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écologie - Page 216

  • Gaz de schiste en Pologne : après la fracture, la facture.

    La Pologne était sensée détenir dans son sous-sol d'immenses réserves de gaz de schiste.

     Les réserves de gaz de schiste en Pologne sont évaluées à entre 800 et 2.000 milliards de m3, fourchette très large qui montre bien la marge d'incertitude existante. D'autant qu'il faudrait également déterminer si ce gaz est exploitable, techniquement et économiquement.

    Une cinquantaine de forages ont jusqu'à présent été réalisés. Pour décider de la rentabilité de l'exploitation commerciale, il en faudrait au moins 350 au total. Le gouvernement prévoit d'investir à cet effet 12,5 milliards d'euros d'ici à 2020.

    Mais les conditions géologiques se sont montrées plus défavorables que prévues, et les grands groupes h-4-2467299-1302867169.pngénergétiques quittent le terrain les uns après les autres.

    Le groupe gazier italien ENI va se retirer de Pologne où il explorait des gisements de gaz de schiste, a rapporté mardi le quotidien économique polonais Puls Biznesu.

    ENI serait ainsi le quatrième groupe, après Exxon, Talisman et Marathon, à se retirer de Pologne.

    Le journal "Le Monde" écrit : "Fini l’euphorie dans laquelle baignait la Pologne voici à peine trois ans, lorsque certaines estimations – américaines – sur les ressources potentielles du pays en gaz de schiste avaient laissé entrevoir des perspectives flamboyantes."

    En France, le ministre de l'écologie a confirmé récemment l'interdiction de la recherche et de l'exploitation des gaz de schiste (voir notre note à ce sujet).

    Pourtant les industriels continuent leur lobbying, et de nombreuses publications favorables au gaz de schiste continuent de paraître dans la presse. Il en a été ainsi lors de la décision de TOTAL d'exploiter des gisements en Angleterre. Certains ont comparé une  France rétrograde et sectaire face à une Angleterre ouverte et moderne. Mais suite à l'expérience polonaise, la prudence écologique reste de mise, face à des résultats qui se montrent beaucoup moins brillants qu'annoncés.

  • Manif le 22 février pour Notre-Dame-des-Landes : L'aéroport, c'est toujours non !

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    Notre Dame des Landes : Toutes et tous à Nantes le 22 février 2014 !

     
    L'Etat et les pro-aéroport menacent de passer de nouveau en force. Ils prétendent débuter, dans les mois qui viennent, la destruction des espèces protégées et les chantiers de l'aéroport.
    Une nouvelle vague d'expulsions pourrait survenir. 
     
    Nous ne les laisserons pas faire ! Les travaux ne commenceront pas !
     
    Sur place, le mouvement est plus vivant encore qu'à l'automne 2012, les liens plus denses, les champs plus cultivés et les habitats plus nombreux. Au delà, plus de 200 comités locaux se sont créés, en solidarité avec la lutte et pour la faire essaimer par chez eux.
     
    Nous appelons toutes les forces anti-aéroport à se joindre à la manifestation du 22 février 2014 à Nantes pour leur montrer qu'il n'est pas question qu'ils touchent au bocage.


    Appel lancé par la coordination des opposants (50 associations, syndicats, mouvements politiques et collectifs) – le COPAIN 44 – Les Naturalistes en lutte - Des habitant-e-s de la ZAD

  • Algues vertes : le point sur leur prolifération

     Le ministère du développement durable vient de publier une note sur les proliférations d’algues sur les côtes métropolitaines, en voici des extraits :

    D’importants développements d’algues touchent de nombreux secteurs côtiers sans qu’une diminution puisse être observée ces dernières années. Deux types d’algues sont concernés. Les macroalgues, principalement des ulves, produisent des marées vertes et les algues microscopiques, le phytoplancton, provoquent des eaux colorées, avec un éventuel risque de toxicité. Les algues vertes sont présentes surtout sur les côtes bretonnes et s’étendent en Centre-Atlantique et en Basse-Normandie.

    (...)

