerai pas pour des raisons de sécurité – trop de ces centres de soins ayant déjà été bombardés – Abdo al Dik, un petit garçon de sept ans présentant de profondes lacérations à l’abdomen et au torse tremblait comme une feuille et gémissait de douleur.

    Donatella Rovera, principale conseillère d’Amnesty International pour les situations de crise, témoigne sur sa mission actuelle dans le nord de la Syrie, au cours de laquelle elle a pu constater les dégâts désastreux occasionnés par des bombes à sous-munitions larguées par l’armée de l’air syrienne sur des zones résidentielles densément peuplées.

    Des membres de sa famille venaient à peine de récupérer le corps de son frère Nizar, âgé de trois ans, afin de l’inhumer. Un autre frère, Subhi, huit ans, était toujours porté disparu à 18 heures.

    Dans la même chambre d'hôpital, Mustafa Ali, six ans, blessé par des éclats à la tête, au cou et aux épaules, était allongé dans un lit. Il était seul et attendait qu’un membre de sa famille vienne le chercher. Il m’a dit qu’il rendait visite à des parents quand la frappe aérienne a eu lieu ; un voisin a déclaré que ceux-ci avaient été grièvement blessés et qu’il ignorait s’ils avaient survécu.

    170883_Child_injured_by_a_cluster_bomb_in_Aleppo.jpgDans une autre pièce, Fahad, un garçon de neuf ans dont la vilaine plaie à la jambe gauche avait été causée par des éclats, répétait inlassablement : « Papa, je ne veux pas mourir, je veux rentrer à la maison. » Il avait cependant eu de la chance car sa blessure était relativement bénigne par rapport à celles des autres enfants que j’ai vus sur place.

    Il faut protéger les civils durant les conflits armés : Demandez la protection des civils syriens SIGNEZ

    Ces enfants sont quelques-unes des victimes de bombes à sous-munitions larguées vendredi 1er mars au matin sur un lotissement densément peuplé de la ville d’Alep.

    Cette attaque a fait au moins 19 morts et plus de 60 blessés – nous ne connaîtrons pas le nombre définitif de victimes avant plusieurs jours, car certaines familles ont fui la zone de craintes que les frappes ne continuent. Les personnes les plus grièvement blessées ont été évacuées vers des hôpitaux en Turquie, et les autres sont soignées dans divers hôpitaux de campagne autour de la ville. Un grand nombre des victimes sont des enfants qui jouaient dans les ruelles et jardins de ce lotissement.

    L’attaque a eu lieu vers 11 h 30. Je suis arrivée à Alep peu après et me suis rendue dans cette zone – le quartier de Masaken Hanano, à l’est du centre-ville. C’était bien pire que ce que les premières informations ayant circulé ne le laissaient entendre.

    Des bombes larguées à l’aveugle sur des zones résidentielles densément peuplées

    L’armée de l’air syrienne a largué neuf bombes RBK de fabrication soviétique – contenant chacune jusqu’à 150 sous-munitions – au milieu d’un vaste quartier résidentiel. J’ai trouvé une bombe à huit mètres de la porte d’entrée d’un des immeubles ; trois dans un petit jardin entre les bâtiments ; une sur un toit ; deux dans un petit espace vide séparant des immeubles ; une au milieu d’une ruelle ; et encore une dans un autre jardin.

    J’ai également trouvé des projectiles non explosés (petites bombes) partout : sur les toits des immeubles ; 2013-02-19T134913Z_1_APAE91I12E400_RTROPTP_2_OFRWR-SYRIE-ALEP-ROQUETTES-20130219.JPGsur les trottoirs, et dans les ruelles et jardins séparant les bâtiments. Des membres de groupes d’opposition armée qui contrôlent la zone ont rapidement rempli un sac avec les petites bombes non explosées éparpillées partout. Les murs des immeubles étaient criblés d’éclats, et on pouvait voir çà et là des trous à l’endroit où les petites bombes meurtrières avaient pénétré avant d’exploser à l'intérieur de certains logements.

