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L'AN VERT de Vouziers : écologie et solidarité. - Page 645

  • La chimère des gaz de schiste et du renouveau nucléaire

    Certains s'accrochent encore à l'idée de sauver l'économie par plus de croissance, plus d'exploitation des ressources. Les limites de cette vision passéiste des choses ont été montrés et même atteintes depuis plusieurs années.

    On est donc surpris de voir trois organisations syndicales de salariés et autant du patronat signer un rapport ensemble, qui s'intitule : "reinventer la croissance". La CFDT qui fait partie de ce groupe écrit sur son site:

    "Une croissance forte est possible en France." Dans une période qui incline au pessimisme, l’affirmation détonne d’autant plus qu’elle ne relève pas de l’incantation. Elle est le fruit d’un diagnostic précis, élaboré par six organisations syndicales (CFDT, CFTC, CGC) et patronales (Medef, CGPME et UPA), dans le cadre de la délibération économique engagée depuis 2005.

    Parmi les propositions du rapport, on note un encouragement à la recherche et à l'exploitation des gaz de schiste,notamment en évaluant les réserves en gaz et huiles de schiste. Il est écrit (page 78) "Dès lors, pour les organisations signataires, les réflexions en cours sur la politique énergétique ne sauraient exclure les gaz de schiste."

    A noter également un chapitre présentant une image très positive du développement de l'énergie nucléaire (page 71 et suivantes)

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    Les sites de réserves supposées en gaz de schiste


     

    La FNE dénonce cette vision rétrograde et dangereuse de la transition énergétique :

    Patronat et syndicats ont présenté mardi 28 mai un rapport intitulé « Réinventer la croissance ». Ce rapport dresse des recommandations dans 7 domaines dont l’économie verte, les mobilités et la transition énergétique qui sont à fort potentiel économique. Il entrouvre la porte aux gaz et huiles de schiste (GHDS) en suggérant d’en évaluer les réserves. Encore une fois, France Nature Environnement dénonce la vision de court-terme des défenseurs des GHDS qui, obnubilés par l’indépendance énergétique américaine (non pérenne), oublient d’une part les impacts environnementaux, sanitaires et climatiques de l’exploitation de ces énergies fossiles, et, d’autre part, oublient de dire que les gains pour l’emploi et l’économie sont des leurres. Explications.


    Un contenu en emploi très faible

    Contrairement à une idée répandue, les gaz et huiles de schiste ne constituent pas un gisement important d’emplois. Les chiffres provenant tout droit des Etats-Unis[1], pourtant érigés en exemple à suivre par les défenseurs des gaz de schistes, montrent que pour 500000 forages réalisés en 8 ans, 600.000 emplois directs et indirects ont été créés, soit seulement 1,2 emplois en moyenne par forage, ce qui est très peu, et révèle le caractère très capitalistique de cette filière. Par ailleurs, installer une telle industrie en France ne se ferait pas sans impacts négatifs pour les emplois dans les secteurs agricoles et touristiques.

    Le prix du gaz ne baissera pas grâce aux gaz de schiste…

    Ni pour les ménages, ni pour les entreprises ! Si le prix du gaz a baissé aux Etats-Unis ces dernières années, cela est dû à la spécificité du marché du gaz américain : marché sur lequel les prix se forment à court terme par confrontation de l’offre et de la demande, d'où la formation d'une « bulle »qui ne manquera pas d’exploser et que les producteurs de gaz américains dénoncent publiquement, comme par exemple le PDG d’Exxon, Rex Tillerson, qui affirmait en juin 2012 à propos des GHDS : « Nous perdons tous nos chemises aujourd'hui. Nous ne faisons pas d'argent. Tous les signaux sont au rouge »[2].

    En Europe, le prix du gaz est fixé de manière différente par des contrats de long terme (10 à 30 ans), et s’aligne sur les coûts d’exploitation de la technique la plus coûteuse. Le prix du gaz ne baissera donc pas en France et les GHDS ne constitueront pas un « facteur gigantesque de compétitivité pour les entreprises françaises ».

