L'Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE) publie ce mois-ci une étude sur les niveaux de vie en 2011.
Les titres des principaux chapitres résument bien la situation dans notre pays : le niveau de vie médian stagne en 2011 ; le niveau de vie des plus modestes diminue pour la troisième année consécutive ; la hausse des inégalités se poursuit ; le taux de pauvreté continue d’augmenter, mais plus modérément ; les chômeurs et les jeunes adultes plus touchés par la hausse de la pauvreté.
Tout est pratiquement dit dans ces titres, sauf pour une catégorie, les plus riches, mais ne vous inquiétez pas pour eux, ce sont les seuls à devenir encore plus riches. L'étude de l'INSEEE détaille cette augmentation dans son étude :
La plupart des indicateurs montrent une progression des inégalités. Entre le premier décile, niveau de vie plafond des 10 % les plus modestes, et le neuvième décile, niveau de vie plancher des 10 % les plus aisés, le rapport continue de croître, passant de 3,5 en 2010 à 3,6 en 2011 (après 3,4 en 2009). En outre, l’indice de Gini s’accroît encore légèrement, passant de 0,303 en 2010 à 0,306 en 2011, alors qu’il avait déjà nettement augmenté l’année précédente. Enfin, le rapport entre la masse des niveaux de vie détenue par les 20 % de personnes les plus aisées et celle détenue par les 20 % les plus modestes passe de 4,5 en 2010 à 4,6 en 2011, son plus haut niveau enregistré depuis 1996 (tableau 1).
Cette poursuite des inégalités est en partie due à l’augmentation des disparités salariales. En 2011, comme l’année précédente, les bas salaires pâtissent de la faible revalorisation du Smic horaire brut : en moyenne annuelle, le Smic baisse de 0,3 % en euros constants, après - 0,4 % en 2010. En outre, au sein du premier décile de niveau de vie, la part des salariés ayant un emploi à durée limitée ou à temps partiel augmente. À l’opposé, les revenus salariaux évoluent plus favorablement dans le haut de la distribution.
Répétons le aussi souvent que nécessaire, c'est la crise et chacun doit faire des efforts : les pauvres pour devenir plus pauvres et les riches pour devenir plus riches.

statistiques qui semblent nous immuniser contre la réalité dramatique qu’ils reflètent de loin, la finance mondialisée nous apparaît comme un univers d’une inextricable complexité, et tout en sachant que certains en tirent de fabuleux bénéfices, l’opacité et l’apparente autonomie du système décourage notre pouvoir d’indignation et de révolte. Nous sommes d’autant plus mûrs pour la servitude volontaire et le renoncement que l’adversaire, celui qu’on pouvait facilement identifier comme l’exploiteur, le profiteur, le spéculateur, semble s’être volatilisé derrière une ingénierie tentaculaire et incontrôlable qu’on désigne comme la mondialisation économique… Deux sociologues des riches, observateurs aigus et sereins des grands bourgeois, de leur mode de vie et de reproduction sociale mettent ici leur connaissance de ce petit monde très interconnecté au service d’une entreprise de déniaisement, ils élargissent leur focale pour faire apparaître sous un même regard les riches et ceux qui subissent les conséquences de leur appât du gain, bref ils montrent la nature et l’étendue de la violence des riches, violence symbolique mais aussi terriblement concrète, lorsqu’elle se traduit par des vies brisées, amputées de tout projet d’avenir, des régions sinistrées, une jeunesse livrée à elle-même sans la moindre perspective.

de se féliciter de l’abrogation des peines planchers et de la révocation automatique des sursis simples, qui participent de cette même volonté.
