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L'AN VERT de Vouziers : écologie et solidarité. - Page 681

  • Elections législatives : un vote de trop ?

    La campagne électorale s'achève, et il ne semble pas qu'elle ait déclenché une vague de passions.

     

    Ce scrutin venant après les présidentielles, il est difficile de rester au même niveau d'intérêt, puisque l'élection du président a pour objectif de poser la clef de voûte de nos institutions.

    Que reste-t-il à construire après ? Des fondations, cela paraît un peu tard.

    S'agit-il simplement de confirmer ou d'infirmer le choix précédent ? A quelques semaines d'intervalle, la démarche est étonnante.

    La démocratie repose notamment sur la séparation des pouvoirs. Le jumelage des élections rend le pouvoir législatif (les députés) dépendant du pouvoir exécutif (le président et son gouvernement). A ce positionnement discutable s'ajoute une certaine lassitude, tout ceci devrait entraîner une participation nettement plus faible qu'aux présidentielles.

    Ce qui n'empêche pas qu'il reste souhaitable, voire essentiel d'aller voter.

    Nous avons laissé la parole aux candidates de gauche qui se présentent dans la troisième circonscription des Ardennes, en leur demandant de s'exprimer sur 4 thèmes.

    Vous avez pu voir leurs réponses sur ce blog, et nous remercions les 3 candidates d'avoir pris le temps de nous faire connaître leurs idées. Ainsi vous êtes en mesure de faire votre choix demain dans l'isoloir.

    En ce qui nous concerne, notre choix est basé sur le respect des valeurs qui fondent note action : en particulier l'écologie et la solidarité.

    C'est pourquoi nous nous situons clairement à gauche, et combattons une droite qui se confond de plus en plus avec l'extrême droite.

    Même Jean-Luc Warsmann, qui se présente comme en dehors de toute idéologie, verse dans ce travers. Il fait distribuer ces jours-ci un luxueux document où comme à son habitude il s'approprie toute une série de réalisations. Pour ceux qui ont un peu de mémoire, il avait démontré de la même manière la fois précédente comment il avait sauvé le tribunal de Vouziers et fait valider le tracé de la route à quatre voies entre Vouziers et Rethel. Comme le ridicule ne tue toujours pas, il peut reprendre encore une fois son procédé.

    Le pire dans sa publication se trouve sur le vote des étrangers aux élections locales ; pour lui ce vote doit être lié à la nationalité française, argumentation un peu courte qui sent très fort le clin d'œil aux électeurs du FN. Monsieur le président de la commission des lois, savez-vous que les européens votent aux municipales, sans avoir besoin de posséder la nationalité française. Et cela n'a entraîné aucun problème au sein des conseils municipaux en France.

    Au sein de la gauche, la candidate du PS a comme handicap d'arriver "parachutée" dans le département. Cela ne nous paraît pas constituer un obstacle majeur, si elle vient pour s'implanter dans cette circonscription au long cours. Par contre elle se situe clairement dans une gestion "sociale-démocrate" de l'économie libérale. C'est son choix, mais pas le nôtre, pas plus que sa position en faveur du maintien des centrales nucléaires.

    Les deux autres candidates à "la gauche de la gauche", ont des positions qui sont proches de celles que nous avons.

    D'ailleurs Pierre Potron, le suppléant de Sophie Perrin (Europe- Ecologie Les Verts) a été notre candidat lors des dernières cantonales à Vouziers. Le groupe local "EE Les Verts" de Sedan -Vouziers est de création récente, mais la campagne dynamique menée par Sophie Perrin leur laisse espérer une visibilité électorale qui sera à confirmer.

    Claudette Moraine, candidate du Front de Gauche a été impliquée dans bien des combats qui sont aussi les nôtres, avec ATTAC ou au sein du mouvement syndical par exemple. Au sein du Front de Gauche, la "dynamique Mélenchon" a occupé le devant de la scène dernièrement. Il nous semble encore plus important de souligner la dynamique d'union crée au sein de ce Front. Le proche avenir nous dira si cette tendance peut durer et s'amplifier.

