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reporterre - Page 5

  • Les marches des libertés ont remporté un franc succès

    Extraits due l'article de "Reporterre"

    « Floutage de gueule » ou encore « Non à la toute puissance policière », pouvait-on lire dans les cortèges. Samedi 18 novembre, des centaines de milliers de personnes ont défilé à Paris et dans toute la France pour dire non à la loi de « sécurité globale », qui porte gravement atteinte à la liberté d’informer. Dans la capitale, un flot discontinu de manifestants ont marché entre Bastille et République. Les organisateurs ont annoncé entre 150.000 et 200.000 participants. Le ministère de l’Intérieur fait état de 46.000 manifestants à Paris et 133.000 dans toute la France. Quel que soit le bon chiffre, « on n’avait pas vu cela depuis longtemps », se réjouit une manifestante.

    (...)

    Le succès de cette mobilisation est en partie attribuable au travail de la coordination « Stop Loi Sécurité Globale » qui a réussi le tour de force de réunir des sociétés, collectifs et associations de journalistes et de réalisateurs, confédérations syndicales, organisations de défense de droits humains, collectifs de luttes contre les violences policières, quartiers populaires et Gilets jaunes.

    Dans le cortège, on pouvait voir la grande banderole de Mediapart « La démocratie meurt dans l’obscurité » à coté de celles de Paris Match, ou encore du Monde. Même la société des journalistes du Figaro avait appelé à se mobiliser. Ainsi, de nombreux professionnels de l’information étaient présents dans le cortège, comme cette journaliste d’Europe 1 portant un panneau « Quand j’entends le mot violences policières je m’étouffe ». Une citation de Gérald Darmanin datant du 28 juillet 2020, quelques jours après qu’il ait été nommé à l’Intérieur. Le ministre était l’une des cibles des favorites manifestants : de nombreuses pancartes faisaient référence aux accusations de viol et de harcèlement sexuel qui le visent, et d’autres demandaient sa démission.

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  • Une fuite de carburant cause une grave pollution en Arctique

    Non loin de Norilsk, ville arctique du Grand Nord russe, l’effondrement le 29 mai d’un réservoir de carburant d’une centrale thermique a provoqué la fuite de 21.000 tonnes d’hydrocarbures, provoquant une marée noire d’une ampleur inédite. Les autorités russes ont tardé à réagir, aggravant la pollution.

    Des images de la rivière Ambarnaïa et des nombreux cours d’eau alentour – colorés de rouge du fait de la contamination – ont rapidement fait le tour des réseaux sociaux, suscitant la colère et l’incompréhension des internautes russes. Des réactions d’autant plus vives que les responsables de la centrale ont tenté durant les deux premiers jours de cacher l’incident, avant d’être dépassés par l’ampleur de la catastrophe. L’état d’urgence de niveau fédéral a été décrété le 3 juin.

    Les causes exactes de l’accident ne sont pas déterminées et font l’objet d’une enquête. « En raison de l’affaissement soudain des piliers, le réservoir de stockage de carburant diesel a été endommagé, entraînant une fuite de carburant » , a indiqué dans un communiqué Norlisk Nickel (Nornikel), la compagnie possédant l’entreprise NTEK exploitant la centrale.

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  • En Chine, la pollution est plus forte qu’avant le confinement

    Dans un rapport publié le 18 mai, le Centre for Research on Energy and Clean Air (CREA) montre que la pollution en Chine vient de remonter, quelque temps après le déconfinement et en pleine reprise des activités économiques. Et le constat est d’autant plus inquiétant que les niveaux sont plus élevés qu’avant le confinement. « Ces 30 derniers jours, les niveaux de polluants dangereux pour la santé en Chine ont excédé les concentrations enregistrées à la même époque l’année dernière, pour la première fois depuis le début de la crise Covid-19 », annonce le CREA. La pollution est donc actuellement plus élevée qu’à la même période en 2019.