    Pour un « non » ferme et définitif aux gaz de schiste

    Les énergies renouvelables qui sont également dans le rapport permettront de « réinventer la croissance » en France mais pas les gaz de schistes. Une chose est par ailleurs certaine : leur exploitation a de graves conséquences sur le climat, l’environnement et la santé. Surexploitation et pollution de l’eau, pollution de l’air, risques sismiques et impacts sanitaires ont été identifiés et trop de fois expérimentés aux Etats-Unis. Face à de telles réalités, une évaluation du potentiel français en gaz de schiste s’avérerait coûteuse, inutile et en contradiction avec une transition énergétique ambitieuse.

    Pour Maryse Arditi, « Il est temps de se tourner résolument vers l'avenir et d’engager de vrais efforts de recherche et d’investissements dans le secteur des ENR, du stockage de l'électricité et de l’efficacité énergétique, secteurs davantage porteurs d’emplois comme le démontre les premières études macro économiques sur les scénarios ambitieux de l'ADEME et de Negawatt. Par ailleurs, nous notons avec intérêt que la contribution climat-énergie que demande FNE est soutenue dans ce rapport ».

  • Du Touvet (Isère) à Aix-en-Provence : non à de nouveaux éloges de l’OAS

    Communiqué LDH

    Au moment où s’ouvraient les négociations d’Evian pour mettre fin à la guerre d’Algérie, deux activistes, Albert Dovecar et Claude Piegts, membres des sinistres commandos delta de l’OAS, participaient à l’assassinat de Roger Gavoury, commissaire central d’Alger, dans la nuit du 31 mai au 1er juin 1961. Condamnés à mort, Dovecar et Piegts ont été exécutés le 7 juin 1962.


    C’est précisément le 7 juin 2013 que le Collectif aixois des rapatriés – le CAR –, a choisi pour inaugurer à Aix-en-Provence un monument, de même nature que ceux de Nice, Toulon, Perpignan et Marignane, érigés à la gloire de tels assassins. La stèle sera installée dans la cour de la Maison du maréchal Alphonse Juin, propriété de la ville d’Aix, devenue véritable casemate de la « nostalgérie ». L’actuelle équipe municipale en a confié la gestion au CAR qu’elle subventionne abondamment. Coutumier des éloges de la colonisation et de l’OAS, le président du collectif, René Andrès, lance un appel pour l’inauguration d’un espace « appelé à devenir le haut lieu de la mémoire, et de la conservation, de la vérité du peuple Pied-Noir et Harkis ».

    L’Association de défense des anciens détenus de l’Algérie française (ADIMAD) soutient cet appel. Ces irréductibles de l’Algérie française ont prévu de se retrouver, comme chaque année, début juin autour de la tombe de Claude Piegts au Touvet, dans l’Isère. L’hommage initialement prévu le 2 juin 2013, a soulevé de telles protestations qu’il vient d’être interdit par la préfecture de l’Isère. Ses initiateurs l’ont reporté au 9 juin, deux jours après la cérémonie d’Aix.

    La Ligue des droits de l’Homme dénonce avec force ces tentatives de réhabilitation des anciens tueurs de l’OAS, autant que les dérives idéologiques sur les aspects positifs de la colonisation et les nouvelles instrumentalisations du drame des Harkis et de leurs enfants. Il est indispensable que soient officiellement reconnus, simplement reconnus, les crimes et méfaits qui ont accompagné la colonisation et la guerre d’indépendance de l’Algérie. Indispensable pour bannir en France toutes les formes de racisme que ces dérives alimentent ; indispensable pour permettre le renforcement des liens d’estime et d’amitié entre les peuples algérien et français, l’établissement d’une coopération active et sincère entre la France et l’Algérie !

