Extraits de l'article de Reporterre publié le 03.08.2024
Domination, concurrence... Les valeurs du sport sont en totale opposition avec celles liées à l’écologie. Des sportifs et chercheurs en prônent d’autres, plus respectueuses de soi et des autres.
Pleurs de joie des vainqueurs, liesse cathartique des spectateurs et même embrassades fraternelles et sororales entre adversaires d’un jour : depuis l’ouverture des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris, le 26 juillet, les traditionnelles scènes d’émotions collectives se multiplient, célébrant les premières médailles. Ce que l’on appelle communément les « valeurs du sport » profite, à l’occasion des JOP, d’une publicité médiatique colossale : plus de 4 milliards de téléspectateurs sont espérés par le Comité international olympique (CIO).
L’événement véhicule toutefois d’autres valeurs, largement moins consensuelles : quête sans fin du dépassement de soi et des autres, désir de puissance, volonté de contrôle, éloge de la compétition, culte de la performance, classement des individus… En un mot, une philosophie de la démesure, antinomique à celle de l’écologie. Alors que le cataclysme écologique en cours souligne plutôt l’urgence de ralentir et de retrouver le sens des limites, le sport semble prôner une éthique à rebours complet de la révolution culturelle dont nous avons besoin. Peut-il encore se réinventer et mettre sa formidable puissance mobilisatrice au service d’une bifurcation civilisationnelle écologique ?