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  • Après 7 ans de fiasco, les députés enterrent les ZFE

    Extraits de l'article d'Alexandre-Reza Kokabi pour Reporterre

    Du Rassemblement national pro-voitures à LFI, qui pointe le manque d’alternatives pour les plus précaires, les ZFE ont cristallisé les colères. Leur suppression illustre l’échec d’une écologie déconnectée des réalités sociales.

    C’est un vote au goût de renoncement. Mercredi 28 mai, les députés ont adopté un article du projet de loi sur la simplification de la vie économique qui prévoit la suppression des zones à faibles émissions (ZFE). Portée par le député d’extrême droite Pierre Meurin (RN), la mesure a été adoptée par 98 voix contre 51, scellant une alliance hétéroclite allant du Rassemblement national à La France insoumise (LFI), en passant par Les Républicains et quelques élus de la majorité. Le gouvernement, qui tentait de sauver les meubles en restreignant l’obligation aux seules métropoles de Paris et Lyon, a échoué.

    Créées en 2018, les ZFE visaient à améliorer la qualité de l’air en limitant la circulation des véhicules les plus polluants dans les agglomérations de plus de 150 000 habitants. Déjà mises en place dans une dizaine de villes (Nice, Rouen, Paris...) elles devaient pleinement entrer en vigueur en 2025. À peine amorcé, ce chantier est aujourd’hui mis à l’arrêt. Un recul net par rapport aux ambitions affichées par Elisabeth Borne, qui voyait dans ces zones un dispositif « irréversible ».

    Un fiasco programmé

    Ce revirement spectaculaire sanctionne un long enlisement. Imaginées comme un levier structurant de transition écologique, les ZFE ont souffert d’un double défaut originel : un pilotage centralisé, déconnecté des réalités locales, et une mise en œuvre sans véritable accompagnement. « On a mis la charrue avant les bœufs en disant aux gens de ne plus prendre leur voiture, sans proposer d’alternatives », résumait le député LFI Sylvain Carrière, en avril, dans Reporterre. La prime à la conversion s’est effritée, les transports publics en dehors des grandes métropoles sont restés sous-financés, le leasing social a fait long feu. Le gouvernement, sous pression, avait bien promis de réserver au moins 10 % des 50 000 véhicules électriques accessibles pour 100 euros par mois aux habitants concernés par des ZFE. Pas de quoi changer la donne : à l’écologie incantatoire a succédé le vide opérationnel.

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  • Les deux tiers des insectes volants du Royaume-Uni ont disparu en trois ans

    Article tiré de Reporterre

    En seulement trois ans, la population d’insectes volants a chuté de 63 % au Royaume-Uni. Voilà le résultat de l’étude participative Bugs matter, dont les résultats ont été rendus publics le 30 avril.

    Le principe de l’étude, mise en place par deux organisations environnementales — Kent Wildlife Trust et Buglife — est simple : de 2021 à 2024, des milliers d’automobilistes britanniques ont téléchargé sur une application dédiée des photos de leur plaque d’immatriculation, avant et après avoir conduit, pour recenser le nombre d’impacts d’insecte sur le véhicule. Plus de 25 000 trajets ont ainsi été enregistrés.

    « Conséquences considérables »

    Les conclusions ont permis de valider le ressenti de nombreuses personnes, qui avaient déjà remarqué à l’œil nu une diminution du nombre d’insectes sur leur pare-brise. Les résultats ne diffèrent pas non plus des études similaires menées dans d’autres pays européens : une enquête avait par exemple conclu à une baisse des insectes volants de 80 % au Danemark entre 1997 et 2017. Les causes identifiées sont la perte et la dégradation des habitats, le changement climatique et l’utilisation de pesticides.

     

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  • Donald Trump livre à la pêche un immense sanctuaire marin

    Article tiré de Reporterre

    Donald Trump porte un nouveau coup de poignard à la biodiversité. Jeudi 17 avril, le président étasunien a réautorisé par décret la pêche commerciale dans l’un des plus vastes sanctuaires marins du monde, le Pacific Remote Islands Marine National Monument, situé au beau milieu de l’océan Pacifique.

