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société - Page 30

  • Le parti de la presse et de l’argent

    Article du Monde Diplomatique daté du 20.12.2024

    La vingtième mise à jour de notre carte « Médias français, qui possède quoi ? » est enfin en ligne sur notre site. En un an, la partie de Monopoly qui voit les grandes fortunes se répartir les grands moyens de communication a connu plusieurs rebondissements spectaculaires. D’abord, M. Bernard Arnault réalise un vieux rêve en rachetant Paris Match à son collègue Arnaud Lagardère. Ensuite, M. Rodolphe Saadé, le milliardaire de la logistique, ravit à M. Patrick Drahi, le milliardaire des télécoms, le contrôle de BFM TV et de RMC. L’un et l’autre partageant les idées économiques du président de la République, la différence ne devrait pas sauter aux yeux. Enfin, la famille Hutin, qui contrôla longtemps SIPA - Ouest France, quitte le plateau : l’association qui possède le groupe ne dépend plus des anciens propriétaires.

    Au fil des ans, cette carte a parfois alimenté un malentendu. Elle met en cause un système où les médias s’achètent et se vendent comme des bottes de poireaux : une presse de marché productrice d’information-marchandise. Mais, plutôt que de discuter l’appropriation privée des chaînes et des titres, le débat public se focalise sur les préférences idéologiques de certains propriétaires. Belles âmes démocrates et moralistes libéraux s’indignent des outrances racistes de la « presse Bolloré ». Mais ne contestent pas que des hommes d’affaires puisse acquérir et asservir l’information. À leurs yeux, limiter le droit de propriété abîmerait la démocratie.

    Il y a quatre-vingts ans, les résistants qui formaient l’ossature du gouvernement provisoire abolissaient d’un trait de plume la concentration de la presse. Poursuivre et parfaire leur programme est la meilleure manière de célébrer cet anniversaire.

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  • Crèche de la nativité au sein de la mairie de Beaucaire : le tribunal administratif de Nîmes fait droit à la requête de la LDH

    Communiqué LDH

    Le tribunal administratif de Nîmes vient de faire droit à la demande de la LDH (Ligue des droits de l’Homme) de suspension de la décision du maire de Beaucaire d’installer une crèche de la nativité au sein même de l’hôtel de ville.

    La pression mise sur le magistrat et le personnel de cette juridiction, par l’affrètement, par le maire de Beaucaire, aux frais des contribuables, de deux cars de ses sympathisants pour assister à l’audience et perturber les débats, n’aura pas fait plier le juge des référés qui a fort légitimement appliqué le droit et la jurisprudence du Conseil d’Etat : au nom du principe de laïcité, une crèche de la nativité n’a pas sa place au sein d’un bâtiment abritant le siège d’une collectivité publique ou d’un service public.

    La ville de Beaucaire doit ainsi retirer la crèche de la nativité de l’hôtel de ville sous astreinte de mille euros par jour de retard.

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  • Rétrospective d’une folle année 2024

    Edito de Cartooning for Peace du Jeudi 19 décembre 2024

    L’année 2024 touche à sa fin, après douze mois pour le moins tumultueux. Le Proche-Orient a particulièrement été secoué par une escalade d’événements successifs au massacre du 7 octobre 2023 : le monde semble impuissant face au pilonnage sans merci de Gaza par l’armée israélienne. Puis au Liban, où les opérations israéliennes contre le Hezbollah ont été également meurtrières. Par effet domino, la déstabilisation de la région a fini par faire tomber une ses plus vieilles dictatures, le régime Al-Assad en Syrie. La guerre a continué de battre son plein par ailleurs en Ukraine, au Soudan, et a menacé d’éclater en Asie, nouveau théâtre des tensions internationales.

    En 2024, la moitié de la planète a voté pour de nouveaux dirigeants. Dans beaucoup de cas, c’est le vote populiste et extrémiste qui l’a emporté. En France, la victoire de l’extrême-droite aux européennes a déclenché un arc d’instabilité politique inédit, à peine oublié le temps des Jeux olympiques et paralympiques de Paris. L’élection la plus marquante reste celle de Donald Trump, pour ses conséquences internationales à venir. Elle est aussi un signe du déclin de l’Occident, tant attendu par les puissances du « Sud Global », Chine et Russie en tête. Pour couronner le tout, de multiples catastrophes climatiques ont ponctué l’année, laissant derrière elles de trop nombreuses victimes. Aurons-nous un peu de répit en 2025 ?

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  • Procès de Mazan : un procès pour l’avenir

    Communiqué LDH

    Après quatre mois d’audience, la cour criminelle du Vaucluse vient de rendre son verdict dans le procès des viols de Mazan. Il faut se féliciter que la justice ait pu faire correctement son travail. Tous les accusés ont été reconnus coupables, les peines prononcées ont été individualisées, et Dominique Pelicot s’est, quant à lui, vu infliger la peine maximum pour un viol aggravé, soit vingt ans de réclusion, conformément aux réquisitions du Parquet.

    La volonté de Gisèle Pelicot de ne pas demander le huis-clos, le nombre important d’accusés, la nature et l’ampleur des faits incriminés, tout comme le retentissement de l’affaire tant au niveau national qu’international, sont autant d’éléments qui ont contribué à donner à ce procès une dimension exceptionnelle.