    L'An Vert et le groupe Ecologie- Solidarité de Vouziers ne vous donneront donc pas de consigne de vote. Ce sera à vous de faire votre choix personnel, même si en fonction de nos valeurs essentielles, notre regard se porte préférentiellement vers les deux candidates avec lesquelles nous avons beaucoup en commun.

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  • Le Front de Gauche et la lutte contre le FN

    Voici le dernier volet des réponses au questionnaire envoyé aux candidates de gauche dans la circonscription de Sedan-Vouziers. Claudette Moraine, représentante du Front de Gauche, s'exprime sur la solidarité et les réponses à apporter à la montée du FN.

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    Notre programme repose sur un socle indissociable qui relie le développement économique et les questions écologiques et environnementales basé sur une redéfinition des besoins des territoires au plus près des citoyens et en rétablissant une participation de ceux-ci aux décisions.
    C'est l'idée de révolution citoyenne fondée sur l' "Humain d'abord ", thèmes que nous avons déclinés tout au long de ces 6 mois de campagne.

     

    La solidarité
    C'est dans ce cadre qu'il faut placer l'élimination du phénomène FN, dont les racines sont multiples : insécurité sociale qui incite à chercher les boucs-émissaires, fin du mythe du progrès indéfini qui incite à rechercher un passé obsolète idéalisé, évolution des classes dominantes dont les politiques néo-libérales exigent des méthodes de plus en plus autoritaires. Le succès du FN est moins lié à des conditions objectives qu'à un symptôme réactionnaire. Les petits possédants craignent pour leur patrimoine et sont prêts à tout pour le conserver, les grands capitalistes rêvent d'imposer une société débarrassée des « contraintes » sociales, et tout ceci ne peut fonctionner qu'en contrôlant, réprimant, apeurant. La « dédiabolisation » du FN n'est que la face aimable de ce projet.
    Détruire la racine en rompant avec la politique de la concurrence de tous contre tous est donc la priorité. Cependant, sans attendre, le Front de Gauche a décidé de repartir à l'assaut, en mettant en lumière les véritables propositions du FN, soigneusement cachées sous un « anti-conformisme » de façade.

  • Nelly Fesseau : sur la solidarité et le lien social

    Voici la réponse de la candidate du PS sur le thème de la solidarité

     

    La solidarité

     

    De rudes conditions historiques et géographiques ont déterminé la solidarité comme une valeur essentielle pour les Ardennais. Pourtant une montée de l'intolérance et de l'exclusion se manifeste de plus en plus ouvertement. « L'autre »  est rejeté, qu'il soit étranger, qu'il vive différemment (gens du voyage), ou qu'il représente ce que l'on craint de devenir (le chômeur, l'assisté).

    Le niveau atteint par le score du FN, aussi bien en milieu rural qu'urbain nous interroge sur la pertinence des réponses données et  des mesures mises en place depuis les années 1980.

    Il faut bien entendu combattre ces idées et redonner foi en une société solidaire. Peut-on y arriver sans penser et mettre en place des stratégies nouvelles ?

     

    Réponse :

     

    Les Ardennes sont au carrefour de l’Europe. Notre département a des frontières avec deux pays, ce qui n’est quand même pas si courant ! Au-delà de ces considérations géographiques, vous avez raison de mettre en valeur l’histoire du notre département, meurtri par les guerres, qui a forgé une conception toute ardennaise de la solidarité. Solidarité encore récemment démontrée dans les épreuves récentes, notamment économiques. N’a-t-on pas battu des records de mobilisation dans le département à l’occasion des lois contre la réforme des retraites en 2010 ? Tous ces éléments démontrent que la solidarité n’est pas, ici, un vain mot.

