Quelques semaines après les attentats de Paris, l’échéance électorale de dimanche semble presque dérisoire. L'état d'urgence instauré suite à ces terribles attaques est encore en vigueur, créant une situation exceptionnelle : les Français vont voter alors que des libertés fondamentales sont suspendues, dont le droit de manifester.
Ce n'est justement pas le moment de renoncer à nos droits démocratiques, et le droit de vote en est une des composantes. Nous savons depuis longtemps que cette démocratie élective est très loin d'être parfaite. Les lois électorales sont modifiées selon les périodes et les scrutins, donnant au fil des changements effectués un poids différent au bulletin de chaque électeur. Le contrôle des élus le long de leur mandat est quasi inexistant, laissant l'électeur passif pendant toute une période. Et la présidentialisation à outrance ramène tous les autres scrutins au rang de répétition générale ou de défouloir à rancœurs. Mais il n'existe pas d'autres moyens que le vote pour que chacun puisse s'exprimer de manière claire et égalitaire. L'expression de mécontentements par manifestations, pétitions, grève ou autres moyens est tout à fait légitime, mais on ne peut résumer ainsi la volonté de toute une population, surtout sur le long terme.
Il faut donc que chacun utilise son droit de vote dimanche, sinon ce sera ceux qui se sont déplacés qui choisiront pour les autres. Et ceux qui semblent les plus motivés actuellement sont les électeurs du FN. Il faut s'opposer clairement à leur programme de rejet de l'autre et de nationalisme ringard. Les deux grands partis de droite et de gauche ont déçus beaucoup de monde, mais au premier tour il existe un choix assez large d'autres candidatures. Vous pouvez voter pour le Front de Gauche ou les Écologistes, sans risquer de faire le jeu d'un parti de droite ou d'extrême-droite, puisqu’il y aura un deuxième tour.
La nouvelle grande Région reste mal connue pour beaucoup, et les compétences qu'elle exercera n'entrent que peu en cause dans les choix des électeurs tels qu'on les connaît. Pourtant, l'économie, la formation, les transports sont des domaines qui jouent fortement sur la vie quotidienne de chacun. La région ACAL aura un budget et un impact local importants qui constituent une raison suffisante pour se déplacer au bureau de vote. Mais le danger de voir un parti d'extrême-droite prendre les commandes de notre Région représente un tel risque pour les valeurs républicaines qu'il met chacun en face d'une échéance qu'il ne faudra pas regretter d'avoir manquée les jours d'après.
Nous publions en complément à ce texte un appel du comité régional de la LDH.
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