    De plus en plus de côtes touchées par les algues vertes
    Les premières marées vertes sont apparues dans les baies des Côtesd’Armor, au début des années 70. Elles sont aujourd’hui étendues à de nombreux secteurs sur l’ensemble de la Bretagne et des régions algues-vertes.jpg?w=300&h=234alentour. Comme dans d’autres pays européens, elles touchent des vasières mais aussi, ce qui est plus rare, des plages et des baies sableuses. Il s’agit très souvent d’ulves qui prolifèrent dans des zones enclavées et peu profondes, à faible renouvellement des masses d’eau, et avec des apports excessifs d’azote, principal facteur de contrôle.
    De nombreux territoires bretons sont touchés : l’estuaire de la Rance, les baies de Saint-Brieuc et Lannion, le Léon, la rade de Brest, les baies de Douarnenez et de la Forêt, la rade de Lorient, la ria d’Étel et le golfe du Morbihan . En 2012, 51 plages et 33 vasières d’estuaire sont concernées en Bretagne. Le nombre de secteurs touchés augmente depuis une quinzaine d’années. Ce n’est en revanche pas le cas de la surface de plages recouvertes, qui varie entre 1 500 et plus de 4 000 ha selon les années sans que l’on distingue de tendance. Depuis 2010, ces surfaces se situent dans le bas de la fourchette du fait de conditions météorologiques particulières (faibles pluies printanières).
    Depuis quelques années, de nouvelles plages sont touchées dans le Calvados, dans les havres du Cotentin, sur le littoral de Loire-Atlantique, quelques secteurs de Vendée, dont Noirmoutier, et sur les îles de Ré et Oléron.

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    Entre 50 000 et 100 000 m3 d’algues sont ramassés et traités annuellement par les collectivités territoriales concernées. Cela a engendré un coût de l’ordre de 1,7 million d’euros en 2012 de la Basse-Normandie à l’Île de Ré, avec un coût par m3 de 20 euros (Centre d’étude et de valorisation des algues). Les algues vertes ont un impact négatif sur le tourisme et la conchyliculture. Leur putréfaction, qui libère de l’hydrogène sulfuré (H2S), implique une forte gêne olfactive. La manipulation des tas en décomposition peut exposer à des niveaux de H2S supérieurs aux seuils de dangerosité, notamment
    lors des chantiers de ramassage. La présence d’algues gène aussi les conchyliculteurs et augmente leur temps de travail : nettoyage des coquillages, des bouchots ou des nasses d’huîtres.

  • La France nucléaire. L'art de gouverner une technologie contestée

    Dans les années 1970 et 1980, des luttes nombreuses avaient montré une forte opposition au nucléaire en France (Plogoff, Chooz, Superphénix à Creys-Malville,...).

    Pourtant les centrales nucléaires ont fini par "faire partie du paysage" dans un pays qui s'est presque laissé convaincre de l’innocuité du nucléaire.

    Et puis il y a eu Tchernobyl, Fukushima, mais toujours pas de revendication massive pour changer de politique énergétique. La présidence Hollande a débuté sur la promesse de fermer une centrale nucléaire, celle de Fessenheim. Le seul changement concret a consisté en des travaux de grande ampleur pour mettre cette installation aux normes ( construction d'un radier sous la centrale). Un livre récent tente d'expliquer ce décalage, et les stratégies déployées par les partisans du nucléaire pour "absorber les critiques". Voici une présentation du livre par son éditeur.

    Qu’avons-nous appris de Tchernobyl, puis de Fukushima ? Pourquoi est-il toujours tabou d’évoquer 9782021052701.jpgl’option d’une sortie du nucléaire en France, alors que nous ne sommes pas à l’abri ? pas plus que les Japonais ? d’un accident majeur ? Quel est donc l'art de faire vivre l'énergie nucléaire, cette fierté nationale, cette exception française ? Comment les Français, très sceptiques vis-à-vis de l'atome dans les années 1970, sont-ils parvenus à l'« aimer » ou, en tout cas, à l’accepter ? Qu'est devenu, au cours du temps, le mouvement antinucléaire d'il y a quarante ans, alors un des plus forts d’Europe ? Quel rôle l’État et les organismes nucléaires ont joué dans ces transformations ? De quelle façon la prise en charge institutionnelle des critiques a-t-elle orienté les conditions de citoyenneté à l'âge atomique ?