    Paris, le 4 juin 2013

    En complément d'information, voici  un extrait de la biographie de Roger Gavoury, tiré du site de la Société Française d'Histoire de la Police (SFHP) :

    Tué en service commandé, Roger Gavoury est nommé, à titre exceptionnel, contrôleur général de la sûreté nationale, par arrêté du ministre de l’intérieur du 2 juin 1961. Il est cité à l’ordre de la Nation le .Roger_Gavoury_-_Photo_1956_s.jpg10 juin 1961. La teneur de la citation est la suivante : Le Premier ministre, sur la proposition du ministre d’État chargé des affaires algériennes, cite à l’ordre de la Nation M. Roger Gavoury, commissaire divisionnaire, commissaire central du Grand Alger : "Fonctionnaire d’élite, d’un loyalisme absolu à l’égard des institutions républicaines, a toujours exercé ses délicates et périlleuses fonctions avec une compétence et une autorité dignes des plus grands éloges. Nommé à Alger depuis plus d’un an, s’est distingué par son attitude courageuse et son sens du devoir particulièrement élevé et a tenu à rester à son poste malgré les menaces de mort dont il était l’objet. Lâchement assassiné dans la nuit du 31 mai au 1er juin, a droit à la reconnaissance de la Nation."

    Nommé chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume par décret du 4 août 1961. Le mémoire de proposition mentionne : "M. Gavoury, au cours de ses séjours en Afrique du Nord, s’est toujours efforcé de montrer d’exemplaire façon aux populations musulmanes ce qu’elles pouvaient attendre de bénéfique de fonctionnaires français ayant pour but essentiel de faire respecter et aimer leur pays au travers de leur personne." La mention "Mort pour la France" lui est attribuée à titre militaire le 17 novembre 1961, sur avis favorable du ministre des anciens combattants et victimes de guerre.

    Dix personnes impliquées dans son assassinat sont déférées au tribunal militaire par décret du Président de la République du 6 février 1962, parmi lesquelles le lieutenant déserteur Roger Degueldre (alors en fuite), le sergent déserteur Albert Dovecar et Claude Piegts : pour ces derniers, le procès se déroulera au Palais de justice de Paris du 26 au 30 mars 1962. Arrêté le 7 avril 1962, Roger Degueldre sera traduit le 28 juin 1962 devant la Cour militaire de justice, au Fort neuf de Vincennes. Les deux premiers seront fusillés le 7 juin 1962, le troisième le 6 juillet 1962.

  • Le curé Meslier revient ... (sur le net)

    Méconnu de son vivant, "découvert" par Voltaire, ce prêtre ardennais a écrit dans son Mémoire un réquisitoire implacable contre la religion et la monarchie.

    "Les Amis de Jean Meslier" constituent une association qui défend ses idées et rappelle son combat.

    Jean-Charles Van Bervesseles qui en fait partie nous apprend que le site internet qui lui est consacré vient de reprendre son activité. Il écrit sur son blog : "Vous pouvez consulter le nouveau site de l'association des Amis de Jean Meslier à l'adresse suivante : www.jeanmeslier.fr

     

    Le 349° anniversaire de sa naissance sera honoré le 15 juin prochain : - à Etrepigny , à 15 h , salle communale , ce sera l'assemblée générale annuelle de l'association , réservée aux adhérents .

     

    - à partir de 18h30 , une soirée MESLIER , ouverte à tous , se déroulera dans son village natal , à MAZERNY . Rendez-vous sur la place de la mairie pour visiter les lieux d'enfance de Meslier sous la conduite de notre historien local Yvon Ancelin ! Puis , vers 20h30 , balade autour de Mazerny , apéritif offert par l'association des amis et enfin , pique-nique tiré du sac à la nuit tombée !! en cas de pluie , un site abrité est prévu à proximité immédiate !

     

    Venez nombreux le 15 juin pour fêter celui qui écrivait que "toutes les religions ne sont qu'erreurs , illusions et impostures " ....

     

    Meslier.jpg.... possibilités de logements en chambres d'hôtes pour ceux qui viennent de loin !!

    A l'heure où les intégrismes de tous bords cherchent à instrumentaliser les religions pour aliéner les peuples , venez découvrir ou soutenir les idées de Jean Meslier"

     

     

    Dessin de Siné

  • Public et Privé : le partage des tâches

    Dans plusieurs domaines économiques au sens large, le secteur privé et le secteur public cohabite (enseignement, santé, transport,...).