     

    nelly fesseau,election législative,solidaritéJe suis particulièrement préoccupée par la montée du front national : les Ardennes font partie de ces départements où le FN a devancé l’UMP au premier tour. Ce résultat nous dit beaucoup sur les angoisses qui existent aujourd’hui, sur la peur que l’avenir peut susciter.

     

    Comment y répondre ? D’abord, il me parait incontestable que l’élection de François Hollande s’est très rapidement traduite par un apaisement du pays qui, cinq années durant, avait été sous tension. La fête populaire de la Bastille, à Paris, le soir du premier tour, réunissant plusieurs dizaines milliers de personnes, est l’exemple de cette France que l’on aime : unie dans sa pluralité, fraternelle.

     

    Il nous faut mettre fin à des pratiques qui, au gouvernement comme dans la majorité parlementaire précédente, n’étaient pas acceptables. Des paroles ont été prononcées que l’on aurait jamais du entendre ; des stratégies électorales mises en place au mépris des valeurs de la République.

     

    Il nous faut surtout, maintenant, passer aux actes : oui, de nouvelles stratégies sont nécessaires. Il faut redonner du sens au lien social, parfois le rebâtir. Il faut faire émerger de nouvelles solidarités. Il faut, en un mot, que la société retrouve sa cohésion. Et c’est pour cela que je suis convaincue qu’une majorité de gauche est nécessaire pour les cinq prochaines années.

  • Liberté égalité fraternité et laïcité sur tout le territoire

    Alsace et Moselle : sous le concordat…

    Lors de son 84e congrès à Saint-Denis en juin 2007, la LDH a adopté la résolution suivante : « Laïcité : résolution sur le statut d’Alsace-Moselle ».
    La LDH considère que l’analyse et les propositions faites gardent toute leur validité et qu’il ne convient pas d’en modifier les termes.

     


    Les Alsaciens et les Mosellans attendent toujours l’application des principes et des règles de la laïcité républicaine dans leurs trois départements.

    2003 : le rapport Stasi sur la laïcité faisait de timides propositions, pour engager un processus de laïcisation de l’enseignement dans nos écoles publiques ; nous attendons toujours leur mise en oeuvre.

    2005 fut l’année de la commémoration du centenaire de la loi de séparation des églises et de l’Etat : 89 ans après leur retour à la France, et ces départements d’Alsace Moselle attendent toujours son application.

    2006 : le Président de la République, lors de son passage à Metz, recevait les déclarations des organisations laïques pour qu’il mette en conformité le discours avec les pratiques. Ses réponses sont toujours attendues.

    La LDH ne se résout pas à ce que l’Alsace et la Moselle restent orphelines de la laïcité. La séparation de toutes les religions et de l’Etat, la liberté de conscience et d’exercice de tous les cultes, sont les principes intangibles du socle commun de la laïcité, qui ne doivent souffrir aucune exception sur l’ensemble du territoire français.

    Dans l’attente de l’abrogation prochaine de ce qui reste d’un concordat archaïque et obsolète, sans remettre en cause les avancées sociales d’un droit civil local, la Ligue des droits de l’Homme demande :

    - la suppression du délit de blasphème inscrit dans un droit pénal « local », rédigé en allemand et qui ne s’applique que sur le territoire des trois départements « concordataires ».

    - la codification du statut scolaire, comme exigé par la circulaire Juppé du 30 mai 1996, afin que celui-ci soit enfin accessible aux usagers et que ses dispositions, de valeur législative, soient intégrées dans le code de l’éducation.

    - l’information claire des parents d’élèves sur le caractère non obligatoire de l’enseignement religieuxconcordat_est_affiche_pr.jpg dans les écoles d’Alsace et de Moselle, et le remplacement de la « dispense » par un choix facultatif, conformément aux recommandations de la commission Stasi.

    - la sortie du système de financement des ministres des cultes par les fonds publics.

    Seule la laïcité républicaine, appliquée à tous et pour tous, ici et dans l’ensemble de notre pays, permet de faire « vivre ensemble » la diversité et le pluralisme d’une démocratie dont les principes sont issus de la déclaration des droits de l’Homme et du citoyen, inscrite dans le préambule de notre Constitution.

