Dessin du Canard Enchaîné
politique nationale - Page 277
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Savoir viser juste
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Construire « 30 000 » nouvelles places de prison est un non sens humain, économique et juridique
Texte d’Emmaüs France et d’un collectif d’organisations, dont la LDH
Les députés examinent du 10 au 12 janvier 2012 un projet de loi dit « de l’exécution des peines ».
Emmaüs France et un collectif d’organisations d’horizons très divers, organisations de la société civile et professionnels du monde judiciaire, s’oppose fermement à ce projet de loi qui prévoit entre autres de porter à 80 000 places le nombre de places de prison.
Or, construire 24 397 nouvelles places de prison n’est pas la solution miracle pour lutter ni contre l’insalubrité réelle de certains anciens établissements, ni contre la surpopulation de nos prisons.
L’objectif réel de ce projet de loi est bien de faire de la prison la peine de référence et d’incarcérer massivement, y compris des personnes condamnées à de courtes peines. Or cette logique favorise la récidive en rompant les liens sociaux et représente un coût que les gouvernants ne peuvent ignorer !Cette analyse argumentée, nous l’avons accompagnée de propositions concrètes que vous pouvez découvrir dans le document ci-joint, document envoyé ce jour aux députés. Nous demandons à ces derniers de porter nos propositions, à rebours de la politique sécuritaire sous-tendue par le projet de loi et au nom des valeurs qui nous sont chères.
Premières organisations signataires
l’AFC / l’ANJAP / Ban Public / la Cimade / la CGT des chancelleries & services judiciaires / la CGT justice PJJ / la CGT pénitentiaire / Citoyens et Justice / la Croix Rouge / Droit d’Urgence / Emmaüs France / FARAPEJ / la Fédération Protestante de France / la FNARS / le Genepi / la Ligue des droits de l’Homme / l’Observatoire International des Prisons / le Secours Catholique / le SNEPAP-FSU / le SNEPES-PJJ-FSU / le Syndicat de la Magistrature -
Pas de traité pour rassurer les marchés!
Nouveau traité européen: pas contre nous, pas sans nous! Déclaration du collectif pour un audit citoyen de la dette publique
Le sommet européen du 9 décembre a décidé d'adopter un nouveau traité européen dès le mois de mars. Ce texte exigera des États qu'ils insèrent dans leur Constitution une « règle d'or » pour la réduction de leur déficit public. En le limitant à 0,5% du PIB en temps normal, cette règle agira comme un carcan d’austérité, empêchant toute politique économique alternative.
Le projet de traité prévoit par ailleurs de durcir les règles qui figuraient déjà dans le Traité de Maastricht puis de Lisbonne, en imposant de lourdes sanctions « immédiates » et « automatiques » aux pays contrevenants. En outre, concernant le stock actuel des dettes publiques, le nouveau traité exclurait toute annulation même partielle pour les pays en difficulté, telle celle concédée récemment dans le cas de la Grèce.
Partout les citoyens, les usagers des services publics, les assurés sociaux devront payer pour rembourser les banques, même si celles-ci ont spéculé sur les obligations d’État et prêté à des taux abusifs. Alors que la dette résulte pour une large part des dérives de la finance et des cadeaux fiscaux décidés depuis vingt ans au profit des catégories aisées !
Ce traité, purement punitif, ne prévoit rien pour réduire le pouvoir de l'industrie financière ou approfondir les solidarités entre peuples européens. Il contraindrait les États à des politiques d'austérité sans limites. Le caractère de plus en plus antisocial et antidémocratique de la construction européenne suscitera des luttes sociales et citoyennes légitimes mais fera aussi le jeu des démagogues nationalistes et xénophobes.
Décidé en quelques semaines sous la pression des agences de notation, ce nouveau traité risque d'être ratifié en hâte par voie parlementaire dans le dos des peuples. Son adoption marquerait un recul décisif de la démocratie en France et en Europe. Il appartient aux mouvements sociaux européens d'empêcher ce recul en imposant un vrai débat démocratique sur la dette publique, les alternatives à l'austérité et une nouvelle construction européenne.
