Après l’Espagne mardi, la France a officiellement déposé ce mercredi aux Nations unies sa ratification du Traité sur la haute mer, ce qui fait d’elle le deuxième pays membre de l’Union européenne à en devenir partie. Le président Emmanuel Macron avait confirmé en novembre dernier que la France avait officiellement ratifié le Traité après un vote au Parlement, et devait organiser son dépôt officiel pour rendre sa ratification effective.
Pour François Chartier, chargé de campagne chez Greenpeace France : « La France, qui co-organise et accueille la prochaine Conférence des Nations unies sur les océans à Nice en juin 2025, se devait d’être exemplaire en ratifiant le plus vite possible le Traité sur la haute mer. C’est désormais chose faite. La France démontre ainsi sa prise de conscience des enjeux liés à la préservation des océans et de la haute mer, notamment en soutenant le moratoire sur l’exploitation minière des grands fonds. Mais pour être pleinement cohérente, elle doit aussi agir avec urgence pour renforcer les aires marines protégées sur son propre territoire, sans quoi la France ne serait pas crédible au sommet de Nice ».
« Le réseau français d’aires marines protégées est le triste exemple d’une protection “de papier”, inefficace aujourd’hui : des lignes tracées sur une carte sans protection sérieuse contre les activités humaines, notamment la surpêche et le chalutage de fond » continue François Chartier.
Pour que la Conférence des Nations unies sur les océans soit un succès, 43 pays doivent encore ratifier le Traité, afin d’atteindre le minimum requis de 60 États pour qu’il entre en vigueur. Il est également crucial qu’un plus grand nombre de nations soutiennent le moratoire sur l’exploitation des grands fonds.
En outre, Greenpeace France demande au gouvernement français que des progrès significatifs soient faits pour protéger les océans :
en appliquant une protection stricte de 10 % de son domaine maritime,
en interdisant le chalutage de fond dans toutes les aires marines protégées,
et en écartant les chalutiers géants de la zone des 12 milles nautiques dans toute la mer territoriale.