    Résolution adoptée par 229 pour, 11 contre, 11 abstentions.

  • Sophie Perrin : Services publics et solidarité

    Voici le dernier volet des réponses de la candidates d'EE les Verts aux questions que nous avons posées.

    Sophie Perrin a souhaité lier ces deux thèmes dans une synthèse qui complète donc ses premières réponses déjà publiées dans ce blog . Vous pouvez voir  ces contributions avec les liens suivants : théme écologie. et thème ruralité

    Demain et vendredi nous terminerons ces publications, nous aurons alors fait le tour des quatre thèmes proposés aux trois candidates.

     

     

    Services Publics et Solidarités

    Pour nous, écologistes du territoire, des services publics forts seront les garants de véritables solidarités qu'elles soient intergénérationnelles, villes/campagnes, salariés/fonctionnaires, femmes/hommes, ou sédentaires/nomades,…

    C’est donc pour cela que nous ne pouvons dissocier les deux sujets que sont la solidarité et les services publics.

    La solidarité de l'Etat doit s'incarner dans la possibilité à tous d’accéder à des services publics de qualité et de proximité.

    La casse systématique des services publics, par la droite de M.Warsmann depuis plus de 10 ans, a sérieusement entamé le socle l’unité de la population ardennaise et française, et cette notion de vivre ensemble qui nous est chère.

     

    Pour remédier à cela, les écologistes à travers la candidature de Sophie PERRIN sont :

     

    - Pour une gestion plus saine et plus stricte de l’argent public, en stoppant le gaspillage des fonds publics au détriment des services de l'Etat.

    - Pour un guichet unique regroupant tous les services publics administratifs (CAF, Pôle Emploi, Sécurité Sociale,…) dans chaque canton avec la possibilité d’un service itinérant pour les communes les plus isolées.

    - Pour l'amélioration de la loi HPST (Hôpital, Patients, Santé, Territoires) du 21 juillet 2009 pour que les communes qui voient leurs populations décroître, ne subissent plus la baisse de la qualité de l’offre de soin de leur hôpital. Un équilibre des pouvoirs doit être introduit avec les associations d'usagers, les collectivités locales et les syndicats, l’Agence Régional de Santé (ARS) ne doit plus avoir tous les pouvoirs.

    - Pour l'établissement d'une carte des transports collectifs cohérente dans les arrondissements de Vouziers et Sedan, en adaptant les modes de transports proposés avec les activités et les besoins des usagers ardennais.

    - Pour le maintien des collèges ruraux pour donner la même chance à chaque jeune de pouvoir bénéficier d’une éducation de qualité à proximité.

    - Pour l’arrêt immédiat de la mise en concurrence des différents territoires entre eux, avec la construction d'un schéma de développement territorial adapté aux qualités et faiblesses constatées.

    - Pour une utilisation et un contrôle efficace des fonds de péréquations redistribués, des territoires les plus aisés vers les territoires les plus modestes.

    - Pour le droit de vote des étrangers hors Union Européenne et des gens du voyage résidant ou circulant en France depuis 10 ans. La sous-citoyenneté ne doit plus exister.

    - Pour l'arrêt des milles-feuilles administratifs pour les communes de moins de 1000 habitants. Et pour le vote à scrutin direct et proportionnel des représentants dans les communautés de communes ou d'agglomération.

    - Pour la couverture des zones dites « blanches » de l’Internet haut débit et de la téléphonie mobile sans surcoûts.

    - Pour un soutien actif aux associations de services à la personne et du secteur de l’économie sociale et solidaire. Les seniors, les jeunes, les handicapés ou les personnes dépendantes doivent pouvoir vivre décemment sur notre territoire.

