écologie - Page 12
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Le jounal de la Hulotte n°116 est paru
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Victoire de la biodiversité contre les méga-bassines
Après plusieurs années de procédure, la Cour administrative d’appel de Bordeaux a retoqué ce jour les autorisations environnementales délivrées par les Préfectures de la Vienne, des Deux-Sèvres, et de la Charente-Maritime à la SA Coopérative de l’Eau des Deux-Sèvres pour la construction et l’exploitation de 16 réserves dites de substitution sur le bassin Sèvre Niortaise-Mignon. 4 des 16 bassines sont concernées par la suspension des autorisations tant qu’une demande de dérogation espèces protégées ne sera pas obtenue par le porteur de projet.
Communiqué de presse du collectif d’associations engagées dans les recours contre les 16 « réserves de substitution » (méga-bassines) du bassin Sèvre Niortaise-Mignon
Il s’agit de la deuxième fois que les tribunaux repassent après les préfectures pour sanctionner des irrégularités du projet qui n’a jamais été pensé en conformité avec le droit de l’environnement. Cette nouvelle pratique juridique est critiquable : si un projet est jugé illégal, il doit être annulé, pas régularisé. Ceci encourage également les constructions en cours de procédure et les passages en force.
Le 27 mai 2021, le Tribunal administratif de Poitiers avait déjà suspendu l’exécution des autorisations environnementales et imposé un redimensionnement de 9 réserves sur 16, les calculs des volumes n’étant pas conformes avec le principe même de la substitution. La biodiversité restait la grande oubliée de cette première instance. C’est une des raisons pour laquelle nos 10 associations ont décidé d’aller en appel.
La Cour administrative d’appel de Bordeaux a confirmé ce jour les enjeux avifaunes en suspendant une nouvelle fois l’exécution des autorisations pour 4 réserves (SEV14, SEV15, SEV24 et SEV26) pour absence de dérogation espèce protégée malgré les enjeux identifiés pour l’Outarde canepetière. Cet oiseau en danger d’extinction a subi un déclin de 94% entre 1978 et 2000 et sa population migratrice ne subsiste plus que dans le Centre Ouest de la France.
Depuis 2016, les associations alertent sur les atteintes directes et indirectes des réserves à l’encontre de plusieurs espèces protégées. Les méga-bassines pérennisent un système d’agriculture intensive responsable du déclin de la biodiversité et mettant en danger les populations d’espèces menacées comme l’Outarde canepetière, l’Œdicnème criard, le Busard cendré ou la Pie grièche à tête rousse.
Pourtant, alors que les associations disposent de toutes les données, réalisent les suivis et mettent en place des mesures agro-environnementales avec des agriculteurs pour protéger l’avifaune sur ce territoire, leurs alertes ont été ignorées et la Coopérative de l’Eau des Deux-Sèvres, soutenue par l’Etat, a toujours refusé de déposer une demande de dérogation. Fort heureusement, la Cour administrative d’appel vient de lui imposer.
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Marché de Léon le 15.12.2024 à Boult-aux-Bois
Et voilà le programme !
SPECTACLES & ANIMATIONS
11h30 – « L’origine du tambour » conte et manipulation d’instruments (de 0 à 6 ans) avec Juliette Cheriki-Nort
13h30 – Thibaut Sibella and the Graveyard Shift SOLO (folk)
15h – Conte de chênes, hommage au gros chêne (de 6 ans à adulte) avec Juliette Cheriki-Nort, art thérapeute, Ardennes
16h – Court-métrage « Irréprochable » d’Anaïs Lonkeu à la Maison de la Nature de Boult-aux-Bois
17h – Thibaut Sibella (folk)
18h – La Fanf’Arts-aux-Champs de Boult-aux-Bois, dirigée par Denis Zielinski & Eléonore Zielinski
ATELIERS GRATUITS
Matin - Boules en osier et fleurs séchées (10 p. max)
14h-16h - Dessins enfants & adultes
Journée - Feutrage
Journée - Pendentifs en bois (10 p. max)
RESTAURATION « MAISON » & BUVETTE
Frites, soupes, boudins blancs briochés, brioches au chaource, gaufres, beignets aux pommes
Vin chaud, bières en bouteille, limonades, chaï, thé, café, jus de pomme, chocolat chaud
STANDS PROSFleurs séchées, Ferme Les MessicolesSavons et cosmétiques naturels, L'Atelier de la RéserveTricot et crochet, Tendres MaillesVannerie, Vannerie D'Ardenne Gilles DurmoisBijoux en bois, OKOPO CréationCréations et curiosités en upcycling, L'Ama"lle aux TrésorsIllustrations, Laurette Lagny IllustrationPhotographies naturalistes, Caroline Henry - Photographie NatureCurieux vouzinois, Philippe VaucheletLivres et almanach des Ardennes, Jean-Marie Lecomte & Alain JanssensLivres jeunesse & nature, David MelbeckMiel, Ruchers des MaltamboisesLégumes, Ferme de la binette & Jardins de la FolieViandes, Ferme d'AurizelPlantes aromatiques et médicinales, Les Herbes de RémyDivers produits de la ferme, Ferme de la Terre au ChênePâtes, Lisa'veurs fermièresVins, Sylvain ChenSTAND MADE IN CHENOUCréations faits main par des locauxLivres surprise du Point lecture de Boult-aux-Bois -
Pesticides dans l’eau potable : il est encore temps d’agir !
