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économie et finances - Page 2

  • COP30 - En Amazonie, après l’espoir, la gueule de bois climatique

    Publié par Greenpeace, le 22 novembre 2025

    La COP30, qui avait commencé sous le signe de l’espoir et de promesses fortes s’est achevée sans qu’aucune feuille de route concrète pour mettre fin à la destruction des forêts et aller vers la sortie des énergies fossiles ne soit adoptée. Si le sommet a évidemment pâti des divisions géopolitiques et de l’état du monde actuel, le fossé s’avère plus profond que jamais entre les attentes et les besoins des populations face à la crise climatique, et l’action effective des États. La France quant à elle, si elle a montré des intentions positives aux côtés des Européens sur la sortie des énergies fossiles, a largement contribué dans le même temps à freiner les négociations sur les enjeux de financements, allant à l’encontre de la logique de justice climatique présente au cœur de l’accord de Paris. Un accord dont elle n’a clairement pas été à la hauteur, à l’occasion de son dixième anniversaire.

    La première COP organisée à l’orée de la forêt amazonienne aurait dû aboutir à un plan d’action pour mettre fin à la destruction des forêts d’ici 2030. De même, alors que les plans d’action climatique pour 2035 se sont révélés dangereusement insuffisants, la COP30 aurait également dû livrer un plan de réponse mondiale pour combler l’écart d’ambition vers l’objectif 1,5 °C. Elle n’a fait ni l’un ni l’autre. Elle n’a pas non plus permis une avancée significative en matière de financement climatique.

    La dernière journée de la COP a été marquée par l’objection soulevée par la Colombie face au manque de progrès en matière d’atténuation du changement climatique, ce qui a entraîné une suspension temporaire de la séance plénière de clôture avant que le résultat de la COP30 ne soit finalement adopté.

    Pour Carolina Pasquali, directrice exécutive de Greenpeace Brésil : « Le président Lula a placé la barre très haut en appelant à des feuilles de route pour mettre fin aux énergies fossiles et à la déforestation, mais un paysage multilatéral divisé n’a pas été en mesure de relever le défi. Nous étions à un carrefour : il s’agissait soit de prendre un chemin correctement financé vers l’objectif 1,5 °C, soit de choisir l’autoroute vers la catastrophe climatique. Si beaucoup de gouvernements se montrent prêts à agir, des minorités puissantes ont choisi de bloquer les avancées en matière de financements et de sortie des énergies fossiles. »

    « Ce résultat décevant ne rend pas justice à ce qui s’est passé à Belém. Le sommet a été marqué par la plus grande participation autochtone à une COP climat, mais aussi par les marches et manifestations organisées aux portes des négociations. Elles ont conduit à la démarcation de 14 territoires, sécurisant les droits de peuples autochtones sur plus de 2,4 millions d’hectares de terres au Brésil. Les droits, l’accès à la terre ainsi que les savoirs des peuples autochtones et des communautés locales, comme les droits des personnes afro-descendantes, ont été formellement reconnus. Cette avancée peut influer sur les discussions futures. »

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  • Au Salon des maires, ATD Quart Monde détaille les conditions de la participation des personnes en situation de pauvreté aux politiques publiques

    Présent au Salon des maires et des collectivités locales, à Paris, le 20 novembre, le président d’ATD Quart Monde, Olivier Morzelle, a détaillé, lors d’une conférence, les conditions nécessaires à respecter pour permettre une réelle participation des personnes en situation de pauvreté aux politiques publiques.

    À moins de cinq mois des élections municipales, les élus et responsables locaux de toute la France se sont rassemblés au Salon des maires et des collectivités locales pour réfléchir ensemble à la mise en œuvre de leurs politiques publiques. Lors de cet évènement annuel, ATD Quart Monde a été invité à prendre la parole sur le thème “Co-construction des politiques publiques avec les personnes en situation de pauvreté, une source de renouveau démocratique“.

    Cette conférence, animée par Mélina Marcoux, responsable du pôle politique d’ATD Quart Monde, a permis au Mouvement de rappeler les principes et les conditions à mettre en place pour une participation effective des personnes vivant la grande pauvreté. “On ne peut pas construire, mettre en œuvre, évaluer une politique publique ayant un réel impact sur l’élimination de la pauvreté sans faire appel à celles et ceux qui la vivent“, a ainsi souligné le président d’ATD Quart Monde, Olivier Morzelle.