     

     

    Cordialement,

    Sophie Perrin 2012

     

    http://sedan-vouziers.eelv.fr

  • Intervention de Pierre Tartakowsky lors du 37e congrès de la FNDIRP

    À l’occasion du 37e congrès de la FNDIRP (Fédération nationale des déportés et internés, résistants et patriotes), le président de la LDH a pris la parole.


    « Vous me permettrez tout d’abord, et avant même de partager avec vous quelques réflexions sur la période, de vous dire mon émotion et ma gratitude. Emotion, car la FNDIRP est l’association de celles et ceux pour qui les droits de l’Homme, la devise républicaine, l’universalité de la dignité humaine, n’ontimages?q=tbn:ANd9GcStLyc51VCFb2j6vhdQQfnT4awwo6YENHcXj-1zQkt4RDbVHVYl pas été que de simples idées à débattre mais des valeurs pour lesquelles il valait de se battre, de souffrir et souvent, de mourir.

    Gratitude parce qu’elle conjugue ces valeurs au présent dans des débats et des luttes où nous nous retrouvons au coude à coude, qu’il s’agisse de notre condamnation de la peine de mort et de la torture, de la solidarité avec les peuples en lutte pour leurs droits, de notre refus intransigeant de toute xénophobie, tout racisme, tout antisémitisme, de toutes discriminations qu’elles soient de nature sexuelle ou de genre, ethniques, sociales, territoriales.

    A l’émotion et la gratitude s’ajoute la fierté. En effet, nos deux associations partagent une conception active, militante de leur activité ; loin de toute posture contemplative, la FNDIRP et la Ligue des droits de l’Homme pratiquent leur citoyenneté sur un mode de conviction et d’engagement. C’est d’ailleurs ce qui les a amenées à se retrouver partenaires du même Pacte pour les droits et la citoyenneté, Pacte que nous avons porté dans le débat public qui a accompagné l’enjeu présidentiel et qui inspire notre démarche pour nous inscrire dans un travail de réhabilitation des valeurs de la République.

    Car elles ont souffert et beaucoup perdu, sinon de leur valeur intrinsèque, du moins de leur effectivité, singulièrement sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Certes l’ancien président n’est pas la seule et unique cause de nos maux. L’actualité européenne en fait hélas la démonstration : la montée de l’extrême droite xénophobe et autoritaire en Europe, les tentations de repli national, la crise de l’euro - qui est aussi une crise de l’Europe et d’une démocratie évaluée à l’aune de la règle d’or – dont l’or est d’ailleurs la seule règle. Tout cela montre bien que nous sommes confrontés à des tendances lourdes et loin d’être exclusivement hexagonales.

    Dans le monde d’aujourd’hui, les enjeux sont indivisiblement nationaux et européens : il s’agit donc à la fois de peser sur le « post-2012 » en France et sur le « pré-2014 » dans l’Union européenne avec des élections européennes de 2014 sans doute décisives pour l’avenir de l’Union.

    Ne nous dissimulons pas que cette période – souvent comparée aux années trente – porte des périls lourds : la crise économique – résultante d’un ensemble de crises systémiques enracinées dans une dévaluation structurelle du travail –, les logiques de concurrence exacerbées entre les peuples, l’ampleur des sacrifices demandés à ces peuples sans qu’il soit jamais réellement question de justice, de redistribution, de mise en cause des privilèges. Tout ceci pousse à des mises en œuvre politiques très éloignées des valeurs démocratiques. Ici, certains considèrent que le peuple fait problème ; là, on privilégie artificiellement « l’expertise » sur le débat, supposé chronophage et stérile ; ailleurs, on exalte les vertus de la tradition autoritaire sur le « désordre démocratique ».

