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sortir du nucléaire

  • Demande d'autorisation de création pour CIGEO : avis favorable ?

    L’ASNR joue sur les mots et s’engage sur une voie d’une folle imprudence sur fond d’esbroufe ! Communiqué de la Coordination Stop Cigéo-Bure en date du 05.12.2025

    Ce jeudi 4 décembre, l’ASNR a publié un avis d’une inquiétante complaisance sur la DAC du projet Cigéo. La Coordination Stop-Cigéo dénonce un avis particulièrement incohérent et hautement contestable, alors que l’Andra devra produire plus d’une soixantaine de démonstrations en matière de sûreté à court et long terme à produire, dans les décennies à venir. Elle prévient : l’enquête publique prévue courant 2026, sur un dossier incomplet, est d’ores et déjà nulle et non avenue, car malgré cet avis favorable "à ce stade", la faisabilité et la sûreté du projet ne sont pas acquises.

    Sûreté au rabais sous avalanche de termes mesurés

    Niveau de maturité d’ensemble conforme aux attendus pour une DAC", démonstration de sûreté "globalement suffisante, satisfaisante à ce stade" , "raisonnable assurance" que l’Andra parviendra un jour à lever les "points de vigilance" : l’ASNR use et abuse de formules lénifiantes et nébuleuses pour mieux dissimuler les lourdes incertitudes qui pèsent encore et toujours sur la sûreté. En rendant un avis favorable sur fond de dossier inabouti et d’hypothèses, l’ASNR trace une voie inquiétante, indigne de son cœur de métier, la sûreté. L’objectif est pittoresque : enfouissons et on verra si on a eu raison ; avançons - et prenons le risque de ne plus pouvoir reculer !

    Un calendrier de développement de chantier "réaliste" selon l’ASNR

    Pourtant la liste des compléments à apporter est là et bien là. Maîtrise du risque incendie souterrain, gestion du risque explosion dans les alvéoles MA et HA-VL, corrosion des matériaux métalliques, discontinuité du milieu au sein du quartier HA, caractéristiques hydrogéologiques des couches à revoir, incertitudes liées aux aléas du changement climatique, impossible transmission de la mémoire du site, effets sanitaires d’une effraction par forage ultérieur (notre descendance à la recherche de la ressource géothermique présente sous Bure), impossible réversibilité et récupérabilité des colis défectueux etc., vous en voulez encore ? Sans parler d’une grande inconnue laissée de côté, le coût d’un chantier censé durer plus d’un siècle et demi et qui engloutirait déjà 11 Mds€ dans la première phase dit "pilote". Par cet avis, l’ASNR perd toute crédibilité et crée un dangereux précédent : comment imaginer qu’un tel projet soit lancé sans démonstration de sûreté ? On est bien loin de ce qui est promis depuis 30 ans !

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  • Olkiluoto 3 : L’EPR finlandais en marche ! Petite histoire d’un gros raté

    Article de "Sortir du nucléaire" du 05.01.2024

    Comme tous ses congénères, l’EPR de la centrale d’Olkiluoto a accusé des années de retard avant sa mise en service : 13 au total. Pour 4 ans de chantier annoncés. Et d’un dépassement de budget faramineux : plus de 10 milliards. Pour 3 milliards et quelques annoncés. À l’origine de ces multiplications par 3 ? Une seule et même raison : un raté complet, de la conception à la gestion, en passant par la fabrication.

    Le projet, vendu il y a 20 ans à TVO (électricien finlandais privé) par le groupe allemand Siemens et la toute jeune société française Areva (deux ans d’existence à l’époque et à sa tête Anne Lauvergeon), prévoyait dans son contrat qu’Areva verse des indemnités financières en cas de retard.

    Dès les premières années, l’Autorité de sûreté finlandaise (STUK) relève des centaines d’anomalies sur le chantier de l’EPR finlandais. Mais aussi le manque de préparation d’Areva et son laxisme dans « la qualité du travail, l’organisation et le contrôle des activités sur le chantier ». En 2012 - près de 10 ans après la signature du contrat – Areva est mis en demeure par TVO d’établir un nouveau calendrier. Qui ne sera pas respecté. En 2014, la mise en service est repoussée à 2018, puis à 2019 trois ans plus tard.

