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politique internationale - Page 11

  • Punitions collectives

    Extraits de l'éditorial du Monde Diplomatique daté se mars 2024, , par Benoît Bréville .

    C'était l’un des pires châtiments dans la Grèce antique. En cas de meurtre politique ou de haute trahison, l’assemblée des citoyens pouvait décider la kataskaphê, la destruction de la maison du coupable, et la condamnation de sa famille à l’exil. Par cette peine, écrit l’historien Walter R. Connor, la cité voulait matérialiser « la mise à l’écart définitive de la société du transgresseur et de ses descendants (1) ». Le moindre de leurs biens devait être réduit en poussière, afin d’éviter qu’il ne soit vendu ou échangé, et il arrivait même que l’on déterre les os de leurs ancêtres pour les jeter hors de la ville.

    (...)

    Courantes dans l’Antiquité et au Moyen Âge, de telles sanctions passeraient aujourd’hui pour barbares. La justice moderne ne repose-t-elle pas sur le principe de responsabilité personnelle ? Et le droit international ne range-t-il pas les peines collectives parmi les « crimes de guerre » ? Nul ne saurait être puni pour des fautes qu’il n’a pas commises : même les régimes les plus autoritaires reconnaissent ce principe, au moins sur le papier.

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  • L’Europe vote pour la nature

    Communiqué de la LPO le 27.02.2024

    Bien que lacunaire, en particulier dans le domaine agricole, ce texte permet toutefois de garantir la réalisation d’actions concrètes d’une ampleur inédite pour la sauvegarde de l’environnement dans l’Union Européenne. Contrairement aux initiatives passées qui reposaient sur la bonne volonté des gouvernements sans échéances claires, ce règlement fixe des objectifs juridiquement contraignants, et donc obligatoires, en vue de restaurer au moins 20% de la superficie terrestre et maritime de l’UE avant 2030.

    Le 9 Novembre 2023, après d’intenses négociations en trilogue, le Parlement, la Commission et le Conseil européens avaient trouvé un compromis historique en faveur de cette loi, soutenue par près d’1,2 million de citoyens. En dépit des efforts des groupes conservateurs et nationalistes pour l’empêcher, son adoption par une majorité des députés européens réunis en séance plénière à Strasbourg va maintenant permettre d’envisager sa mise en œuvre. La dernière étape du processus consiste désormais à ce que l'accord reçoive l'approbation formelle de chacun des États membres, ce qui devrait avoir lieu en mars ou avril de cette année.

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  • Ukraine : deux ans de guerre

    Edito de Cartooning for Peace du Jeudi 22 février 2024

    Le 24 février 2022, la tentative d’invasion éclair de l’Ukraine par la Russie aura deux ans. Depuis, une guerre d’usure s’est installée et a tué au moins 10 000 civils ukrainiens selon l’ONU, ainsi que des centaines de milliers de militaires dans les deux camps. Aucune perspective de paix ne semble envisageable à court terme, et les lignes de fronts n’ont pas bougé en un an, la contre-offensive ukrainienne ayant échoué. Depuis plusieurs semaines, les bombardements russes s’intensifient. À l’approche des élections de mars, Vladimir Poutine veut reprendre l’avantage. Le chef du Kremlin veille à faire taire toute voix dissidente dans son pays, comme le montre l’assassinat de Navalny, ou celui d’un déserteur retrouvé criblé de balles en Espagne. Coté ukrainien, Volodymyr Zelensky reste dépendant de l’aide occidentale, qui commence à diviser les pays concernés. Aux États-Unis, un retour de Donald Trump – très conciliant avec le président russe – à la Maison Blanche fait craindre le pire. En Europe, les états-majors se préparent à ce que Poutine ne s’arrête pas à l’Ukraine, et finisse par s’en prendre à un pays de l’OTAN.

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  • En Ukraine, la guerre menée par la Russie a débuté en 2014, et non en 2022

    Communiqué d'Amnesty International su 23.02.2024.

    Le 24 février 2024 marque le deuxième anniversaire de l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie. Mais la guerre de la Russie en Ukraine a commencé il y a 10 ans. Elle a commencé en 2014, lorsque les troupes russes ont occupé la Crimée et l'ont illégalement annexée, et ont occupé des parties des régions ukrainiennes de Donetsk et de Louhansk. Cela fait donc dix ans que la population ukrainienne subit d'innombrables atrocités et de graves atteintes aux droits humains. 10 ans de guerre. 10 ans d'impunité.

    Depuis 2014, et le début de l'occupation de la Crimée ukrainienne, nous avons enquêté sur de nombreuses atrocités : ciblage délibéré de civils et d'infrastructures civiles essentielles, disparitions forcées, exécutions extrajudiciaires, actes de torture, privations illégales de liberté, transferts forcés de civils et mauvais traitements infligés à des prisonniers de guerre...

    Et depuis 2014, les victimes et les survivants ukrainiens réclament justice. La communauté internationale doit intervenir pour que les responsables de crimes de guerre en Ukraine soient jugés.

    Un conflit armé qui dure depuis dix ans

    En février 2014, la Russie a envoyé ses troupes occuper la Crimée, en Ukraine, mais n'a jamais admis que ses forces armées avaient également pénétré dans l'est de l'Ukraine la même année. Les éléments que nous avons publiés en 2014, notamment l'examen d'images satellite et de récits de témoins oculaires, confirment que c'est bien le cas, ce qui fait désormais de ce conflit un conflit armé international qui dure depuis dix ans.

    Des centaines de milliers de personnes ont été déplacées de l'est de l'Ukraine après que des groupes armés soutenus par la Russie ont proclamé des "républiques populaires" à Donetsk et à Louhansk.  Mais de nombreuses personnes sont restées.

