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société - Page 277

  • Choisir ses combats

    Extraits de l'article de Serge Halimi du Monde Diplomatique (février 2015)

    Août 1914 : l’union sacrée. En France comme en Allemagne, le mouvement ouvrier chancelle ; les dirigeants de la gauche politique et syndicale se rallient à la « défense nationale » ; les combats progressistes sont mis entre parenthèses.

    Difficile de faire autrement alors que, dès les premiers jours de la mêlée sanglante, les morts se comptent par dizaines de milliers. Qui aurait entendu un discours de paix dans le fracas des armes et des exaltations nationalistes ? En juin, en juillet peut-être, il restait possible de parer le coup.

    (...)

    Un dessinateur est-il libre de caricaturer le prophète Mohammed ? Une musulmane, de porter la291113_114613_PEEL_aT2gmg.gif burqa ? Et les juifs français, vont-ils émigrer plus nombreux en Israël ? Bienvenue en 2015... La France se débat dans une crise sociale et démocratique que les choix économiques de ses gouvernements et de l’Union européenne ont aggravée. Les thèmes de l’arraisonnement de la finance, de la répartition des richesses, du mode de production ont enfin pris racine dans la conscience publique. Mais, à intervalles réguliers, les questions relatives à la religion les relèguent au second plan . Depuis plus de vingt ans, l’« islam des banlieues », les « insécurités culturelles », le « communautarisme » affolent les médias comme une partie de l’opinion publique. Des démagogues s’en repaissent, impatients de gratter les plaies qui leur permettent d’occuper la scène. Tant qu’ils y parviendront, aucun des problèmes de fond ne sera débattu sérieusement, même si presque tout le reste découle de leur solution.

    (...)

    Mais soyons modestes. Nos grosses clés n’ouvrent pas toutes les serrures. Nous ne sommes pas toujours en mesure d’analyser l’événement séance tenante. S’arrêter, réfléchir, c’est prendre le risque de comprendre, de surprendre et d’être surpris. Or l’événement nous a surpris. La réaction qu’il a suscitée, aussi. Jusqu’à présent, les Français ont tenu le choc. En manifestant en masse, dans le calme, sans trop céder aux discours guerriers de leur premier ministre Manuel Valls. Sans s’engager non plus291113_115110_PEEL_raJBek.gif dans une régression démocratique comparable à celle que les Etats-Unis ont vécue au lendemain des attentats du 11 septembre 2001 — même s’il est inepte autant que dangereux de condamner des adolescents à des peines de prison ferme au seul motif de propos provocateurs.

    Nul ne peut imaginer cependant les conséquences éventuelles d’une nouvelle secousse du même ordre, a fortiori de plusieurs. Parviendraient-elles à enraciner une ligne de fracture opposant entre elles des fractions de la population qui se détermineraient politiquement en fonction de leur origine, de leur culture, de leur religion ? C’est le pari des djihadistes et de l’extrême droite, y compris israélienne, le péril immense du « choc des civilisations ». Refouler cette perspective réclame non pas d’imaginer une société miraculeusement apaisée — comment le serait-elle avec ses ghettos, ses fractures territoriales, ses violences sociales ? —, mais de choisir les combats les plus susceptibles de porter remède aux maux qui l’accablent. Cela impose, d’urgence, une nouvelle politique européenne. En Grèce, en Espagne, le combat s’engage...

  • Accessibilité, ou comment déroger à la dérogation.

    La loi du 11 février 2005, qui concerne les personnes handicapées, avait fixé une date limite ( le premier janvier 2015) pour rendre les établissements accueillant du public accessibles à tous.

    Force est de constater qu'à cette date, seule une minorité d'établissements sont en conformité avec la loi. La date limite ayant déjà été repoussée une fois, le gouvernement n'a pas souhaité décaler à nouveau l'échéance, ce qui aurait fait réagir fortement les associations de personnes handicapées. Il était également difficile de sanctionner les gestionnaires d'établissements non-conformes, tellement leur nombre est élevé. Le gouvernement a donc mis en place un dispositif qui maintient en théorie la date limite de janvier 2015, mais permet d'y déroger sans sanction, sous réserve de déposer un calendrier de travaux. Ce dispositif qui prend le nom d'agenda d'accessibilité programmé, a été détaillé ce soir à la salle Bellevue de Vouziers.

    Une bonne centaine de personnes étaient présentes, avec une très grande majorité représentée par des maires ou élus communaux.