En France, le Collectif pour un audit citoyen de la dette publique appelle tous les citoyens à se mobiliser dans leurs quartiers, leurs villages, leurs lieux de travail, pour construire ensemble ce débat. Réunions publiques, manifestations, pétitions, occupations, actions symboliques... dans les semaines qui viennent, nous devons multiplier les initiatives pour nous opposer à l'adoption de ce traité. Nous tiendrons le 14 janvier à Paris une réunion nationale des collectifs locaux pour l'audit citoyen de la dette, afin d'échanger sur nos pratiques et de coordonner nos initiatives.
Collectif pour un audit citoyen de la dette publique (www.audit-citoyen.org),
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Made in Vouziers
Consommons français semble être devenu un slogan à la mode chez nos politiques.
Il est vrai que la mondialisation libérale devient difficile à défendre, et que l'Europe n'a pas une image très positive actuellement. Alors les mêmes qui nous avaient présenté l'ouverture des frontières comme le début de la prospérité effectuent un brusque demi-tour. Cette volte-face ne doit rien à un changement idéologique, elle repose sur des considérations très concrètes : les élections approchent, le chômage s'envole, et il faut malgré tout donner l'impression que l'on va agir.
Pour consommer français, il faudrait déjà que les produits existent : dans de nombreux domaines, il n'y a plus de production nationale (ordinateurs, textile, motos,...).
Si les Français achètent national, il est logique que les autres en fassent autant : à qui vendre notre Champagne, nos Airbus ou nos merveilleuses centrales nucléaires ?
Au passage, a-t-on pensé à ceux de plus en plus nombreux qui se fournissent dans les poubelles en fin de journée ? Faudra-t-il étiqueter les surplus rejetés, afin qu'ils puissent aussi consommer français ?
Et les frontaliers qui travaillent très nombreux au Luxembourg, en Allemagne , en Suisse ou ailleurs, devront-ils boycotter leur propre production?
Et nous pauvres Ardennais, doit-on refuser d'acheter toutes ces productions venues d'autres zones françaises, qui entrent en concurrence avec des produits locaux ou dont les responsables refusent d'investir et de créer des emplois chez nous ?
Ce slogan est en contradiction totale avec le discours tenu depuis des années par la plus grande partie de la classe politique. On a entendu glorifier le FMI, l'OMC et tout ce qui pouvait favoriser le commerce mondial : cela devait entraîner automatiquement un enrichissement de tous les pays.
Il est clair que les partisans du libéralisme économique n'ont aucune solution à proposer pour sortir de la crise. C'est parce que c'est le libéralisme lui-même qui est la cause de cette crise.
Essayer de mettre le débat sur le sujet du protectionnisme est un aveu d'échec, et doit être compris comme une simple posture liée à la période électorale à venir : un peu de démagogie, cela ne peut pas faire de mal, n'est-ce pas ?
Ou alors, s'il s'agit d'une conviction profonde, soyons logique en demandant la sortie immédiate de l'Europe.
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Les oubliés du RSA
Il est de bon ton actuellement de dénoncer la "fraude sociale", en particulier au sein la fraction la plus dure de l'UMP, la droite populaire.
Cette campagne cherche à montrer du doigt et à culpabiliser les plus démunis, ainsi qu'à détourner l'attention sur les inégalités croissantes dans la société française.
Un récent rapport montre que la richesse existe bien en France: 2,6 millions. C'est le nombre de millionnaires en dollars en France. Selon une étude du Crédit suisse, l'Hexagone est le pays européen qui compte le plus de gens fortunés, loin devant le Royaume-Uni (1,6 million) et la Suisse (620 000).
Il faut savoir qu'à l'autre bout de l'échelle sociale, il y a près de 2 millions de personnes qui sont au RSA, dispositif qui a succédé au RMI.
Une personne seule touche 450 euros par mois. Il existe probablement un certain nombre de fraudeurs dans ce domaine. Mais tricher pour toucher 15 euros par jour, il faut vraiment vivre dans la misère.