    On peut se demander sur quels critères le partage s'effectue entre les deux, mais cela est variable selon les cas.

    A Vouziers, on accueille depuis longtemps une Maison de Retraite publique, au sein de l'Hôpital, appelée désormais Etablissement d'Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes (EHPAD).

    Une société privée ORPEA a obtenu l'autorisation de construire un établissement de ce type à Condé lès Vouziers. Notre (toujours jeune) confrère L'Union confirme ce jour dans un article que l'ouverture est prévue pour octobre prochain. Le problème de la concurrence avec la construction d'un nouvel EHPAD public ayant été soulevée, le directeur régional d'ORPEA donne son point de vue : « Il y a un véritable besoin par rapport au vieillissement de la population. On va proposer une structure très hôtelière. Il y a des gens qui attendent des prestations autres que celles du public. »

    Ce qui peut se traduire par : Laissons le secteur public s'occuper des plus démunis, nous on sait proposer le haut de gamme pour ceux qui ont les moyens.

    Voila au moins une définition claire et nette du partage des tâches !

    Quand à l'EHPAD public, on est en attente non pas de l'ouverture, pas même de la pose de la première pierre, mais de la définition d'un projet et de son financement.

    Le GHSA qui devrait être le porteur de ce projet connaît de grosses difficultés financières. Celles-ci limitent la part de financement qu'il peut apporter sur ses propres fonds et compliquent fortement le recours à l'emprunt.

    Un récent rapport de l'Inspection Générale des Finances publié le 28 mai dernier, l'inspection s'est penchée sur l'évaluation de l'investissement hospitalier. Dans ce domaine comme dans beaucoup d'autres l'heure est aux restrictions.

    Notons par exemple cette question (page 104) : Faut-il empêcher les hôpitaux déficitaires d'investir ?

    Et parmi les recommandations finales (page 143) on retrouve:

    -Calculer le niveau d’endettement soutenable à partir de la marge brute non aidée et en déduisant le niveau d’investissement courant incompressible. ( n°10)

    -Conditionner le versement des aides financières à l’atteinte d’objectifs de gestion ambitieux (marge brute non aidée, BFR, désendettement, etc.). (n°13)

    C'est à dire que les possibilités d'emprunt et les aides financières seront conditionnées à des critères de gestion que l'on imagine plus stricts. Le constat général du rapport est un endettement trop élevé des hôpitaux, à réduire le plus rapidement possible par des efforts de gestion (on sait comment cela se traduit en pratique).

    Donc pour ceux qui n'ont pas tout compris, on résume.

    Le public s'occupe des pauvres, mais n'a pas les moyens d'investir.

    Le privé s'occupe des plus privilégiés et paye ses actionnaires avec les bénéfices réalisés.

    Elle est pas belle la vie!

    ehpad,orpea,vouziers,privé,service public

    Le chantier de l'EHPAD privé au début 2013 (photo DR)

  • Roland Garros, trop modeste et trop célèbre

    Tel est le paradoxe du héros de l'aviation, dont le nom est connu dans le monde entier par le stade de tennis où se déroulent les internationaux de France.

    Mais ses exploits pourtant multiples et extraordinaires sont relativement ignorés, tout du moins hors de certains cercles particuliers.

    Et Vouziers fait partie de ces endroits où l'on connaît parfaitement Roland Garros comme l'a souligné René Couillandre dans sa conférence donnée au CPR vendredi soir.

    Cette journée avait débuté par l'inauguration du parcours dans les rues de Vouziers évoquant la première traversée aérienne de la Méditerranée . C'est sous la conduite de Michel Coistia que les participants ont pu revivre pratiquement dans les conditions du direct le raid de Fréjus à Bizerte.

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    Plusieurs étapes répondaient aux différentes phases de la traversée, illustrées d’œuvres dont plusieurs créations d'artistes locaux. Michel Coistia par un texte très vivant  a su faire ressentir à chacun les vibrations du cockpit et réussi à tenir en haleine les participants jusqu'au dénouement final pourtant connu.

