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  • « Notre solution pour l’Europe » par Alexis Tsipras

    Ce week-end se déroulent des élections en Grèce, qui peuvent marquer un tournant fondamental pour ce pays. Syriza que l'on classe à "l’extrême gauche" est en mesure de se trouver en tête à l'issue de ce scrutin, et peut-être d'avoir la majorité absolue au parlement.

    Voici, repris du Monde Diplomatique, une tribune de présentation signée d' Alexis Tsipras, le leader de Syriza.

     

    Février 1953. La République fédérale d’Allemagne (RFA) croule sous les dettes et menace d’entraîner l’ensemble des pays européens dans la tourmente. Préoccupés par leur propre salut, ses créanciers — dont la Grèce — prennent acte d’un phénomène qui n’a surpris que les libéraux : la politique de « dévaluation interne », c’est-à-dire la réduction des salaires, n’assure pas le remboursement des sommes dues, au contraire.

    Réunis à Londres au cours d’un sommet exceptionnel, vingt et un pays décident de réévaluer leurs exigences à l’aune des capacités réelles de leur partenaire à faire face à ses obligations. Ils amputent de 60 % la dette nominale cumulée de la RFA et lui accordent un moratoire de cinq ans (1953-1958), ainsi qu’un délai de trente ans pour rembourser. Ils instaurent également une « clause de développement » autorisant le pays à ne pas consacrer au service de la dette plus d’un vingtième de ses revenus d’exportation. L’Europe vient de prendre le contre-pied du traité de Versailles (1919), jetant les fondations du développement de l’Allemagne de l’Ouest après la guerre.

    C’est précisément ce que la Coalition de la gauche radicale grecque (Syriza) propose aujourd’hui : procéder à rebours des petits traités de Versailles qu’imposent la chancelière allemande Angela Merkel et son ministre des finances Wolfgang Schäuble aux pays européens endettés, et nous inspirer de l’un des plus grands moments de clairvoyance qu’ait connus l’Europe d’après-guerre.

    Les programmes de « sauvetage » des pays d’Europe du Sud ont échoué, creusant des puits sans fond qu’on invite les contribuables à tenter de remplir. Parvenir à une solution globale, collective et définitive du problème de la dette n’a jamais été aussi urgent. Et l’on comprendrait mal qu’un tel objectif soit escamoté de façon à assurer la réélection de la chancelière allemande.

    Dans ces conditions, l’idée avancée par Syriza d’une conférence européenne sur la dette, sur le modèle de celle de Londres sur la dette allemande en 1953, représente, selon nous, la seule solution réaliste et bénéfique pour tous : une réponse globale à la crise du crédit et au constat de l’échec des politiques menées en Europe.

    Voici donc ce que nous demandons pour la Grèce :

    — une réduction significative de la valeur nominative de sa dette publique cumulée ;

    — un moratoire sur le service de la dette, afin que les sommes conservées soient affectées au redressement de l’économie ;

    — l’instauration d’une « clause de développement », afin que le remboursement de la dette ne tue pas dans l’œuf le redressement économique ;

    — la recapitalisation des banques, sans que les sommes en question soient comptabilisées dans la dette publique du pays.

    Ces mesures devront s’adosser à des réformes visant à une plus juste répartition des richesses. En finir avec la crise implique en effet de rompre avec le passé qui a permis de l’engendrer : œuvrer à la justice sociale, à l’égalité des droits, à la transparence politique et fiscale, bref à la démocratie. Un tel projet ne pourra être mis en œuvre que par un parti indépendant de l’oligarchie financière, cette poignée de chefs d’entreprise qui ont pris l’Etat en otage, d’armateurs solidaires entre eux et — jusqu’en 2013 — exemptés d’impôt, de patrons de presse et de banquiers touche-à-tout (et en faillite) qui portent la responsabilité de la crise et s’efforcent de maintenir le statu quo. Le rapport annuel 2012 de l’organisation non gouvernementale (ONG) Transparency International désigne la Grèce comme le pays le plus corrompu d’Europe.