    Noura, une jeune femme de 20 ans que j’ai rencontrée dans un des hôpitaux, m’a dit qu’elle avait été blessée dans son appartement. Sa sœur, qui était à ses côtés, m’a demandé : « Pourquoi le monde reste-t-il passif alors que nous continuons à nous faire bombarder tous les jours, même chez nous ? »

    Je n’avais pas de réponse.

    Ceux qui ordonnent ces attaques aveugles incessantes – notamment lorsque des bombes à sous-munitions interdites à l’échelon international sont utilisées – et les pilotes qui effectuent les frappes savent qu’ils tueront et mutileront des enfants et d’autres civils qui n’ont rien à voir avec le conflit.

    Il faut également qu’ils sachent qu’ils auront un jour des comptes à rendre pour ces crimes de guerre.

  • Colonisation israélienne illégale, Palestine en danger

    La Plateforme des ONG françaises pour la Palestine lance la campagne « Colonisation israélienne illégale, Palestine en danger », quels sont les objectifs, quels sont les outils, toutes les explications ci-dessous.


    Quels objectifs ?

    > Les colonies israéliennes installées dans les Territoires palestiniens depuis 1967 sont illégales au regard du droit international. De nombreuses déclarations européennes et françaises répètent le caractère illégal de ces colonies. Pourtant, les colonies bénéficient des relations économiques entre l’Union européenne et Israël. Il est impossible de savoir si un produit étiqueté « Made in Israel » a été fabriqué ou non dans une colonie. C’est pourquoi nous appelons, dans un premier temps, le gouvernement français à mettre en place l’étiquetage des produits des colonies. Laurent Fabius israël,palestine,colonisationdans une réponse à la question d’un parlementaire, a affirmé que la France « étudie actuellement, en lien avec plusieurs de ses partenaires européens, la possibilité de publier un code de conduite sur l’étiquetage distinctif des produits issus des colonies ». Le chemin est encore long. Le rôle des parlementaires sera crucial pour que s’exerce la pression populaire sur nos dirigeants et que le gouvernement passe à l’acte. Nous vous proposons donc de rentrer en contact avec votre déput-é-e afin de lui soumettre des questions écrites à poser au gouvernement et/ou de lui-la faire signer un appel volontairement centré sur l’étiquetage, plus accessible à un(e) élu(e) sans connaissance approfondie de la situation en Israël/Palestine).

    > Nous concevons néanmoins l’étiquetage comme une première étape, qui permettra au consommateur de faire son choix en connaissance cause. La Plateforme des ONG françaises pour la Palestine soutient l’interdiction des produis issus des colonies. Nos gouvernements ont, selon le droit international, le devoir de ne pas reconnaître ou contribuer au maintien d’une situation illégal. Les colonies sont la principale menace contre un Etat palestinien, la France doit interdire les produits qui y sont fabriqués sur le marché français

    Comment ?

    > Interpellez votre député(e) et/ou sénateur(trice)
    - Les député(e)s ou sénateurs/trice ont la possibilité d’interpeller le gouvernement en lui posant une question écrite ou orale. Plus le nombre de questions sera important, plus le gouvernement sera contraint de se mobiliser. En tant qu’associations, allez à la rencontre de votre élu(e) et soumettez lui les propositions de questions, inclues dans la brochure jointe à ce message.
    - Faites-lui/la signer l’appel aux parlementaires (en pièce jointe) pour l’étiquetage des produits des colonies israéliennes (cet appel est volontairement centré sur l’étiquetage, qui est plus accessible à un(e) élu(e) qui n’a pas une connaissance approfondie de la situation en Israël/Palestine)

    > Interpellez le grand public
    Informez le grand public, grâce à la brochure d’information jointe, et faites signer, diffusez la pétition pour l’interdiction des produits des colonies, lequel est aussi en ligne sur le site de la Plateforme.

    Quels outils ?