    Des instances de dialogue et de réflexion existent déjà, comme le Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale ou le  Conseil national des personnes accompagnées et les Conseils régionaux des personnes accompagnées. “On aimerait que cette participation s’étende à la mise en œuvre de toutes les politiques publiques“, a-t-il précisé. “Pour ATD Quart Monde, la participation à la vie communale, municipale doit être un droit effectif. Pour cela, il faut en avoir la volonté, l’afficher, mais cela ne se décrète pas, il faut aussi créer les conditions pour que cette participation soit possible“, a poursuivi Olivier Morzelle.

    Quatre conditions essentielles pour une participation effective

    Parmi les conditions nécessaires à garantir, quatre sont essentielles, selon Guillaume Culorier, conseiller municipal à La Flèche, dans la Sarthe, et allié d’ATD Quart Monde. Il y a d’abord “l’accessibilité totale“. Ainsi, si les rampes d’accès et les ascenseurs sont évidemment indispensables pour permettre aux personnes à mobilité réduite de venir aux réunions, il faut également que le lieu soit facilement accessible en transport, que l’horaire de la réunion soit compatible avec la vie des personnes invitées… Guillaume Culorier a également insisté sur “l’accessibilité intellectuelle“, afin de “ne pas avoir peur d’être jugé parce qu’on ne maîtrise pas les codes de la vie administrative“.

    La deuxième condition évoquée est l’aller-vers. “Ce n’est pas aux personnes en situation de pauvreté de franchir toutes les portes. Les élus et les institutions doivent aller là où elles sont, là où les vies se passent“, que ce soient les maisons de quartier, les associations… Il faut ensuite, comme troisième condition, “avoir du temps pour comprendre, débattre, se sentir légitime, apprendre à se faire confiance“, a détaillé le conseiller municipal. Ce temps est utile “pour que la parole se libère, pour comprendre, pour que la confiance puisse s’instaurer, pour bien s’assurer qu’on parle de la même chose, que les mots ont la même signification“, a ajouté Olivier Morzelle.

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  • Le renouvellement kafkaïen des titres de séjour

    Tribune écrite par Anne Savinel-Barras, Agnès Callamard

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  • Mise à l'arrêt du site de production de pesticides BASF par plus de 500 paysannes et paysans, malades et soutiens

    Communiqué de la Confédération paysanne, du Collectif de Soutien aux Victimes des Pesticides de l’Ouest (CSVPO), de Cancer Colère, des Faucheurs Volontaires et des Soulèvements de la Terre. (extraits)

    Nous sommes paysannes et paysans, victimes des pesticides, parents de victimes, riverains d'épandages de pesticides et de captages d'eau intoxiqués, scientifiques et soutiens. Nous sommes plus de 500 à nous rassembler pour mettre à l'arrêt le site BASF de Saint-Aubin-lès-Elbeuf.

    Ce lieu incarne les dérives et l'impunité persistantes de l'industrie criminelle des pesticides : fabrication de substances hautement toxiques interdites en Europe, rejets massifs de polluants éternels dans la Seine, augmentation des cas de cancers chez les riverain·es, et lobbying brutal pour imposer un modèle agricole qui empoisonne les sols et les travailleurs et travailleuses de la terre.

    Pour faire cesser cette situation ici et ailleurs, nous avons bloqué avec nos tracteurs l'entrée du site BASF de Saint-Aubin-lès-Elbeuf et interrompu la production du site. Nous avons fait une inspection des stocks afin de récupérer des preuves supplémentaires de la fabrication et du stockage de pesticides interdits, notamment à base de Fipronil, exportés ensuite au Brésil. L'entrée du site est bloquée par des tracteurs.

    Des victimes nombreuses et ignorées 
     
    Nous qui sommes réuni·es sur le site de BASF cumulons tout au long de l’année les dossiers de reconnaissance de maladies professionnelles, les recours juridiques, les marches blanches sur nos territoires, les enquêtes de terrain et les soins au chevet de celles et ceux dont le corps a été contaminé. Mais nous ne sommes pas entendu·es ! Paysans et paysannes, nous voulons simplement vivre dignement de notre travail et nourrir la population sans être exposé·es à ces poisons !  
     