    Un exposé très technique a été présenté par des responsables de la direction des territoires à la Préfecture des Ardennes.  Les principales dispositions rendues nécessaires pour rendre accessibles les locaux ont été expliquées, et ce, en fonction des différents handicaps et en tenant compte des configurations des établissements concernés.

    La salle a semblé  prendre le plus souvent comme des contraintes nouvelles ces dispositions légales, qui ont rarement été vues sous l'angle d'une amélioration du service rendu à la population.

    Pourtant, des assouplissements divers ont été présentés par rapport aux obligations générales. Ces interprétations souples de la loi sont en particulier valables pour les établissements de 5e catégorie, ceux qui reçoivent moins de 100 personnes.

    Différentes dérogations existent pour repousser ou rendre caducs les agendas d'accessibilité programmée, en voici un tableau.

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    Lors de cette réunion de présentation, un décalage était perceptible entre l'attente de la salle et le message délivré. Les élus locaux qui constituaient la quasi-totalité du public attendaient plus un discours politique au sens large qui leur aurait expliqué ce que l'on attendait d'eux et les moyens que l'on mettait à leur disposition pour l'application de cette loi. Les modalités techniques détaillées qui ont été présentées ce soir auraient mieux été perçues si ce cadre général avait été reprécisé et mieux partagé par l'assistance.

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  • Communiqué du collectif 08 Sauvegardons nos écoles.

    La réunion du Comité Technique Académique qui s'est tenue le 15 janvier 2015 a levé le voile sur la carte scolaire de la rentrée 2015.

    Encore une fois notre département va payer un lourd tribut pour répondre à la logique gouvernementale de réduction des dépenses publiques.
    sarkozyeducationnationaok7.jpgEn effet ce sont 25 postes repris dans les collèges et 20 dans l'enseignement primaire (on ne connaît pas encore les mesures prévues dans les lycées).
    Loin des discours ministériels sur les missions de l'école, la réalité du terrain va se traduire par des classes plus chargées et des conditions d'apprentissage dégradées.
    En réponse aux tragiques événements que nous venons de vivre, la ministre a réaffirmé le rôle important que l'école doit remplir dans l'éducation à la citoyenneté mais dans le même temps elle retire à l'école les moyens pour mener à bien les missions qu'elle doit remplir.
    Nous considérons au contraire qu'il est urgent de prendre les mesures qui s’imposent pour mettre en adéquation ses paroles et ses actes. L’École est le pilier de notre démocratie et, dans un département en souffrance, il faut maintenir les postes, améliorer les conditions d’enseignement et d’apprentissage des élèves, favoriser l’accès aux différentes cultures :  c'est ainsi que chacun trouvera sa place dans notre société.
    Le Collectif 08 Sauvegardons nos écoles poursuit l'objectif d'agir et d'intervenir pour toute action en faveur de la sauvegarde des écoles, collèges et lycées sur l'ensemble du département des Ardennes, d'exercer une vigilance sur toute proposition de modification de l'offre de formation ainsi que sur sa pérennité, de veiller à la défense de l'idée de promouvoir un enseignement de qualité pour chaque enfant ainsi qu'au maintien du service public de proximité qu'est l'éducation nationale sur l'ensemble du territoire ardennais (urbain comme rural).
    Construisons ensemble cet élan citoyen nécessaire pour bloquer cette machine infernale qui conduit à ne plus prendre en compte les inégalités objectives : élus, parents, enseignants, regroupons-nous !

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  • Nouveau report du projet de loi sur l’adaptation de la société au vieillissement : çà suffit !

    La CGT et son Union confédérale des retraités (UCR-CGT) dénoncent le énième report du projet de loi sur l’adaptation de la société au vieillissement appris par hasard. (article repris du blog de la CGT du CG 08)

    Aux dernières nouvelles, cette loi devrait maintenant s’appliquer seulement en 2016.

    Nous n’oublions pas que ce fut une promesse de campagne du candidat Sarkozy. La réforme de la dépendance est abandonnée en 2012.

    Promesse de campagne du candidat Hollande, la loi est adoptée à l’Assemblée nationale, mais le Premier ministre annonce que cette loi ne sera mise en œuvre qu’au début 2016.

    Ne peut-on craindre que cela sera la prochaine promesse d’un futur candidat en 2017 lors des prochaines élections présidentielles ?

    Le gouvernement déclare que « l’adaptation de la société au vieillissement répond à une demande forte des Français et à un besoin d’anticiper les conséquences du vieillissement de la population sur l’ensemble de la vie sociale et des politiques publiques ». Nous approuvons. Le report une nouvelle fois de la loi n’est pas acceptable !