    - Une brochure d’information destinée à la fois aux élus et au grand public – 8 pages – sur les enjeux de la colonisation, des produits des colonies, sur la nécessité d’étiqueter et interdire les produits des colonies, comprenant une carte et des propositions de questions écrites à destination des Parlementaires. Cette brochure est téléchargeable ici et/ou disponible en couleur, 4 volets 3 plis accordéon, voir schéma. Vendue 0,60 centimes/pièce frais de port compris – attention ! quantité minimum : 20 exemplaires (soit 12 euros). Si vous en souhaitez des exemplaires, merci de remplir le bon de commande.
    - Un appel destiné aux parlementaires, demandant l’étiquetage des produits des colonies.
    - Une pétition électronique destinée au réseau de solidarité et au grand public demandant l’interdiction des produits des colonies
    - Une pétition papier(texte identique à la version électronique) destinée au réseau de solidarité et au grand public demandant l’interdiction des produits des colonies, à faire signer lors des rassemblements publics, débats, projection, manifestations. A retourner à la Plateforme (adresse indiquée dans le document).
    - Un récapitulatifdes député(e)s qui ont posé une question écrite sur les produits des colonies sur le site.
    - Le visuel haute définition de la campagne

    Plateforme des ONG françaises pour la Palestine
    14, passage Dubail
    75010 Paris
    Contact
    Pour plus d’information, voir le site internet

  • Mali : tous derrière Hollande ?

    A l'issu du conseil restreint de défense, François Hollande a publié ce jour une déclaration.

    Il y affirme : " je tiens à saluer le consensus politique qui s’est constitué autour de l’engagement de la France dont le Parlement sera saisi dès la semaine prochaine. Dans ces circonstances, le rassemblement des Français est une force supplémentaire pour la réussite de notre action"

    Le consensus politique dont il parle va du PS au Front National, en passant par l'UMP. Le président de la République "oublie" les réactions qui lui sont moins favorables.

    Ainsi le PCF déclare :"Le PCF exprime une nouvelle fois son inquiétude devant la nouvelle et grave situation créée par la reprise de la confrontation armée au Mali. L' intervention militaire française comporte de grands risques de guerre et d'enlisement sans véritable solution durable pour le peuple malien et pour la reconstruction du pays".

    Et pour le parti de gauche, J-Luc Mélenchon s'exprime ainsi "L’intérêt d’une intervention militaire extérieure pour régler le problème posé au nord du Mali est discutable.

    En décider alors que les intérêts fondamentaux de la France ne sont pas en cause, selon le chef de l’Etat lui-même, et alors que les troupes africaines sont engagées, est discutable.

    En décider seul, sans en saisir préalablement ni le gouvernement, ni le Parlement, est condamnable."

    Le NPA est le plus virulent à condamner l'intervention :"L’ancienne puissance coloniale n’entretient pas des troupes sur ce continent pour rien. Elle poursuit, dans la tradition de tous les gouvernements qui se sont succédés, son rôle de gendarme, pour protéger ses intérêts, pour soutenir les gouvernements qui sont à sa botte. La menace islamiste constitue le paravent de cette opération militaire.

    Le NPA dénonce cette intervention militaire impérialiste décidée par Hollande, une fois de plus sur le dos des peuples ! Ce n’est pas de cette façon que les maliens se libéreront de tous les fondamentalismes."

    L'affirmation de François Hollande est pour le moins inexacte, mais il aimerait bien tenir le rôle de président de tous les Français, au-dessus de la mêlée politicienne, et qui défend les valeurs de Liberté.

    Cette décision est bien entendu un choix politique, et dans un choix rien n'est jamais tout blanc ou tout noir, sinon il n'y aurait même pas à choisir !

    Effectivement l'engagement français risque d'être un échelon de plus dans l'escalade d'une guerre régionale. Mais il ne faut pas jouer les naïfs, et la crainte d'un "risque de guerre" exprimée par le PCF semble oublier que cette guerre est déjà en cours et depuis des mois.

    On comprend également assez difficilement l'argument de J-Luc Mélenchon sur la non mise en cause des intérêts fondamentaux de la France. Si elle intervient dans le cadre d'un traité, pour défendre les intérêts d'un pays ami, cela semble constituer le respect de ce traité. Et éventuellement la défense de valeurs universelles peut peser autant que les "intérêts fondamentaux".