    Dans la version complète du rapport, le CREA relève qu’une remontée des niveaux d’émissions polluantes était certes évidente, mais pas forcément à des niveaux supérieurs à la période pré-confinement, d’autant plus que cela advient alors même que tous les secteurs n’ont pas encore pleinement repris. L’organisme qualifie une telle reprise de « sale » et relève que la Chine avait déjà opéré de la même façon lors de son plan de relance après la crise financière de 2008.

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  • Retour dans la nature : la vie sauvage s’est épanouie, respectons-la

    La faune et la flore sauvage ont bénéficié pendant deux mois d’un répit salvateur. Comme une respiration. Un temps suspendu rompant l’éternelle prédation de l’humain sur la nature. En son absence, elles ont pu s’épanouir, se développer là où on ne les attendait pas, gagnant les rues des villes, nichant dans les interstices libérées de notre emprise. Alors que la population française restait cloîtrée entre quatre murs, la nature s’est, elle, littéralement, déconfinée.

    « Les animaux ont occupé des espaces qui leur étaient auparavant interdits », confirme le président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), Allain Bougrain-Dubourg, joint par Reporterre. « C’est une situation inédite, une première dans l’histoire. Des lieux comme l’estran – la bande littorale à cheval entre les marées — n’ont pas été foulés par l’humain pendant plusieurs mois. »

    En Camargue, la LPO a identifié 89 espèces d’oiseaux en train de nicher. Un record. Des Ibis falcinelles, vivant habituellement à l’autre bout de l’Europe dans le delta du Danube, ont été observés en grand nombre dans le parc naturel régional.

    En Charente-Maritime, des héronnières sont également apparues au bord des routes. Près du Cap d’Agde, une colonie de sternes caugek a élu domicile sur la plage de Portiragnes à deux pas des campings. Les sentiers désertés du littoral et les plages où le plaisancier posait habituellement sa serviette de bain se sont métamorphosées en nids douillets pour une multitude d’oiseaux comme les gravelots à collier interrompu, les échasses ou les avocettes. En montagne, le grand tétras et le lagopède alpin sont sortis des recoins dans lesquels ils étaient cantonnés.

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  • À Bure, contre le mouvement antinucléaire, une justice politique

    2 mai 2020 / Hervé Kempf (Reporterre)

    Un départ d’incendie dans un hôtel ; l’organisation d’une manifestation interdite ; des dégradations contre un bâtiment. Voici les trois éléments qui servent de prétexte à l’enquête judiciaire la plus coûteuse menée actuellement en France, ayant conduit pour plus d’un million d’euros à la mise sous contrôle judiciaire de dix personnes, à l’écoute cumulée de 16 ans de conversations téléphoniques, à l’examen de plus de 85.000 conservations et messages, à l’écoute durant de longs mois de 29 personnes, ainsi que de journalistes et d’avocats, à la mise en examen d’un avocat. Et tout ceci sans qu’aucune des personnes ainsi sanctionnée ou écoutée ne puisse se voir, pour l’instant, reprocher un délit concret. Il faut préciser que cette enquête hors norme se déroule dans un contexte où, dans un coin de la Meuse, les habitants opposés à un projet nucléaire sont sans arrêt surveillés – parfois avec des caméras postées aux fenêtres de leur maison – et contrôlés.

    Des magistrats prétendent sans rire que des enquêtes aussi démesurées sont menées pour démanteler des trafics de voitures ou de stupéfiants. Pour autant que cela soit vrai – on attend que l’on nous indique quelles enquêtes ont coûté autant d’argent à une justice qui crie misère dans toutes ses activités quotidiennes et utiles -, il faudrait expliquer pourquoi un départ de feu, une manifestation interdite et quelques dégradations méritent un tel déploiement de forces.

    Disons-le nettement : dans ce dossier, la justice n’est que de nom. Les moyens mis en œuvre par l’appareil judiciaire ont pour véritable but de casser l’opposition au projet d’enfouissement de déchets nucléaires dit Cigeo. C’est une justice politique.