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    Les tableaux explicatifs et les illustrations d'artistes resteront visibles pour les curieux(vouzinois et non vouzinois) entre le bas de la place Carnot et le champ de foire en passant par le square Beluriez.

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    Le dernier panneau se situe à l'entrée du cimetière municipal, côté rue de Syrienne, et donc à quelques pas de la tombe de Roland Garros. La traversée du jour s'est donc terminée par un hommage silencieux devant l'obélisque qui marque l'emplacement où repose l'aviateur.

     

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    Après une courte pause dînatoire, c'est donc René Couillandre, ancien officier de Marine et  ancien directeur de programme des avions de patrouille maritime, qui a animé une conférence sur l'aviateur qui repose au cimetière de Vouziers.

     

    roland garros,aviateur,traversée de la méditerranée


    Il a centré son propos sur l'année 1913, centenaire oblige, mais aussi dernière année avant la grande guerre de 1914-1918. Engagé volontaire, prisonnier puis évadé, Garros est mort en pilotant, abattu au-dessus de Saint-Morel.

  • Un opposant aux fermetures en grève de la faim

    Suite à la lettre ouverte au Ministre de l'Education Nationale que nous avons publiée hier, un membre du collectif, Emmanuel Jacquemin a décidé d'entamer une grève de la faim à partir de ce jour.

    Voici sa déclaration publique faite devant la mairie de Le Chesne ce matin.

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    Mes premiers mots et mes premières pensées sont pour Madame Dromzee, Proviseure du lycée de Bazeilles, à qui je dois des excuses publiques et à qui je dois demander pardon pour les mots blessants que j’ai été amené, dans l’emportement de notre combat, à lui adresser. Car notre mouvement pacifique pour la sauvegarde de nos écoles, est avant tout inspiré par des valeurs : de solidarité, d’équité, mais aussi de respect des personnes et des principes démocratiques.

     

    C’est précisément au nom de ces valeurs mêmes, que nous sommes conduits aujourd’hui à dénoncer, après plusieurs mois de lutte, un dysfonctionnement grave et sans précédent du dialogue démocratique sur la question scolaire dans notre département.

     

    Depuis plus d’un an désormais, les autorités du Rectorat de l’Académie de Reims, représentées dans notre département par M. Patrice Dutot, Directeur Académique des Services de l’Education Nationale, se sont engagées, en toute méconnaissance des réalités géographiques et au nom d’une logique comptable aveugle aux spécificités de nos territoires, dans la mise en œuvre à marche forcée d’un véritable processus de désertification scolaire de ce département, compromettant, sous couvert d’optimisation des moyens, l’égalité d’accès de nos jeunes à une éducation de qualité : fermeture des séries générales du lycée de Bazeilles, mutualisation/transfert de la filière littéraire du lycée de Givet, mettant en péril à court terme l’avenir de cet établissement, remise en question arbitraire des collèges multisites de Buzancy-Grandpré et Le Chesne, etc… Autant de projets mortifères pour l’avenir de nos territoires et de leur jeunesse, auxquels parents d’élèves, enseignants, élus et citoyens, rassemblés dans un mouvement large et convergent, se sont opposés sans relâche.

    A cette protestation pacifique, argumentée et souvent porteuse de propositions alternatives délibérément ignorées, les autorités du Rectorat de l’Académie de Reims n’ont répondu que par l’instauration d’un dialogue en trompe l’œil, dissimulant à grand peine leur complète surdité aux objections les plus rationnelles. Cette posture arrogante, confinant parfois au mépris et à la provocation, fut aggravée par l’emploi, de la part de M. le Directeur Académique des Services de l'Education Nationale des Ardennes, de méthodes par-dessus tout inacceptables venant de représentants d’une institution censée œuvrer à la transmission des plus hautes valeurs de la République. Ainsi l'utilisation du lien de subordination pour faire pression sur des citoyens élus de base, sur des partenaires de l'Education Nationale, sur des enseignants parents d'élèves, sur des enseignants, portant gravement atteinte aux principes les plus élémentaires du dialogue démocratique, a achevé de ruiner, à nos yeux, la crédibilité de cet interlocuteur.

