Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

collèges ruraux

  • Collège du Chesne : la fin et les moyens

    L'actualité du collège multi-site Vouziers Le Chesne est à multi rebondissements, chaque avancée d'une partie voyant l'autre répliquer rapidement.

    Rappelons que les parents d'élèves, les enseignants, les élus du Chesne se battent depuis l'an dernier pour éviter la fermeture de leur collège, qui représente pour l'administration de l'Education Nationale un des deux sites du collège Vouziers Le Chesne.

    Le conseil d’administration  a voté en fin d'année scolaire le regroupement des enseignements à Vouziers, ce qui correspond sur le terrain à la fermeture du collège du Chesne. Cette décision a été attaquée au tribunal administratif de Chalons. Celui-ci a donné raison aux défenseurs du site, en cassant la délibération du Conseil d'Administration.

    Le Recteur et le DASEN ont rapidement tenté de reprendre la main en faisant convoquer la semaine dernière un nouveau C.A. Le principal a fait une proposition de répartition de la dotation horaire, qui a été refusée à une large majorité. Cette dotation horaire est basée principalement sur le nombre d'élèves inscrits.

    Et le rectorat, jouant la politique du pire, a diminué cette dotation par rapport à celle précédemment proposée. En effet, plusieurs dizaines de parents du Chesne n'ont pas inscrit leurs enfants à Vouziers, en attendant la décision du tribunal, et il leur était impossible de les inscrire au Chesne. Le Recteur et le DASEN, prenant prétexte d'une diminution des inscriptions ont donc ajusté à la baisse la dotation. Ce qui rend encore plus improbable la possibilité d'organiser l'enseignement sur deux sites.

    Que va-t-il se passer maintenant. Un nouveau C.A. va se réunir, qui va très probablement confirmer son refus de la proposition faite. Après deux refus, le Conseil d'Administration n'est plus consulté. Le code de l'Enseignement stipule dans son article  R421-2

    Les collèges, les lycées, les écoles régionales du premier degré et les établissements régionaux d'enseignement adapté disposent, en matière pédagogique et éducative, d'une autonomie qui porte sur :

    1° L'organisation de l'établissement en classes et en groupes d'élèves ainsi que les modalités de répartition des élèves ;

    2° L'emploi des dotations en heures d'enseignement et, dans les lycées, d'accompagnement personnalisé mises à la disposition de l'établissement dans le respect des obligations résultant des horaires réglementaires ;

    Les CA disposent d'une autonomie, c'est parfait, mais à condition de ne pas s'opposer !

    L'article R421-9 précise en effet que :

    Dans l'hypothèse où la proposition relative à l'emploi des dotations en heures est rejetée par le CA, la commission permanente procède à une nouvelle instruction avant qu'une nouvelle proposition soit soumise au vote du CA. Le second vote du conseil doit intervenir dans un délai de dix jours suivant son premier vote. En cas de rejet de cette seconde proposition, le chef d'établissement, en qualité de représentant de l'État, arrête l'emploi des dotations en heures.

    Après donc le deuxième refus du C.A., plus besoin de vote, le chef d'établissement arrête l'emploi des dotations en heures. Le chef d'établissement devient dans ce cas un simple représentant de l'Etat, et ne peut s'opposer à sa hiérarchie. De plus, les moyens dont il dispose ne permettent pas de faire fonctionner deux sites.

    La victoire remportée au tribunal administratif a vite trouvé ses limites dans les textes de loi. L'autonomie des établissements est très théorique, ils ne peuvent  que gérer la dotation fournie par le Recteur et le DASEN.

    Comme depuis le début de cette lutte, il est bien clair que la solution ne peut être que politique. Les dotations sont la traduction des choix politiques nationaux, qui ne seront pas remis en cause par une lutte locale.

    Les soutiens des élus locaux( hormis les maires)  restent discrets dans l'ensemble. La communauté de communes a adopté une résolution lors de son dernier conseil. Dans des termes très pesés, elle demande à être associée à la concertation en cours, sans aborder directement le cas de Buzancy ou du Chesne.