     

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  • (Géo)politique : le nucléaire, une énergie antidémocratique et néocoloniale

    Article publié le 29 décembre 2023 par "Sortir du nucléaire"

     

     

     

    Si aucune technologie ne peut être qualifiée de neutre, cette affirmation se vérifie encore plus pour le nucléaire. Dangereux, complexe, intimement lié au militaire, nécessitant l’extraction de quantités importantes de minerais, le recours à l’atome entraîne des implications politiques à des degrés divers, qu’il ait lieu dans des États démocratiques ou sous des régimes autoritaires. Petit tour d’horizon international

    L’État nucléaire : antidémocratique, adepte du secret et de la répression

    Même dans les États démocratiques, le développement du nucléaire a généralement été amorcé sans vote parlementaire préalable et sur la base du fait accompli. Dans un certain nombre de cas, parmi les pays « vétérans » du nucléaire (France, Grande-Bretagne, États-Unis et même en Suisse), le programme nucléaire civil s’est enraciné dans la volonté, concrétisée ou pas ultérieurement, de se doter de la bombe.

    En 1977, dans son ouvrage Der Atomstaat (L’État atomique), l’écrivain autrichien Robert Jungk analysait que le nucléaire nécessitait un pouvoir politique fort et centralisé, voire policier, afin de pouvoir gérer les risques liés à son utilisation (vol de substances radioactives, attentat, espionnage...). Le déploiement du nucléaire est ainsi allé de pair avec une culture du secret, à des degrés divers selon les pays. En France, les élu·es ne sont pas averti·es du passage de convois de déchets radioactifs dans leurs communes. En Russie et au Kazakhstan, des villes entières abritant des complexes nucléaires sont longtemps restées absentes des cartes. Certaines sont toujours fermées aux non-résidents.

    Toujours à des degrés divers, la surveillance et la répression s’étendent aux opposant·es à l’atome. En France, de l’attentat contre le Rainbow Warrior en 1985, dans lequel est mort Fernando Pereira, photographe de Greenpeace, aux opérations policières massives visant des opposant·es au projet d’enfouissement des déchets à Bure, la théorie de Jungk s’est largement confirmée. La surveillance et la répression visent aussi, notamment, les mouvements antinucléaires en Bulgarie, au Bélarus et en Russie. Bien avant l’invasion de l’Ukraine, plusieurs militant·es russes ont dû fuir leur pays pour échapper à un pouvoir qui les harcelait comme "agents de l’étranger".

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  • Avant la Loi de Programmation Énergie-Climat (LPEC), une programmation énergétique déjà décidée

    Publié par le Réseau Sortir du nucléaire le 21.12.2023

    La France s’est fixée, en 2019, l’objectif d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Cette ambition impose une accélération de la décarbonation du pays et une redéfinition de notre système énergétique encore dépendant aux deux tiers des énergies fossiles. Mais la Loi de Programmation Énergie-Climat (LPEC), qui doit définir les objectifs et les priorités d’action de la politique énergétique nationale pour répondre à l’urgence écologique et climatique a été court-circuitée par le gouvernement et sa "marche forcée" nucléaire.

    Une stratégie déjà préétablie

    La LPEC est l’unique composante législative de la Stratégie Française sur l’Énergie et le Climat (SFEC) qui doit établir le cadre de la transition énergétique et écologique attendue. Cette loi, qui aurait dû être votée en juillet 2023 mais dont le calendrier a été repoussé, devait redonner du pouvoir au parlement sur les questions de la transition énergétique, auparavant réservées au gouvernement avec la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE).

    Elle intervient alors que la France se situe à un carrefour énergétique. L’essentiel du parc nucléaire a été mis en service entre la fin des années 1970 et le début des années 1990. Le vieillissement du parc, dont les centrales ont été conçues à l’origine pour une durée d’exploitation de 40 ans, pose la question de la fermeture quasi simultanée des centrales et des solutions de substitution qui doivent intervenir.

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  • Débat public sur le nucléaire : le Réseau "Sortir du nucléaire" et Greenpeace France claquent la porte

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    Communiqué commun Greenpeace France/ Réseau "Sortir du nucléaire"

    Paris, le 24 janvier 2023

    Face au passage en force d’un projet de loi d’accélération du nucléaire présenté par le gouvernement et actuellement voté au Sénat, Greenpeace France et le Réseau "Sortir du nucléaire" annoncent quitter le débat public sur l’éventuelle relance de la filière nucléaire française et le projet de construction de nouveaux réacteurs nucléaires. Les associations dénoncent une mascarade démocratique et un sabotage en règle du débat public par le gouvernement.

    En octobre 2022, la Commission Nationale du Débat Public (CNDP) a lancé une consultation en réaction au projet de relance du nucléaire porté par le gouvernement. Ce débat, initialement centré sur le projet d’installation de deux premiers réacteurs EPR2 sur le site de Penly (Normandie), a été élargi à la construction de six, et a fortiori de 14 nouveaux réacteurs nucléaires sur le territoire français. Malgré les efforts et alertes des organisateurs du débat public, le gouvernement s’est employé à saper le travail de consultation pour mieux faire passer en force son programme nucléaire, en particulier à travers le projet de loi d’accélération du nucléaire.

