Communiqué d'ATD quart-monde du 18.12.2025
Dans la continuité de son combat contre la maltraitance institutionnelle[1], ATD Quart Monde publie un nouveau rapport qui fait état des violences spécifiques subies par les personnes exilées en situation de grande pauvreté et alerte sur la déresponsabilisation des pouvoirs publics et le non-respect des droits fondamentaux inscrits dans les textes internationaux et ratifiés par la France.
Quand l’exil et la grande pauvreté se cumulent
Pour les personnes exilées, souvent arrivées en France après des parcours marqués par la violence, la peur et la perte de repères, la rencontre avec les institutions constitue trop souvent une nouvelle épreuve. Dépendantes des administrations pour satisfaire leurs besoins les plus essentiels — se loger, se soigner, travailler, scolariser leurs enfants — elles se heurtent à des procédures complexes, dématérialisées, lentes ou inaccessibles.
Les retards ou non-renouvellements de titres de séjour, l’impossibilité d’accéder à un emploi déclaré, les ruptures de droits sociaux ou de soins, les refus d’hébergement ou les expulsions sans solution durable structurent le quotidien de nombreuses personnes exilées. Lorsqu’elles vivent déjà la grande pauvreté, ces pratiques produisent des effets cumulatifs : renoncement aux droits, exposition accrue aux violences, enfermement dans la survie et impossibilité de se projeter dans l’avenir.