    Pierre Cordier, vice-président du Conseil Général s'est déclaré contre la fermeture du collège du Chesne. Mais dans son argumentation, il parle de services publics, d'aménagement du territoire, de présence de l'Etat dans les zones rurales. Et quand la journaliste de "L'Union" (article paru samedi, pas encore en ligne ce jour)lui rappelle que le Conseil Général a voulu fermer de nombreux collèges dont celui du Chesne en 2006, il répond "nous n'étions pas du tout dans le même contexte ..."

    De la part de celui qui a en charge les collèges au Conseil Général, la ficelle est un peu grosse. Rappelons que le président Huré a confirmé il y a quelques mois qu'il appliquerait les décisions de l'Education Nationale, ne voulant plus se mettre en avant dans ce domaine, suite à la contestation de 2006.

    L'avenir du collège du Chesne reste donc problématique, l'Education Nationale ne voulant manifestement pas d'ouverture du site à la rentrée prochaine. Et pour parvenir à ses fins, elle s'en donne les moyens (en les refusant au collège multi-site Vouziers Le Chesne).

    1889561172.JPG

    Manifestation au Chesne en mai 2013 (photo L'An Vert DR)

  • Collèges ruraux : ce n'est pas seulement Le Chesne que l'on abat, Buzancy aussi !

    La semaine dernière, le conseil d'administration du collège multi-site Vouziers Le Chesne a voté la fermeture du site de Le Chesne (voir notre note).

    Dans la foulée, le conseil d'administration du collège multi-site Buzancy-Grandpré vient de voter la fermeture du site de Buzancy. Cette décision  a été prise à une large majorité des membres du CA. Il faut savoir que la représentation  du canton de Grandpré  est largement surévaluée au sein  du CA (personnalités extérieures par exemple).

    Cette succession de votes n'est pas qu'une coïncidence, elle dénote un changement de tactique de la part des responsables académiques. Le vote d'une instance réglementaire est plus difficile à contester que la décision unilatérale du DASEN. Celui-ci peut jouer les Ponce Pilate et déclarer : voyez, ce n'est pas moi qui ai imposé quoi que ce soit, ce sont les personnes du terrain qui ont choisi.

    Sauf que les gens du terrain n'ont aucune prise sur les dotations en personnel. Et quand on constate qu'il est quasi impossible de fonctionner sur deux sites, quel choix reste-t-il, si ce n'est ne pas participer à cette parodie de démocratie ?

    Le DASEN doit avoir un large sourire: il a réussi à imposer les fermetures qu'il souhaitait, en passant allégrement sur les promesses de concertation faites par les représentants du ministre.

    Cette victoire est bien amère, avant tout pour ceux qui ont mené la mobilisation contre la disparition des collèges ruraux depuis plus d'un an.

    Elle est aussi dramatique pour les territoires touchés : ces cantons fragiles perdent encore un point d'ancrage, et risquent de couler encore plus rapidement. La solidarité du Conseil Général et de la Communauté de Communes a été totalement inexistante, ce qui va laisser des traces sur le long terme. Un effet boule de neige risque de se produire dans les deux chefs lieu de canton : quel avenir pour les écoliers du primaire, comment les transports vont-ils fonctionner, comment attirer ou maintenir une population sur place ?

    Les "gagnants" ne sont guère mieux lotis. Grandpré reste un très petit collège par le nombre d'élèves et sera vite dans le collimateur des autorités académiques. Vouziers ne sera un bourg centre que s'il existe une périphérie, et à ce petit jeu, c'est le lycée qui risque d'être rapidement sur la sellette.

    On voit bien que les perdants sont nombreux, la démocratie et le monde rural en premier. Quand aux gagnants, il serait utile qu'ils se posent des questions (sans  même parler de simple solidarité) : quels sont les bénéfices concrets de ces décisions pour notre canton, qu'avons nous obtenu de mieux pour l'avenir de notre propre territoire ?