    A sa façon bien à lui, Nicolas Sarkozy a incarné, sur un mode particulièrement agité, ces périls. Il serait vain de se perdre dans une énumération – par définition sans fin – des agressions verbales et législatives de notre précédent gouvernement. Mais il n’est pas inutile de tirer un bilan des dégâts, ne serait-ce que pour prendre la juste mesure de ce qu’il s’agit aujourd’hui de construire.

    images?q=tbn:ANd9GcSC1U5SY1pOpkE37D42Muktj6vsj7pYzVthIwnUkAZSsW0GrMtmD’une certaine façon, sous couvert de volontarisme affiché, ce gouvernement aura largement contribué à nourrir le discrédit du politique et du débat. Il y a eu bien sûr ces liaisons sulfureuses et ostentatoires avec le monde de l’argent, ces scandales opaques structurés autour des ventes d’armes, le soutien décomplexé aux dictatures méditerranéennes. Il y a eu aussi, érigé en credo, cette affirmation permanente que chaque problème avait une cause et qu’il suffisait d’éliminer cette cause pour régler le problème. Ce simplisme revendiqué, véritable déconstruction de la complexité démocratique, a construit un paradigme destructeur du « eux » et « nous ».

    Ainsi s’est élaboré sous nos yeux le projet d’une société d’individus, en voie de désaffiliation et voués à marchander en permanence leurs droits fondamentaux contre des « devoirs » commodément substitués à la notion de responsabilité collective et individuelle.

    Ce cadre de pensée avait une fonction. Convaincre l’opinion publique que le gouvernement travaillait à protéger les Français et le pays, à apaiser leurs peurs. Il procédait d’un calcul : faire oublier, en mettant en avant les fonctions régaliennes de l’Etat, sa politique économique et sociale, toutes deux frappées du sceau des injustices et d’inégalités croissantes. Et qu’à défaut d’assurer l’égalité d’accès à des services publics rénovés et efficaces, qu’à défaut de faire pièce aux prédateurs des marchés financiers, qu’à défaut d’assurer la sûreté de chacun et les libertés de tous, il était particulièrement réactif dans le domaine de la répression policière et judiciaire. Bref, qu’à défaut d’être social, il savait être sécuritaire.

    Ainsi, là où la République a pour mission de rassembler, l’ex-président a prôné l’élimination. Ici, au karcher, là avec sa honteuse politique du chiffre ; ici en encourageant la rétention de sûreté, là en orchestrant de toute pièce un débat sur l’identité nationale. Là où la République promet l’égalité, l’ex-président a discriminé pour mieux stigmatiser ; avec son trop fameux discours de Grenoble ; en désignant des populations entières à la vindicte : Roms, Comoriens, musulmans ou supposés tels au vu de leur « apparence ». Là où la République s’affirme fraternelle, l’ex-gouvernement a organisé la chasse à ces dangereux fraudeurs que sont les faux malades, les faux chômeurs, les faux Français…

    Au fil des confrontations et des luttes, des descentes de police et des mises en rétention d’enfants en bas âge, face à l’accumulation des fichiers, des peines planchers et des scandales, un mot d’ordre est remonté des profondeurs de la mémoire partagé de notre peuple, un mot d’ordre à la fois terrible et enthousiasmant. Si le mot de « résistance » s’est imposé dans les rues et les rassemblements, singulièrement chez les plus jeunes, c’est qu’il faisait référence à un engagement éthique, pour la liberté, pour l’humanité et qui avait su porter le programme de gouvernement d’une société construite sur la solidarité.

    Ces résistances donc, ont trouvé leur point de convergence dans la défaite électorale de la droite à la présidentielle. Il s’agit aujourd’hui de les conjuguer au présent face à des défis nouveaux mais qui renvoient fondamentalement aux mêmes enjeux du vivre ensemble. Il s’agit tout à la fois de protéger et de se placer en situation de construire. Nous le faisons dans des conditions très difficiles.

