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politique internationale - Page 15

  • Elections en Allemagne : le score historique de l’extrême-droite derrière la victoire des conservateurs

    Edito de Cartooning for Peace du Jeudi 27 février 2024

    Le 23 février, les Allemands ont voté pour des élections fédérales anticipées, désignant les nouveaux députés du Bundestag qui devront eux-mêmes élire un chancelier. L’alliance démocrate-chrétienne CDU/CSU l’a emporté avec 28,52% des voix, et son chef Friedrich Merz devrait en toute logique devenir chancelier. La gauche (le SPD, les Verts et Die Linke) a quant à elle subi un revers inédit. Mais le principal choc est le succès de l’AfD, parti d’extrême-droite parmi les plus radicaux d’Europe, avec un score historique de 20,8% des voix, obtenu en grande partie dans l’ancienne RDA. Friedrich Merz ne compte pour le moment pas gouverner avec l’AfD, et cherchera tant bien que mal une majorité de coalition avec d’autres partis.

    L’urgence est par ailleurs à la gestion de la guerre en Ukraine, et de la diplomatie agressive de Donald Trump : Friedrich Mers a dénoncé l’ingérence américaine dans les élections. Il souhaite reconstruire « l’indépendance » de son pays vis-à-vis des États-Unis et renforcer l’autonomie européenne, notamment en matière de défense.

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  • Union européenne - Israël : pas d’accord avec le génocide, l’occupation, la colonisation et l’apartheid

    Communiqué de l'Association France Palestine Solidarité

    L’Union européenne est le premier partenaire commercial de l’État d’Israël grâce à un accord : l’Accord d’association UE-Israël, en vigueur depuis 2000. Ce partenariat officiel lui donne également accès à de nombreuses ressources de l’Union européenne et permet la mise en œuvre de programmes de coopération privilégiés.

    L’Association France Palestine Solidarité, aux côtés de plus de deux cents ONG, de syndicats et de plus de 250 parlementaires européen·nes, demande la suspension de cet Accord d’association tant qu’Israël ne respecte pas le droit international et les droits humains.

    Le Conseil d’association réunit les représentant·es des parties signataires de l’accord pour examiner le respect de ses clauses. Le prochain Conseil d’association UE-Israël est prévu le 24 février 2025.

    L’article 2 de l’accord stipule que le respect des droits humains et des principes démocratiques par les parties en sont des éléments essentiels. Les violations des droits humains constituent donc une infraction grave susceptible d’invalider l’accord.

    Israël a commis, sans aucune contestation possible, de graves violations du droit international avant et depuis l’entrée en vigueur de l’accord.

    Israël a mis en place un régime d’oppression et de domination systématiques à l’encontre du peuple palestinien, un régime d’apartheid, un crime contre l’humanité.

    En 16 mois, les forces israéliennes ont tué plus de 61 000 Palestinien·nes à Gaza (dont 21 000 enfants) et blessé au moins 100 000 autres, elles ont déplacé presque toute la population de la zone occupée, tout en empêchant l’entrée d’aide humanitaire, et en détruisant près de 70% des infrastructures gazaouies, 60% des maisons et 65% des routes.

    Les attaques israéliennes contre la Cisjordanie occupée, particulièrement contre les camps de réfugié·es et les communautés isolées, les arrestations massives et l’usage systématique de la torture, les fermetures de routes, les raids militaires, le nettoyage ethnique et l’expansion des colonies sont en très importante augmentation.

    Israël vient de rayer d’un trait de plume l’UNRWA, l’agence de l’ONU chargée de subvenir aux besoins des réfugié·es que 76 ans de nettoyage ethnique a produits.

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  • Menacée par une procédure-bâillon, Greenpeace USA entame un procès pour sa survie

    Dix ans après les manifestations des peuples autochtones contre l’oléoduc Dakota Access (DAPL), des représentants et des représentantes de Greenpeace International (GPI) et de deux entités de Greenpeace USA sont arrivés aujourd’hui au tribunal du comté de Morton (Dakota du Nord) pour faire face au procès sans fondement intenté par Energy Transfer (ET), la multinationale à l’origine de la construction de l’oléoduc.

