Écrit par Julia Hall
La dernière fois que j’ai vu Julian Assange, il semblait épuisé et avait le teint blafard. Le fondateur de Wikileaks, en tenue de ville décontractée et flanqué de deux gardiens de prison, était assis dans une boîte en verre à l’arrière d’une salle d’audience jouxtant la prison de haute sécurité de Belmarsh, à Londres. J’avais fait le voyage depuis les États-Unis pour observer cette audience. Lui, il avait emprunté un tunnel pour passer de sa cellule à la salle d’audience.
Aujourd’hui, Julian Assange va de nouveau se retrouver devant un tribunal, pour la reprise de la procédure qui doit aboutir à une décision finale quant à la demande d’extradition de cet homme vers les États-Unis soumise par le gouvernement de Donald Trump. Or, ce n’est pas uniquement Julian Assange qui se retrouvera sur le banc des accusés. À ses côtés se tiendront les principes fondamentaux relatifs à la liberté des médias, qui sous-tendent les droits à la liberté d'expression et le droit du public à l’accès à l’information. Si cet homme se retrouve réduit au silence, les États-Unis et leurs complices bâillonneront alors d’autres personnes, répandant la crainte de persécutions et de poursuites judiciaires au sein de la communauté internationale des médias, qui est déjà gravement menacée aux États-Unis et dans de nombreux autres pays à travers le monde.