    Cette proposition constitue à nos yeux la seule solution, à moins de se satisfaire du gonflement exponentiel de la dette publique en Europe, où elle dépasse déjà, en moyenne, 90 % du produit intérieur brut (PIB). C’est ce qui nous rend optimistes : notre projet ne pourra pas être rejeté, car la crise ronge déjà le noyau dur de la zone euro. La procrastination n’a d’autre conséquence que d’accroître le coût économique et social de la situation actuelle, non seulement pour la Grèce, mais également pour l’Allemagne et pour le reste des pays ayant adopté la monnaie unique.

    Pendant douze ans, la zone euro — inspirée des dogmes libéraux — a fonctionné comme une simple union monétaire, sans équivalent politique et social. Les déficits commerciaux des pays du Sud constituaient l’image renversée des excédents enregistrés au Nord. La monnaie unique a par ailleurs servi l’Allemagne, en « refroidissant » son économie après la coûteuse réunification de 1990.

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    Briser, enfin, la collusion entre milieux
    politiques et économiques

    Mais la crise de la dette a bouleversé cet équilibre. Berlin a réagi en exportant sa recette de l’austérité, ce qui a aggravé la polarisation sociale au sein des Etats du Sud et les tensions économiques au cœur de la zone euro. Apparaît désormais un axe Nord-créditeurs / Sud-débiteurs, nouvelle division du travail orchestrée par les pays les plus riches. Le Sud se spécialisera dans les produits et les services à forte demande de main-d’œuvre avec des salaires planchers ; le Nord, dans une course à la qualité et à l’innovation, avec, pour certains, des salaires plus élevés.

    La proposition de M. Hans-Peter Keitel, président de la Fédération allemande de l’industrie (BDI), dans un entretien accordé au site Internet du Spiegel, visant à transformer la Grèce en « zone économique spéciale »  révèle le véritable objectif du mémorandum . Les mesures prévues par ce texte, dont la portée s’étend au moins jusqu’en 2020, se soldent par un échec retentissant, que reconnaît désormais le Fonds monétaire international (FMI). Mais, pour ses concepteurs, l’accord a l’avantage d’imposer une tutelle économique à la Grèce, qu’il ramène au rang de colonie financière de la zone euro.

    Son annulation constitue donc le préalable à toute sortie de crise : c’est le médicament qui est mortel et non la dose, comme le suggèrent certains.

    Il faudra par ailleurs s’interroger sur les autres causes de la crise financière en Grèce. Celles qui conduisent au gaspillage de l’argent public n’ont pas changé : le coût de construction de routes au kilomètre le plus élevé d’Europe, par exemple ; ou encore la privatisation des autoroutes en guise de « prépaiement » de nouveaux axes… dont la construction a été interrompue.

    L’extension des inégalités ne saurait être réduite à un effet secondaire de la crise financière. Le système fiscal grec reflète la relation clientéliste qui unit les élites du pays. Telle une passoire, il est criblé d’exemptions et de passe-droits taillés sur mesure pour le cartel oligarchique. Le pacte informel qui, depuis la dictature, soude le patronat et l’hydre à deux têtes du bipartisme — Nouvelle Démocratie et Mouvement socialiste panhellénique (Pasok) — en scelle le maintien. C’est l’une des raisons pour lesquelles l’Etat renonce aujourd’hui à obtenir les ressources dont il a besoin par l’impôt, lui préférant la réduction continuelle des salaires et des retraites.

    Mais l’establishment — qui a survécu de justesse aux élections du 17 juin , en semant la peur quant à une éventuelle sortie de la Grèce de la zone euro — vit sous l’assistance respiratoire d’un second poumon artificiel : la corruption. La difficile tâche consistant à briser la collusion entre milieux politiques et économiques — une question qui ne concerne pas que la Grèce — constituera l’une des priorités d’un gouvernement populaire conduit par Syriza.