    Dans le cadre de ce procès, qui s’avère un cas d’école de procédure-bâillon, Energy Transfer réclame 300 millions de dollars de dommages-intérêts et tente de réécrire l’histoire des protestations menées par les peuples autochtones à Standing Rock, en affirmant qu’elles ont été orchestrées par Greenpeace. L’issue de ce procès pourrait avoir d’importantes répercussions sur le droit à la liberté d’expression, aux États-Unis et dans le monde entier. Depuis 2017, GPI et les différentes entités de Greenpeace aux États-Unis font face à différentes poursuites lancées par ET[1].

    Deepa Padmanabha, conseillère juridique principale de Greenpeace USA, a déclaré : Au-delà de l’impact que cette affaire pourrait avoir sur les entités de Greenpeace, ce qui est encore plus inquiétant est qu’elle pourrait établir un précédent juridique dangereux en considérant que les personnes qui participent à des manifestations sont responsables des actes d’autres participants. Cela pourrait avoir un sérieux effet dissuasif sur toutes celles et ceux qui voudraient participer à des manifestations.

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  • Guerre en Ukraine : la sécurité européenne mise au défi

    Edito de Cartooning for Peace  du Jeudi 20 février 2025

    Mercredi 19 février, Donald Trump qualifie le président ukrainien de « dictateur sans élection… qui n’aurait jamais dû démarrer cette guerre ». On croit rêver, c’est pourtant la réalité. La rhétorique du Kremlin sort désormais directement de la bouche du locataire de la Maison Blanche. Depuis la semaine dernière déjà, les États-Unis et la Russie se sont mis seuls à la table des négociations pour mettre un terme à la guerre en Ukraine, sans consulter ni le principal intéressé, ni ses alliés européens. Leurs délégations se sont ensuite rencontrées ce mardi 18 février à Riyad en Arabie Saoudite, toujours sans les dirigeants ukrainien et européens. Les États-Unis sont prêts à accepter une paix sans restitution des territoires occupés et sans intégration de l’Ukraine à l’OTAN. Dans l’affaire, Poutine pourrait même obtenir la levée des sanctions économiques américaines, et l’affaiblissement militaire de l’Europe.

    « Le temps où l’Amérique soutenait l’Europe simplement parce qu’elle l’avait toujours fait est révolu » avait déclaré le président ukrainien quelques jours plus tôt à la 61e Conférence de Munich sur la sécurité. Le président français Emmanuel Macron a reçu en urgence lundi 17 et mardi 18 février des chefs d’États de l’UE et de l’OTAN à l’Élysée pour tenter de répondre d’une seule voix à ce qui s’apparente désormais à un tournant historique dans l’alliance entre l’Europe et les Etats-Unis. La semaine prochaine, il sera reçu à Washington.

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  • Intelligence artificielle : conclusion du sommet de Paris

    Éditorial de Cartooning for Peace du Jeudi 13 février 2025

    Le sommet international sur l’intelligence artificielle (IA), les 10 et 11 février à Paris, a remis l’engouement et l’inquiétude autour de cette révolution technologique au cœur des débats publics et médiatiques.

    La France et l’Inde ont co-organisé cet évènement réunissant chefs d’État, experts et patrons de la tech pour tenter de coordonner et contrôler le développement de cette technologie, dans laquelle la plupart des pays riches s’apprêtent à investir des milliards. Les discussions ont abouti à une déclaration pour une IA « ouverte », « éthique » et « inclusive » et pour un « dialogue mondial » visant à éviter une « concentration du marché ».

    Le Royaume-Uni, mais surtout les États-Unis, leader sur le marché, ont refusé de signer cette déclaration. Le vice-président des États-Unis J. D. Vance a regretté une « régulation excessive », et mis en garde contre l’utilisation de l’IA par des « régimes totalitaires ». Comprendre : la Chine et son entreprise Deepseek, principale concurrente de Chat GPT.

    La création d’un observatoire de l’impact énergétique de l’intelligence artificielle a été annoncé pour parer aux importants enjeux en matière d’environnement, l’utilisation des intelligences artificielles étant particulièrement énergivore. Le prochain sommet sur l’IA aura lieu en Inde.