    Pour le NPA, la menace islamique ne serait qu'un prétexte, un paravent pour jouer le rôle impérialiste de l'ancien pays colonisateur. Est-ce à dire que cette menace n'existe pas pour les populations locales ? (en particulier pour les femmes).

    Ces trois réactions ne surprendront pas, mais elles semblent un peu "artificielles", comme s'il ne fallait pas montrer une approbation de l'intervention, et que les arguments étaient apportés ensuite pour conforter la position prise.

    Une situation de guerre se prête peu aux positions équilibrées, ce qui n'empêche pas d'essayer de garder la tête froide.

    On peut raisonnablement affirmer que sans une intervention rapide de la France, les milices islamiques et leurs alliés se seraient emparées de Mopti, et que la route de Bamako leur était alors ouverte. La prise de la capitale du Mali aurait entraîné une situation explosive dans toute la région. La population malienne et celle des états voisins n'en auraient probablement pas tiré beaucoup d'avantages, au contraire.

    Faut-il pour autant que l'intervention française est sans arrière-pensées ? Certainement pas.

    Plusieurs villes maliennes dont Gao et Tombouctou sont tombées aux mains des milices islamiques, et les soldats français n'ont pas été dépêchés sur place.

    Alors pourquoi maintenant ? Parce que la chute de Mopti ou de Bamako toucherait de bien plus près les intérêts régionaux de la France. Le Mali comme la quasi totalité des états africains, possède des frontières héritées du colonialisme. Il suffit de regarder la carte du pays et ses frontières rectilignes tracées sur des milliers de kilomètres pour en voir le caractère artificiel. Le conflit actuel est en bonne part la suite des affrontements très anciens entre l'état malien et les Touaregs du nord du pays.

    La dimension "post-coloniale" de ce conflit est loin d'être négligeable. La France, ancienne puissance coloniale, est-elle la mieux placée pour le résoudre ? Quelle solution politique est-elle en mesure de proposer, ou compte-elle sur une hypothétique victoire militaire, totale et définitive ?

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  • Kurdistan : des assassinats contre la paix

    Le conflit au Kurdistan dure depuis des années, le peuple kurde sans état étant partagé entre la Turquie, l'Iran, l'Irak et la Syrie.

    On voit donc que les Kurdes sont sous la domination d'états qui sont ou ont été récemment parmi les pires dictatures de la région. Les dirigeants de ces pays ont d'ailleurs souvent utilisées les Kurdes "étrangers" comme moyen de pression contre leurs voisins, tout en réprimant les Kurdes qui habitent à l'intérieur de leurs frontières.

    La Turquie est le pays qui compte le plus de Kurdes : ceux-ci sont présents  principalement à l'est du pays. Un conflit très dur oppose le gouvernement turc aux opposants kurdes, dont le PKK. Ce parti utilise la lutte armée et a été fondé par Abdullah Öcalan qui purge depuis 1999 une peine de prison à vie. Des pourparlers de paix sont en cours depuis un certain temps et des avancées importantes sont survenues récemment.Voici ce qu'on en sait d'après amenews.com :

    "En vertu du projet d’accord révélé par NTV et Radikal, les rebelles du PKK, une fois suspendues leurs opérations militaires, quitteraient le territoire turc pour l’Irak, avant de déposer formellement les armes si les négociations ont suffisamment progressé.

     

    Parallèlement, le gouvernement turc procéderait graduellement à la libération de centaines de militants kurdes, accusés de collusion avec le PKK, et engagerait une série de réformes reconnaissant en particulier l’identité des Kurdes.

    Toujours selon ces deux médias, Abdullah Öcalan pourrait préciser publiquement ses intentions et sa vision d’une solution du conflit kurde dans des lettres adressées à l’opinion publique turque et à ses partisans."

    Cette possibilité de paix n'est probablement pas du goût de tout le monde, au sein du gouvernementarton86051-421x480.jpg et de l'opposition nationaliste en Turquie, mais aussi au sein du mouvement kurde.