    En 1978, Anne Tonglet et Araceli Castellano, soutenues par leur avocate Gisèle Halimi, avaient accepté la publicité du procès de leurs trois agresseurs, contribuant ainsi à modifier le regard porté sur le viol.  Le procès de Mazan revêt à son tour une dimension historique. Il invite la société tout entière à ne plus détourner le regard, à affronter une culture patriarcale qui apprend aux hommes à disposer du corps des femmes comme bon leur semble. La représentation traditionnelle du violeur a été bousculée : s’il peut être le fait d’un inconnu, le viol est plus souvent celui d’un proche, d’un mari apparemment parfait, d’un père au comportement exemplaire avec ses enfants.

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  • Les chiffres de la population de Vouziers : le déclin continue.

     Voici l'évolution de la population de Vouziers (commune "historique") depuis 2012, jusqu'en 2022.

    Vouziers « historique »

    Population municipale

    Comptés à part

    Population totale

    2022

    3303

    106

    3409

    2021

    3562

    115

    3677

    2020

    3693

    125

    3818

    2019

    3903

    135

    4038

    2018

    3919

    135

    4054

    2017

    3918

    134

    4052

    2016

    3935

    168

    4103

    2015

    3954

    176

    4130

    2014

    4004

    196

    4200

    2013

    4019

    197

    4216

    2012

    4 046

    200

    4 246

     

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  • Victoire de la biodiversité contre les méga-bassines

    Après plusieurs années de procédure, la Cour administrative d’appel de Bordeaux a retoqué ce jour les autorisations environnementales délivrées par les Préfectures de la Vienne, des Deux-Sèvres, et de la Charente-Maritime à la SA Coopérative de l’Eau des Deux-Sèvres pour la construction et l’exploitation de 16 réserves dites de substitution sur le bassin Sèvre Niortaise-Mignon. 4 des 16 bassines sont concernées par la suspension des autorisations tant qu’une demande de dérogation espèces protégées ne sera pas obtenue par le porteur de projet.

    Communiqué de presse du collectif d’associations engagées dans les recours contre les 16 « réserves de substitution » (méga-bassines) du bassin Sèvre Niortaise-Mignon

    Il s’agit de la deuxième fois que les tribunaux repassent après les préfectures pour sanctionner des irrégularités du projet qui n’a jamais été pensé en conformité avec le droit de l’environnement. Cette nouvelle pratique juridique est critiquable : si un projet est jugé illégal, il doit être annulé, pas régularisé. Ceci encourage également les constructions en cours de procédure et les passages en force.

    Le 27 mai 2021, le Tribunal administratif de Poitiers avait déjà suspendu l’exécution des autorisations environnementales et imposé un redimensionnement de 9 réserves sur 16, les calculs des volumes n’étant pas conformes avec le principe même de la substitution. La biodiversité restait la grande oubliée de cette première instance. C’est une des raisons pour laquelle nos 10 associations ont décidé d’aller en appel.

    La Cour administrative d’appel de Bordeaux a confirmé ce jour les enjeux avifaunes en suspendant une nouvelle fois l’exécution des autorisations pour 4 réserves (SEV14, SEV15, SEV24 et SEV26) pour absence de dérogation espèce protégée malgré les enjeux identifiés pour l’Outarde canepetière. Cet oiseau en danger d’extinction a subi un déclin de 94% entre 1978 et 2000 et sa population migratrice ne subsiste plus que dans le Centre Ouest de la France.

    Depuis 2016, les associations alertent sur les atteintes directes et indirectes des réserves à l’encontre de plusieurs espèces protégées. Les méga-bassines pérennisent un système d’agriculture intensive responsable du déclin de la biodiversité et mettant en danger les populations d’espèces menacées comme l’Outarde canepetière, l’Œdicnème criard, le Busard cendré ou la Pie grièche à tête rousse.

    Pourtant, alors que les associations disposent de toutes les données, réalisent les suivis et mettent en place des mesures agro-environnementales avec des agriculteurs pour protéger l’avifaune sur ce territoire, leurs alertes ont été ignorées et la Coopérative de l’Eau des Deux-Sèvres, soutenue par l’Etat, a toujours refusé de déposer une demande de dérogation. Fort heureusement, la Cour administrative d’appel vient de lui imposer.

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  • Le droit d’asile doit continuer à s’appliquer aux réfugiés syriens en France

    Sitôt la chute du régime de Bachar el-Assad, la France et de nombreux Etats européens ont annoncé vouloir revoir les conditions d’accès des réfugiés syriens sur leur territoire, voire, pour certains pays, suspendre la délivrance du statut de réfugié ou souhaiter procéder à des retours massifs. La France et les autres Etats européens sont pourtant tenus par leurs engagements internationaux, qui les obligent à mener un examen individualisé des demandes d’asile, et ne pouvoir procéder à des retours massifs de personnes déjà réfugiées sous peine de violer le droit international.

    La situation en Syrie est extrêmement imprévisible et mettra des mois ou des années à se stabiliser. Dès lors, souhaiter ne plus traiter les demandes d’asile de personnes syriennes en attendant une hypothétique stabilisation du pays risque de plonger indéfiniment les personnes syriennes qui demandent l’asile dans l’incertitude et la précarité.

    Nous sommes particulièrement inquiets des signaux lancés par l’administration française. Dans un communiqué diffusé le 9 décembre 2024, l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) dit suivre attentivement la situation en Syrie, et rappelle que « comme toujours, en cas de situation évolutive dans un pays d'origine de demandeurs d'asile, cela peut conduire à suspendre provisoirement la prise de décision sur certaines demandes d'asile émanant de ressortissants syriens, en fonction des motifs invoqués. »

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