    922751108.JPG

    Manifestation en mai 2013 pour le collège de Le Chesne (photo L'An Vert  D.R.)

  • Emmannuel Jacquemin annonce qu'il arrête sa grève de la faim

    Lors d'un rassemblement en fin d'après-midi, le gréviste de la faim a recommencé symboliquement à s'alimenter devant une centaine de ses partisans.

    Le lieu choisi était la Direction académique des services de l'Education Nationale, là où la caravane d'Emmanuel Jacquemin a été le plus souvent stationnée. Il a donc fêté sa victoire devant le siège de l'administration qu'il a défié depuis près de 6 semaines. Pour lui la victoire ne fait pas de doute, puisque emmanuel jacquemin,christophe léonard,givet,bazeilles,le chesne,buzancy,grève de la faim,jean lassalle,collèges rurauxla classe de terminale L est maintenue à Givet et que les collèges de Buzancy et Le Chesne doivent rester ouverts à la rentrée prochaine.

    Les médias étaient encore présents à Charleville pour cette occasion, en particulier FR3 Champagne-Ardenne qui relayait l'événement dans son journal du soir.

    Dans sa prise de parole, Emmanuel Jacquemin a remercié ses soutiens dans son combat et en particulier les membres du collectif "sauvegardons nos écoles". Il a également remercié le Préfet des Ardennes et le Sous-préfet de Vouziers pour leur rôle d'intermédiaires avec le ministère.

    Il a souligné le caractère transpolitique du collectif qui réunit élus, parents d'élèves, enseignants dans ce combat de solidarité envers le monde rural. Il a rappelé que le but principal restait le bien-être des enfants du territoire, leur condition d'enseignement et de transport.

    Christophe Léonard, le député PS, était présent et il s'est exprimé publiquement. Il a insisté sur la situation du lycée de Givet, étant l'élu de cette partie des Ardennes. Il s'est félicité de l'arrêt de la grève de la faim d'Emmanuel Jacquemin dont il a salué le courage.

    Ensuite Christophe Dumont pour les Verts et Allaoui Darkaoui pour le Modem ont brièvement pris la parole.

    emmanuel jacquemin,christophe léonard,givet,bazeilles,le chesne,buzancy,grève de la faim,jean lassalle,collèges ruraux


    C'est Jean Lassalle, le député des Pyrénées-Atlantiques qui terminait cette séquence de discours. emmanuel jacquemin,christophe léonard,givet,bazeilles,le chesne,buzancy,grève de la faim,jean lassalle,collèges rurauxRendu célèbre par une grève de la faim, il avait été en contact dès le début de son mouvement avec Emmanuel Jacquemin. Les deux hommes sont restés en lien tout au long des semaines de jeûne, et sont devenus très proches. Jean Lassalle n'a pas hésité à parler de l'homme du jour comme d'un combattant, un résistant qui a su se lever pour une grande cause à un moment important. Il a rappelé son propre parcours d'homme issu du monde rural, et a souligné que nous étions tous des enfants du savoir. Il a cependant insisté sur la difficulté de mener une grève de la faim, en particulier pour les proches. Pour lui, avant de démarrer un tel acte il faut une longue réflexion autant qu'une bonne préparation physique.

    On a sentit un soulagement  général et une joie d'avoir partagé un tel combat parmi les personnes présentes. Le rassemblement s'est terminé par un verre de l'amitié auquel Emmanuel Jacquemin pouvait désormais se joindre.


  • Conférence de presse d'Emmanuel Jacquemin demain, lundi 8 juillet

    Suite au communiqué du ministère, la réponse du collectif "sauvegardons nos écoles" et d'Emmanuel Jacquemin, le gréviste de la faim, est prévue demain.

    Une conférence de presse est organisée devant la direction académique des Ardennes, avenue F. Mitterrand à Charleville. Le rendez-vous est fixé à 18h30, et le collectif "sauvegardons nos école" souhaite mobiliser un maximum de monde à cette occasion.