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  • Haïti : une enfance volée par les gangs

    Publié par Amnesty International le 13.02.2025

    Les enfants vivant dans la capitale haïtienne et ses environs subissent de plein fouet les violences incessantes et croissantes des gangs. Leurs droits fondamentaux ne sont plus respectés alerte notre dernier rapport.

    Recrutements forcés, viols, violences sexuelles, enlèvements, homicides, blessures irréversibles… grandir aujourd’hui à Port-au-Prince et dans les environs de la capitale haïtienne est devenu une épreuve pour de plus en plus d’enfants exposés aux violences des gangs qui font régner leur loi brutale, depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en juillet 2021. La quasi-totalité de la capitale vit désormais sous la coupe réglée de ces bandes organisées ultra-violentes, qui n’hésitent pas à agresser, violer et tuer les enfants.

    C’est dans ce contexte difficile que nos équipes de chercheurs ont rencontré 112 témoins, des enfants, des travailleurs humanitaires et des responsables politiques au cours du mois de septembre 2024. Leur enquête portait sur les violations des droits humains commises dans huit communes du département de l’Ouest.

    Leurs conclusions, édifiantes, ont été compilées dans notre dernier rapport intitulé « Je ne suis qu’une enfant, pourquoi cela m’est-il arrivé ? ». Haïti : l’offensive des gangs contre l’enfance. »

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  • L’ère du néofascisme et ses particularités

    Article du Monde diplomatique par Gilbert Achcar, publié le 9 février

    Chaque jour qui passe, et à un rythme accéléré ces dernières années, il devient de plus en plus évident que nous assistons à une nouvelle ère de montée de l’extrême droite à l’échelle mondiale, similaire à l’ère de la montée des forces fascistes entre les deux guerres mondiales du XXe siècle. L’appellation « néofascisme » a été utilisée pour désigner l’extrême droite contemporaine, qui s’est adaptée à notre époque parce qu’elle était consciente que la reproduction du modèle fasciste observé au siècle dernier n’était plus possible, dans le sens où il n’était plus acceptable pour la majorité des gens.

    Le néofascisme prétend respecter les règles fondamentales de la démocratie au lieu d’établir une dictature pure et simple comme l’a fait son prédécesseur, même lorsqu’il vide la démocratie de son contenu en érodant les libertés politiques réelles à des degrés divers, selon le niveau de popularité réel de chaque dirigeant néofasciste (et donc de son besoin ou non de truquer les élections) et du rapport des forces entre lui et ses adversaires. Il existe aujourd’hui un large éventail de degrés de tyrannie néofasciste, allant du despotisme quasi-absolu dans le cas de Vladimir Poutine à ce qui conserve encore un espace de libéralisme politique comme dans les cas de Donald Trump et de Narendra Modi.

    Le néofascisme diffère des régimes despotiques ou autoritaires traditionnels (tels que le gouvernement chinois ou la plupart des régimes arabes) en ce qu’il se fonde, comme le fascisme du siècle dernier, sur une mobilisation agressive et militante de sa base populaire sur une assise idéologique similaire à celle qui caractérisait son prédécesseur. Cette assise comprend diverses composantes de la pensée d’extrême droite : fanatisme nationaliste et ethnique, xénophobie, racisme explicite, masculinité affirmative et hostilité extrême aux acquis des Lumières et aux valeurs émancipatrices.

    Quant aux différences entre l’ancien et le nouveau fascisme, les plus importantes d’entre elles sont, premièrement, que le néofascisme ne s’appuie pas sur les forces paramilitaires qui caractérisaient l’ancienne version – non pas dans le sens qu’il en est dépourvu, mais qu’il les maintient dans un rôle de réserve dans les coulisses, lorsqu’elles existent – et, deuxièmement, que le néofascisme ne prétend pas être « socialiste » comme son prédécesseur. Son programme ne conduit pas à l’expansion de l’appareil d’État et de son rôle économique, mais s’inspire plutôt de la pensée néolibérale dans son incitation à réduire le rôle économique de l’État en faveur du capital privé. Cependant, la nécessité peut le faire aller dans la direction opposée, comme c’est le cas avec le régime de Poutine sous la pression des exigences de la guerre qu’il a lancée contre l’Ukraine.

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