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  • EDF autorisée à cuire les poissons à petit feu !

    Communiqué du réseau "sortir du nucléaire" le 26 juillet 2022.

    Le 15 juillet 2022, des arrêtés exceptionnels ont été adoptés autorisant EDF, "nécessité publique" oblige, à déroger aux normes limitant l’échauffement des cours d’eau suite aux rejets d’eau chaude des centrales. Ce 22 juillet, ces dispositions ont été prorogées jusqu’au 7 août inclus. Nous alertons sur les conséquences de ces décisions sur la santé des cours d’eau et sur le risque d’une situation "exceptionnelle" qui devienne la nouvelle norme, quitte à asphyxier les milieux aquatiques.



    La biodiversité aquatique sacrifiée sur l’autel de la production d’électricité nucléaire

    En matière de nucléaire, lorsqu’une norme n’est pas respectée, il suffit d’obtenir une dérogation ! Cet été, le Rhône, la Garonne et l’estuaire de la Gironde font malheureusement les frais de ce principe.

    Les centrales situées sur des cours d’eau font l’objet d’arrêtés censés limiter l’échauffement généré par le rejet de leurs eaux de refroidissement. Ceux-ci fixent, d’une part, la différence maximale de température entre l’amont et l’aval (avec un delta allant jusqu’à 11°C de moyenne journalière pour la centrale du Blayais !), et d’autre part la température maximale admissible des cours d’eau après rejet. En temps normal, si ces critères sont dépassés, les centrales doivent être arrêtées ou réduire leur puissance pour éviter de réchauffer encore plus des cours d’eau déjà souffrants.

    Or, le 15 juillet 2022, des arrêtés exceptionnels ont été publiés sans aucune phase de consultation préalable, "nécessité publique" oblige. Ceux-ci autorisent les centrales de Blayais, Bugey, Saint-Alban et Golfech à s’en tenir au respect de l’écart de température amont/aval et à déroger au seuil fixant la température maximale admissible pour les cours d’eau. Pourtant, ces limites étaient déjà fixées très haut : jusqu’à 36,5°C pour l’eau en aval du rejet dans l’estuaire de la Gironde, température au-delà de laquelle seules quelques espèces de poissons survivent  [1] ! Le 22 juillet 2022, ces dispositions ont quasiment été prorogées à l’identique jusqu’au 7 août inclus. Comment imaginer que la biodiversité aquatique ressortira indemne de trois semaines de cuisson à petit feu ? Quel crédit accorder aux études qui seront menées sur l’impact environnemental de ce mode de fonctionnement, dans la mesure où celles-ci seront réalisées... par EDF elle-même ?

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  • L’amnésie et le mépris de la démocratie en marche !

    Communiqué du 10 novembre 2021 du réseau "Sortir du nucléaire".

    Lors de son allocution du mardi 9 novembre, pêle-mêle au milieu d’autres annonces sur la situation sanitaire, les retraites et le chômage, Emmanuel Macron a déclaré que la France se lancerait dans la construction de nouveaux réacteurs. Une déclaration floue, mais révoltante par son aveuglement sur la situation de l’industrie nucléaire et son mépris pour la démocratie.

    Le chantier de l’EPR de Flamanville, en cours depuis 2007, est un fiasco lamentable, cumulant 11 années de retard, des malfaçons en série et des coûts multipliés au moins par 4, voire presque par 6 [1] ? Emmanuel Macron a délibérément choisi de l’ignorer, annonçant d’ailleurs que cette relance de la construction de réacteurs aurait lieu "pour la première fois depuis des décennies" ! Avec cette amnésie délibérée, le président-candidat compte donc enliser encore plus la France dans le bourbier d’une technologie polluante, dépassée, dangereuse et coûteuse ?

    L’avenir énergétique de notre pays relève de choix de société qui devraient normalement appartenir aux citoyen.nes. En annonçant ces constructions comme une évidence déjà décidée, sans même évoquer de débats préalables ni les procédures légales qui devraient précéder de tels chantiers, Emmanuel Macron révèle son immense mépris pour la population. Pour le président-candidat, la délibération sur le sujet se retrouverait donc réduite aux débats dans le cadre de l’élection présidentielle, le vote final ayant valeur de carte blanche pour mettre en œuvre son projet ? Il perpétuerait ainsi la tradition du fait accompli qui a prévalu jusqu’ici en France, où le nucléaire est le fait du prince et échappe à toute délibération démocratique !

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