    Nous réclamons donc un moratoire sur le service de la dette pour changer la Grèce. Faute de quoi, toute nouvelle tentative d’assainissement financier fera de nous autant de Sisyphes condamnés à l’échec. A ceci près que, cette fois, le drame ne concerne plus seulement l’antique cité de Corinthe, mais l’Europe dans son ensemble.

    Alexis Tsipras

    Dirigeant de la Coalition de la gauche radicale grecque (Syriza)

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    Lors d'un meeting de Syriza

  • Accessibilité, ou comment déroger à la dérogation.

    La loi du 11 février 2005, qui concerne les personnes handicapées, avait fixé une date limite ( le premier janvier 2015) pour rendre les établissements accueillant du public accessibles à tous.

    Force est de constater qu'à cette date, seule une minorité d'établissements sont en conformité avec la loi. La date limite ayant déjà été repoussée une fois, le gouvernement n'a pas souhaité décaler à nouveau l'échéance, ce qui aurait fait réagir fortement les associations de personnes handicapées. Il était également difficile de sanctionner les gestionnaires d'établissements non-conformes, tellement leur nombre est élevé. Le gouvernement a donc mis en place un dispositif qui maintient en théorie la date limite de janvier 2015, mais permet d'y déroger sans sanction, sous réserve de déposer un calendrier de travaux. Ce dispositif qui prend le nom d'agenda d'accessibilité programmé, a été détaillé ce soir à la salle Bellevue de Vouziers.

    Une bonne centaine de personnes étaient présentes, avec une très grande majorité représentée par des maires ou élus communaux.

    Un exposé très technique a été présenté par des responsables de la direction des territoires à la Préfecture des Ardennes.  Les principales dispositions rendues nécessaires pour rendre accessibles les locaux ont été expliquées, et ce, en fonction des différents handicaps et en tenant compte des configurations des établissements concernés.

    La salle a semblé  prendre le plus souvent comme des contraintes nouvelles ces dispositions légales, qui ont rarement été vues sous l'angle d'une amélioration du service rendu à la population.

    Pourtant, des assouplissements divers ont été présentés par rapport aux obligations générales. Ces interprétations souples de la loi sont en particulier valables pour les établissements de 5e catégorie, ceux qui reçoivent moins de 100 personnes.

    Différentes dérogations existent pour repousser ou rendre caducs les agendas d'accessibilité programmée, en voici un tableau.

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    Lors de cette réunion de présentation, un décalage était perceptible entre l'attente de la salle et le message délivré. Les élus locaux qui constituaient la quasi-totalité du public attendaient plus un discours politique au sens large qui leur aurait expliqué ce que l'on attendait d'eux et les moyens que l'on mettait à leur disposition pour l'application de cette loi. Les modalités techniques détaillées qui ont été présentées ce soir auraient mieux été perçues si ce cadre général avait été reprécisé et mieux partagé par l'assistance.

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  • Communiqué du collectif 08 Sauvegardons nos écoles.

    La réunion du Comité Technique Académique qui s'est tenue le 15 janvier 2015 a levé le voile sur la carte scolaire de la rentrée 2015.

    Encore une fois notre département va payer un lourd tribut pour répondre à la logique gouvernementale de réduction des dépenses publiques.
    sarkozyeducationnationaok7.jpgEn effet ce sont 25 postes repris dans les collèges et 20 dans l'enseignement primaire (on ne connaît pas encore les mesures prévues dans les lycées).
    Loin des discours ministériels sur les missions de l'école, la réalité du terrain va se traduire par des classes plus chargées et des conditions d'apprentissage dégradées.
    En réponse aux tragiques événements que nous venons de vivre, la ministre a réaffirmé le rôle important que l'école doit remplir dans l'éducation à la citoyenneté mais dans le même temps elle retire à l'école les moyens pour mener à bien les missions qu'elle doit remplir.
    Nous considérons au contraire qu'il est urgent de prendre les mesures qui s’imposent pour mettre en adéquation ses paroles et ses actes. L’École est le pilier de notre démocratie et, dans un département en souffrance, il faut maintenir les postes, améliorer les conditions d’enseignement et d’apprentissage des élèves, favoriser l’accès aux différentes cultures :  c'est ainsi que chacun trouvera sa place dans notre société.
    Le Collectif 08 Sauvegardons nos écoles poursuit l'objectif d'agir et d'intervenir pour toute action en faveur de la sauvegarde des écoles, collèges et lycées sur l'ensemble du département des Ardennes, d'exercer une vigilance sur toute proposition de modification de l'offre de formation ainsi que sur sa pérennité, de veiller à la défense de l'idée de promouvoir un enseignement de qualité pour chaque enfant ainsi qu'au maintien du service public de proximité qu'est l'éducation nationale sur l'ensemble du territoire ardennais (urbain comme rural).
    Construisons ensemble cet élan citoyen nécessaire pour bloquer cette machine infernale qui conduit à ne plus prendre en compte les inégalités objectives : élus, parents, enseignants, regroupons-nous !