    L'assassinat de trois militantes kurdes à Paris doit être replacé dans ce contexte. Il est trop tôt pour savoir qui sont les commanditaires de cette tuerie.

    Il est certain que les victimes étaient des proches d'Öcalan, une des militantes en était une porte-parole . Voici l'itinéraire militant de Sakine Cansiz (photo ci-contre, à côté d'A.Öcalan) , selon la même source arménienne (armenews.com):

    Cette femme de 55 ans aux cheveux teints au henné, une tradition anatolienne, figurait parmi le petit groupe de jeunes militants de gauche qui a créé le PKK en 1978 à Lice, dans le sud-est turc peuplé majoritairement de Kurdes.

    Six ans plus tard, ce mouvement prenait les armes contre les forces d’Ankara. Depuis 1984, ce conflit a fait plus de 45.000 morts, pour la plupart dans le camp rebelle. Née en 1957 à Tunceli (Dersim pour les Kurdes), Sakine Cansiz a été, dès sa jeunesse, particulièrement active dans les réseaux d’extrême-gauche pro-kurdes. Après la fondation du PKK, elle est arrêtée et emprisonnée à Diyarbakir, principale ville du sud-est anatolien à majorité kurde, où la torture est alors systématique pour les détenus politiques. Selon des sources kurdes, la jeune femme en a été victime.

    Elle n’a retrouvé la liberté qu’en 1991, après plusieurs procès intentés à son encontre. A sa sortie du pénitencier, elle adopte le nom de code “Sara“ et retrouve ses compagnons kurdes. Sakine Cansiz recommence à militer clandestinement et à combattre activement dans les rangs du PKK dans le sud-est de la Turquie.

    Elle fait aussi un passage au camp d’entraînement dont disposait le PKK à l’époque dans la plaine libanaise de la Bekaa.

    En 1992 ou 93, selon les sources, Sakine Cansiz part en Allemagne, où vit une forte communauté de travailleurs turcs, afin d’y organiser les activités du PKK sur les instructions d’Abdullah Öcalan, alors en exil en Syrie.

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  • Inde : un viol qui révèle la violence faite aux femmes

     L'Inde garde encore chez certains l'image d'un pays pacifique, où la vie humaine et animale est sacrée, et donc préservée.

    Pourtant dans ce pays comme ailleurs des actes violents sont commis quotidiennement, et les femmes en sont très souvent victimes. Un viol particulièrement horrible a eu lieu à New Delhi ce mois-ci, et a soulevé l'indignation d'une grande partie de l'opinion publique indienne.

    La victime de ce viol est depuis décédée des suites de ses blessures. De nombreuses voix s'élèvent pour qu'enfin ses aggressions soient non seulement reconnues mais que leurs auteurs soient pourchassés et condamnés.

    Voici ce que rapporte la "Tribune de Genève" sur ce sujet :

    L'étudiante indienne victime d'un viol collectif à New Delhi est décédée dans la nuit de vendredi à samedi dans un hôpital de Singapour. La jeune femme y luttait contre la mort depuis qu'elle y avait été transférée jeudi. Ce transfert a été vivement critiqué.

    «C'est avec une grande tristesse que nous annonçons que la patiente est décédée paisiblement à 4h45 le 29 décembre 2012», a déclaré dans un communiqué le directeur de l'hôpital Mount Elizabeth, Kelvin Loh. «Sa famille et des responsables de la Haute commission indienne étaient à son chevet».

    Son état s'était «gravement détérioré» quelques heures après son arrivée. «Plusieurs organes ont cessé de fonctionner à la suite des graves lésions corporelles et cérébrales subies. Elle a lutté courageusement contre la mort aussi longtemps qu'il était possible mais les blessures étaient trop graves pour qu'elle se rétablisse», a-t-il indiqué.