    Après cet été, malgré une mobilisation massive de plus de deux millions de personnes contre la loi Duplomb, le pouvoir politique continue de nous mépriser et de soutenir coûte que coûte un modèle dépendant des géants de l'agrochimie : BASF, Syngenta, Bayer et consorts. Nos dirigeants soumettent les aides publiques et les législations à leur lobbying. En France comme ailleurs, la pression économique, les politiques libérales imposées par les gouvernements successifs et la concurrence mondiale tirent les prix vers le bas, mettent les agriculteurs et agricultrices du monde entier en compétition et les enferment dans un système où l'usage des pesticides est présenté comme inévitable.  
     
    Les agriculteurs et agricultrices en sont pourtant les premières victimes et nous savons toutes et tous que ce modèle fait disparaître depuis des décennies les paysan·es et leurs fermes. Nous ne les laisserons plus faire ! 

    Nous l’affirmons en acte, les entreprises productrices de cancer, comme BASF, Syngenta, Corteva, Bayer doivent changer fondamentalement leurs productions ou doivent être mises à l’arrêt !

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  • Parlement européen : en pleine COP30, droite et extrême droite s’allient pour sacrifier le climat et les droits humains

    Communiqué commun publié le 13.11.2025

    Par une alliance inédite de la droite et de tous les groupes d’extrême droite, le Parlement européen a adopté ce jour sa position concernant l’« Omnibus I », un texte de dérégulation revenant de manière brutale sur des avancées pourtant cruciales pour la protection des droits humains, de l’environnement et du climat. Sous la pression intense des lobbies et de puissances étrangères (Etats-Unis, Qatar), ce vote porte un coup très dur au devoir de vigilance européen (CSDDD) qui oblige les entreprises à prévenir et réparer leurs atteintes aux droits humains et à l’environnement.

    Loin des caméras tournées vers la COP 30 à Belém, le Parlement européen a adopté aujourd’hui sa position sur la directive Omnibus I. Cette proposition de la Commission européenne, taillée sur mesure pour les lobbies industriels et jugée potentiellement illégale par une centaine de professionnels du droit européen, remet brutalement en cause certaines règles obligeant les entreprises à prévenir et réparer les atteintes qu’elles causent au climat, à l’environnement et aux droits humains.

    Dans une alliance inédite qui marque un tournant dans l’histoire du Parlement européen, la droite et l’extrême droite ont démantelé la CSDDD en affaiblissant les positions déjà inquiétantes de la Commission européenne et du Conseil de l’Union européenne. Les Républicains de François-Xavier Bellamy ont donc voté avec le Rassemblement National de Jordan Bardella, le parti Reconquête de Sarah Knafo et le parti Identité Libertés de Marion Maréchal Le Pen.

    Feignant de « simplifier » la vie des entreprises pour améliorer leur « compétitivité », la position du Parlement européen propose ainsi de revenir sur :

    • Les seuils d’application. Le Parlement propose de restreindre de manière significative le champ d’application du devoir de vigilance européen, en le limitant aux entreprises de plus de 5 000 salariés et de 1,5 milliards de chiffre d’affaires pour les entreprises européennes.
    • La responsabilité civile. Le Parlement européen accepte la proposition de la Commission européenne de renoncer à la création d’un régime européen de responsabilité civile.
    • Les plans de transition climatique. En pleine COP 30, les député.e.s ont voté pour intégralement supprimer l’obligation pour les multinationales d’adopter et de mettre en œuvre des mesures de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre, pourtant indispensables pour atteindre l’objectif de l’accord de Paris.
    • Harmonisation maximale. Le Parlement propose de limiter la possibilité laissée aux Etats membres de proposer des dispositions plus protectrices dans leur législation nationale.
    • Quant à la directive sur le reporting en matière de durabilité (CSRD), également concernée par l’Omnibus I, le Parlement propose d’augmenter le seuil d’application à 1750 salariés et 450M€ de chiffre d’affaires (contre 1000 salariés et 50M€ de chiffre d’affaires dans la proposition de la Commission).