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  • Vœux du Maire de Vouziers : un discours très politique

     Si certains pensaient que Yann Dugard garderait une image lisse et de consensus "apolitique", ils se sont trouvés fortement contredits par le contenu du discours prononcé lors de la cérémonie des vœux de ce soir.

    Entre 150 et 200 personnes étaient réunies à la salle des fêtes à cette occasion, parmi lesquelles on remarquait le Sous-préfet, le Président du Conseil Général et son collègue sénateur des Ardennes, le Président de la Communauté de Communes et des nombreux élus et responsables du Vouzinois.

    vouziers, yann dugard,vœux 2015

    Attaquant bille en tête dès le début de sa prise de parole, Yann Dugard a dénoncé" la forte baisse des dotations annoncée par le gouvernement à l'encontre des collectivités locales".

    Il a regretté que "(ce soit)à nous qu'il est demandé de faire un effort. La baisse globale pour notre ville serait de l'ordre de 80.000€. A cela s'ajoute le coût des nouveaux rythmes scolaires qui approche 30.000€, et une baisse des recettes liée à une courbe démographique descendante, c'est près de 120.000€ qui feront défaut en 2015".

    vouziers, yann dugard,vœux 2015Yann Dugard s'est également inquiété du devenir des services publics dans la Sous-préfecture. Tout en soulignant la qualité du travail d'Olivier Gines et sa présence importante sur le terrain, il a rappelé que Vouziers ne possédait actuellement qu'un Sous-préfet par intérim. Le Sous-préfet de Rethel, qui assure cette mission, était d'ailleurs présent dans la salle (photo ci-contre).

    Il a terminé cette partie de son discours en soulignant les difficultés des associations locales, pénalisées fortement par les nouveaux rythmes scolaires, avec une perte financière importante pour certaines alors que la ville rencontre des difficultés à maintenir le niveau des subventions.

    Yann Dugard a déclaré : "je ne suis pas un Maire qui se plaint, ce sont les faits" et il a enchaîné sur les motifs de satisfaction qu'il rencontre :

    Il a salué les responsables et bénévoles des associations en tant qu'acteurs du lien social, il a souligné le rôle primordial des des acteurs sociaux, en particulier le CCAS et le FJEP.

    Il a également souligné le dynamisme retrouvé de l'UCIA, et en particulier de sa "jeune et pétulante présidente."

    Il est revenu sur l'appel à projet concernant la revitalisation des Centres bourgs. Il a annoncé que le vouziers,yann dugard,vœux 2015dossier de Vouziers avait été classé deuxième au plan régional, mais que pour d'obscures raisons, ce sont le premier et le troisième qui ont été retenus par le jury.

    Le Maire est ensuite revenu sur les événements et travaux de ces derniers mois.

    Il a annoncé les travaux projetés, parmi lesquels on retiendra l'extension de la rue de Syrienne vers la piscine avec un parking. (ce dossier sera-t-il financé par la ville ou bénéficiera-t-il d'un fond de concours de la 2C2A ?) Il a également mis en avant l'accessibilité de la Mairie, des Tourelles et du CCAS, et des études d'ingénierie pour le futur pôle scolaire et le stade municipal.

