Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

L'AN VERT de Vouziers : écologie et solidarité. - Page 251

  • « La métropolisation du monde est une cause de la pandémie »

     Entretien avec Guillaume Faburel publié dans Reporterre    le 28 mars 2020 (extraits)

    Guillaume Faburel est professeur à l’Université Lumière Lyon 2 et enseignant à Sciences Po Lyon, chercheur à l’UMR Triangle. Il est l’auteur de l’ouvrage Les métropoles barbares (Passager clandestin, rééd. 2019).

    Reporterre — Le coronavirus est-il une crise sanitaire due à la métropolisation ?

    Guillaume Faburel — Oui, en grande partie. Pour rappel, le foyer de la pandémie est Wuhan. Cette métropole de Chine a vu sa population croître de près de 30 % depuis 2000, pour atteindre onze millions d’habitants. Sa croissance est supérieure à celles de Pékin et de Shanghai. Elle est une plaque tournante du transport, avec des dizaines de lignes de chemin de fer, de routes et d’autoroutes et un port fluvial d’un million de containeurs.

    La métropolisation des grandes villes et le néolibéralisme généralisé empêchent de casser la prolifération, comme pour les épidémies passées. La peste noire du bas Moyen Âge a mis près d’un an à affecter l’Europe, la grippe espagnole d’il y a un siècle a mis deux ans pour se généraliser. La densification extrême et les surpeuplements démesurés rendent les foyers difficilement maîtrisables, à moins de quelques atteintes aux libertés publiques.

    Surtout, outre la promiscuité, la cause métropolitaine de la prolifération est à trouver dans notre soumission non moins croissante à des modes de vie uniformisés, rendus totalement dépendants des dispositifs technico-économiques et urbanistiques pour se nourrir et se divertir, pour tisser des liens ou simplement, en ces temps tragiques, pour respirer. Et nous sommes alors très rapidement désœuvré.e.s lorsqu’il s’agit d’arrêter de nous agiter en permanence. Que nous reste-t-il une fois qu’on a consenti à ces vies métropolitaines, à leur imaginaire de l’illimité par la consommation et à la frénésie par l’agitation des flux ? Nous soumettre à l’urgence sanitaire décrétée par l’État et aux conséquences du démantèlement des systèmes de soin.

    Donc, oui, l’une des causes principales de la pandémie est à trouver dans la métropolisation du monde, comme mythe de la surmodernité, comme mutation forcenée de nos vies, comme arrachement définitif de la nature.

    Lire la suite

  • United Colours of Coronavirus

    20-02-06-Coronavirus-copie-1024x602.jpg

    Dessin par Nicolas Vadot (Belgique)
  • Mourir du coronavirus – le terrible sort qui attend les Syriens

    Publié le 24.03.2020 par Amnesty International.

    Tandis que la pandémie de coronavirus se propage à travers le monde, il est urgent d’agir afin de sauver les vies d’un nombre incalculable de Syriens à risque. En particulier, la vie de celles et ceux qui sont toujours détenus dans des conditions épouvantables dans les centres de détention du régime impitoyable de Bachar al Assad.

    Officiellement, Damas continue d’affirmer qu’« aucun cas de coronavirus n’a été détecté en Syrie ». Toutefois, cette information provient d’un régime connu pour ses mensonges. Si ces neuf années de crise et de répression en Syrie nous ont appris quelque chose, c’est bien que les autorités, ainsi que la Russie et d’autres forces alliées, ont systématiquement transmis de fausses informations au monde, y compris aux Nations unies, sur la situation humanitaire dans le pays. Nous devons donc faire preuve du plus grand scepticisme face aux affirmations faisant état de l’absence de cas de coronavirus en Syrie. La capacité du régime à détecter les cas dans l’ensemble du pays et à les traiter se trouve extrêmement limitée au vu du manque critique de personnel formé et de matériel.

    Lire la suite

  • Face à la pandémie, retournons la « stratégie du choc » en déferlante de solidarité !

    logoblanc.pngPrès de 230 personnalités parmi lesquelles des médecins, infirmier.e.s., psychologues, réanimateurs, enseignant.e.s, comédien.ne.s, paysan.ne.s, artistes, chercheuses, scientifiques, musicien.ne.s, syndicalistes, éditrices, libraires appellent à s’auto-organiser face à la pandémie de Covid-19 et à rejoindre le réseau de solidarité COVID-ENTRAIDE FRANCE.

