Communiqué de Greenpeace (extraits).
Ces dernières semaines, l’opérateur de la centrale de Fukushima, TEPCO, a multiplié les déclarations, les rapports et les aveux.
Des informations cruciales sur l’état des réacteurs nous parviennent donc éparses, au gré des déclarations contrites et souvent contraintes de TEPCO. Des informations qui, analysées ensemble, nous laissent entrevoir d’une part l’état dramatique de la centrale et l’ampleur de la catastrophe nucléaire en cours, et d’autre part la stratégie mise en œuvre par TEPCO.
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Préparer l’opinion publique japonaise au pire
Le 6 août dernier, une information fait la Une du Japan Times : “Fukushima reactor 3 meltdown was worse than estimated: Tepco” – “l’état de fusion du réacteur n°3 pire que prévu”.
Depuis le début de la catastrophe, le 11 mars 2013, TEPCO persistait à communiquer sur une fusion partielle du réacteur n°3 de Fukushima Daiichi, l’évaluant à 60%. Mais hier, l’aveu est finalement arrivé : c’est 100% du réacteur, qui, rappelons-le, fonctionne avec 30% de combustible MOX depuis septembre 2010, qui serait en fusion.
Ce chiffre de 100% n’est pas une surprise pour les experts, qui s’accordent à dire que les réacteurs 1 et 2 sont, selon toute probabilité, dans le même état. Mais dès lors, que penser du choix de TEPCO de faire acte de transparence maintenant ?
Pour Greenpeace, au regard des informations rassemblées, c’est une façon de préparer l’opinion publique à l’impossible retrait des combustibles des réacteurs de Fukushima. Aujourd’hui, retirer le corium d’un réacteur est une tâche inédite, non prévue, non envisagée à la conception des réacteurs, et surtout impossible dans l’état actuel des connaissances techniques.
C’est ce que les citoyens japonais vont devoir affronter. Cette communication de TEPCO est une façon d’introduire le fait que la construction de bunkers pour couvrir les réacteurs accidentés sera très probablement nécessaire, et de préparer progressivement l’opinion publique japonaise et mondiale pour la construction d’une série de “sarcophages de Tchernobyl version 2014″.
Redémarrer à tout prix ?
Au même moment, et alors que l’ensemble du parc de 48 réacteurs du pays est arrêté, le gouvernement japonais semble vouloir à tout prix relancer des réacteurs.
Des dossiers techniques ont ainsi été soumis à l’autorité de sûreté nucléaire, notamment pour les réacteurs de Sendai. Compte tenu des délais d’examen qui se montent à un ou deux mois, la validation technique définitive ne devrait pas intervenir avant fin novembre. L’autorité se borne toutefois à dire que les installations sont sûres. C’est aux dirigeants politiques qu’il revient de décider du redémarrage.
Or, ces réacteurs de Sendai sont vieux, ils sont respectivement âgés de 29 et 30 ans…
Le vieillissement des réacteurs réduit considérablement les marges de sûreté prévues par la conception et augmentent fortement le risque d’accidents. Voir notre enquête complète sur le vieillissement des réacteurs nucléaire sur out-of-age.eu