    Avant de conclure, il a salué la mémoire de Bernard Pierret, ancien Maire décédé début 2014, et il remercié les adjoints et conseillers qui travaillent pour la ville ainsi que les Services municipaux.

    Yann Dugard a enfin renouvelé ses vœux pour 2015, avant d’inviter les personnes présentes à partager un verre de l'amitié.

    vouziers, yann dugard,vœux 2015

  • La centrale de Chooz condamnée pour une pollution à l'acide sulfurique

    La centrale de Chooz, située très près de la frontière est surveillée par nos voisins belges, qui craignent des conséquences négatives de l'exploitation de l'installation  pour leur population.

    Voici un article repris de la Radio Télévision belge, daté du 21 janvier 2015.

    "Le Tribunal de police de Charleville-Mézières a condamné ce matin EDF pour une fuite d’acide sulfurique dans la Meuse, survenue le 2 juillet 2013. Environ 80 litres de produit corrosif ont été accidentellement déversé dans le fleuve. EDF estime qu’il n’y a pas eu de dégâts à l’environnement. Les associations environnementales taxent l’électricien de « délinquant environnemental récidiviste » !

    Récidiviste ? Oui, car la centrale de Chooz (voisine de la Province de Namur) avait déjà été condamnée en juillet 2014 pour une première fuite survenue en 2011, beaucoup plus importante celle-là. A l’époque, ce sont des milliers de litres d’acide sulfurique qui avaient été déversés accidentellement dans la Meuse. La fuite provenait du circuit de traitement antitartre dans la tour de refroidissement du réacteur n°1.

    Poursuivi une première fois devant le Tribunal de police de Charleville-Mézières, le propriétaire de la centrale, EDF, n’avait pas nié l’incident mais s’était défendu en affirmant que la fuite n’avait pas eu d’impact sur l’environnement. Le 30 juillet 2014, la justice française donnait néanmoins raison au réseau " Sortir du nucléaire ", à l’initiative des poursuites, en condamnant EDF à une amende pour imprudence et manque de transparence.

    Entretemps, une deuxième fuite s’était produite, le 2 juillet 2013, d’une ampleur moins importante. Ce sont environ 80 litres d’acide sulfurique cette fois qui s’étaient échappés dans la Meuse. La nouvelle fuite provenait probablement d’un joint mal positionné suite à une opération de maintenance. Selon l’Autorité de sûreté nucléaire française, EDF ne s’est pas donné les moyens pour surveiller cette intervention de maintenance.

    Toujours est-il que le tribunal de Charleville-Mézières a de nouveau condamné EDF à plusieurs milliers d’euros d’amende, ainsi qu’à des dommages et intérêts au bénéfice des associations environnementales parties au procès."

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    Photo CLAUDE PAUQUET - BELGAIMAGE

  • Abandon du projet initial de barrage de Sivens : mise en garde contre un 2ème passage en force

    Communiqué commun de la Confédération paysanne, de la FNE Midi-Pyrénées et du collectif sauvegarde de la zone humide du Testet

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    19.01.2015 Suite à la remise d'un deuxième rapport d'experts très critique sur le barrage de Sivens et à la procédure d'infraction européenne, la ministre chargée de l'Ecologie a annoncé vendredi 16 janvier 2015 l'abandon du projet initial. Nos organisations se félicitent de cette décision qui confirme la pertinence des analyses et des mobilisations menées par les opposants au barrage de Sivens.

    Le projet initial était bien largement surdimensionné (2 fois trop selon les experts, plus de 3 fois selon nos analyses), bénéficiant à peu d'agriculteurs (une vingtaine sur le parcours concerné à l'amont du Tescou), illégal au regard du droit de l'environnement et de la directive européenne sur l'eau et incompatible avec les financements européens FEADER. Si les pouvoirs publics avaient entendu nos alertes citoyennes qui, dès septembre 2013, demandaient le moratoire du projet et des expertises indépendantes, les drames humains, le saccage écologique du site et le gaspillage de l'argent public auraient pu être évités. C'est une leçon que les élus locaux doivent retenir pour concevoir l'avenir du projet.