     

    C’est pourquoi, mus par le seul souci de l’avenir de nos jeunes et de notre territoire,Le Chesne écoles 06..2013 006.jpg et acculés par une posture d’intransigeance de ses représentants dans notre région qui conduit à l’impasse, nous avons été conduits à interpeler Monsieur le Ministre de l’Education Nationale, afin d’obtenir la suspension des projets de fermeture précités et la restauration, par la levée de toutes les menaces ou mesures discrétionnaires susmentionnées contre les personnes, des conditions d’un véritable dialogue respectueux des citoyens et de leurs droits. L’absence de réponse du Ministère à ce jour, m’a conduit à prendre la décision exceptionnellement grave d’entamer à compter d’aujourd’hui une grève de la faim, avec le soutien des usagers, élus et enseignants rassemblés dans le collectif 08 « Sauvegardons nos écoles ». Monsieur le Ministre, à l’heure où vont rouvrir à l’Assemblée Nationale les débats parlementaires sur une loi de refondation de l’école que vous avez voulue refondation de la République par l’école, pourrez-vous tolérer que perdure plus longtemps, dans un département en souffrance, une situation qui fait injure aux valeurs de cette République autant qu’au choix réaffirmé par le Président de la République de refaire de l’éducation de notre jeunesse une priorité de la nation ?

  • Lettre ouverte au ministre de l'Education Nationale

    Nous publions une lettre ouverte du collectif ardennais "sauvons nos écoles" qui présente ainsi son action :

    Le 21 mai 2013 s'est crée à Poix-Terron le collectif 08 "Sauvegardons nos écoles". Il regroupe des associations de parents d'élèves (autonomes ou institutionnelles), des parents d'élèves, des élus des territoires, des enseignants des 1er et 2nd degrés, et des citoyens représentants tous les différents sites ardennais touchés par la réduction des moyens mise en oeuvre par le ministère de l'Education Nationale.
    Un courrier collectif a été adressé le lundi 26 mai 2013 au ministre de l'Education Nationale. Il pose 3 exigences sous forme d'ultimatum avant une radicalisation du mouvement contestataire à partir du 1er juin 2013. Ce courrier est une lettre ouverte qui a pour but d'être publiée/diffusée auprès de vos lecteurs, auditeurs, téléspectateurs.
    Sans réponse du ministère au 31 mai 2013, le collectif tiendra une conférence de presse à 11 heures à la mairie de Le Chesne samedi 1er juin 2013 afin d'exposer publiquement la stratégie de lutte qui se veut évènementielle et médiatique.

     

     

    Collectif 08 « Sauvegardons nos écoles »

    Mairie

    5, rue Petite Ville

    08390 SY

     

    à

     

    Monsieur le Ministre de l'Education Nationale

    Ministère de l'Education Nationale
    110 rue de Grenelle
    75357 PARIS SP07

     

    Lettre ouverte au Ministre

     

     

     

    Monsieur le Ministre de l'Education Nationale,

     

     

     

     

    Vous avez, dès votre prise de fonction, inscrit votre action dans le cadre des orientations définies par le Président de la République, faisant de l'école l'une des priorités nationales de son mandat et par conséquent de l'action du gouvernement. Dans ce cadre, vous avez annoncé la recréation sur cinq ans de 60 000 postes supprimés par la précédente majorité et souhaité l'apaisement des tensions induites par des choix avec lesquels vous avez manifesté la volonté de rompre, en incitant notamment vos cadres à instaurer un dialogue social réel et efficace avec tous les partenaires de l'Ecole de la République.

     

    Si ces orientations nationales ont bien été entendues de tous, force nous est malheureusement de constater qu'elles n'ont pas, à ce jour, trouvé leur concrétisation dans le département des Ardennes dont nous vous invitons à regarder de plus près la situation ainsi que les méthodes employées par les autorités du Rectorat de l'académie de Reims pour y conduire leur action.