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  • « La métropolisation du monde est une cause de la pandémie »

     Entretien avec Guillaume Faburel publié dans Reporterre    le 28 mars 2020 (extraits)

    Guillaume Faburel est professeur à l’Université Lumière Lyon 2 et enseignant à Sciences Po Lyon, chercheur à l’UMR Triangle. Il est l’auteur de l’ouvrage Les métropoles barbares (Passager clandestin, rééd. 2019).

    Reporterre — Le coronavirus est-il une crise sanitaire due à la métropolisation ?

    Guillaume Faburel — Oui, en grande partie. Pour rappel, le foyer de la pandémie est Wuhan. Cette métropole de Chine a vu sa population croître de près de 30 % depuis 2000, pour atteindre onze millions d’habitants. Sa croissance est supérieure à celles de Pékin et de Shanghai. Elle est une plaque tournante du transport, avec des dizaines de lignes de chemin de fer, de routes et d’autoroutes et un port fluvial d’un million de containeurs.

    La métropolisation des grandes villes et le néolibéralisme généralisé empêchent de casser la prolifération, comme pour les épidémies passées. La peste noire du bas Moyen Âge a mis près d’un an à affecter l’Europe, la grippe espagnole d’il y a un siècle a mis deux ans pour se généraliser. La densification extrême et les surpeuplements démesurés rendent les foyers difficilement maîtrisables, à moins de quelques atteintes aux libertés publiques.

    Surtout, outre la promiscuité, la cause métropolitaine de la prolifération est à trouver dans notre soumission non moins croissante à des modes de vie uniformisés, rendus totalement dépendants des dispositifs technico-économiques et urbanistiques pour se nourrir et se divertir, pour tisser des liens ou simplement, en ces temps tragiques, pour respirer. Et nous sommes alors très rapidement désœuvré.e.s lorsqu’il s’agit d’arrêter de nous agiter en permanence. Que nous reste-t-il une fois qu’on a consenti à ces vies métropolitaines, à leur imaginaire de l’illimité par la consommation et à la frénésie par l’agitation des flux ? Nous soumettre à l’urgence sanitaire décrétée par l’État et aux conséquences du démantèlement des systèmes de soin.

    Donc, oui, l’une des causes principales de la pandémie est à trouver dans la métropolisation du monde, comme mythe de la surmodernité, comme mutation forcenée de nos vies, comme arrachement définitif de la nature.

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  • Le Parc national des forêts : un nouveau venu dans un paysage sinistré

    Extraits de l'article de Reporterre du 7 novembre 2019 / Marie Astier

    Événement rare : un onzième parc national est créé jeudi 7 novembre, afin de protéger les forêts de Champagne et Bourgogne. Mais pour donner des moyens au nouveau venu, on en prend aux parcs déjà existants, alertent les syndicats et présidents de parcs nationaux.

    (...) C’est le 11e parc national, le premier créé en plaine et dédié aux forêts de feuillus, celui situé le plus au nord en France et le plus proche de Paris. Ce jeudi 7 novembre est publié le décret de création du Parc national des forêts de Champagne et Bourgogne, qui protège désormais une partie du plateau de Langres, entre la Haute-Marne et la Côte d’Or.

    (...) Il promet le retour des très vieux arbres : « Un chêne peut vivre jusqu’à 700 ans mais aujourd’hui on ne les laisse aller que jusqu’à 250 ans au plus... » Le parc souhaite également travailler avec les « acteurs » du territoire et notamment préserver les emplois liés à l’exploitation de la forêt. « On va même en créer de nouveaux », espère M. Parmentier.

    « Créer un nouveau parc est ambitieux, ce n’est pas simple et c’est toujours positif, se réjouit Laurent Grandsimon, porte-parole de la Conférence des présidents de parcs nationaux et président du Parc national des Pyrénées. Toutes les études montrent que la biodiversité est en meilleure santé dans les aires protégées. Mais il y a un problème de moyens... », tempère-t-il. « On donne ordre aux directeurs des parcs actuels de baisser leurs effectifs pour créer ceux du onzième parc. C’est le seul point d’amertume. »

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