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politique internationale - Page 7

  • Rétrospective d’une folle année 2024

    Edito de Cartooning for Peace du Jeudi 19 décembre 2024

    L’année 2024 touche à sa fin, après douze mois pour le moins tumultueux. Le Proche-Orient a particulièrement été secoué par une escalade d’événements successifs au massacre du 7 octobre 2023 : le monde semble impuissant face au pilonnage sans merci de Gaza par l’armée israélienne. Puis au Liban, où les opérations israéliennes contre le Hezbollah ont été également meurtrières. Par effet domino, la déstabilisation de la région a fini par faire tomber une ses plus vieilles dictatures, le régime Al-Assad en Syrie. La guerre a continué de battre son plein par ailleurs en Ukraine, au Soudan, et a menacé d’éclater en Asie, nouveau théâtre des tensions internationales.

    En 2024, la moitié de la planète a voté pour de nouveaux dirigeants. Dans beaucoup de cas, c’est le vote populiste et extrémiste qui l’a emporté. En France, la victoire de l’extrême-droite aux européennes a déclenché un arc d’instabilité politique inédit, à peine oublié le temps des Jeux olympiques et paralympiques de Paris. L’élection la plus marquante reste celle de Donald Trump, pour ses conséquences internationales à venir. Elle est aussi un signe du déclin de l’Occident, tant attendu par les puissances du « Sud Global », Chine et Russie en tête. Pour couronner le tout, de multiples catastrophes climatiques ont ponctué l’année, laissant derrière elles de trop nombreuses victimes. Aurons-nous un peu de répit en 2025 ?

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  • Le droit d’asile doit continuer à s’appliquer aux réfugiés syriens en France

    Sitôt la chute du régime de Bachar el-Assad, la France et de nombreux Etats européens ont annoncé vouloir revoir les conditions d’accès des réfugiés syriens sur leur territoire, voire, pour certains pays, suspendre la délivrance du statut de réfugié ou souhaiter procéder à des retours massifs. La France et les autres Etats européens sont pourtant tenus par leurs engagements internationaux, qui les obligent à mener un examen individualisé des demandes d’asile, et ne pouvoir procéder à des retours massifs de personnes déjà réfugiées sous peine de violer le droit international.

    La situation en Syrie est extrêmement imprévisible et mettra des mois ou des années à se stabiliser. Dès lors, souhaiter ne plus traiter les demandes d’asile de personnes syriennes en attendant une hypothétique stabilisation du pays risque de plonger indéfiniment les personnes syriennes qui demandent l’asile dans l’incertitude et la précarité.

    Nous sommes particulièrement inquiets des signaux lancés par l’administration française. Dans un communiqué diffusé le 9 décembre 2024, l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) dit suivre attentivement la situation en Syrie, et rappelle que « comme toujours, en cas de situation évolutive dans un pays d'origine de demandeurs d'asile, cela peut conduire à suspendre provisoirement la prise de décision sur certaines demandes d'asile émanant de ressortissants syriens, en fonction des motifs invoqués. »

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  • Appel à la libération des prisonniers politiques et d’opinion en Tunisie

    Depuis le coup d’Etat du président Kaies Saïd au mépris de la Constitution le 25 juillet 2021, la Tunisie s’est transformée en une vaste prison pour tous ceux qui ont une opinion contraire à l’autorité de fait en place.

    Ce sont des hommes politiques et des secrétaires généraux de partis ou associations de la société civile arrêtés en raison de leur approche critique. Certains d’entre eux sont en détention depuis vingt-deux mois sans procès, en violation flagrante de la loi sur la détention préventive. Ils risquent la peine de mort au prétexte de « complot contre la sécurité de l’Etat », sans preuve d’aucun délit, nonobstant leur désaveu de la pratique autoritaire du régime. Certains d’entre eux sont transférés d’une prison à l’autre, au motif de représailles.

    Ce sont des journalistes qui ont cru en leur métier et l’ont fait en toute honnêteté, des hommes d’affaires condamnés à de lourdes peines de prison parce qu’ils ont refusé le chantage du régime, des activistes de la société civile qui ont aidé les migrants confrontés au racisme des autorités et à la violation de leurs droits les plus fondamentaux, des blogueurs qui ont exprimé leur opinion sur les réseaux sociaux pris au piège du décret 54 qui criminalise la liberté d’opinion et d’expression et fait du chef de l’Etat tunisien un être sacré placé au-dessus de toute critique et de tout compte à rendre.

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  • Syrie : la chute historique du régime Al-Assad

    Edito de Cartooning for Peace du Mercredi 11 décembre 2024

    Le régime de Bachar Al-Assad, après 55 ans de règne familial et de dictature sanguinaire, est tombé dans la nuit du 7 au 8 décembre. La coalition de rebelles, menée par les islamistes de HTC, s’est emparée pacifiquement de Damas, quelques jours seulement après la prise d’Alep. Le « boucher de Damas » a fui vers Moscou, où son vieil allié Vladimir Poutine lui offre l’asile.
    Pour les Syriens, et notamment pour les millions d’exilés, l’heure est d’abord à la joie et au soulagement. Bachar Al-Assad a littéralement ruiné le pays et son économie, et martyrisé sa population pendant trop longtemps, n’hésitant pas à user d’armes chimiques. Beaucoup restent néanmoins prudents concernant le nouvel homme fort de la Syrie, le chef de HTC Abou Mohammed al-Joulani qui, malgré sa volonté de renvoyer une image modérée, reste un jihadiste.
    La chute du régime de Bachar Al-Assad, dans un Moyen-Orient déstabilisé par des mois de guerre, secoue tout l’échiquier géopolitique. L’Iran et la Russie perdent un allié précieux tandis qu’Israël et la Turquie s’en trouvent renforcés. C’est surtout au peuple syrien que revient désormais la charge – lourde et complexe – de rebâtir le pays et de lui façonner un avenir stable et pacifique.