     

    De fait, si nous pouvons comprendre que, dans l'effort entrepris pour reconstruire les moyens d'éducation sacrifiés par vos prédécesseurs, les académies dont le solde démographique est déficitaire ne soient pas, en particulier dans ce premier temps, prioritaires, nous ne comprenons pas en revanche, ce qui peut, au regard des choix précités, justifier la mise en œuvre à marche forcée, depuis plus d'un an maintenant, par les autorités du Rectorat de l'académie de Reims représentées par le Directeur académique des services de l'Education Nationale des Ardennes, d'un véritable processus de désertification accélérée de notre département, ressenti comme une provocation dans un territoire marqué par les conditions particulières que lui crée sa forte ruralité, d'une part, et d'autre part sinistré par les ravages causés, sur un paysage industriel déjà fragilisé, par une crise économique sans précédent.

     

    Site de Le Chesne et son contexte :

    Voici plusieurs mois , il a été décidé de fermer le collège de Le Chesne (chef-lieu de canton) pour regrouper tous les élèves à Vouziers. Cette décision a tout de suite été dénoncée par les parents d'élèves, les élus et acteurs locaux. En effet, l'intérêt de l'enfant par le temps de transport qu'il induit, n'est aucunement pris en compte. Sans parler des conséquences économiques dramatiques pour ce canton.

     

    Site de Buzancy/Grandpré et son contexte :

    En 2000, la proposition du Recteur de mettre nos collèges en multi sites (Vouziers/ Le Chesne et Buzancy /Grandpré) a été acceptée afin de maintenir un service public sur nos territoires. Aujourd’hui, tout est remis en question de façon arbitraire par les instances rectorales et académiques. Pourtant, la densité de population, certes basse, est stable. Si un établissement scolaire de ce type venait à fermer, cela ne ferait qu’accélérer de nouveau la désertification. Notre collège est un tremplin pour la vie sociale et le dynamisme économique en milieu rural.

     

    Site de Bazeilles et son contexte :

    Le Lycée de Bazeilles (ville péri-urbaine de 3 000 habitants) est un établissement polyvalent où cohabitent depuis plus de 20 ans des filières générales avec des filières hôtelières. C'est un lycée à taille humaine dans un cadre rural. Adossé à la ville de Sedan, tourné vers la ruralité, il dessert tout le Nord-Est des Ardennes, soit un bassin de population de 40 000 habitants. Le supprimer c'est signifier que désormais un seul lycée d'enseignement général et public est suffisant pour 60 000 habitants.

     

    Enfin, à Givet, véritable presqu'île française en territoire belge, le projet de mutualisation de la filière littéraire du lycée de cette ville avec celui d'un établissement (le lycée de Revin) distant de plus de 30 kilomètres, impliquant des déplacements d'élèves particulièrement longs dans des conditions de circulation problématiques, constitue, en ignorant définitivement les contraintes géographiques, un défi au plus élémentaire bon sens, et met gravement en péril à court terme l'existence même de la série littéraire dans l'ensemble de la vallée de la Meuse, en même temps que la pérennité du lycée de Givet.

     

    Cette triste liste n'est pas exhaustive.

     

    Face à ces menaces, élus, parents d'élèves, enseignants, représentants d'organisations syndicales et citoyens, dont nous sommes, engagés depuis des mois dans une mobilisation de longue haleine pour la défense de leurs écoles et de l'offre de formation dans ce territoire, se sont trouvés confrontés à un dialogue en trompe-l’œil et finalement à la plus complète surdité du représentant académique de l'Education Nationale des Ardennes, à leurs interpellations et à leurs arguments, mais encore et de surcroît, à l'emploi de moyens inacceptables pour parvenir à ses fins : l'utilisation, notamment, du lien de subordination pour faire pression sur des citoyens élus de base, sur des partenaires de l'Education Nationale, sur des enseignants parents d'élèves, sur des enseignants. En sorte que, pour toutes ces raisons, Monsieur le Directeur académique des services de l'Education Nationale des Ardennes, a cessé d'être, à nos yeux, un interlocuteur crédible.

     

    Vous l'aurez compris, Monsieur le Ministre, il nous faut retrouver au plus vite la sérénité et la confiance en l'Institution que nous avons perdues.