    Créée en 2009 sous le mandat de George W. Bush, cette aire marine protégée avait été étendue par Barack Obama en 2014. D’une superficie de près d’1,3 million de kilomètres carrés (l’équivalent du Pérou), la zone est parsemée d’atolls coralliens et peuplée de tortues de mer et de baleines en danger d’extinction.

    Donald Trump justifie cette décision par sa volonté de défendre les pêcheurs étasuniens, qui seraient contraints à pêcher « plus au large, dans les eaux internationales, pour concurrencer des flottes étrangères mal réglementées et fortement subventionnées ».

    Un autre décret publié le même jour presse le Département du commerce d’assouplir les réglementations qui pèseraient sur la pêche et l’aquaculture étasunienne.

     

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  • L’Europe, le continent qui se réchauffe le plus vite sur Terre

    Extraits de l'article de Emmanuel Clévenot et Antoine Levesque pour Reporterre

    Records de chaleur, désastres climatiques : en 2024, l’Europe a été particulièrement touchée par le dérèglement climatique, révèle un épais rapport de Copernicus. Le point en infographies.

    Où en est le changement climatique en Europe ? Le 15 avril, en collaboration avec l’Organisation météorologique mondiale (OMM), l’observatoire européen Copernicus a dévoilé un vaste inventaire de l’état du climat sur le Vieux continent, en 2024. Une centaine de scientifiques a contribué à ce nouvel éclairage. Objectif : balayer un large éventail de variables climatiques — du stress thermique à la couverture nuageuse, en passant par les feux de forêt ou la fonte des glaciers.

    Sans grande surprise, les signaux sont au rouge. Parmi les principaux éléments à retenir figure la question du réchauffement. L’année 2024 a été la plus chaude jamais enregistrée sur le territoire. Que ce soit sur terre ou à la surface des océans — avec un record à +1,2 °C en mer Méditerranée comparé à la normale. Le continent ne déroge pas aux tendances observées depuis les années 1980, et se réchauffe le plus rapidement sur Terre.

    Le quart sud-est de l’Europe a été le plus violemment frappé par ces températures. Il décroche au passage la triste médaille d’or de la vague de chaleur la plus longue… avec une durée de treize jours consécutifs. Et ce n’est pas tout : le nombre de jours de stress thermique « fort » à « extrême » — où la température ressentie par le corps humain est comprise entre 32 °C et plus de 46 °C — a été le deuxième plus élevé de l’histoire. Même chose pour celui de nuits tropicales, où le mercure ne descend pas sous la barre des 20 °C. À l’inverse, l’année a atteint le plus faible nombre de journées fortement froides.

    Ceci n’est qu’un avant-goût du désastre climatique approchant à grands pas, préviennent les auteurs. Un monde à +1,5 °C de réchauffement pourrait notamment entraîner 30 000 décès annuels en Europe. « Chaque fraction de degré supplémentaire compte », insiste Celeste Saulo, secrétaire générale de l’OMM.

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  • En Algérie, la France coloniale a aussi détruit la nature

    Extraits de l'article de Fanny Marlier pour Reporterre, paru le 24.03.2025

    L’accaparement colonial de la terre en Algérie a détruit des modes d’organisation et de gestion de la terre en commun. Le développement des monocultures et d’une agriculture d’exportation a aussi bouleversé l’environnement.

    Après avoir été suspendu de RTL début mars pour avoir évoqué les massacres français en Algérie au XIXe siècle, Jean-Michel Apathie a décidé de quitter la station. En pleine surenchère du ministre Bruno Retailleau avec l’Algérie et face à une extrême droite qui clame les bienfaits de la colonisation, le flot de réactions hostiles aux propos de l’éditorialiste rappelle que nombre de Français ne connaissent pas l’ampleur des crimes coloniaux commis par la France en Algérie.