    Après ces mois de lutte et ces semaines de jeûne, il est clair qu'une nouvelle étape commence. Emmanuel Jacquemin devrait annoncer demain la fin de sa grève, ce que nous avons déclaré souhaiter depuis plusieurs jours. Il ne serait pas raisonnable de poursuivre un jeûne qui mettrait sa santé gravement en cause, surtout dans le contexte actuel.

    La réponse du ministère et la période des vacances scolaires vont "geler" le processus de négociation et rendre difficiles une mobilisation et une médiatisation pour les deux mois à venir.

    Pourtant des Conseils d'Administration des collèges Buzancy- Grandpré et Vouziers-Le Chesne vont se tenir dans les jours suivants. D'après la lettre du ministère ce sont eux qui vont définir les conditions locales de la rentrée scolaire. Mais ceci se fera avec les moyens définis par l'administration de l'Education Nationale, c'est dire si les marges de manœuvre sont étroites.

    Le vrai débat va se jouer à la rentrée, avec les groupes de travail prévus par le ministère (pour Givet-Revin et pour la carte des collèges du département). On sait depuis la réponse de Vincent Peillon à J-Luc Warsmann que le ministère souhaite la fermeture d'un certain nombre d'établissements.

    Tout doit être bouclé pour décembre 2013, et parallèlement au groupe de travail, l'Inspection Générale de l'Education Nationale va rendre un rapport. C'est dire que le débat va être bien encadré, et qu'il risque d'être dilué dans le contexte ardennais tout entier. Le ministère joue donc sur le temps (un débat court, situé en tout début d'année) et sur le lieu ( prendre de l'espace pour sortir du tête à tête actuel). Il se donne ainsi l'occasion de faire entrer dans la négociation des alliés potentiels ( le conseil général ?, la 2c2a ?) et compte sur une démobilisation des acteurs des dernières luttes.

    La prise de position récente du maire de Buzancy montre qu'il ne sera facile de construire un rapport de force efficace. Après la grande manifestation de Buzancy, nous écrivions que le plus difficile restait à venir. La mobilisation des ces derniers mois à évité qu'une décision rapide  de fermeture de collèges soit prise. 

    Le report des échéances et l'élargissement du sujet ne rendent pas plus simple la situation pour la rentrée prochaine. Quelle forme prendra la mobilisation, avec quelles forces ? Comment le ministère va-t-il mener le débat ? Quel sera le contexte politique de cette rentrée ?

    Beaucoup d'incertitudes qui rendent impossibles un pronostic réaliste sur les décisions qui seront prises d'ici décembre.

    1050809747.jpg

    L'annonce de sa grève de la faim par Emmanuel Jacquemin, début juin devant la mairie de Le Chesne

  • Les préconisations du ministère de l'Education Nationale

    Après la dernière table ronde, on attendait avec impatience le communiqué du ministère. Celui-ci vient d'être publié.

    Pour Bazeilles, une décision est prise, le transfert des filières générales vers Sedan est actée.

    Pour Givet, la filière L est maintenue cette année, et une réflexion sera poursuivie l'an prochain.

    Pour les collèges, le ministère se défausse de la patate chaude. Le communiqué annonce que les Conseils d'Administration des collèges vont se réunir pour se prononcer sur l'organisation pédagogique de la prochaine rentrée. La solution globale est remise à décembre 2013, avec un groupe de travail sur la carte de l'ensemble des collèges ardennais.