Quand on pense aux sommes en jeu dans la fraude fiscale par exemple, il faut avoir de sacrés préjugés pour dénoncer comme prioritaire la lutte contre la fraude sociale.
Un récent rapport montre que, dans la réalité, de très nombreux bénéficiaires potentiels du RSA ne le touchent pas. Le RSA "socle" ne serait pas perçu par 35% de ceux qui pourraient y prétendre, et ce chiffre monterait à 68% pour le RSA "activité" qui concerne ceux qui sont des "travailleurs pauvres"
L' Etat économiserait ainsi 1,8 milliard d'euros, somme à mettre en face de ce que la fraude est sensée coûter.
Les personnes qui renoncent au RSA le font parfois volontairement (refus de dépendre des autres) mais le plus souvent par manque de connaissance du dispositif.
Le RSA peut donc largement être amélioré : il est mal connu de beaucoup, sous-utilisé, et le RSA "activité" montre encore plus ses limites dans cette période de crise où le chômage devient de masse.
On entend souvent les politiques, en particulier à droite, appeler à accepter des sacrifices pour sauver le pays. On les entend moins affirmer que la solidarité doit être encore plus forte dans les périodes de crise. Et il difficile de demander de se serrer la ceinture à ceux qui sont déjà au dernier cran.
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Communiqué des organisations syndicales CFDT, CGT, FSU, Solidaires, UNSA face au plan d'austérité
Les organisations syndicales CFDT, CGT, FSU, Solidaires, UNSA, dénoncent fermement les plans d’austérité et de rigueur décidés et imposés par le gouvernement.
L’austérité en France et en Europe n’est pas la solution à la crise. Au contraire, elle risque d’entraîner la récession.
Le gouvernement décide de mesures dans le domaine social sans rencontrer ni entendre les organisations syndicales. Il fait porter les efforts sur les salariés, ce qui creuse les inégalités et plonge des milliers de familles dans les difficultés sociales
Après la taxe sur les complémentaires, les déremboursements, l’instauration de forfaits et franchises, les ponctions sur le budget de l’assurance maladie, la diminution des prestations sociales, le gouvernement s’en prend aux salariés malades, potentiellement « fraudeurs » et « responsables des déficits publics », en instaurant un jour de carence de plus dans le privé et un dans la Fonction publique et en tentant d’opposer les uns aux autres.
Les organisations syndicales CFDT, CGT, FSU, Solidaires, UNSA décident d’agir ensemble pour s’opposer à ces mesures et obtenir d’autres solutions. Avec un appel commun, elles s’adresseront aux salariés pour interpeller le gouvernement, les élus et les responsables d’entreprises dans la période du 1er au 15 décembre. Dans ce cadre, le 13 décembre sera un temps fort de mobilisations interprofessionnelles, notamment avec des rassemblements.
Les organisations syndicales CFDT, CGT, FSU, Solidaires, UNSA, se retrouveront rapidement après le 15 décembre, afin d’en tirer le bilan et d’envisager, ensemble, de nouvelles initiatives en janvier.
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Hommage à Danielle Mitterrand
Communiqué LDH
La LDH salue la mémoire de Danielle Mitterrand. Elle fut une infatigable militante et elle a su, en toutes circonstances, préserver ses engagements.Regardant l’action politique comme un devoir, Danielle Mitterrand a fait la démonstration d’une volonté permanente d’agir en faveur des plus démunis de ce monde. Au-delà de son rôle public, elle a su donner l’image d’une femme libre, qui ne pliait pas face aux contraintes et aux contingences. La LDH adresse à ses proches et à la Fondation France Libertés ses condoléances.Paris, le 22 novembre 2011.
Le groupe " Ecologie Solidarité" de Vouziers s'associe à l'hommage rendu à Danielle Mitterrand, dont chacun reconnaît l'engagement constant pour les "grandes causes" sans jamais oublier qu'elle le faisait pour les "petites gens".
Lors de son passage à Vouziers il y a quelques années, elle a écouté et échangé avec les associations locales, au nom de sa fondation, laissant là aussi le souvenir d'une personnalité chaleureuse et engagée.