Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

économie et finances

  • Financement des associations : une situation alarmante, des propositions pour en sortir

    Article de  Malo Janin publié dans Basta!  le 25 juin 2025 (extraits)

    Multiplication des appels à projets, subventions coupées, mise en concurrence : le secteur associatif fait face à une crise de financement. Mais l’Observatoire citoyen de la marchandisation des associations explore des pistes de « démarchandisation ». 

    Continuer de percevoir des subventions publiques pour assurer ses missions, quitte à se taire, ou garder son rôle critique vis-à-vis des pouvoirs en place, quitte à perdre tout ou partie de ses subventions. Tel est le dilemme de plus en plus oppressant auquel s’exposent une partie des associations en France. En plus de subir les humeurs politiques, elles sont désormais aussi soumises à la loi du marché. « Le cadre du marché permet à l’État de vérifier qu’on soit de bons petits soldats », déplore Louise, responsable d’équipe à la Cimade, association d’obédience protestante créée en 1939 pour venir en aide aux personnes évacuées de l’est de la France puis aux populations pourchassées par le nazisme.

    En 1981, à la création des centres de rétention administrative (CRA), destinés à enfermer les immigrés sans-papiers, la Cimade est seule à intervenir pour assurer un accompagnement humain des personnes enfermées et rédiger des rapports d’activité, notamment sur l’arbitraire administratif ou les violences policières qui y seraient perpétrés. En 2009, cette présence humanitaire au sein des CRA est ouverte à la concurrence, sous forme de marchés publics et d’appels d’offre.

    D’autres organisations – parfois moins critiques que la Cimade vis-à-vis des pouvoirs publics – sont choisies par l’État. Et chaque renouvellement de contrat induit de nouvelles clauses, empêchant aujourd’hui la Cimade d’exposer des critiques sur le fonctionnement des CRA dans ses rapports d’activité. « L’État considère que comme on fait des missions de service public, on doit respecter la même neutralité que les fonctionnaires », continue Louise. En mai, une proposition de loi a été adoptée par le Sénat pour bannir les associations des CRA. Ce qui risque d’imposer le silence sur ce qui s’y passe.

     

    Lire la suite

  • Énergies renouvelables : la loi Gremillet balaie les ambitions climatiques et les emplois qui en découlent !  


    Les organisations de la transition énergétique et de l’économie sociale et solidaire rassemblées autour du Collectif pour les énergies renouvelables territoriales sont atterrées des reculs votés à l'Assemblée nationale à travers la mise en place d’un moratoire sur les énergies renouvelables dans la proposition de loi Gremillet. Face à cette irresponsabilité politique, elles appellent à la fois l’ensemble des député.es à se mobiliser pour rejeter ce texte et le gouvernement à défendre enfin clairement les énergies renouvelables et la lutte contre le réchauffement climatique. 
     
    Un moratoire sur l’éolien et le photovoltaïque est aujourd’hui intégré à la proposition de loi soumise au vote des représentants de la Nation. L'adoption de cette mesure serait mortifère pour les centaines de milliers d’emplois des filières d’énergies renouvelables comme pour la transition écologique et énergétique indispensable de la France, alors que cette dernière est en retard sur le développement des EnR !  
     
    Une incohérence totale !  “Alors que tous les scénarios de l’ADEME, de RTE, de négaWatt ou encore du Shift Project sont très clairs sur la place indispensable des renouvelables dans la transition énergétique, le gouvernement porte la responsabilité de ses atermoiements sur la PPE et son manque de volonté à soutenir des filières autres que nucléaires.” explique Auréline Doreau, responsable de projets énergies renouvelables au réseau Cler.  
     
    Le texte introduit pourtant un objectif de 200 TWh issus de sources renouvelables électriques dans les 560 TWh d’électricité décarbonée. Cela rentre en totale incohérence avec le moratoire proposé sur l’éolien et le photovoltaïque. À cela s'ajoutent de nombreux reculs sur la transition écologique et énergétique : baisse de l’objectif d’efficacité énergétique d’ici 2030, régressions majeures sur la rénovation énergétique des passoires thermiques…

    Lire la suite

  • Clôture de l’UNOC : « Les belles paroles doivent maintenant se traduire en actes »

    La Conférence des Nations unies sur l’océan (UNOC-3) s’achève aujourd’hui avec un bilan mitigé. Des progrès significatifs vers la ratification du Traité sur la haute mer y ont eu lieu. Une fois ratifié, ce traité sera l’instrument juridique unique permettant de créer des zones protégées dans les eaux internationales, ce qui en fera un élément fondamental pour la protection de 30 % des océans d’ici à 2030. Une déclaration forte sur un nouveau traité sur les plastiques a également été signée par 95 gouvernements.

    Cependant, la stagnation des ambitions françaises sur ses propres aires marines protégées (AMP) laisse un goût amer. « La France, pays hôte de la conférence, avait une opportunité historique de montrer l’exemple. Mais aucune annonce concrète n’a été faite sur l’extension ou le renforcement de ses aires marines protégées, en particulier sur le sujet du chalutage de fond, qui a été central lors de cette conférence. A l’inverse, le Royaume-Uni ou encore le Danemark vont interdire cette technique de pêche destructrice dans 50% de leurs AMP. Une occasion ratée pour E. Macron qui se pose en champion des océans », déclare François Chartier, chargé de campagne océans chez Greenpeace France.