    Préserver des moyens publics pour mettre en œuvre un projet de territoire

    Nous partageons la nécessité d'une intervention publique pour assurer l'avenir de fermes nombreuses sur le bassin du Tescou mais considérons qu'un barrage destiné à une vingtaine d'irrigants n'est pas la solution la plus efficace. Nos organisations ont donc soutenu la proposition de la Ministre de définir un projet de territoire dont l'accès à l'eau n'est qu'un des moyens de soutenir l'agriculture. Renforcer les filières locales, développer l'agro-écologie (agro-foresterie, sols vivants ayant une meilleure rétention d'eau) et l'agriculture biologique, permettre de nouvelles installations font partie des actions incontournables qui vont nécessiter un appui public à travers des moyens humains et financiers. Comme le préconisent les experts, « il faut poursuivre au plan local l'écriture du projet de territoire » qui repose « sur des productions à forte valeur ajoutée et génératrices d'emploi local, et sur le renforcement des circuits de proximité ». Dans la note de 15 pages envoyée à la Ministre le 16/01/15, nos propositions sont détaillées.

    Un accès à l'eau qui oublie les agriculteurs les plus en difficulté

    La vingtaine d'irrigants installés dans la vallée ne sont pas ceux qui nécessitent le plus un appui public visant à maintenir de nombreuses fermes sur le bassin. Ce sont les agriculteurs installés sur les coteaux et les plateaux, plutôt difficiles à valoriser, qui font face à de vrais problèmes de survie. Or, faute de temps, les experts n'ont pu étudier leurs besoins en eau. Le projet de territoire devra donc impérativement s'adresser à ces agriculteurs. Il prendra ainsi véritablement une portée d'intérêt général qui faisait défaut au projet initial. Les expertsse sont donc concentrés sur le volume de substitution pour l'irrigation de l'amont de la vallée. Ce volume fait également débat, les experts proposant 448 000 m3 soit une augmentation de 50% comparé aux prélèvements moyens des années  2009 à 2013 (294 000 m3). Ceci est contradictoire avec leur volonté affichée d'inciter les agriculteurs à l'économie de la ressource en eau. Pour tenir compte des effets du changement climatique sur le bassin Adour-Garonne, nos organisations préconisent un volume de substitution de 330 000 m3.

    Un soutien d'étiage qui sert d'alibi vert

    Les experts ont étudié les pollutions et les débits naturels qui servaient jusqu'alors de justification au soutien d'étiage. Ils constatent que ni le niveau des rejets actuels dans le Tescou ni la vie aquatique ne justifient un soutien d'étiage. Il est  donc incompréhensible qu'ils recommandent un soutien d'étiage de 180 000 m3 « pour la dilution des rejets rencontrés à partir de Salvagnac » alors qu'ils soulignent par ailleurs qu' « au vu des faibles rendements du traitement de certaines stations d'épuration [que] des améliorations sont possibles à peu de frais ». Ce soutien d'étiage superflu mais coûteux et anti-écologique apparaît alors comme un alibi vert nécessaire à l'obtention de subventions publiques. En effet, sans soutien d'étiage, l'investissement ne peut être financé à 100% par les fonds publics mais les irrigants bénéficiaires ne semblent pas prêts à investir pour avoir des volumes sécurisés. Concernant le prix du m3 facturé, les experts déduisent de leur consultation des irrigants que « l'idée de devoir payer l'eau reste peu partagée »…

    Priorité à l'optimisation des réserves d'eau existantes sous-utilisées

    Les experts ont identifié que plus de 2 300 000 m3 stockés dans des retenues collinaires privées n'étaient pas utilisés en moyenne chaque année. A l'amont du Tescou, ils ont seulement eu le temps d'identifier 7 retenues et d'estimer un potentiel de 100 000 à 200 000 m3 mobilisables à court terme. Les éléments dont nous disposons indiquent un potentiel de l'ordre de 400 000 à 500 000 m3 à terme. Pour nos organisations, et en cohérence avec le SDAGE Adour-Garonne, il est donc capital de maximiser le volume de substitution venant des retenues collinaires existantes, et de le pérenniser. Cette solution est la plus rapide (dès la saison d'irrigation 2015), la moins chère et la moins impactante pour l'environnement.

