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Monde agricole - Page 9

  • Irrigation et pesticides : quand les polleurs et les préleveurs refusent de payer

    La FNSEA devance le gouvernement en annonçant triomphalement dans la presse un recul politique inadmissible : l’abandon pour l’agro-industrie du relèvement des redevances sur les pesticides et la ressource en eau. Cette réforme, pilier du financement du « plan Eau » présenté par Emmanuel Macron en mars 2023, devait faire contribuer les irrigants agricoles à hauteur de 10 millions d’euros et les utilisateurs de pesticides les plus dangereux pour l’environnement et la santé à hauteur de 37 millions d’euros.  

    Une hausse des taxes visant à réparer une injustice 

    Cette hausse des taxes sur les pesticides et l’eau prélevée est essentielle pour rééquilibrer le financement des Agences de l’eau, établissements publics dont la priorité est la préservation de la ressource en eau. Les Agences de l’Eau s’appuient sur des participations financières de tous les usagers de l’eau, avec un système très inéquitable. Ainsi en matière de prélèvements d’eau, en 2020, les irrigants (58% de l’eau douce consommée pour 15% des exploitations) ne contribuaient qu’à hauteur de 31,4 M€ contre 273,9M€ pour l’eau potable (26 % de l’eau consommée) ! Les déséquilibres en matière de pollution des eaux sont tout aussi prononcés !  

    Cette réforme est recommandée depuis plusieurs années (voir par exemple ce rapport interministériel de 2022 et notre analyse), notamment par de nombreux acteurs de l’Eau (Comités de bassin, Comité national de l’eau…).  

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  • Mévente de miels : la Confédération paysanne fait prendre conscience de l’ampleur de la crise

    Communiqué de la Confédération Paysanne le 30.11.2023

    Près de cent cinquante apiculteur·trices ont manifesté à l’appel de la Confédération paysanne ce jeudi à Paris pour dénoncer les problèmes de méventes de miels qui touchent la profession. Un appel soutenu par l’UNAF, le SNA, dont les présidents étaient présents, et par la FFAP.

    Venus des quatre coins de la France, ces professionnels ont organisé une vente de miel solidaire place de la République puis manifesté jusqu'à la place de la Bastille. Ils et elles subissent de plein fouet les choix des négociants français qui préfèrent se tourner massivement vers les miels d'importation, à un prix défiant toute concurrence : moins de 2€/kg. Les négociants rechignent donc à payer le miel français à sa juste valeur. Pire, les négociants n'achètent même plus la production française qui reste bloquée sur les fermes, les entrepôts des négociants étant saturés de miel d'import à bas prix. Cette situation impacte tous les circuits de vente y compris la vente en détail. Tous les apiculteur·trices voient donc leur activité gravement menacée !

    Une délégation de la Confédération paysanne a été reçue par le cabinet du Ministre de l'agriculture. En désaccord sur le constat de la crise, nous avons réussi à leur faire prendre conscience de sa nature comme de son ampleur. Lors de ce rendez-vous, la Confédération paysanne a obtenu un calendrier de travail pour objectiver les raisons de la crise et identifier les leviers de régulation du marché et de sa transparence. Le prochain rendez-vous technique est prévu d'ici trois semaines.

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  • L’abbaye de Chéhéry : une histoire, un présent, un projet.

    P1630835.JPGCe vendredi, une conférence organisée par l'ASPV (Association pour la Sauvegarde du Patrimoine du Vouzinois) nous a fait (re)découvrir l'abbaye de Chatel-Chéhéry. C'est son actuel copropriétaire, Guillaume Ull, qui a présenté l'évolution de ce site remarquable.

    Un rappel historique s'imposait, bien qu'il soit difficile de résumer tous les événements des siècles passés en quelques minutes.

    Rappelons quelques moments importants pour ce monument :

    Il a été fondée au XIIe siècle, par des moines venant de l'abbaye de La Chalade, qui découlait elle-même de l'abbaye de Clairvaux. L'abbaye a prospéré jusqu'au XIVe siècle, avec une activité agricole prédominante, mais aussi avec une activité industrielle (forges et verreries). La guerre de Cent Ans et les guerres de religion mettront fin à ce développement, le site étant victime de pillages et de destructions.

    Il a été rebâti au XVIIIe siècle dans un style classique, mais l'abbaye subit une baisse P1630841.JPGd'influence avec une raréfaction des vocations. Avec la Révolution, les bâtiments sont vendus comme biens nationaux. Ils deviennent une résidence de plaisance au début du XIXe siècle, le propriétaire faisant détruire deux ailes du cloître. L'ensemble a peu évolué depuis cette date, mais a subi de gros dégâts suite à plusieurs tempêtes.