    Depuis une semaine la France est entrée dans une nouvelle réalité vertigineuse. Le Covid-19 n’est plus une « petite grippe », selon nos gouvernants, mais la « pire crise sanitaire depuis un siècle ». Un choc intime qui nous fait trembler pour nos proches et toutes les personnes particulièrement fragiles. Une secousse géopolitique qui fait s’effondrer la mondialisation néolibérale comme un château de cartes. 2019 avait été une année d’incendies ravageurs en Australie, Amazonie et ailleurs, et d’immenses soulèvements populaires. 2020 a d’ores et déjà les traits d’une paralysie totale, une crise systémique majeure.

    Cette pandémie achève de rendre irrespirable la vie dans un système politique et économique délirant, néfaste, mais surtout inutile au moment où un immense besoin de soin se fait sentir. Après être resté attentiste pendant un mois et demi, Emmanuel Macron a promis, pour ne pas perdre la face, que « l’État paiera […] quoi qu’il en coûte ». La « mobilisation générale » est décrétée. « Nous sommes en guerre », paraît-il, contre un « ennemi invisible ».

    Face à cette rhétorique militariste, nous affirmons une autre logique. À « l’union nationale » nous préférons l’entraide générale. À la guerre, nous opposons le soin, de nos proches jusqu’aux peuples du monde entier et au vivant. En France, comme dans les autres pays, nous allons tenir ensemble pour faire face à l’épidémie. Nous allons transformer l’isolement imposé en immense élan d’auto-organisation et de solidarité collective.

    Lire la suite

  • Covid-19, climat et environnement : 5 questions à se poser

    La crise sanitaire à laquelle la France et une partie du monde font face nous affecte chacune et chacun dans notre quotidien, soit parce que nous continuons de travailler pour prendre soin des autres et assurer leurs besoins essentiels, soit parce nous sommes confiné·es, parfois dans des conditions éprouvantes. Dans la difficulté, notre force réside aussi dans notre capacité à rester lucides et à ne pas accepter n’importe quelle réponse politique lorsque nous parlerons de la crise du coronavirus au passé. Les industries les plus toxiques sont à la manœuvre, alors que des premiers plans de relance se dessinent déjà. A nous de faire en sorte que la relance soit écologique, équitable et citoyenne. On commence par un premier constat... et par cinq questions, entre fausses opportunités et vrais espoirs.

    1. Y a-t-il un lien entre la pandémie du coronavirus et le dérèglement climatique ?

    C’est avant tout l’hypermobilité humaine qui a favorisé la pandémie du coronavirus. En effet, si les humains se déplaçaient moins et moins loin, la contagion aurait été plus limitée. C’est d’ailleurs l’objectif du confinement. Mais les maladies infectieuses sont bel et bien favorisées par le dérèglement climatique et la destruction de la biodiversité. Certains animaux, comme les moustiques, étendent leurs territoires et répandent donc les maladies infectieuses plus largement. L’exemple de la grippe est également frappant : à cause d’hivers de plus en plus doux, le virus est désormais actif sur une période plus étendue, voire sur toute l’année dans les régions tropicales.

    2. Les émissions de CO2 ont-elles vraiment baissé depuis le début de la crise du Covid-19 ?

    Oui, les émissions de CO2, responsables du changement climatique, ont nettement baissé dans les pays les premiers touchés par le coronavirus. Entre début février et mars 2020, les émissions de CO2 ont chuté de près d’un quart en Chine par rapport à 2019. De même, le Nord de l’Italie et les Etats-Unis ont commencé à enregistrer une baisse de leurs émissions de CO2 et de la pollution atmosphérique. Pourquoi ces baisses spectaculaires ? Elles sont directement liées à la réduction drastique des activités industrielles fortement dépendantes du charbon et du pétrole. De même, le coup de frein donné à la mobilité des personnes, en particulier liée au trafic aérien mondial (un secteur fortement émetteur de gaz à effet de serre), semble entraîner mécaniquement une baisse des émissions de CO2. Pas de quoi se réjouir toutefois, car ces baisses ponctuelles arrivent après une longue période de hausse continue : les cinq dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées.

    Lire la suite

  • (Re)découvrir Vouziers et le Vouzinois durant le temps du confinement.(suite)

    Vous êtes un certain nombre à avoir pu (re)découvrir des événement ou des sites locaux sur les clichés postés sur Flickr (voir la note du 22 mars).

