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Arabie saoudite : un jeune de 21 ans risque la décapitation

Communiqué d'Amnesty International le 23/09/2015

Alors que l’Arabie saoudite vient de prendre ses fonctions au sein du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, la justice du royaume vient de confirmer la condamnation à mort d'un militant chiite. 

Ali Mohammed Baqir al Nimr a été condamné à mort le 27 mai 2014. Les crimes qu'il a « avoués » ont été commis alors qu'il avait 17 ans. La sentence a été confirmée en appel par les juges du Tribunal pénal spécial et de la Cour suprême, selon sa famille, qui vient tout juste d'être informée de ces décisions. Ali risque d'être exécuté dès que le roi aura ratifié sa condamnation.

Ali a été déclaré coupable de participation à des manifestations contre le gouvernement, d'attaque à l'encontre des forces de sécurité, de possession d'une mitrailleuse et de vol à main armée.

CONDAMNÉ A MORT SUR LA BASE D’AVEUX OBTENUS SOUS LA TORTURE

La cour semble avoir fondé sa décision sur des « aveux » qui, selon Ali al Nimr, lui ont été extorqués sous la torture et au moyen d'autres formes de mauvais traitements ; elle a refusé d'examiner ses allégations. 

ali_al-nimr.pngAli al Nimr avait été arrêté le 14 février 2012, à l'âge de 17 ans, et conduit à la prison de la Direction générale des enquêtes à Dammam, dans la province de l'Est. Il n'a pas été autorisé à consulter son avocat et affirme avoir été torturé par des agents de la Direction générale des enquêtes en vue de lui faire signer des « aveux ». Il a été transféré dans un centre de réinsertion pour mineurs, à Dar al Mulahaza, puis ramené à la prison de la Direction générale des enquêtes après son 18ème anniversaire. 

Ali al Nimr est le neveu d'un haut dignitaire chiite, Sheikh Nimr Baqir al Nimr, originaire d'al Awamiyya à Qatif, dans l'Est de l'Arabie saoudite, qui a été condamné à mort par le Tribunal pénal spécial le 15 octobre 2014.

L’ARABIE SAOUDITE AU CONSEIL DES DROITS DE L’HOMME DE L’ONU

Faisal Trad (photo ci-dessous),  ambassadeur de l’Arabie saoudite à l'Office des Nations unies à Genève,  a pris lundi 21 septembre la tête d'un groupe de cinq diplomates, dont le rôle est notamment de choisir les experts chargés d'observer et rapporter les atteintes aux droits de l'homme dans le monde. 

La résolution 60/251 de l'Assemblée générale des Nations unies qui a instauré le Conseil des droits de l’homme en 2016, spécifie que les États élus au Conseil « doivent respecter les normes les plus élevées dans la promotion et la protection des droits de l'homme » et qu’ils « coopèrent pleinement avec le Conseil ».

A la lumière du bilan du pays en matière de violations des droits humains commises par les autorités saoudiennes, il est légitime de se demander si ce pays respecte effectivement les normes les plus élevées en matière de  promotion et de protection des droits humains comme cela aurait dû  être exigé pour qu’il devienne membre du Conseil.

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SOMBRE RECORD D’EXÉCUTIONS DANS LE ROYAUME 

L'Arabie saoudite compte parmi les pays du globe qui exécutent le plus grand nombre de prisonniers ; plus de 2 200 personnes ont été mises à mort de 1985 à 2015. Entre janvier et fin août 2015, au moins 130 prisonniers ont été exécutés, dont près de la moitié pour des infractions qui ne satisfont pas aux critères définissant les « crimes les plus graves » pour lesquels le recours à la peine capitale est autorisé par le droit international. 

En outre, elle condamne et exécute des personnes pour des crimes commis alors qu'elles avaient moins de 18 ans, en violation des obligations qui lui incombent au titre du droit international coutumier et de la Convention relative aux droits de l'enfant.

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