    Lire la suite

  • Comment l’agriculture chimique européenne finance la machine de guerre de Poutine

    Extraits de l'article de Sophie Chapelle, publié dans Basta ! le 12.06.2025

    Voilà plus de trois ans que l’addiction du modèle agricole français aux engrais chimiques participe à financer la guerre de Poutine.

    Depuis le début de la guerre en Ukraine en 2022, les importations françaises d’engrais russes ont augmenté de 86 %, passant de 402 000 tonnes en 2021 à 750 000 tonnes en 2023. Ces chiffres mentionnés dans un récent rapport des Amis de la Terre sont probablement sous-estimés.

    Comment en sommes-nous arrivés là ? Les sanctions sur le gaz russe, matière première essentielle pour les producteurs d’engrais chimiques, ont amené les fabricants européens d’engrais à réduire leur production. Mais la consommation de nos agriculteurs n’a pas diminué pour autant et ils ont poursuivi leurs approvisionnements en… Russie. Si les importations de gaz sont sanctionnées, celles d’engrais azotés ne le sont pas ! Premier consommateur européen d’engrais chimiques, la France figure même dans le peloton de tête des importateurs européens d’engrais russes aux côtés de la Pologne et de l’Allemagne.

    Les régions de grandes cultures, comme le nord et l’est de la France ainsi que le Bassin parisien, sont les plus dépendantes des engrais de synthèse. C’est précisément cette dépendance qui explique l’absence d’embargo sur les engrais en provenance de Russie.

    Lire la suite

  • Océans en danger !

    Edito de Cartooning for Peace du 11.06.2025

    La troisième conférence des Nations unies sur l’Océan réunit, du 9 au 13 juin à Nice en France, les représentants de plus de 60 pays ainsi que des chercheurs et des entreprises du monde entier. L’objectif affiché est de faire l’état des lieux de la santé des océans et d’agir sur trois principaux fléaux : le réchauffement climatique, la pêche industrielle et l’exploitation minière. Les océans et les mers sont plus chauds et acides que jamais, et pollués par des tonnes de déchets plastiques, ce qui entraîne la disparition des récifs coralliens et de milliers d’espèces aquatiques, déjà menacés par la surpêche.

    Une première victoire est la ratification d’un traité de protection de la haute mer, deux ans après son adoption par l’ONU, qui permet une régulation de l’activité humaine dans les eaux internationales. Les ONG et les spécialistes de l’environnement restent néanmoins prudents, craignant les double-discours et les déclarations d’intention qui sont rarement suivies de mesures à la hauteur des enjeux. Les États-Unis, première puissance maritime et grands absents de ce sommet, viennent d’ailleurs d’autoriser l’exploitation minière des abysses hors de tout cadre international.

    Lire la suite

  • Fourniture de matériel militaire à Israël : le double discours des autorités françaises

    Publié par Amnesty International le 05.06.2025

    Deux cargaisons de matériel de guerre à destination d’Israël ont été bloquées par les dockers de la Confédération Générale du Travail (CGT) au port de Fos sur Mer. Ces livraisons d’armes, si elles étaient confirmées, exposeraient la France au risque de complicité de génocide.

     

    À plusieurs reprises, la France a assuré ne pas exporter d’armes pouvant être utilisées à Gaza et en Cisjordanie. Les révélations des médias indépendants Disclose et Marsactu ont mis en lumière le double discours des autorités françaises.

    Le jeudi 5 juin 2025, le navire Contship Era devait charger du matériel de guerre produit par la société française Eurolinks, au port de Fos-sur-Mer. Selon les informations de Disclose, il s'agit notamment de maillons permettant de réaliser des bandes de munitions pour équiper des armes légères et de petit calibre. Les dockers du port de Marseille-Fos ont identifié le conteneur et ont refusé de le charger a annoncé la CGT des ouvriers dockers pour marquer leur refus de « participer au génocide en cours orchestré par le gouvernement israélien ». Le vendredi 6 juin, une autre cargaison a été immobilisée. Toujours selon le média indépendant, il s’agit cette fois de tubes pour canons, fabriqués par la société française Aubert & Duval.

    Lire la suite

  • Déchets nucléaires : la Cour des comptes s’alarme des problèmes de stockage

    Article publié dans Reporterre  le 04 juin 2025

    Quelque 280 000 m3 de déchets entassés à droite et à gauche, radioactifs pour plus de 100 000 ans… et rien de prévu pour les gérer sur le long terme. Le devenir des déchets de « faible activité à vie longue » (FAVL) est au cœur d’un rapport de la Cour des comptes rendu public le 4 juin, qui estime que cette absence de perspectives expose toute la filière nucléaire à des « risques majeurs ».

    La dénomination FAVL regroupe des déchets d’origines et de natures très différentes : déchets bitumés (32 %), déchets de graphite (30 %), déchets dits radifères (29 %) et déchets technologiques (9 %). À l’origine, l’idée était de tous les enfouir à faible profondeur dans la communauté de communes de Vendeuvre-Soulaines (Aube). Las, le projet n’a cessé d’accumuler du retard : alors que sa mise en service était à l’origine prévue dès 2013, le chantier n’a toujours pas commencé et plus aucune échéance n’est évoquée pour sa livraison. Pire, un avis de l’Autorité de sûreté nucléaire de 2020 alertait sur le fait que ce projet de stockage ne pourrait concerner que les déchets radifères.

    Lire la suite