    Cet ouvrage analyse le succès de la nucléarisation de la France en dépit de fortes résistances citoyennes. Il décrypte les stratégies gouvernementales destinées à réprimer, contourner, devancer, coopter, canaliser, dépolitiser, absorber les critiques. De la dénonciation de l’« électrofascisme » au sabotage récent des débats « bidons », en passant par le « mensonge » de Tchernobyl, il met en évidence quarante ans de rapports de force entre l’atome et ses détracteurs, en considérant non seulement les moments forts du mouvement antinucléaire mais aussi la trajectoire, le repli et le renouveau des contestations.

     

    Sezin Topçu est historienne et sociologue des sciences, chargée de recherche au CNRS. Elle est membre du Centre d’études des mouvements sociaux -Institut Marcel-Mauss-  EHESS.

  • Il n'y a pas qu'en Amazonie où des espèces sont massacrées, à Notre-Dame-des-Landes aussi !

    Il n'y a pas qu'en Amazonie où des espèces sont massacrées, à Notre-Dame-des-Landes aussi grâce à l’aval de l’État français !

    Extraits du dossier de Naturalistes en lutte à voir sur le site ACIPA

     
    Le collectif des Naturalistes en lutte  s’est créé il y a un an pour effectuer une contre-expertise dans le cadre du projet de Notre-Dame-des-Landes. Regroupant de nombreux experts dans leurs disciplines respectives, il a mené ses propres inventaires.
     
    Le résultat est accablant pour les études qui fondent les arrêtés préfectoraux du 20 décembre autorisant la destruction d'espèces protégées. Pour minimiser l'impact environnemental, les porteurs du projet se sont contentés de rechercher les espèces protégées les plus probables, dont la présence est difficile à cacher ! Les multiples oublis et les biais de calculs relevés par les naturalistes en lutte sont mis à disposition des associations qui déposeront des recours auprès du tribunal administratif ainsi que de la presse. À ce propos, il faut noter que les travaux ne pourront pas commencer avant la parution de l’arrêté autorisant aussi la destruction des populations de campagnol aquatique, espèce protégée présente sur toute la zone (sachant que l’avis obligatoire du CNPN ne sera pas rendu avant le 16 janvier).
    Voici quelques exemples d'observations introuvables dans les dossiers officiels et réalisées par les naturalistes : plus de 550 espèces d'invertébrés dont 10 encore non répertoriées en Loire-Atlantique ; 3 plantes protégées, 40 mares supplémentaires, 3 espèces d'oiseaux d’intérêt patrimonial, etc.
    Mais la Préfecture fait obstacle au constat officiel de leur présence...
    Il n'y a pas qu'en Amazonie où on détruit la biodiversité, on le fait aussi en France, avec la protection de l’État.
     
    (...)
     
    Pour la première année de prospection des Naturalistes en Lutte, ce sont donc :
    - 13 espèces nouvelles pour la Loire-Atlantique, c’est-à-dire connues à ce jour en Loire-Atlantique uniquement dans la ZAD ;
    - 6 espèces supplémentaires, rares et protégées par la Loi, non observées par les porteurs de projet.

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    Au regard de ces résultats, le travail d’état initial ne devra plus jamais être regardé de la même façon. Il est clair que les maîtres d’ouvrage n’ont pas tout mis en œuvre pour permettre aux bureaux d’études de réaliser un état initial pertinent et que le jeu des marchés allant vers le mieux disant entraîne en fait un choix vers le moins prospectant et donc le moins handicapant pour le projet. Ce constat devrait servir à la refonte des cahiers des charges servant de base aux études d’impact.

    L’ensemble du dossier est à revoir : comment en effet pourrait-on se satisfaire de cet inventaire incomplet, partiellement faux et réalisé à des périodes non favorables pour certains groupes d’espèces ?

    Alors que le CNPN et la commission scientifique avaient déjà demandé des compléments d’études d’au moins deux années, le travail des Naturalistes en lutte montre aujourd’hui l’écart immense entre l’état initial ayant servi de base à l’évaluation des impacts et à l’élaboration des mesures compensatoires, et les premiers résultats d’une année d’inventaire.

    Le travail des Naturalistes en lutte n’est encore que partiel, car malgré une pression d’observation importante, les conditions météorologiques du printemps 2013 n’ont pas permis de réaliser des inventaires satisfaisants. On peut considérer que tous les groupes étudiés sont sous-évalués et nécessitent au minimum une année de prospection complémentaire. Il reste encore énormément à découvrir sur cette zone, vestige d’une diversité biologique inestimable et irremplaçable.

