La gestion des déchets nucléaires demeure un problème insoluble. Alors l'industrie nucléaire et l’État ont cru trouver une issue : les enfouir. Mais cela ne résout rien, car ils restent aussi dangereux et pour très très longtemps. Les générations suivantes devront gérer les risques d'accident, avec la crainte de les voir encore plus complexes à résoudre. En effet, le stockage à grande profondeur rend toute intervention particulièrement problématique et coûteuse.
Créé récemment, le comité ardennais de soutien à Bure (village de la Meuse où est prévu le centre d'enfouissement), a mené une action symbolique ce samedi. Voici leur communiqué suite à cette manifestation non-violente.
"L’action du Comité Ardennais de Soutien à Bure s’est tenue ce samedi matin, auprès de Woinic, le symbole identitaire ardennais
Après une installation très matinale, dans une atmosphère vive et bon enfant, l’action non-violente de communication du Comité Ardennais de Soutien à Bure a eu lieu ce samedi matin 21 avril, auprès de Woinic. Elle a été vite écourtée par les forces de l’ordre.
L’action consistait en une installation plastique, déployée par les 12 membres présents du Comité Ardennais de Soutien à Bure. Il s’agissait d’un amoncellement d’une grande quantité de simili-conteneurs de déchets nucléaires, disposés et suspendus afin d’imiter une déjection du sanglier-monument (voir photographies jointes). Candide, cette métaphore fécale fait sens : les déchets nucléaires sont ceux de tous les citoyens, car engendrés par nos consommations électriques (et des choix de politique énergétique). Les enfouir irréversiblement, en les enfermant et jetant la clef, c’est tirer la chasse d’eau : les déchets sont emportés, mais ils ne disparaissent pas pour autant.
Ce choix technique de traitement des déchets nucléaires nous apparaît très irresponsable et naïf, là où une responsabilité collective doit introduire une ré-appropriation citoyenne du sujet et une large concertation publique. Nous avons encore du chemin vers cela, si l’on considère les ordres reçus par la gendarmerie locale ce samedi matin. Ceux-ci étaient de nous évacuer du site.
Frédéric, membre du Comité Ardennais de Soutien à Bure, indique : « Nous nous attendions à une intervention rapide des forces de l’ordre. Nous étions organisés en fonction de cela. Mais je suis très surpris par le nombre de gendarmes mobilisés ! C’est fou, ils sont au moins aussi nombreux que nous ! […] Est-on près à entendre l’expression citoyenne, sans crispation immédiate ? »."
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