    Face aux tentatives de révisionnisme historique, Reporterre s’est intéressé à un pan méconnu de la colonisation française en Algérie : ses dégâts sur la nature. À l’aube de la colonisation, le socle de la société algérienne reposait sur la paysannerie, l’agriculture était la principale source de richesse et rythmait la vie des populations qui alternait entre le travail de la terre et les transhumances saisonnières. Mais de 1830 jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale, l’accaparement des terres par les colons a complètement bouleversé cet équilibre.

    « L’arrivée des colons en Algérie signe l’accaparement des ressources environnementales et celle du foncier. C’était une pratique d’expropriation sans explication, sans excuse et avec une grande brutalité. Pour les Algériens, c’est un monde qui s’effondre littéralement », relate Antonin Plarier, maître de conférence à l’université Lyon 3 et spécialiste de l’histoire environnementale des sociétés coloniales.

    Au total, d’après ses calculs, plus d’1,2 million d’hectares ont été transférés aux Européens entre 1830 et 1917 : soit l’équivalent de 1 000 fois la superficie de Paris, et trois fois celle de la Belgique.

    Pour réquisitionner des terres algériennes, la France a développé un arsenal juridique légalisant un paradoxe : celui d’une société qui défendait le droit à la propriété et d’une colonisation qui foulait au pied celle des Algériens. L’administration coloniale pouvait ainsi s’emparer de n’importe quelle propriété algérienne, qu’elle soit celle d’un individu comme d’une tribu entière.

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  • Chlordécone : l’État condamné à indemniser des Guadeloupéens et des Martiniquais

    Article tiré de Reporterre

    Le 11 mars, la cour administrative d’appel de Paris a jugé que l’État avait « commis des fautes » dans la célèbre affaire du chlordécone. Elle le condamne en outre « à réparer le préjudice d’anxiété » pour les personnes ayant fourni des éléments personnels tels que des dosages sanguins, autrement dit, une dizaine de personnes seulement.

    1 286 Guadeloupéens et Martiniquais étaient requérants dans ce dossier : cela signifie que moins de 1 % d’entre elles et eux obtiendront une indemnisation. Chacun réclamait la somme de 15 000 euros. Une victoire partielle donc, mais une décision inédite.

    Entre 1972 et 1993, les bananeraies de Guadeloupe et de Martinique ont été massivement aspergées de ce pesticide, pourtant nocif pour la santé. Un empoisonnement des terres agricoles et des populations locales, autorisé par l’État français, ayant fait fi des alertes de l’OMS. Le produit avait d’ailleurs été interdit dans l’Hexagone dès 1990, mais deux dérogations — signées sous François Mitterrand — avaient légalisé son emploi dans les Antilles.

    Longtemps resté sous silence, le scandale a fini par éclater au grand jour le 27 juin 2022. Ce jour-là, le tribunal administratif de Paris avait jugé l’État coupable de « négligences fautives ». Les magistrats avaient toutefois refusé d’indemniser les victimes. C’est désormais chose faite.

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  • Trump : le programme anti-écologique des ultraconservateurs

    Extraits de l'article d'Edward Maille pour Reporterre

    Donald Trump, investi président des États-Unis ce 20 janvier, veut augmenter la production d’énergies fossiles et réduire les moyens gouvernementaux de protection de l’environnement.

    Le souvenir de la première présidence de Donald Trump a de quoi inquiéter. Le milliardaire avait retiré les États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat. Il avait détricoté, annulé ou diminué 125 règles et politiques environnementales, selon le Washington Post, avec des conséquences dramatiques.

    L’abrogation de régulations pour limiter la pollution durant son mandat avait causé 22 000 morts supplémentaires en 2019, indique une étude publiée dans The Lancet. Son investiture ce 20 janvier comme 47ᵉ président des États-Unis laisse donc craindre, à nouveau, le pire pour l’environnement.

    Pour son second mandat, Donald Trump a affirmé vouloir réduire, voire supprimer, le financement de l’Agence de protection de l’environnement (EPA). Avec ses 18 000 employés, elle met en application les régulations environnementales et veille à leur respect. Son affaiblissement provoquerait une détérioration de la qualité de l’air, de l’eau et des sols.

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