Accident nucléaire grave : la France n’est pas prête (21/04/2016)
Le 26 avril 1986, un des réacteurs de la centrale nucléaire de Tchernobyl, au nord de l'Ukraine, explose, provoquant la plus grave catastrophe nucléaire de l’Histoire. Durant plus d’une semaine, les éléments radioactifs se répandent dans l’atmosphère suivant la direction des vents, dans l'environnement proche, puis dans toute l'Europe.
30 ans plus tard, toutes les conséquences de cette tragédie ne sont pas tirées. Depuis, il y a pourtant eu la catastrophe de Fukushima, démontrant que le pire n'est jamais anticipé. En France les centrales nucléaires sont nombreuses et vieillissantes. Plutôt que les arrêter dès que possible, le gouvernement veut prolonger leur durée de vie. Le danger deviendrait encore plus important sur des installations qui dépasseraient le nombre d'années de service pour lequel elles ont été conçues.
Voici ce que préconise dès aujourd'hui l'Association Nationale des Comités et Commissions Locales d’Information (ANCCLI )
En cas d’accident nucléaire grave, la France n’est pas prête. Tel est le constat d’une étude de l’ACRO effectuée pour l’ANCCLI (Association Nationale des Comités et Commissions Locales d’Information). En effet, les leçons de la catastrophe de Tchernobyl ont été ignorées, car il s’agissait d’un accident qualifié de « soviétique », donc impossible en France. Celles de la catastrophe de Fukushima tardent à être prise en compte.
L’étendue des Plans Particuliers d’Intervention (PPI) est toujours limitée à 10 km, alors que l’impact des accidents graves va bien au-delà. Le rapport ATHLET des autorités de sûreté nucléaire et compétentes en radioprotection européennes recommande pourtant de se préparer à évacuer jusqu’à 20 km, protéger la thyroïde et se mettre à l’abri jusqu’à 100 km.
En cas d’évacuation, les personnes vulnérables, comme les malades hospitalisés ou les personnes âgées, sont celles qui risquent le plus. Il y a eu de nombreux décès au Japon. Il y a urgence à prévoir des mesures de protection appropriées pour elles.
Les plans d’urgence n’ont pas été évalués scientifiquement, comme c’est le cas en Amérique du Nord où une évaluation des temps d’évacuation est obligatoire.
Depuis l’accident nucléaire de Fukushima, il n’y a pas eu d’évolution : le plan national de janvier 2014 n’a pas étendu les distances de référence. Les nouveaux PPI sont essentiellement du copié-collé des anciens. Comparativement, la Suisse a étendu la pré-distribution d’iode à 50 km autour de ses centrales nucléaires. En Belgique, le Conseil Supérieur de la Santé vient de préconiser d’adopter des recommandations du rapport ATHLET et d’étudier les vulnérabilités, et ce d’ici la fin 2016. En Allemagne, la Commission de radioprotection recommande aussi d’étendre les PPI jusqu’à 100 km.
Qu’attend la France ?
22:21 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : anccli, ppi, tchernobyl, fukushima, accident nucléaire | | Facebook | | Imprimer |
Commentaires
Espérons qu'elle n'attend pas une catastrophe pour agir.
Mais je crains le pire : la résignation.
Notre pays a tant d'installations nucléaires qu'on peut craindre une explosion un jour ou l'autre. On l'a déjà dit et redit.
Et quand on manque de chance, une série d'explosions peut se produire.
Je ne compte pas alors le nombre de morts, de blessés et de km2 de territoire à jamais inhospitaliers.
Le citoyen de base que je suis sans connaissance en ce domaine ne peut exprimer que des craintes.
Nos dirigeants politiques, quelque soit la couleur, doivent en tenir compte. Les certitudes des scientifiques, ces certitudes qui seraient éventuellement rassurantes, doivent s'incliner devant les inquiétudes du peuple.
La solution de fermer progressivement les centrales me paraît évidente en toute honnête démocratie même si objectivement les risques seraient nuls. Mais ça je l'ignore.
Daniel
Écrit par : Doyen | 22/04/2016