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  • De moins en moins de fermes, de plus en plus grandes (et le Mercosur n’arrange rien)

    Article de Sophie Chapelle publié dans Basta le 13 novembre 2025

    Tout autour de chez vous, les fermes continuent de disparaître à un rythme effréné. Près de 40 000 exploitations agricoles de moins en quatre ans : c’est le nombre alarmant qui ressort d’une récente étude publiée par le ministère de l’Agriculture. Lors du dernier recensement décennal, en 2020, la France métropolitaine comptait 390 000 exploitations agricoles. Il n’en restait que 349 600 en 2023.

    Face à ce marasme, les promesses d’Emmanuel Macron depuis son élection en 2017 pour renouveler les générations agricoles, révèlent leur vacuité. En février dernier, la loi d’orientation agricole pour la souveraineté alimentaire et le renouvellement des générations en agriculture s’est fixé comme objectif de « compter au moins 400 000 exploitations agricoles et 500 000 exploitants agricoles en 2035 ». Les politiques menées ces dernières années ne font que nous éloigner de cet objectif.

    Un mouvement de concentration sans précédent

    Cette enquête d’Agreste, le service national de statistiques agricoles, offre un précieux point d’étape entre deux recensements généraux, réalisés tous les dix ans. Elle confirme le phénomène de concentration des exploitations françaises observé depuis la deuxième moitié du 20e siècle et que la loi Duplomb devrait encore accentuer.

    La taille moyenne des fermes passe ainsi de 89 hectares en 2020 à 93 hectares en 2023. Le nombre moyen d’animaux par ferme augmente aussi, notamment pour les bovins laitiers, les poules pondeuses et les poulets de chair.

    La tendance générale est aussi celle d’un agrandissement. D’un côté, les fermes les plus petites, de 25 à 75 hectares, sont de moins en moins nombreuses (au rythme de 3100 fermes en moins chaque année). De l’autre, le nombre de fermes de 200 hectares ou plus progresse fortement, avec une hausse annuelle moyenne de + 2,8 %. Ces grandes exploitations représentent désormais une exploitation sur dix et concentrent un tiers des surfaces agricoles.

    Pour Philippe Pointereau, président de l’association Terre de liens, qui aide de futurs agriculteurs à trouver des terres à cultiver, « cette évolution est la conséquence directe d’une PAC [politique agricole commune, ndlr] qui favorise les grandes exploitations qui touchent le plus de subventions et ont les revenus les plus élevés ». Cette évolution marque aussi la fin d’un modèle de ferme transmissible. Comment racheter ces immenses exploitations sans être détenteur d’un énorme capital ? Toutes les conditions sont réunies pour que l’agriculture de firme progresse.

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  • COP 30 : Emmanuel Macron prêt à sacrifier notre agriculture

    Alors que la COP* 30 s'ouvre ce lundi 10 novembre à Bélem, la Confédération paysanne poursuit son travail de défense de l'agriculture paysanne et de ses travailleur·euses, avec le réseau de La Via Campesina. Nos délégué·es sont sur place pour revendiquer la justice sociale et climatique pour tous les peuples et pour l'ensemble des paysan·nes du monde.

    Nous croyons par-dessus tout à la force des mobilisations paysannes et citoyennes pour imposer un changement systémique de notre économie permettant une agriculture qui préserve nos sols, notre eau et notre santé. L'agriculture paysanne fait partie de la solution, l'agrobusiness est le problème.

    Nous fustigeons la course à la compétitivité organisée par les accords de libre-échange qui favorise le moins-disant social et environnemental et met en danger notre souveraineté alimentaire. Nous dénonçons toutes les fausses solutions et le greenwashing prônés par des acteurs illégitimes dans ces COP*, notamment les marchés « carbone » et « biodiversité » et les OGM.

    Le lieu de cette COP* est hautement emblématique puisqu'elle se déroule au Brésil, pays du Mercosur*, avec lequel l'Union européenne s'apprête à valider un accord de libre-échange dévastateur pour notre alimentation et le climat. Or, les droits humains des paysan·nes et des peuples autochtones y sont bafoués. Les multinationales y implantent un modèle destructeur sur le plan environnemental, à base d'OGM, de pesticides interdits en Europe, de farines animales, d'hormones de croissance et d'agrocarburants. Un modèle dans lequel les droits sociaux sont aussi au rabais.

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