    L'urgence de restaurer la zone humide et d'approfondir les études

    Ce n'est que si les études complémentaires concluent de manière objective que l'existant sous-utilisé et les pratiques économes en eau ne sont pas suffisants qu'il faudra envisager un nouvel ouvrage. Il est prématuré de se prononcer. Nous mettons en garde le Conseil Général du Tarn de suivre ceux qui l'ont poussé à faire de mauvais choix jusqu'à présent et à tenter ainsi de vouloir imposer à nouveau un projet polémique. Afin d'éviter une nouvelle crise sur le territoire, tous les acteurs doivent être associés et les choix doivent être réalisés sur la base d'analyses rationnelles et pour servir l'intérêt général.

    Lors de la prochaine session de l'assemblée départementale, les élus ne doivent pas choisir entre les deux options soutenues par la Ministre mais bien décider de mener des études plus approfondies comme le recommandent d'ailleurs les experts. Dans notre note à la Ministre, nous recommandons plusieurs études qui éclaireront la commission locale de l'eau (CLE) qui va être mise en place par l'Etat pour élaborer un schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) du Tescou.

    Aucun scénario de travaux n'étant envisagé là où le terrassement actuel menace la survie de la zone humide, une réhabilitation de cette zone doit avoir lieu avant le printemps. Nous demandons qu'un comité technique multi-acteurs soit rapidement mis en place.

    Appel à l'apaisement et au débat public

    Alors qu'à travers des achats d'eau prélevée dans les réserves sous-utilisées, d'importants volumes peuvent être sécurisés dès 2015, soit un an plus tôt que le projet initial de Sivens, nos organisations appellent les partisans du barrage de Sivens à cesser toute menace ou agressions matérielles et physiques contre les défenseurs de la zone humide du Testet. Qu'ils occupent ou non le site du chantier de Sivens, les opposants ont montré la légitimité de leurs actions contre un projet désormais condamné par les autorités nationales et européennes. Nous appelons tous les acteurs à favoriser l'apaisement, le débat public et, ainsi, le retour à la sérénité sur le territoire.

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  • Finances de la ville de Vouziers : audit, oh désespoir !

    Ce n'est franchement un vent d'optimisme qui a soufflé ce soir lors de la présentation de l'audit financier de la ville de Vouziers.

    Si on s'attache à la conclusion de la note de synthèse distribuée aux participants, on retiendra : "la réalisation d'investissements nouveaux à partir de 2013/2014 semble difficile"

    C'est Frédéric Delamarre, expert-comptable spécialiste des collectivités locales ( et maire de Liart), qui a réalisé cet audit et qui l'a présenté aux Vouzinois. Une petite centaine de personnes étaient présentes dans la salle, en comptant les élus actuels du Conseil municipal et les candidats et partisans de la liste battue aux dernières élections. Ceux-ci étaient venus assez nombreux à cette réunion, où devait donc être présenté l'audit financier demandé par la nouvelle équipe peu de temps après son élection.

    D'entrée de jeu Yann Dugard précisait qu'il s'agissait d'une information sur la situation actuelle, mais sans procès d'intention. Pour lui, on pouvait ainsi faire un état des lieux permettant  de se projeter dans les années à venir.

    Frédéric Delamarre a donc présenté son travail, qui actualise l'audit qu'il avait réalisé en 2011 pour la ville.

    Il a rappelé les 4 indicateurs importants, qui permettent de juger l'état des finances d'une collectivité :

    -L'épargne brute , c'est-à-dire la différence entre les recettes réelles de fonctionnement et les dépenses réelles de fonctionnement (hors recettes exceptionnelles)

    -l'annuité de l'emprunt, qui doit être remboursée par l'épargne brute.