Publié par FNE le 3 décembre 2024
Un rapport interministériel rendu public le 22 novembre dernier fait état de l’échec global de la préservation de la qualité des ressources en eau pour ce qui concerne les pesticides, malgré quelques progrès localisés et souvent très lents. Les conclusions du rapport rejoignent notre demande de généraliser la mise en place de deux dispositifs aux mains des préfets, avec interdictions de pesticides dans les périmètres les plus larges possibles. Le cocktail de molécules que nous buvons chaque jour est composé de substances actives cancérigènes, mutagènes ou reprotoxiques (CMR) ou perturbatrices du système endocrinien. Sans le savoir et sans pouvoir choisir, nous sommes exposés à des risques accrus d’infertilité, de cancers. Il est urgent d’agir pour des raisons de santé publique.
Captages pollués, eau potable en danger : un rapport interministériel sonne l’alarme
De novembre 2023 à juin 2024, une mission réunissant trois corps d’inspection des ministères de la Santé, de l’Agriculture et de l’Environnement a enquêté sur la prévention et la maîtrise des risques liés à la présence de pesticides et de leurs métabolites (ces molécules issues de la dégradation des pesticides dans l’environnement) dans l’eau destinée à la consommation humaine. Après l’analyse des données disponibles et la conduite de plusieurs centaines d’entretiens, les conclusions du rapport sont sans appel : la reconquête de la qualité des eaux destinées à la consommation humaine passe par des mesures préventives ambitieuses, à mettre en place d’urgence. Parmi celles-ci sont citées :
- L’interdiction, sur les aires de captages d’eaux souterraines, de l’utilisation des pesticides générant des métabolites susceptibles de migrer vers les nappes phréatiques .
- L’augmentation du taux de la redevance pour pollution diffuse (appliquée à la vente des pesticides mais ne couvrant qu’une faible part du coût du traitement de l’eau) et son élargissement aux produits biocides (pesticides utilisés à des fins non agricoles) .
- L’orientation des fonds publics de la politique agricole commune et des agences de l’eau vers l’évolution des pratiques sur les aires d’alimentation de captages (agriculture biologique, cultures à bas niveau d’intrant, paiements pour services environnementaux spécifiques eau en grandes cultures, infrastructures agroécologiques telles que les haies pour limiter les transferts, actions foncières, actions d’animation et de conseil avec objectifs de résultats…) ;
- La mise en place de Zones Soumises à Contraintes Environnementales (ZSCE) avec des programmes d’actions pour toutes les aires de captages en dépassement ou proches des limites de qualité, et des mesures obligatoires de restriction, voire d’interdictions d’usage sur ces aires, accompagnées d’indemnités compensatoires.
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Réautoriser les pesticides en prétextant « lever les entraves à l’agriculture » est un mensonge dangereux
Communiqué de la Confédération Paysanne le 28.11.2024
A entendre les dirigeants de la FNSEA et des responsables de la Coordination rurale, réautoriser des pesticides interdits serait la solution pour garantir le revenu paysan. A défaut de vouloir se battre pour mettre en place des prix rémunérateurs garantis, ils proposent les solutions qui ont déjà envoyé dans le mur une partie du monde agricole.
Jusqu'où sont-ils prêts à aller pour être soi-disant "compétitifs" face à des pays champions du moins-disant social et environnemental ? Jusqu'à attaquer la science et la recherche pourtant indispensables pour l'agriculture, comme ce matin à l'INRAE et à l'ANSES ?
Cette fuite en avant trouve un écho favorable à l'Assemblée nationale et au Sénat où pas moins de quatre propositions de loi liées entre autres aux pesticides vont être débattues prochainement. Ces textes proposent un cocktail toxique de pseudo-solutions : autoriser l'épandage par drone, assouplir les autorisations de pesticides, affaiblir le champ de compétence de l'ANSES, autoriser l'utilisation de pesticides à base de substances néonicotinoïdes, abolir la séparation entre le commerce et le conseil sur l'utilisation des pesticides, autoriser à nouveau les remises commerciales sur la vente de pesticides…
Ces propositions sont incohérentes puisque que, cette semaine, le Parlement s'est positionné contre les accords du Mercosur* principalement parce que les importations des produits agricoles ne respectent pas nos normes sur les pesticides.
Ces textes méprisent la santé des paysan·nes, celle de nos concitoyen·nes ainsi que la qualité de l'eau et la préservation de la biodiversité.