    Agressée par six hommes

    L'étudiante en kinésithérapie de 23 ans avait été sauvagement agressée le 16 décembre à New Delhi par six hommes qui l'ont violée et battue à coups de barre de fer. Elle avait été opérée à trois reprises à l'hôpital Safdarjung de la capitale indienne en raison de graves blessures intestinales. Puis elle avait transférée dans un état critique jeudi à Singapour par avion sanitaire.

    Emblématique des violences faites aux femmes en Inde, ce viol a provoqué d'importantes manifestations en Inde, notamment dans le centre New Delhi. Le Premier ministre Manmohan Singh a dû intervenir à la télévision et une commission d'enquête a été créée.

    (...)

    Problème

    Le Premier ministre indien a reconnu que les violences contre les femmes étaient «un problème» en Inde où près de 90% des 256'329 crimes violents enregistrés en 2011 ont une ou des femmes pour victime(s), selon les chiffres officiels.

    Manmohan Singh s'est engagé à mieux protéger les femmes contre les crimes sexuels et a souhaité des peines plus sévères pour leurs auteurs. Il a également ordonné la création d'une commission d'enquête spécialement chargée de cette affaire.

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  • Une intervention militaire au Mali risque d'aggraver la crise

    Communiqué d'Amnesty International

    Le feu vert donné par le Conseil de sécurité des Nations unies à une intervention armée au Mali risque d’aggraver la crise humanitaire et des droits humains dans le nord du pays.

    Jeudi 20 décembre 2012, le Conseil de sécurité a adopté à l’unanimité une résolution autorisant le déploiement d’une force sous conduite africaine qui pourra employer tous les moyens à sa disposition carte-du-mali-entouree-de-nombreux-pays-comme-image-297568-article-ajust_900.jpgafin de reprendre le nord du pays aux mains des "groupes terroristes, extrémistes et armés".

    Dans le nord, les civils subissent le régime des groupes armés islamistes qui contrôlent la région depuis le mois d’avril.

    Amnesty International craint que lors de cette intervention, les attaques menées sans discrimination, les détentions arbitraires, la torture, les exécutions extrajudiciaires et l’utilisation d’enfants soldats par les deux camps ne se généralisent encore davantage.

    Afin d’empêcher une recrudescence des violations des droits humains, elle demande à l’ONU de veiller à ce que toute opération militaire soit cadrée par de réelles garanties concernant la protection de la population. Il convient d’envoyer des observateurs chargés de veiller au respect des droits humains afin qu’ils observent de près le conflit, en accordant une attention toute particulière aux milices soutenues par le gouvernement.

    Depuis avril 2012, les groupes islamistes dans le nord du Mali imposent le règne de la terreur, appliquant des sanctions comme l’amputation, la flagellation et la lapidation à mort contre ceux qui contestent leur interprétation de l’islam.

    Au début du conflit, les forces de sécurité maliennes ont répondu au soulèvement en bombardant des civils touaregs et en arrêtant, torturant et tuant des Touaregs, sur la seule base semble-t-il de leur origine ethnique. Une intervention militaire risque de déclencher de nouveaux affrontements ethniques, dans un pays déjà déchiré par les attaques contre les Touaregs et d’autres personnes à la peau plus claire.

    thumbnail.php?file=armee_malienne_697103875.jpg&size=article_largeL’armée malienne, dominée par la junte militaire qui a renversé le président démocratiquement élu Amadou Toumani Touré en mars 2012, continue d’exercer une très grande influence sur la vie politique.

    Les soldats maliens se rendent responsables d’exécutions extrajudiciaires, de disparitions forcées et d’actes de torture. En septembre, à Diabali, à 400 kilomètres au nord-est de Bamako, un groupe de 16 prédicateurs musulmans, des citoyens maliens et mauritaniens, ont été arrêtés, puis exécutés par l’armée malienne.

    Amnesty International invite également l’ONU à se préparer à une aggravation de la crise des réfugiés. Le conflit a déjà déplacé près de 400 000 personnes, ce qui se traduit par un flux de réfugiés vers les pays limitrophes peu préparés à les protéger, dont certains sont en pleine crise humanitaire en raison de la pénurie alimentaire que connaît la région.