    Voici le communiqué in extenso :

    Conclusions du ministère sur la situation ardennaise


    Comme Bernard Lejeune, directeur adjoint de cabinet de Vincent Peillon, ministre de l’éducation nationale, s’y était engagé mercredi 3 juillet devant la délégation ardennaise constituée d’élus, de représentants syndicaux d’enseignants, de parents d’élèves et de membres du collectif 08  «Sauvegardons nos écoles », un courrier a été adressé en début d’après-midi à l’ensemble des membres de la délégation pour préciser la position du ministère sur chacune des situations évoquées lors de cette rencontre.
    Confirmant la décision de maintenir la filière littéraire du lycée Vauban de Givet à la rentrée 2013, Vincent Peillon a néanmoins tenu à préciser que « la faiblesse des effectifs enregistrés depuis plusieurs années nécessite de conduire une réflexion globale et structurelle pour conforter cette offre de formation. En ce sens, un travail vincent-peillon-archives.jpgentre les équipes pédagogiques du lycée Vauban et celle du lycée Jean Moulin de Revin doit être encouragé ». Le ministre de l’éducation nationale ajoute qu’ « une réflexion sur la qualité de l’offre linguistique doit être également menée à travers la proposition de la Région Champagne-Ardenne de créer une plate-forme linguistique mutualisée. »
    Concernant Bazeilles, Vincent Peillon souligne la « poursuite du processus de transfert des séries générales du lycée de Bazeilles vers celui de Sedan et tout l’intérêt qu’il y a à créer un pôle académique cohérent « hôtellerie-restauration-tourisme » autour du lycée des métiers de Bazeilles.»
    Enfin, s’agissant de la carte des collèges ardennais, Vincent Peillon estime qu’ « il devient urgent d’apporter des réponses pérennes en partant du travail et des propositions déjà avancées par les conseils d’administration des collèges Grandpré-Buzancy et Vouziers-Le Chesne » et souhaite « que ces instances représentatives, qui réunissent les représentants des élus locaux, des enseignants, des parents d’élèves et la direction de l’établissement, soient réunies dans les tous prochains jours afin de se prononcer sur l’organisation pédagogique qui leur paraît la plus adaptée entre chacun des sites pour l’année scolaire prochaine. »
    S’agissant de la démarche globale de restructuration du réseau des établissements ardennais, « dès la prochaine rentrée scolaire, Monsieur le Recteur installera un groupe de travail dédié aux lycées Vauban de Givet et Jean Moulin de Revin et un groupe de travail sur la carte de l’ensemble des collèges ardennais. Ces deux groupes de travail réuniront les collectivités territoriales et les communes compétentes, les organisations syndicales d’enseignants et les fédérations de parents d’élèves. Parallèlement, les inspections générales IGEN et IGAENR seront mobilisées pour alimenter cette réflexion. Elles établiront un diagnostic de la situation et formuleront des préconisations. » Les conclusions des groupes de travail sont attendues avant la fin du mois de décembre 2013 « afin que puisse être arrêté un nouveau schéma scolaire prenant en compte les différents points de vue mais en premier lieu celui de la réussite des élèves. »

  • De l’injure comme arme de destruction massive ou le DASEN est-il un salaud ?

    Nous publions ci-dessous un texte que Frédéric Mathias, le maire de Boult aux Bois et vice-président de la 2C2A, nous a fait parvenir. N'ayant pas l'honneur d'avoir rencontré le Dasen, nous n'avons pas d'avis personnel sur Monsieur Dutot, ses capacités, ses défauts ou ses qualités. Nous sommes disposé à publier des témoignages complémentaires ou opposés, avec comme réserve  ce qui est une de nos règles permanentes : pas d'insulte et pas d'attaque sur la personne.

    L’injure rabaisse davantage celui qui la profère que celui qui la subit. C’est une outrance en cela elle est négligeable. Mais elle a aussi un rôle cathartique, elle offre une forme simple lorsque la complexité nous stupéfie et que le temps ou les moyens de l’analyse nous manquent. C’est toujours la dose qui fait le poison.

    Dans la question des collèges, qui agite depuis de longs mois le territoire, les injures ont été abondamment utilisées. Sur le terrain des luttes les forces se déploient comme elles le peuvent et il est difficile d’éviter les éclats et les victimes innocentes. Mais on le sait personne n’est innocent.