Ces propositions de loi doivent rester lettre morte car elles desservent à moyen et long terme l'intérêt des paysan·nes et retardent l'indispensable transition de notre modèle agricole.
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Le plastique : une double peine pour la nature
Communiqué de la LPO le 28.11.2024
Alors que 178 pays négocient cette semaine en Corée du Sud un traité international visant à réduire la pollution plastique, la LPO appelle à l’adoption de mesures fortes et contraignantes pour combattre l’une des importantes menaces écologiques actuelles, qui contribue à la fois au réchauffement climatique et à l’effondrement de la biodiversité.
Le plastique ne se contente pas de participer largement aux émissions de gaz à effet de serre qui dérèglent le climat, c’est aussi un poison létal pour les êtres vivants, humains compris, et leurs habitats naturels, en particulier l’océan. De la Bretagne à l’Antarctique, la contamination affecte l’ensemble des mers du globe, dans lesquelles près de 20 tonnes de déchets plastique sont déversées chaque minute, soit l’équivalent d’un camion poubelle.
Lanceurs d’alerte à plumes
Les oiseaux sont en général de très bons bioindicateurs de la qualité des milieux. Or les populations mondiales d’oiseaux marins ont chuté de près de 70% au cours des 60 dernières années. Différentes études estiment que plus de 90 % d’entre eux ont aujourd’hui du plastique dans l’estomac, ce qui affecte leur métabolisme jusqu’à entrainer la mort. Une nouvelle maladie a même vu le jour pour décrire l’inflammation de leur système digestif : la plasticose.
Depuis 2021, la LPO agit concrètement à travers le projet LIFE SeaBiL, un programme européen de lutte contre l’impact de la pollution plastique sur les oiseaux marins en France, en Espagne et au Portugal. Parmi les principaux résultats de ce projet qui s’achève en décembre 2024 : la mise en place d’un réseau de suivi des échouages à l’échelle de la façade de l’atlantique sud afin d’analyser les causes de mortalité, la collecte de plusieurs tonnes de déchets, la formation de nombreux acteurs locaux et la sensibilisation de milliers d’élèves et usagers des plages.
La LPO est également partenaire du LIFE « Espèces marines mobiles » (2024-2030), coordonné par l’Office français de la biodiversité (OFB), qui vise à améliorer la conservation de certains animaux particulièrement fragiles, tels que les cétacés, les oiseaux, les tortues ou encore les requins. Dans ce cadre, une opération inédite de nettoyage des déchets plastique sur le site de l’unique colonie française de fous de Bassan, dans la Réserve naturelle nationale des Sept-Îles gérée par la LPO, a été menée l’hiver dernier.
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France Nature Environnement porte plainte contre Coca-Cola pour greenwashing
France Nature Environnement (FNE) porte plainte contre Coca-Cola Europacific Partners France pour pratiques commerciales trompeuses ou “greenwashing”. Au milieu des exploits sportifs des Jeux Olympiques, Coca-Cola a réalisé une bien triste performance en proposant une chorégraphie rodée sur ses stands : verser le contenu d’une bouteille plastique dans un gobelet, le servir à une personne qui pense alors avoir en sa possession un contenant écologique, puis jeter la bouteille à l’abri des regards.
Résultat, des millions de boissons vendues par Coca et la médaille du premier pollueur plastique au monde incontestée. Alors que la dernière session de négociation du traité mondial contre la pollution plastique a débuté ce lundi, FNE saisit le Procureur de la République de Nanterre sur ces faits.
Cachez ces bouteilles plastiques que je ne saurais voir
“Zéro déchet d’emballage sur ces Jeux”. Partenaire historique des Jeux Olympiques, Coca-Cola a communiqué pendant des mois sur sa volonté de révolutionner une édition se voulant plus durable que jamais. Un objectif écologique accompagné de grandes annonces autour de boissons uniquement servies aux spectateurs et spectatrices dans des gobelets réutilisables, le déploiement de 700 fontaines ou encore la vente de bouteilles en verre réutilisables. Hélas, la réalité est moins verte, un document confidentiel que FNE s’est procuré révélant que plus de 6 millions de boissons seraient servies à partir de bouteilles plastique… alors que des milliers de consommateurs et consommatrices n’en auraient pas bien conscience.
La flamme des Jeux étant éteinte, FNE souhaite désormais que Coca-Cola réponde de ses actes au titre du délit de pratiques commerciales trompeuses du Code de la consommation qui sanctionne les allégations de nature à induire en erreur le consommateur sur l’impact environnemental du produit.
Pour Anne Roques, juriste de France Nature Environnement : “France Nature Environnement demande une enquête judiciaire pour faire la lumière sur le respect ou non par Coca-Cola de ses engagements environnementaux lors des Jeux Olympiques 2024.”
Plus largement, FNE souhaite mettre fin à l’impunité des industriels pollueurs qui se donnent une fausse image écologique auprès des consommateurs et consommatrices.