    "À Donetsk, j'avais un endroit où vivre, un travail pour me nourrir et mes parents pour subvenir à mes besoins et à ceux du bébé. C'était très difficile de voir ce qui se passait chez moi... Mais en 2022, lorsque la pression pour obtenir un passeport russe et les interférences avec l'école sont devenues trop fortes, j'ai décidé qu'il était temps de partir", a déclaré Olha*, originaire de Donetsk.

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  • Alexeï Navalny-Julian Assange : le prix du courage

    Tribune collective

    Alexeï Navalny est mort. C’est une tragédie, condamnée unanimement par les États occidentaux. Elle est emblématique de l’effondrement démocratique de la Russie, du cynisme de ses dirigeants et de notre impuissance.

    Mais il ne suffit pas de s’indigner. Car nous avons aussi, en Europe occidentale, un homme qui paie le prix de son courage. Comme Navalny, il a dénoncé la part d’ombre des États. Il a subi un parcours judiciaire kafkaïen. Et son emprisonnement est un message pour tous ceux qui seraient tentés de suivre son exemple. Julian Assange n’a rien de commun avec Alexeï Navalny, si ce n’est qu’ils ont tous deux payé le prix de s’être opposés au pouvoir, d’en avoir révélé la corruption et les crimes et d’avoir subi pour cela une persécution politique.

    Julian Assange est fondateur de Wikileaks, un outil qui devait permettre aux lanceurs d’alerte de faire des révélations et de les vérifier sans risquer leur vie ou leur liberté. Il paie de sa liberté d’avoir diffusé une vidéo dans laquelle on voit un hélicoptère de l’armée américaine abattre froidement des Irakiens, à Bagdad, dont deux journalistes de l’agence Reuter. Il est celui qui a révélé les fraudes de banques suisses et islandaises, ainsi que les circuits de corruption de dictateurs africains ou de certaines compagnies russes offshore. Il a aussi révélé que des présidents français avaient été espionnés par les États- Unis : Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande étaient sur écoutes et les informations recueillies étaient partagés avec l’Australie et le Royaume-Uni.

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  • Sanctions contre des colons israéliens violents : une étape symbolique qui doit mener à la fin du commerce français avec les colonies

    L’annonce aujourd’hui par le quai d’Orsay de sanctions à l’encontre de 28 colons israéliens violents est un premier pas symbolique, qui doit amener la France à agir concrètement contre la colonisation en cessant notamment toutes relations commerciales avec les colonies israéliennes.

    Le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères a annoncé le 13 février que 28 colons israéliens violents sont désormais visés par une interdiction administrative du territoire français.

    Selon le CCFD-Terre Solidaire et la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine, il s’agit d’un premier pas, nécessaire mais symbolique, qui ne sera pertinent qu’à la condition d’être le prélude d’une politique conforme au droit international humanitaire pour contribuer à mettre fin à la colonisation illégale du territoire palestinien occupé, l’une des causes profondes du conflit israélo-palestinien.

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  • Alexeï Navalny est mort en détention

    Publié le 16.02.2024 par Amnesty International

    Vendredi 16 février, Alexeï Navalny est mort en détention dans une colonie pénitentiaire russe. Choc. Colère. Indignation. Fervent militant politique et anticorruption russe, Alexeï Navalny était l’un des principaux opposants à Vladimir Poutine. Nous appelons dès maintenant à une enquête indépendante !

     

    « Ils l'ont tué » a déclaré Agnès Callamard, secrétaire générale d'Amnesty International suite à l'annonce de la mort d'Alexeï Navalny.

    Le Kremlin cherche depuis des années à faire taire Alexeï Navalny. Sa condamnation à 19 ans de prison était uniquement motivée politiquement. En décembre 2023, il avait été déplacé dans la colonie pénitentiaire la plus reculée de Russie, au nord du cercle polaire arctique. C'est ici, isolé du monde, qu'Alexeï Navalny est mort, en détention. Toutes nos pensées vont à sa famille et à ses proches. Cela fait des années que nous menons des actions de mobilisation où nous scandons avec ferveur : « Free Navalny ! ».

    Nous sommes encore sous le choc de la mort de Navalny mais nous allons continuer le combat et nous battre pour que justice soit rendue.

    Figure de l'opposition à Vladimir Poutine

    Avocat de formation, Alexeï Navalny créé en 2011 la Fondation anti-corruption (FBK). Avec ses équipes, il menait des enquêtes documentant la corruption au plus haut niveau de l'État. Pour ce travail, Alexeï Navalny et plusieurs employés de la fondation ont subi des représailles.  

    C'est cette même année, en 2011, qu'il se fait connaître du grand public au moment d'importantes manifestations organisées contre des fraudes aux élections législatives. Alexeï Navalny deviendra alors de plus en plus présent sur la scène politique russe. Il se présentera à plusieurs élections : en 2013, il est candidat à la mairie de Moscou où il finira en deuxième position. En 2018, il tente de se présenter à l'élection présidentielle mais la justice russe le déclare inéligible.  Les autorités russes semblaient déjà déterminées à faire taire cette voix contestataire. 

    Par le passé, Alexeï Navalny a pu tenir des propos pouvant s’apparenter à un appel à la haine. Nous tenons à rappeler que nous condamnons ces propos, susceptibles de constituer une incitation à la discrimination, à la violence ou à l’hostilité. Mais il ne doit pas y avoir de confusion : rien de ce qu’a dit Alexeï Navalny par le passé ne pouvait justifier sa détention, qui était purement motivée par des considérations politiques. 

    Alexeï Navalny a été arrêté à plusieurs reprises, simplement parce qu'il appelait ou participait à des manifestations pacifiques.   

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