    On sait que les thématiques rampantes du sarkozysme se sont muées en paradigme dans la dernière ligne droite de la campagne présidentielle ; la viande hallal, la burqa, le péril islamique et l’instrumentalisation de la laïcité, le droit de vote des étrangers, agité comme épouvantail, ont été, toute honte bue, appelés à la rescousse d’une droite qui refusait d’assumer son bilan et qui, pour gagner était prête à tout. Ce qui nous a valu, en cadeau de départ en quelque sorte, à la mise en compatibilité de Marine Le Pen avec les valeurs de la République, et l’hégémonie intellectuelle de cette formation sur la droite. Le bilan de cette séquence est que nous héritons d’une situation à la fois extrêmement dégradée au plan des idées et extrêmement tendue au plan politique. Une situation qui nous enjoint, au risque du pire, de mobiliser toutes nos forces pour restaurer l’idéal républicain, dans sa dimension de liberté, de fraternité et de progrès social, pour passer de l’alternance à la construction d’alternatives.

    Ni la FNDIRP, ni la LDH ne sont à cet égard des voyageurs sans bagages, ce dont témoignent les propositions qu’elles ont toutes deux inscrites au Pacte citoyen pour les droits et la citoyenneté. Au-delà de ces éléments concrets, illustratifs de valeurs, comment pouvons nous jouer un rôle et peser sur les processus en cours ? Cela passe avant tout par la réaffirmation de valeurs fondatrices.

    Il nous faut, ensemble :
    - réhabiliter la notion de droits fondamentaux comme fondement même du vivre ensemble, face à l’équation en faux semblant symétrique des « devoirs » et comme fondement d’une société de solidarité ;
    - réhabiliter la notion d’intérêt général, sans laquelle il n’est pas possible de penser une éthique d’engagement politique. La notion renvoie à une mécanique subtile de tensions, de conflits, de débats et d’arbitrages multiples, à un nouvel ordre public social respectueux du dialogue social et du dialogue civil ;
    - réaffirmer la primauté des valeurs démocratique sur les valeurs boursières.

    Plus concrètement, et parce que l’aspiration démocratique, avec son corollaire, l’égalité, est aujourd’hui le pivot sur lequel il nous semble possible d’articuler ces valeurs à des engagements concrets, nous entendons réaffirmer plusieurs enjeux de citoyenneté. On pense plus particulièrement au droit de vote et d’éligibilité des résidents étrangers non européens ; à l’exigence de mettre fin partout au cumul des mandats, au cumul des fonctions, aux conflits d’intérêts. A faire coïncider davantage les lieux de représentation avec les réalités démographiques, économiques et sociales ; à faire élire les conseils intercommunaux au suffrage direct, à redéfinir le corps électoral du Sénat selon la règle « un homme, une voix », à inscrire de la proportionnelle dans les mécanismes de représentation, à penser un statut de l’élu, à penser des nouvelles garanties face aux nouvelles technologies, à garantir enfin l’égalité des droits des citoyens face à la justice, à la fiscalité, l’éducation et la santé, face aux disparités territoriales…

    Ces objectifs, nous entendons les porter et les faire vivre dans le débat public dès la rentrée politique et sociale de l’automne, même s’ils ne résument évidemment pas tous les combats de la LDH. Notre conviction est que la société civile a plus que jamais son mot à dire. La démarche qui nous avait conduit à proposer à cinquante associations et organisations syndicales de se regrouper sur des valeurs et des propositions concrètes reste donc bien d’actualité. Cette conviction, il nous revient de la faire vivre dans nos rencontres, dans nos propositions, dans nos engagements. Comme le proposait Jean Jaurès, il s’agit bien de « finir la République », qui n’est jamais réellement elle-même que lorsqu’elle est effectivement égale, libre, sociale et fraternelle. »

  • Sophie Perrin : une écologiste parle d'écologie

    Dans le cadre des contributions que nous avons demandées aux 3 candidates de gauche dans la 3ème circonscription des Ardennes, voici la réponse de Sophie Perrin sur le thème de l'écologie.

