Publié par Reporterre le 08.11.2023
C’est une nouvelle anomalie « exceptionnelle ». Le mois d’octobre 2023 a enregistré une température moyenne de 15,38 °C à la surface du globe. Soit 0,4 °C de plus que le précédent record pour un mois d’octobre, qui datait de 2019, et même 1,7 °C de plus que la moyenne des mois d’octobre sur la période 1850–1900.
Ces données sont celles de l’observatoire européen Copernicus, rendues publiques le 8 novembre. Après les mois de juin, juillet, août et septembre, le mois d’octobre est donc le cinquième mois consécutif à battre un record absolu de température.
Le service européen estime ainsi avec « une quasi-certitude » que 2023 sera l’année la plus chaude jamais enregistrée, en raison évidemment du changement climatique. « Le sentiment de devoir prendre d’urgence des mesures climatiques ambitieuses à l’approche de la COP28 n’a jamais été aussi fort », a ainsi déclaré Samantha Burgess, cheffe adjointe du service changement climatique (C3S) de Copernicus, dans un communiqué.
À l’échelle européenne, 2023 se classe au quatrième rang des mois d’octobre les plus chauds. Ce qui n’a pas empêché de nombreux records locaux d’être battus, notamment en France.
Ces records qui s’empilent ne sont pas près de s’arrêter. Le seuil de 1,5 °C de réchauffement, objectif de température à ne pas dépasser selon l’Accord de Paris, aurait 1 chance sur 2 d’être franchi — ponctuellement au moins — au cours des cinq prochaines années, selon l’Organisation météorologique mondiale. Nous en sommes en 2023 à 1,2 °C de réchauffement global.
Pour éviter un réchauffement catastrophique, il y a urgence à réduire drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre. Dans un rapport publié également le 8 novembre, le Programme des Nations unies pour l’environnement alertait sur notre mauvaise trajectoire : les gouvernements envisagent de produire en 2030 une quantité de combustibles fossiles plus de deux fois supérieure à celle compatible avec une limitation du réchauffement climatique à 1,5 °C.