Nous publions ci-dessous un texte que Frédéric Mathias, le maire de Boult aux Bois et vice-président de la 2C2A, nous a fait parvenir. N'ayant pas l'honneur d'avoir rencontré le Dasen, nous n'avons pas d'avis personnel sur Monsieur Dutot, ses capacités, ses défauts ou ses qualités. Nous sommes disposé à publier des témoignages complémentaires ou opposés, avec comme réserve ce qui est une de nos règles permanentes : pas d'insulte et pas d'attaque sur la personne.
L’injure rabaisse davantage celui qui la profère que celui qui la subit. C’est une outrance en cela elle est négligeable. Mais elle a aussi un rôle cathartique, elle offre une forme simple lorsque la complexité nous stupéfie et que le temps ou les moyens de l’analyse nous manquent. C’est toujours la dose qui fait le poison.
Dans la question des collèges, qui agite depuis de longs mois le territoire, les injures ont été abondamment utilisées. Sur le terrain des luttes les forces se déploient comme elles le peuvent et il est difficile d’éviter les éclats et les victimes innocentes. Mais on le sait personne n’est innocent.
Je voudrais cependant dire ici et aujourd’hui mon sentiment personnel. Je voudrais aussi saluer M. Patrice Dutot, et à travers lui le Recteur sans oublier les personnels de l’Education Nationale qui ont pu à des titres divers être affectés par des qualificatifs inappropriés. Si nous avons et seront peut être encore opposés sur bien des points, le dialogue est demeuré vivant.
Monsieur Dutot, donc selon moi n’est pas un salaud, il a fait montre d’un grand courage et a assumé crânement le rôle du méchant dans ce qui, je l’espère, ne sera pas une tragédie. Parmi les vertus que réclame l’esprit républicain, le courage n’est pas la moindre et en cela Monsieur Dutot a gagné mon estime. On se grandit à s’affronter à des adversaires de qualité.
Suis-je devenu un social-traitre ? Je ne le pense pas. Des ainés plus glorieux que moi, ont montré dans un passé proche que l’ennemi irréductible d’hier pouvait devenir celui avec qui l’avenir se bâtirait. C’est pourquoi j’affirme avec force que je ne vois pas de meilleur interlocuteur que l’actuel DASEN pour conduire, en concertation, demain, les évolutions nécessaires. Qui mieux que lui connaît les partenaires, les conditions et les résistances ?
Saurons-nous être à la hauteur de la tâche qui nous attend ? Saurons-nous dépasser les aigreurs et les rancunes pour retourner en conscience et sereinement autour d’une table avec l’Education Nationale dans l’intérêt général. L’habituel défaut de l’homme est de ne pas prévoir l’orage par beau temps, et que le beau temps succède à l’orage.
Frédéric Mathias, le 4 juillet 2013
Commentaires
Frédéric,
Je suis d'accord avec toi, nous devons repartir sur de bonnes bases.
Nous avons toujours voulu que les commissions fassent avancer le devenir de nos collèges, ça n'a pas été le cas jusqu'ici, il faut s'en donner les moyens, prendre le temps et évaluer ce qui sera le mieux pour les élève.
L'insulte réduit le débat.
Je partage une fois encore l'analyse de Fréderic. On peut s'opposer avec fermeté à une politique, à une stratégie, mises en œuvre par un fonctionnaire au service d'un Ministre, d'un Gouvernement. Mais pour autant,user de l'anathème, de l'injure , révèle souvent la faiblesse de l'argumentation de celui ou de celle qui les profère.Mais , il ne faut pas pour autant être naïf.Le débat dans ce genre de situation n'est pas toujours équilibré. Le fonctionnaire qui le pilote, s'appuie sur un système hiérarchique et sur des services qui lui sont dévoués. Face à "cette machine" les opposants sont parfois -pour ne pas écrire souvent- vulnérables.Le sentiment de ne pas être écouté,l'impression d'être floué, trompé, sont sources de violence y compris verbale.Je le comprends et donc je l'excuse au moins partiellement! Je constate qu'aujourd'hui il y a souvent confusion entre les concepts de "concertation" et " d'information". Le dialogue sincère doit respecter des règles que l'on définit en préalable et au respect desquelles une instance objective doit veiller. Chacun d'entre nous ne peut jamais être certain de détenir une vérité! Le doute est bon conseiller qui rend humble et prudent. J'exprime donc une conviction, je le fais avec ferveur et sincérité tout en pensant que celui qui s'y oppose est dans la même situation, dans le même état d'esprit que moi. Il existe des méthodes de résolution de problème. Pourquoi vouloir s'en dispenser et agir dans la précipitation?
De bien bonnes paroles que je partage totalement et qu'il serait bon, je crois, d'entendre et d'appliquer pour tous les sujets que nous avons à aborder. L'injure, et même tout simplement l'invective, qui animent effectivement trop souvent les débats, quels qu'ils soient, sont autant de preuves de mépris et d'actes contreproductifs. Le mépris de l'autre ou de ce qu'il pense est à mon sens inacceptable. Avant de savoir si l'on a raison ou tord, il faut accepter de se confronter à ce que pensent les autres et de se remettre en question. Le vrai combat c'est bien celui-là.