     

    Pour ce faire, nous vous demandons sans délais :

     

    - la suspension de tous les projets de fermeture, de transfert ou de mutualisation des sites, filières et séries susmentionnés visés par les projets du Directeur académique des Ardennes pour la prochaine rentrée, ainsi que la restauration des conditions d'un dialogue social apaisé et constructif, propice à l'élaboration de décisions réellement concertées, entre les autorités du Rectorat de l'Académie de Reims et les usagers, élus et personnels engagés dans la défense de ces établissements;

     

    - la réhabilitation d'un des intervenants extérieurs de l'Education Nationale, le Docteur Deswaene, élu de notre territoire, évincé sans justification;

     

    - la levée des menaces qui pèsent sur un certain nombre d'enseignants également parents d'élèves.

     

    Ces trois conditions sont un préalable indispensable pour envisager le mois de juin sur une confiance retrouvée.

     

    Nous nous permettons enfin d'insister sur « l'exception territoriale » que représente notre département avec sa forte ruralité, ses difficultés socio-économiques aggravées par le contexte actuel, et l'excentration géographique atypique de sa pointe. Il va de soi que nous attendons une prise en compte de cette situation particulière et que nous serons très attachés à ce que les termes d'équité et d'égalité entre les territoires prennent tout leur sens dans la future redistribution des cartes que nous attendons de votre intervention.

    C'est dans cet esprit que nous attirons votre attention sur le fait que le solde démographique déficitaire de notre académie ne saurait à lui seul justifier qu'elle ne connaisse rien, dans les rentrées à venir, du bénéfice de la reconstitution des moyens d'éducation que vous avez engagée. L'ampleur des destructions de postes d'enseignants accomplies par le précédent gouvernement est en effet telle, et vous le savez, qu'elle est allée bien au-delà de ce que l'ajustement des moyens à une démographie déficitaire pouvait justifier. Aussi la recréation, même dans un volume modeste, d'heures et de postes d'enseignement secondaire dans notre région, apparaît-elle comme la condition nécessaire pour que le Rectorat de l'académie de Reims ne soit pas en permanence contraint à une politique de redéploiement des moyens telle, que les créations nécessaires en un lieu de l'académie, se fassent toujours aux dépens de territoires déjà en souffrance, et conduisent à en ignorer les spécificités et les besoins propres.

     

    En conclusion, acculés par un brouillage des cartes permanent opéré par le D.A.S.E.N., nous vous demandons d'accéder à nos requêtes d'ici au 31 mai 2013. Sans réponse de votre part, nous saurons prendre nos responsabilités en envisageant un mode d'action qui, tout respectueux qu'il sera des personnes, des fonctions et de la légalité républicaine, ne manquera pas de donner au conflit que nous portons à votre connaissance un tour d'une exceptionnelle gravité.

     

    Nous vous prions d'agréer, Monsieur le Ministre de l'Education Nationale, nos plus respectueuses salutations.

     

     

    A Douzy, le 26 mai 2013, les signataires :

     

    Pour le Lycée de Bazeilles

    Sophie PERRIN, représentante Parents d'élèves

    Nicolas HANNIER, enseignant représentant du SNES

    Emmanuel JACQUEMIN, élu

     

    Pour le Collège de Buzancy

    Véronique BOULARD-GEOFFROY, présidente de l'association de Parents d'élèves

    Bruno JUILLET, Maire de Belval-Bois-Des-Dames

    Françis POTRON, Maire de Bar-Les-Buzancy

     

    Pour le Collège de Le Chesne

    Gérard DEGLAIRE, Maire de Le Chesne, Président du S.I.V.O.M.

    Elodie GARDAN, présidente de l'association autonome de Parents d'élèves

    Bruno DESWAENE, intervenant auprès de l'Education Nationale, Maire de Sy

     

    Pour le Lycée de Givet

    Sébastien RIO, président de l'association du Collectif de vigilance Scolaire de la Pointe des Ardennes

    Kathy CHAVATTE, Présidente Union Locale F.C.P.E.

    François JANVIER, enseignant

    Judith GEORGES, enseignant

    Frédéric THIBAULT, enseignant représentant du SNES