    Mais le présent de cette abbaye est également riche en événements et fort intéressant :

    En 2019, le «château» et ses hectares de terrain sont rachetés par Charles du Jeu, et Guillaume Ull, architecte du patrimoine. Ils entament des travaux d'urgence dans un bâtiment qui le nécessitait, stoppant les infiltrations d'eau, mais souhaitent rénover davantage, relancer une production de légumes, de fruits et de miel et ouvrir le site au public. (source Wikipédia).

    Pour cela, ils s'appuient sur une association, les amis de l'abbaye de Chéhéry. Les bénévoles forment une grande famille, et donnent de leur temps pour aider à la rénovation de la demeure. Ils s'investissent également dans la réalisation de journées artistiques, qui permettent à un large public de découvrir le site.

    Les archéologues s'intéressent de près à ce site riche d'histoire. Des fouilles ont permis de retrouver les traces des bâtiments détruits, en particulier au niveau de l'ancienne église abbatiale.

    Cette entreprise pour la restauration de l'abbaye nécessite de gros moyens financiers. Heureusement la qualité du travail et les résultats déjà obtenus ont permis d'obtenir des soutiens multiples, notamment par des fondations ainsi que par l'obtention de prix.

    Et cette mobilisation prend tout son sens quand on connaît les projets pour demain et après :

    Les propriétaires veulent bien entendu restaurer le bâti. Mais il leur tient à cœur de redonner vie à l'abbaye, en particulier en faisant démarrer une activité économique, qui s'inspire de celle existante dans les siècles passés.

    Déjà, une partie du jardin a été remise en culture, et un laboratoire de transformation des produits récoltés est prévu dans le bâtiment des communs, récemment restauré.

    Une vigne a été plantée non loin du site, une première récolte a eu lieu cette année. La vinification est prévue, le réchauffement climatique peut contribuer à en tirer un breuvage fort correct.

    756330_419554.pngUne grande serre  a été acquise, sa restauration demande des moyens financiers importants. Mais elle prendra sa place près du jardin actuel, permettant de diversifier la production.

    D'autres domaines d'activités sont envisagés, en s'appuyant sur la qualité du bâtiment. Des événements culturels continueront à se dérouler à Chéhéry, mais aussi des rassemblements familiaux sont envisagés (mariages, fêtes familiales) aussi bien que de nature professionnelle ou tout autre registre.

    Les locaux de l"abbaye étaient prévus afin d'accueillir des personnes pour des retraites de durée variable. Les chambres sont toujours présentes dans la partie préservée du bâtiment, il sera donc possible de créer des séjours touristiques, dès que la rénovation sera suffisamment avancée.

    Vous pouvez aider ces projets en adhérant à l'association des amis de l'abbaye, ou en faisant un don défiscalisé à 66%, pour cela rendez vous sur le site dédié : https://www.chehery.com

     

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  • La transition énergétique ne peut se faire au détriment de la souveraineté alimentaire et de la biodiversité

    Publié par la Confédération Paysanne le 23.11.2023

    Alors que nous sommes toujours dans l'attente du décret qui est censé encadrer l'agrivoltaïsme, le ministère de la transition écologique soumet à consultation du public jusqu'au 24 novembre un autre texte réglementaire : celui qui permettra de faciliter la destruction d’espèces protégées par les promoteurs d’énergies renouvelables.

     

    En effet, pour obtenir une dérogation permettant la destruction des espèces protégées, une installation de production d'énergies renouvelables doit satisfaire trois critères (1), dont celui de répondre à une « raison impérative d'intérêt public majeur ».

    Aujourd'hui, il incombe au porteur de projet de le prouver. Avec ce décret, tous les projets dépassant une certaine taille (2) seront automatiquement considérés comme répondant à « raison impérative d'intérêt public majeur », dès lors que les objectifs de la programmation pluriannuelle de l'énergie ne sont encore pas atteints.

    Oui, la transition énergétique est un objectif primordial. Mais n'est ni nécessaire ni souhaitable de l'atteindre en sacrifiant la biodiversité. Et surtout, il n'est ni nécessaire ni souhaitable de l'atteindre en sacrifiant notre souveraineté alimentaire. Par exemple, en ce qui concerne l'énergie photovoltaïque, l'installation de panneaux sur les toitures et les surfaces déjà artificialisées permettrait de dépasser largement les objectifs de la programmation pluriannuelle de l'énergie (3).