     

    Comité EELV Sedan-Vouziers


    A Sedan, le 30 mai 2012


    Environnement et Écologie


    - Nos cours d’eau comme la Givonne, la Chiers, La Meuse ou l’Aisne sont fréquemment victimes de pollutions récurrentes sans que les pollueurs ne soient inquiétés, nous ferons appliquer le principe de pollueur payeur en renforçant le pouvoir des inspecteurs de l'ONEMA, de la DREAL et des organismes de protection de nos ressources naturelles.
    - Une vigilance accrue de notre part sera portée face au projet de prospection d’extraction de pétrole dans la vallée de la Bar (de Tannay à Vendresse en passant par Sauville ou Chémery sur Bar), site répertoriée en Natura 2000 et en Zone d’Intérêt Ecologique pour la Faune et la Flore (ZNIEFF).
    - Nous sommes favorable au projet de PNR Argonne en cours de constitution, et appelons ee les verts,sophie perrin,election législativesolennellement les maires des communes de l'Argonne Ardennaise à rejoindre ce grand et beau projet. La commune de Vouziers s'est déjà engagée dans cette voie, et d'autres petites communes vont suivre prochainement. L'apport d’un Parc Naturel Régional pour le tourisme, la protection de l'environnement et l'économie peut être conséquent. L'Argonne a besoin d'un tel repère pour garder son identité et ses valeurs.
    - Une loi sera proposée en faveur du respect de tous les êtres vivants : protection des animaux contre les barbaries et les sévices, lutte contre les OGM, interdiction de breveter le vivant, réduction de 70% des utilisations des produits phytosanitaires (engrais chimiques, pesticides, fongicides,…)
    - La préservation des biotopes locaux avec l'incitation à la replantation des haies entre les cultures agricoles, le maintien ou le redéveloppement des trames vertes et bleues et autres corridors écologiques.
    - Le projet du barrage de Savigny-sur-Aisne reste d'ailleurs un non sens écologique qui menace l’intégrité des biens et des personnes, c'est inadmissible. Nous serons toujours de ce combat jusqu'à ce qu'une solution soutenable soit trouvée après une étude complète et entière du bassin.
    - Une transition énergétique programmée et décentralisée doit être mise en place pour 2035 en sortant PROGRESSIVEMENT de la dépendance française du nucléaire et du pétrole, en se basant sur la démarche proposée par Négawatt - www.negawatt.org/la-demarche-negawatt-p33.html.
    - Des politiques conjuguées d’économie d’énergie et d’efficacité énergétique des produits manufacturiers et des bâtiments seront mis en place dès l’année 2013, le développement des énergies renouvelables de manière décentralisée et locale doit pouvoir reprendre une ascension plus soutenue. Le mix énergétique ardennais, éolien, solaire, méthanisation, biomasse et hydraulique sera prédominant dans 20 ans et maintiendra réellement notre indépendance énergétique : maîtrise des coûts de production donc des coûts de consommation et lutte contre la précarité énergétique.
    ee les verts,sophie perrin,election législative- Création d’un schéma local Climat/Energie pour chaque communauté de commune en relais du plan climat/énergie régional. Une lutte accrue contre la hausse des gaz à effet de serre devra être menée, localement.
    - Développement d’une véritable politique de réduction des déchets à la source par un contrôle plus strict des productions et de l'apport réel des emballages. Le recyclage des déchets sera rationalisé afin de maîtriser l'impact de notre consommation sur l'environnement.
    - Nous privilégierons la médecine préventive, la santé alimentaire est une priorité. Les Ardennais les plus modestes doivent pouvoir accéder à des aliments de qualité au meilleur prix. Une partie des cancers, le diabète, et l'obésité apparaissent à cause de la piètre qualité de certains aliments. Nous remettrons la qualité alimentaire et nutritive par de la production locale dans les cantines scolaires et sur les étals.
    - Nous mettrons en oeuvre une étude des potentiels de transports collectifs là ou ils sont déficients pour permettre d'améliorer la situation actuelle.

    - Nous développerons une politique facilitant l'utilisation du vélo comme moyen des déplacements professionnels et privés, sur les courtes distances, car ce mode de déplacement reste extrêmement dangereux sur notre territoire.