Le président iranien en France : François Hollande lui parlera-t-il de ce jeune condamné à mort ? (13/11/2015)

13/11/2015]

Le président iraninen, Hassan Rohani, sera en France pour rencontrer François Hollande. Le président français lui parlera-t-il du terrible sort du jeune Saman, exemple parmi tant d’autres des violations des droits humains dans ce pays.

 

L'HISTOIRE DE SAMAN : L'EXEMPLE D'UNE JUSTICE DÉFAILLANTE 

Saman Naseem a été condamné à mort en avril 2013 à l’issue d’un procès manifestement inéquitable basé sur des « aveux » obtenus sous la contrainte. Pendant 97 jours, il a été torturé puis a été contraint de signer une déclaration où il reconnaissait avoir tiré sur un gardien de la Révolution. Il  avait alors 17 ans.

Saman est par la suite revenu sur cette déclaration dont il ne connaissait pas le contenu ne serait –ce que parce qu’il avait les yeux bandés au moment de la signer. Saman n’a par ailleurs eu que très tardivement accès à un avocat.

"Ils me suspendaient par les mains et les pieds pendant des heures.  J'ai eu les yeux bandés pendant toute la période des interrogatoires et des séances de torture. "

Saman Naseem

iran.jpgA la veille de son exécution, prévue  le 19 février 2015, il a été transféré dans un lieu secret.  Ses proches sont restés sans nouvelles pendant des mois.

En juillet, la Cour suprême a fait suite à la requête de Saman sur une révision judiciaire.  Sa déclaration de culpabilité et sa peine ont été donc annulées. Il a acquis le droit d’être pleinement rejugé. 

Saman attend toujours et en prison sa nouvelle date de procès, Cela fait désormais  plus de deux ans que  ce jeune homme et ses proches sont soumis à ce régime d’incertitude et de peur. Saman doit désormais bénéficier d’un procès équitable : ses aveux obtenus sous la torture ne peuvent être utilisés contre lui et la peine de mort ne doit pas être prononcée contre lui.

LA PEINE DE MORT EN IRAN

L’Iran est, derrière la Chine, le pays qui procède au plus grand nombre d’exécutions dans le monde.

Au moins 873 exécutions ont eu lieu en Iran depuis le début de l’année, la plupart sont relatives à des affaires de trafic de stupéfiants. Les populations les plus touchées sont les citoyens étrangers ainsi que les personnes issues de milieux défavorisés, notamment les membres de minorités ethniques. 

Les condamnations à mort sont généralement imposées à l’issue de procès ne respectant pas les normes internationales d’équité. Le plus souvent, les accusés n’ont pas la possibilité de consulter un avocat durant l’enquête précédent le procès. Les tribunaux rejettent généralement les allégations de torture pour retenir à titre de preuve des « aveux » obtenus sous la contrainte.

L'Iran continue de condamner à mort et d'exécuter des personnes pour des crimes commis alors qu'elles avaient moins de 18 ans, et ce, alors qu'il est partie au Pacte international relatif aux droits civils et politiques et à la Convention relative aux droits de l’enfant. Or, le droit international prohibe totalement l’exécution de mineurs délinquants.

20:59 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : peine de mort, amnesty international, iran, françois hollande | |  Facebook | |  Imprimer |