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  • Le Parlement européen enterre la réduction des pesticides

     Publié par la LPO le 22 novembre 2023.

    Une semaine après la prolongation pour 10 ans de l’autorisation du glyphosate, les eurodéputés ont rejeté aujourd’hui le projet de règlement sur l’usage durable des pesticides.

    En réduisant notamment de moitié leur utilisation d’ici 2030, le Règlement européen SUR (Sustainable Use Regulation) sur l’usage durable des pesticides devait permettre d’accélérer la transition vers des modèles de production agroécologique.

    Le texte, qui avait pourtant été validé en commission Agriculture le 9 octobre puis en commission Environnement le 24 octobre, a été rejeté lors d’un vote en séance plénière au Parlement européen à Strasbourg ce 23 novembre, par 299 voix contre 207 et 121 abstentions.

    En dépit d’une forte mobilisation des associations environnementales, beaucoup d’eurodéputés se sont laissés abuser par la campagne de désinformation massive menée par les lobbies de l’agrochimie. Le rejet de la loi, orchestré par les partis conservateurs et soutenu par l’extrême droite et de nombreux libéraux, met en péril l’objectif de réconcilier l’agriculture avec la nature et lutter contre l’effondrement de la biodiversité en zones rurales. En mai 2023, une étude du CNRS alertait sur la responsabilité des pesticides dans la disparition des oiseaux des champs en Europe, qui ont perdu 60 % de leurs effectifs en à peine quarante ans.

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  • Formation à la plantation de haies

    Pourquoi planter des haies ? Quelles essences choisir ? Quelles règles respecter ? Quand et comment les entretenir ? Venez en apprendre plus sur les haies grâce à cette formation sous forme de chantier participatif.

    Dans le cadre du programme « Restauration de la Trame Verte et Bleue en Argonne Ardennaise », réponse à l’AAP 2022, animé par la Communauté de Communes de l’Argonne Ardennaise en partenariat avec le ReNArd, le RBA, la Maison de la Nature et le CEN Champagne-Ardenne.

    Samedi 25 novembre 2023
    Rendez-vous : Brieulles-sur-Bar
    Horaires : 8h30-12h30
    Chantier nature
    Inscription : Argonne Ardennaise — mahaie@argonne-ardennaise.fr — 03.24.30.23.94

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  • Faire du bien-être animal un enjeu clef de la transition de l’élevage

    Dans une une lettre ouverte adressée aujourd’hui, jeudi 16 novembre 2023 au Ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, 16 ONG l’ appellent à intervenir auprès de la Commission européenne afin que soit publiée dès que possible la révision de la législation européenne sur le bien-être animal. Au-delà des dégâts environnementaux, sanitaires et des atteintes au bien-être animal qu’elle engendre, l’industrialisation de l’élevage est également souvent synonyme, pour les éleveurs et éleveuses, d’une perte d’autonomie économique et décisionnelle, cause importante de mal-être, et d’une désaffection du métier par les nouvelles générations. Il est temps de définir une vision pour l’avenir de l’élevage en France et en Europe

     

    A l’attention de M. Marc FESNEAU, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire

     

    Monsieur le Ministre,

    Comme vous le savez, l’Union européenne s’est engagée à réviser la législation européenne sur le bien-être animal, reconnue obsolète, inefficace pour protéger les animaux d’élevage en Europe et inadaptée pour accompagner la transition agroécologique. Cette évolution est nécessaire à l’échelle européenne et doit également s’imposer aux importations afin, notamment, de mettre un terme aux situations de distorsions de concurrence.

    C’est pourquoi, face aux attaques dont elle fait l’objet, nous vous appelons à intervenir, auprès de la Commission européenne, afin que soit publiée dès que possible la révision de la législation européenne sur le bien-être animal.

    Cela doit être fait en complément d’un plan d’accompagnement du secteur de l’élevage, à l’échelle nationale, dont l’ambition doit être de  pérenniser et généraliser les systèmes d’élevage paysans et biologiques, et contrer la tendance à l’industrialisation qui est aujourd’hui la pire réponse possible  aux crises à répétition de ce secteur. Pour les bovins par exemple, le nombre de têtes par exploitation a progressé de 27% pour les vaches allaitantes et de 39% pour les laitières et la proportion de vaches en zéro pâturage a augmenté d’un tiers entre 2008 et 2016 (Idele).

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