    Aucune étude de cette ampleur n’avait encore été réalisée sur un secteur de bocage humide, elle permet aujourd’hui de mieux appréhender la richesse biologique de cet écosystème et demain, espérons le, pourra servir de base à une gestion partagée de la zone, entre une agriculture raisonnable et une biodiversité remarquable.

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  • L'entente Aisne Oise va-telle disparaître ?

    L'entente Aisne Oise est un établissement public territorial de bassin (EPTB), qui gère l'ensemble des rivières du bassin hydrographique de l'Oise en matière de lutte contre les inondations.

    L'Aisne fait partie de ce bassin, en tant qu'affluent de l'Oise. L'Entente a été créée par 5 départements traversés par ces cours d'eau : l'Aisne, les Ardennes, la Marne,  la Meuse, et l'Oise dont les représentants forment le conseil d'administration.

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    Un texte de loi en discussion va modifier totalement le mode de gestion des risques inondation. Le projet de loi de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles (MAPAM) est actuellement en examen  et a déjà fait l'objet d'une navette entre les assemblées. Il est écrit dans l'article 35 B "Les communes sont compétentes en matière de gestion des milieux aquatiques et de prévention des inondations"

    Les EPTB pourront toujours exister, mais en tenant compte de cette nouvelle compétence. "L’établissement public territorial de bassin peut également définir, après avis du comité de bassin et, lorsqu’elles existent, des commissions locales de l’eau concernées, un projet d’aménagement d’intérêt commun. Il le soumet aux communes et aux établissements publics de coopération intercommunale et aux établissements publics d’aménagement et de gestion de l’eau concernés qui, s’ils l’approuvent, lui transfèrent ou délèguent les compétences nécessaires à sa réalisation."

    D"après le site du Sénat, la loi a été adoptée définitivement le 19 décembre dernier après passage en commission mixte paritaire.

    Les EPTB (dont l'Entente Aisne Oise) verront donc leur périmètre redéfini par les nouvelles collectivités compétentes (communes et communautés de communes). La règle de formation sera identique à celle de la création des communautés de communes : périmètre proposé par le préfet, adoption par la règle de la majorité qualifiée.

     

    Les opposants à ce texte soulèvent au moins deux problèmes.

    Le périmètre de compétence ne sera plus obligatoirement celui du bassin, ce qui risque de faire perdre de la cohérence aux mesures prises.

    L'exercice de cette compétence nécessitera de donner les moyens financiers aux communes ( et communautés de communes). La création d'une taxe spécifique est inscrite dans le texte de loi, mais les opposants s'interrogent sur l'opportunité d'une création de taxe dans le contexte actuel.


    Les partisans de ce projet soulignent à l'inverse l'intérêt de rapprocher l'exercice de Carte-EPTB-212x300.jpegcette compétence de l'échelon de base des collectivités territoriales (et ce d'autant plus dans la perspective de la disparition des départements à moyens terme). Ils notent aussi que les communes possèdent la compétence urbanisme qui est totalement imbriquée avec cette problématique du risque inondation. (voir notre publication récente à ce sujet).

    Ils notent que les établissements de bassin qui devaient couvrir le territoire national en 2017, et cela est loin d'être une chose acquise.

    Les établissements existants voient  leur légitimité fortement remise en question par le vote de cette loi. Dans la période de transition qui s'ouvre, on voit mal comment ils pourraient "passer en force" sur des projets contestés. Les habitants de Savigny-sur-Aisne qui refusent la construction d'un barrage sur leur commune devraient pouvoir compter sur un nouveau sursis, ou même  sur un retrait de ce projet.

    Ils vont désormais devoir adapter leur stratégie à cette nouvelle donne, ainsi qu'à la situation qui va être générée par la réforme du scrutin cantonal. Le redécoupage des cantons n'est pas encore validé, mais il est presque certain que celui de Monthois disparaisse, entraînant la perte d'un élu local favorable aux thèses des opposants au barrage comme peut l'être l'actuel conseiller général .

     

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    La vallée de l'Aisne inondée près de Savigny (photo l'An Vert D R)


  • Notre Dame des Landes : le gouvernement donne le feu vert aux travaux

    La construction d'un nouvel aéroport pour la région nantaise fait débat depuis des mois.

    Les partisans du projet campent sur leur position initiale : ils estiment que l'aéroport actuel ne pourra plus remplir sa mission dans les années à venir ( en mettant en avant un risque de saturation et le niveau de bruit).