    Alors qu’un très grand nombre de Français ont des craintes sur leur capacité à financer la perte d’autonomie, il est urgent de mettre en place une loi qui, enfin, permettra d’anticiper en repérant et combattant les facteurs de risque de la perte d’autonomie, d’adapter toutes les politiques publiques au vieillissement, en particulier celles du logement, de l’urbanisme et des transports, et accompagner en relevant les plafonds de l’allocation personnalisée d’autonomie à domicile entre autre…

    Nous nous inquiétions du manque de moyens pour les financements, maintenant nous voulons dire notre inquiétude sur le nouveau report de la loi. Nous ne pouvons accepter une loi que tout le monde estime urgente et nécessaire. Rien ne justifie ce report. Les personnes âgées concernées, les aidants, les associations d’aide à la personne ne peuvent encore attendre !

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  • Raif Badawi: 1000 coups de fouet pour un blog

    Amnesty International France et reporters sans frontières  se sont rendues devant l’Ambassade d’Arabie saoudite pour exiger ensemble l’arrêt immédiat des flagellations subies par Raif Badawi.

    Le blogueur et militant Raif Badawi a été flagellé en public de 50 coups de fouet vendredi 9 janvier 2015. Les autorités saoudiennes prévoient de poursuivre ce châtiment cruel, inhumain et dégradant pendant les 20 prochaines semaines. 

    B7YeuBFCIAA0Vd7.jpgAprès la première session, sa femme Ensaf Haidar nous a indiqué: « Raif m’a dit que la douleur était insupportable après la flagellation, sa santé est vraiment mauvaise et je suis certaine qu’il ne pourra pas supporter une deuxième séance de coups…

    Selon nos récentes informations, Raif va être flagellé une deuxième fois vendredi. L'application de sa peine de flagellation a commencé la semaine dernière après la prière du vendredi, lorsqu'il a reçu 50 coups de fouet devant la mosquée d'Al Jafali à Djedda. Tous les regards sont tournés vers l'Arabie saoudite. Si ses autorités ignorent les très nombreuses critiques et poursuivent sans complexe la flagellation de Raif Badawi, ce pays fera alors preuve d'un grand mépris du droit international et de l'opinion mondiale. L'épouse de Raif Badawi, Ensaf Haidar, a indiqué à Amnesty International qu'elle craignait que son mari ne puisse pas supporter physiquement une deuxième série de coups de fouet. 

    "Raif m'a dit qu'il souffrait beaucoup à la suite de sa flagellation, son état de santé n'est pas bon et je suis certaine qu'il ne pourra pas résister à une nouvelle série de coups de fouet. J'ai annoncé la nouvelle à nos enfants la semaine dernière pour éviter qu'ils ne l'apprennent par des amis à l'école. Ils sont extrêmement choqués. La pression internationale est essentielle ; je suis convaincue que si nous maintenons notre soutien, il finira par payer. Nous devons continuer de nous battre."
    Ensaf Haidar, l'épouse de Raif Badawi

    La flagellation et les autres formes de châtiments corporels violent l'interdiction de la torture et des autres mauvais traitements. En continuant d'appliquer cette peine inhumaine, les autorités saoudiennes bafouent de façon flagrante les principes fondamentaux des droits humains. 

    Les gouvernements des États-Unis, du Canada, de l'Allemagne et de la Norvège, notamment, ont condamné la flagellation de Raif Badawi. Des milliers de personnes à travers le monde ont exprimé leur indignation concernant cette affaire sur les réseaux sociaux et plusieurs centaines de militants ont organisé des manifestations devant les ambassades d'Arabie saoudite dans divers pays. La France s'est exprimé publiquement sur Twitter pour une re-examination de son cas sans exprimer sur sa libération.

    Dans une autre affaire révélatrice de l'intolérance absolue de l'Arabie saoudite à l'égard de l'opposition pacifique, lundi 12 janvier, l'avocat de Raif Badawi, le défenseur des droits humains Waleed Abu al Khair, a vu sa condamnation confirmée en appel. Initialement condamné à 15 ans d'emprisonnement, il ne devait en purger que 10. Cependant, le juge a ordonné lundi qu'il purge l'intégralité de sa peine car il a refusé de présenter des excuses pour les faits qu'on lui reproche. Le tribunal pénal spécial l'avait reconnu coupable de divers chefs d'accusation, notamment « déloyauté envers le souverain », « atteinte au pouvoir judiciaire » et « création d'une organisation non autorisée ».