    Je voudrais cependant dire ici et aujourd’hui mon sentiment personnel. Je voudrais aussi saluer M. x4UFVrj1WkFjm8YvA0nsvTl72eJkfbmt4t8yenImKBVaiQDB_Rd1H6kmuBWtceBJPatrice Dutot, et à travers lui le Recteur sans oublier les personnels de l’Education Nationale qui ont pu à des titres divers être affectés par des qualificatifs inappropriés. Si nous avons et seront peut être encore opposés sur bien des points, le dialogue est demeuré vivant.

    Monsieur Dutot, donc selon moi n’est pas un salaud, il a fait montre d’un grand courage et a assumé crânement le rôle du méchant dans ce qui, je l’espère, ne sera pas une tragédie. Parmi les vertus que réclame l’esprit républicain, le courage n’est pas la moindre et en cela Monsieur Dutot a gagné mon estime. On se grandit à s’affronter à des adversaires de qualité.

    Suis-je devenu un social-traitre ? Je ne le pense pas. Des ainés plus glorieux que moi, ont montré dans un passé proche que l’ennemi irréductible d’hier pouvait devenir celui avec qui l’avenir se bâtirait. C’est pourquoi j’affirme avec force que je ne vois pas de meilleur interlocuteur que l’actuel DASEN pour conduire, en concertation, demain, les évolutions nécessaires. Qui mieux que lui connaît les partenaires, les conditions et les résistances ?

    Saurons-nous être à la hauteur de la tâche qui nous attend ? Saurons-nous dépasser les aigreurs et les rancunes pour retourner en conscience et sereinement autour d’une table avec l’Education Nationale dans l’intérêt général. L’habituel défaut de l’homme est de ne pas prévoir l’orage par beau temps, et que le beau temps succède à l’orage.



    Frédéric Mathias, le 4 juillet 2013

  • Tribune libre

    Frédéric Mathias, le maire de Boult-aux-Bois, est très impliqué sans le mouvement de revendication qui se développe depuis plusieurs mois dans l'Argonne et dans les Ardennes.

    Il nous a envoyé un texte qui fait un point sur l'évolution actuelle de la situation, nous publions sa contribution en tribune libre.

    Si la situation n'a guère évoluée, le dialogue n'est pas interrompu et c'est heureux.

    Les demandes que nous faisons aux services de l’Éducation Nationale ne sont pas exorbitantes, elles peuvent se résumer en un point :

    Les conséquences générales d'une réorganisation des enseignements sont multiples et complexes. Dans l'état actuel de la réflexion, il est très difficile d'en mesurer la portée réelle. Une analyse globale et partagée nous parait le préalable essentiel à toute modification.

    Nul n'a jamais prétendu que des adaptations n'étaient pas nécessaires. Prendre en compte l'intérêt des élèves, la démographie du département et ses évolutions prévisibles sont au cœur de nos préoccupations.

    Le climat actuel de crispation de chacun sur des positions présentées comme inamovibles n'est pas propice à la recherche de solutions durables.

    collèges ruraux,ardennes,argonne,éducation nationaleL'apaisement est indispensable, il suppose que les parties donnent des gages de leur volonté d'avancer.

    Pour l'instant, aucun signe n'apparaît. Il devient pourtant urgent de réagir.

    Dans ce rapport de forces, des élus envisagent de remettre leur démission au Préfet. C'est un geste symbolique qui veut signifier que la parole des populations par la voix de leurs représentant(e)s n'est pas entendue. Il ne s'agit pas d'un ultimatum, mais d'un constat assez triste. J'invite toutes celles et tous ceux qui s'y reconnaissent à rejoindre cette initiative pacifique.

    L'on dit que les opposants sont outranciers et que derrière l'unité de façade se cache des desseins plus ou moins avouables. Certes je sais qu'il est facile de rassembler autour du refus des opinions parfois incompatibles. Cette union de rencontre ne peut être que renforcée par les intransigeances. Je ne suis pas dupe et je suis conscient qu'il faudra, le moment venu, faire l'inventaire.

    Là où la volonté est grande, les difficultés diminuent.

    Frédéric Mathias

    Photo d'archive (DR l'An Vert)