Communiqué d'Amnesty International le 09.08.2024
Alors qu’il défend de manière pacifique ses terres face au projet destructeur de gazoduc Coastal GasLink (CGL), le chef Dsta'hyl a été reconnu coupable d’outrage criminel par la justice canadienne. En juillet 2024, il a été condamné à 60 jours d’assignation à résidence. À la suite de cette condamnation, Amnesty International a décidé d’attribuer le statut de prisonnier d’opinion au chef Dsta'hyl, faisant de lui le premier prisonnier d’opinion au Canada.
Continuons à demander l’abandon des charges qui pèsent contre lui et contre les autres défenseur⸱es, ainsi que l'abandon du projet de gazoduc !
La Nation Wet’suwet’en, représentée par ses Chef·fes héréditaires, se trouve au cœur de la Colombie-Britannique au Canada. Le Chef Dsta'hyl est le chef d’un des clans des Wet’suwet’en : le clan Likhts'amisyu.
Le projet de gazoduc Coastal GasLink (CGL) de 670 km porté par l’entreprise TC Energy menace le territoire Wet’suwet’en de dégâts environnementaux irréparables. Alors que les Chef·fes héréditaires ont toujours eu autorité sur leur territoire, ils n’ont jamais donné leur consentement préalable, libre et éclairé à la construction de ce gazoduc.
C’est pour protéger leur territoire, le Yin’tah, que les Wet’suwet’en dont le chef Dsta'hyl se battent contre les intérêts des industries fossiles. En manifestant de manière pacifique contre la construction du gazoduc, ils exercent leurs droits humains à la liberté d’expression et de mouvement et de réunion pacifique, mais également les droits des peuples autochtones à l’autogouvernance et au contrôle de leurs territoires.
Ils sont pourtant surveillé·es, intimidé·es, harcelé·es, criminalisé·es par les autorités canadiennes et par Coastal GasLink Pipeline Ldt., et certains risquent même des peines de prison comme le chef Dsta'hyl.
En juillet 2024, le chef Dsta'hyl a été condamné à 60 jours d’assignation à résidence. Il est le premier de quatre défenseur·es des terres Wet'suwet'en reconnu·es coupables d’outrage criminel à être condamné à assignation à domicile. Le procès des autres défenseur·es des terres Wet'suwet'en est toujours en cours. Trois d’entre eux seront jugé·es en septembre 2024.
J'ai été condamné pour avoir protégé nos propres terres alors que les lois Wet'suwet'en ont été mises de côté
Chef Dsta'hyl
À la suite de cette condamnation, Amnesty International a reconnu le chef Dsta'hyl comme étant le premier prisonnier d’opinion sur le territoire canadien. La reconnaissance de ce statut de prisonnier d’opinion implique que nous exigeons la levée immédiate et inconditionnelle de son assignation à résidence.
Carte élaborée par Amnesty International. Source : Coastal GasLink et bureau des Wet’suwet’ens.