    -l'épargne nette qui déduit de l'épargne brute le remboursement du capital de la dette.

    -le fond de roulement qui constitue le "bas de laine" de la collectivité pour ses payements courants.

    L'audit montre une baisse de l’épargne brute et de l'épargne nette depuis 2011, malgré une baisse de l'annuité des emprunts et la vente d'actifs.

    Un emprunt de 1 million d'euros a été fait en 2012 pour permettre de maintenir un fond de roulement suffisant dans les 3 années suivantes. Ce recours à l'emprunt ne pourra être renouvelé, et il est donc nécessaire de prendre des mesures pour redresser la situation :  augmenter l'épargne brute, diminuer les investissements.

    Pour F. Delamarre, c'est là le défit pour l'équipe municipale en place : restructurer l'épargne pour pouvoir à nouveau investir.

    Cette présentation faite, un débat s'est ouvert, principalement alimenté par des interrogations d'élus de la précédente équipe municipale, à savoir Françoise Cappelle (ancienne adjointe chargée des finances) et Frédéric Courvoisier-Clément (actuel porte-parole de la minorité municipale).

    Ce débat a tourné principalement autour de deux questions :

    Qu'apporte ce nouvel audit par rapport à celui de 2011 ?

    Quels choix politiques la majorité municipale va-t-elle tirer de ses conclusions ?

    Sur le premier point, les élus de l'ancienne équipe ont insisté sur le fait que les chiffres donnés ce soir ne faisaient que reprendre et confirmer ceux de l’étude de 2011, F Courvoisier-Clément  se posant la question de l'utilité d'une telle réunion, puisque avant même l'élection de  mars 2014 les tendances étaient connues. Le Maire a répondu que tous les Vouzinois ne connaissaient pas ces chiffres, et qu'il était important d'informer la population de la réalité des finances communales.

    F. Courvoisier-Clément a maintenu son point de vue, en déclarant qu'il n'était pas convenable de ne pas dire aujourd'hui ce qui va être fait dans les années à venir. Il a insisté sur le fait que le débat sur les perspectives devait avoir lieu avec tous les élus.

    Françoise Cappelle est à nouveau revenu sur le fait que les conclusions de l'audit avaient été présentées en Conseil municipal, et que les décisions qui en découlaient (emprunt de 1 million) avaient été votées par le conseil précédent. Elle en a conclu que les candidats en mars 2014  devaient connaitre la situation.

    Elle a demandé la communication des résultats de 2014, qui semblent plutôt rassurants : le résultat positif cumulé (fonctionnement et investissement) atteindrait plus de 1,6 million d'euros.

    Frédéric Courvoisier-Clément a repris la parole pour insister sur l'importance de travailler ensemble, en particulier pour le débat d'orientations budgétaires qui doit se dérouler prochainement.

    Le Maire n'a manifestement pas voulu saisir la perche tendue, et a mis fin à la séance sans lui répondre, en signalant qu'il avait bien pris note des remarques faites et en remerciant les personnes qui avaient assisté à cette présentation.

    Cette soirée fut un peu un dialogue de sourds entre la majorité et l'opposition municipale, les habitants "de base" n'ayant pratiquement pas pris la parole de la soirée.

    Le Maire et la majorité avaient la ferme intention de limiter la soirée à une simple présentation de l'audit. L’information, même redondante, reste toujours utile. Mais en n'allant pas au-delà, la présentation de ce soir a ouvert des possibilités de critiques à l'opposition, dont le questionnement a semblé mettre  parfois en difficulté le Maire actuel :

    -Yann Dugard et son équipe découvre-t-il seulement aujourd'hui cette situation, décrite publiquement depuis 2011 ?

    -Quelles méthodes et quelles perspectives envisagent-ils pour résoudre au mieux le problème posé ?

    Il faut remarquer que, si des investissements doivent faire l'objet d'un report de deux ou trois ans, la mise à disposition des équipements correspondants se fera dans quatre à cinq années. Ce qui parait bien tardif pour relancer le dynamisme local.

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