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  • En Iran, une loi prévoit la peine de mort contre les femmes qui militent contre le port obligatoire du voile

    Une nouvelle loi des autorités iraniennes, qui doit entrer en vigueur le 13 décembre, intensifie l’oppression des femmes et des filles en Iran : peine de mort, flagellations, prison… Voici les dispositions prévues par cette loi draconienne, honteuse et inhumaine.

     

    Son intitulé est déjà scandaleux : « La loi sur la protection de la famille par la promotion de la culture de chasteté et du hijab. » Les autorités iraniennes ont adopté cette nouvelle loi qui efface, encore davantage, les droits des femmes et des filles, en prévoyant la peine de mort, la flagellation, l’emprisonnement et d’autres sanctions pour écraser le soulèvement contre le port obligatoire du voile. Composée de 74 articles, cette loi met gravement en danger des millions de femmes iraniennes.

    L’art. 37 de la loi prévoit que « la promotion ou la propagation de la nudité, de l’indécence, du dévoilement ou des mauvaises tenues vestimentaires » en collaboration avec des entités étrangères est passible d’une peine allant jusqu’à 10 ans de prison et l’équivalent de 12 000 dollars d’amende.

    Le même article précise que si la conduite équivaut à de la « corruption sur terre », elle peut être punie de mort en vertu de l’article 286 du Code pénal islamique. Les femmes qui envoient des vidéos d'elles sans voile à des médias étrangers peuvent être condamnées à mort. Celles qui militent pacifiquement contre le port obligatoire du voile peuvent être, aussi, condamnées à mort. 

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  • Respect du droit international au Sahara Occidental

    Depuis 1963, le Sahara Occidental est inscrit sur la liste des territoires non autonomes établie par l’ONU. La Cour Internationale de Justice(CIJ) a rendu son verdict le 16 octobre 1975, attestant l’inexistence de liens de liens de souveraineté avec le Maroc et la Mauritanie, de nature à modifier l’application de la résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’ONU, quant à la décolonisation du Sahara occidental. Pourtant, près de 60 ans plus tard, le peuple sahraoui attend toujours de pouvoir exercer son droit à l’autodétermination, dans un contexte où la promesse d’un référendum, faite en 1991, reste non tenue.

    En novembre 2020, le Maroc a violé le cessez-le-feu et la guerre a repris entre le Maroc et le Front Polisario, une guerre qui éloigne toujours davantage la résolution du conflit. Cette reprise des combats a des conséquences dramatiques pour le peuple sahraoui et pour les peuples de la région nord-africaine. La reprise de la guerre met en péril les espoirs de construire un grand Maghreb des peuples.

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  • Cette extrême droite pro-Israël

    Extraits de l'article du Monde Diplomatique, daté de décembre 2024, par Sophie Bessis  

    Si le racisme visant les Juifs est un délit, l’opinion consistant à critiquer Israël et les politiques menées par son gouvernement ne peut être condamnée. Pourtant, depuis le 7 octobre 2023, la tendance à fusionner les deux notions n’a cessé de se renforcer.

    Laffirmation est tant ressassée en Europe et en Amérique du Nord qu’elle a pris valeur de vérité : l’antisionisme serait un avatar contemporain de l’antisémitisme et il conviendrait de le combattre comme tel. Il est « la forme réinventée de l’antisémitisme », répète le président français Emmanuel Macron, à l’unisson des responsables américains ou canadiens, tandis que la classe politique allemande, croyant ainsi pouvoir payer la dette du pays à l’égard des Juifs, a fait de la défense inconditionnelle d’Israël une « raison d’État ». Depuis des décennies, les dirigeants israéliens usent quant à eux de cette confusion pour disqualifier toute critique de leur politique, et plus encore depuis les atrocités perpétrées par le Hamas le 7 octobre 2023

    (...)

    Car l’époque contemporaine a ressuscité un oxymore, les sionistes-antisémites, réalisant une prédiction de Theodor Herzl. Dans son  les sionistes ouvrage fondateur du sionisme, L’État des Juifs (1896), ce dernier affirmait que « les antisémites seront nos amis les plus sûrs et les pays antisémites nos alliés ». Les Juifs étant à leurs yeux inassimilables, nombre d’antisémites ont approuvé, dans les années 1920, l’idée de leur regroupement dans un État qui leur serait propre, ce qui permettrait de s’en débarrasser. Ce sionisme bien particulier a retrouvé une expression publique en France à la suite de la guerre des six jours de juin 1967. « En dehors du sionisme intégral, il n’est pas de solution raisonnable et efficace du problème juif », écrit alors Xavier Vallat, commissaire général aux questions juives sous Vichy, dans Aspects de la France (15 juin 1967).

     

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