    Ces deux derniers jours, plus de 17 500 photos ont été vues, par un nombre de personnes qu'il n'est pas possible de connaître précisément. Depuis l'existence de ce compte (en 2010), 599 606 vues ont été enregistrées. Les passages journaliers vont habituellement de quelques dizaines à quelques centaines, la fréquentation mesurée depuis deux jours est exceptionnelle.

    Étant donné le nombre de photos disponibles (4 371 à ce jour), il est plus simple de sélectionner un groupe de clichés regroupés par thème dans des albums. Ce lien vous permet d'accéder directement à la liste des albums disponibles.

    Ces photos sont téléchargeables, avec une icône située en bas à droite ( le symbole est une flèche dirigée vers le bas). L'utilisation est libre de droit pour un usage non-commercial.

    Il existe également un cadre sous la photo dans lequel un commentaire peut être noté.

    Si vous avez des problèmes de connexion ou de navigation, n'hésitez pas à nous le faire savoir à notre adresse : lanvert.vouziers@orange.fr 

    Lire la suite

  • De Caussade à Vittel, contre-exemples d'un juste partage de l’eau

    Dans le Lot-et-Garonne, le barrage de Caussade sur le petit cours d’eau du Tolzac cristallise les tensions entre une poignée d’agriculteurs irrigants, ayant construit illégalement l’ouvrage, et des habitants soucieux de l’intérêt général. Dans les Vosges, la surexploitation de la nappe phréatique de Vittel oppose la multinationale Nestlé Waters et la population locale. Deux conflits, un même problème de taille : un partage inéquitable de l’eau, au seul profit d’intérêts privés pour une ressource aussi rare que précieuse. Décryptage de France Nature Environnement, mobilisée dans ces deux cas aux côtés de ses associations locales.

    Vittel, Caussade : de l’appropriation d’une ressource commune par des intérêts privés.

    Intérêts privés contre intérêt général, tel est le nerf de la guerre de l’eau menée à Vittel et sur le barrage de Caussade.

    À Vittel, l’association Vosges Nature Environnement fait face, avec d’autres associations amies, au géant Nestlé Waters. La nappe phréatique de la ville présente un déficit chronique de l’ordre de 1 million de m3 d’eau dans sa partie inférieure : c’est précisément le volume de prélèvements accordé à la multinationale par le préfet des Vosges, dans cette même partie de la nappe1. Le géant de l’agroalimentaire embouteille l’eau pour l’exporter quand, pendant un temps, il a été envisagé de créer un pipeline de plusieurs dizaines de kilomètres pour alimenter en eau potable les habitants de Vittel. Si le pipeline a finalement été abandonné, l’industriel pompe toujours. Cet accaparement de la ressource est à l’origine de dangereux déséquilibres. Le renouvellement de la nappe n’est plus assuré, l’alimentation en eau potable des populations est menacée, les sécheresses futures amplifiées… des conséquences lourdes, pour un territoire pourtant naturellement bien doté en eau.

    Du côté du Lot-et-Garonne, c’est la SEPANSO qui voit des intérêts privés réaliser un rapt sur l’eau, dans un territoire bien plus sec. Sur un petit cours d’eau, le Tolzac, le barrage de Caussade a été construit illégalement par et pour une poignée d’agriculteurs irrigants. Malgré plusieurs décisions de justice rappelant l’illégalité du barrage, rien n’y fait. L’État laisse les irrigants s’approprier les eaux de la rivière dont l’écoulement est désormais perturbé. Ces quelques agriculteurs avancent que ce stockage d’eau leur permettra de faire face aux sécheresses. Pourtant, les études sont catégoriques : plus l’eau est stockée, moins elle est rendue aux milieux naturels, plus les sécheresses sont graves. Le cercle vicieux, au profit d’intérêts privés, est enclenché et renforce les déséquilibres en eau déjà très présents dans le Sud-Ouest.

    Au sein du mouvement France Nature Environnement, un profond sentiment d’injustice émerge face à cet accaparement d’une ressource indispensable, rare et vitale, par des intérêts purement privés au détriment de l’ensemble du monde vivant. Nous militons ainsi pour remettre l’intérêt général au cœur des usages de l’eau.

    Lire la suite