    Les opposants ont effectué un gros travail d'expertise qui remet en cause ces arguments, et ils souhaitent protéger les zones humides et les terrains agricoles sur lesquels l'aéroport nouveau devrait être implanté.

    Najat Vallaud-Belkacem, porte parole du gouvernement déclare ce jour "il est temps de passer aux travaux préalables avant la réalisation du projet. Donner un calendrier précis, c’est prématuré car les opposants aux projets peuvent toujours déposer des recours, mais ce qui est sûr, c’est que l’utilité du projet a été confortée."

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    Les principales associations de défense du bocage avaient réagi à la publication des arrêtés préfectoraux qui annonçait cette décision.

     

    Communiqué de presse des associations ACIPA, CéDpa et ADECA et du collectif de pilotes – Dimanche 15 décembre 2013

     
    M. le Préfet va rendre compte à la presse des travaux de la commission de suivi des engagements de l’État et va vraisemblablement annoncer la publication des arrêtés « environnementaux ».

    Nous ACIPA, CéDpa, ADECA et collectif des pilotes tenons à :

    1- Dénoncer la concertation qui n’a lieu que dans la forme.


    Le sous-préfet a en effet suspendu les réunions d’échanges avec la DGAC alors que les désaccords  restent profonds ; quatre réunions ne peuvent suffire pour faire un travail de recherche de la vérité surtout quand la méthode utilisée par la DGAC ne souffre aucune discussion. L’État aurait voulu simplement afficher une concertation de façade avec les opposants qu’il n’aurait pas fait autrement.
    2- Souligner l’impossible confiance envers un État qui est juge et partie.

    Comment peut-on imaginer que des fonctionnaires, aussi compétents soient-ils, puissent aboutir à des conclusions contraires aux attentes de leur hiérarchie et des décideurs politiques qu’ils côtoient, en particulier le premier ministre ?
    Des exemples très concrets :
    La DGAC estime que dans 18 ans, les avions sur Nantes seront ceux d’aujourd’hui alors que de nouveaux modèles, deux fois moins bruyants, sortent d’ici 2 à 4 ans…
    Elle estime qu’il faut pour Nantes des aérogares dix fois plus coûteuses que celles récemment construites ailleurs, tout en admettant que cela se discuterait avec le concessionnaire.
    Elle maintient ses hypothèses de croissance du nombre de mouvements alors que la réalité les a de fait démenties : le plan d’exposition au bruit actuel tablait sur 110 000 mouvements à l’horizon 2010 alors que le chiffre réel de 2012 n’est que de 64 000. Et sur les 11 premiers mois de l’année 2013, le nombre de mouvements baisse de 2%...

    3- Rappeler la faiblesse du dossier sur le plan environnemental

    Les scientifiques (commission spécifique et CNPN) ont souligné l’insuffisance du diagnostic initial et invalidé la méthode de compensation. C’est pourtant sur cette même méthode que l’État entend prendre ses arrêtés. Il n’a d’ailleurs pas l’intention de représenter ses « améliorations » aux mêmes scientifiques, jugés trop sévères sans doute et bien encombrants !
    Nous le réaffirmons au nom de la loi sur l’eau et sur la protection des espèces protégées : une zone aussi riche et remarquable que le bocage de NDL, vaste zone humide en tête de deux bassins versants ne doit pas être détruite car elle n’est pas compensable.

    Nous  demandons au gouvernement

       - D’ordonner une expertise technique indépendante des récentes études, celles de la DGAC comme celle du CéDpa, en s’inspirant de ce qui a été fait à Toulouse.

        - De respecter ses propres préconisations sur la protection des zones humides et tout simplement la loi sur l’eau.

      - De reconnaître que l’agriculture sur le secteur de NDL est parfaitement en phase avec les recommandations du Grenelle et qu’il est incompréhensible de vouloir la déstructurer totalement.

     Il en va de sa crédibilité et de l’avenir de notre patrimoine naturel et agricole.

    Nous demandons aussi aux politiques et autres « décideurs » locaux de comprendre que leurs mensonges répétés et leurs appels au démarrage des travaux ne font qu’aggraver le fossé qui se creuse chaque jour avec les citoyens, écœurés par la gabegie financière et les petits arrangements entre amis.