Dessin de Chappatte pour "Le Temps"
politique internationale - Page 38
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L’option du pire en Ukraine
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Russie : les manifestants antiguerre arrêtés par milliers
Publié le 16.04.2022 par >Amnesty International.Depuis le 24 février 2022, de nombreux Russes descendent dans la rue pour dénoncer l’invasion de l’Ukraine. L’opposition à la guerre est réelle mais les autorités veulent l’effacer. Les arrestations de manifestants se comptent par milliers. Un arsenal législatif renforcé les rend possibles. Explications.
Plus de 15 400 manifestants pacifiques ont été arrêtés en Russie depuis le début de la guerre en Ukraine (chiffre fourni par l’ONG russe OVD-info au 7 avril). Les arrestations sont massives, immédiates, presque surréalistes : pour la seule journée du 6 mars, 5 000 personnes ont été arrêtées dans 69 villes russes.
« NON À LA GUERRE ! » : AUSSITÔT DIT, AUSSITÔT ARRÊTÉ
« Non à la guerre ! ». Voici l’un des slogans scandés par les manifestants de la place Rouge à Moscou, des places centrales de Saint Pétersbourg et de dizaines d’autres villes partout en Russie. À cette opposition à la guerre, la police répond par une vague d’arrestations, arbitraires et souvent brutales. Même des enfants participants aux rassemblements ont été arrêtés, plus de 100 selon l’ONG OVD-info.
Les images des arrestations qui nous sont parvenues de Russie sont choquantes. Porter des ballons aux couleurs de l’Ukraine : arrestation. Ecrire « Non à la guerre » dans la neige : arrestation. Applaudir ou passer à côté d'une manifestation : arrestation. Détourner une pancarte en écrivant « Deux mots » (en référence au slogan « Nyet voyne », qui signifie « Non à la guerre») : arrestation. Tenir une pancarte blanche, sans aucun message de protestation : arrestation.
Les autorités ont lancé une véritable chasse aux sorcières en instrumentalisant le système judiciaire russe pour poursuivre les manifestants antiguerre.
UN ARSENAL DE LOIS RÉPRESSIVES
La répression n’est pas chose nouvelle en Russie. Depuis plus de quinze ans, les autorités russes utilisent des lois de plus en plus restrictives pour réduire au silence toute dissidence.
Avec la guerre en Ukraine, la répression s’est accélérée. Ces lois sont utilisées comme un outil de répression dans un contexte où les autorités russes entendent contrôler tout ce qui va être dit ou vu.
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Nettoyage ethnique en Éthiopie : « Nous vous effacerons de cette terre »
Publié le 06.04.2022 par Amnesty InternationalLoin de l’attention des médias, le Tigré occidental est devenu le théâtre de crimes contre l’humanité. Les forces de sécurité régionales amhara et leurs alliés s’acharnent sur l’ethnie tigréenne. Homicides, viols, détentions massives et transferts forcés : la population subit une campagne implacable de nettoyage ethnique. Notre enquête menée en collaboration avec Human Rights Watch.
Depuis novembre 2020, les autorités et les forces de sécurité amhara mènent une campagne implacable de nettoyage ethnique pour chasser de chez eux les Tigréens du Tigré occidental avec l’assentiment et la possible participation des forces fédérales éthiopiennes. Pour ce faire, elles ont recours à des menaces, des homicides illégaux, des violences sexuelles, une utilisation massive de la détention arbitraire, des pillages, des transferts forcés et la privation d’aide humanitaire. Ces attaques généralisées et systématiques contre la population civile tigréenne constituent des des crimes de guerre ainsi que des crimes contre l’humanité.
Pendant les premières offensives de 2020, les forces fédérales éthiopiennes et leurs alliés ont perpétré des crimes de guerre contre la population tigréenne, en ayant recours notamment à des bombardements aveugles de villes et à des exécutions extrajudiciaires, forçant des dizaines de milliers de personnes à fuir au Soudan voisin et dans d’autres parties du Tigré.
Des milices tigréennes et des habitants de la région ont aussi commis des crimes de guerre contre des Amhara vivant sur place et des travailleurs migrants lors d’un massacre survenu dans la ville de Mai-Kadra, le 9 novembre 2020. Dans les mois qui ont suivi, les nouvelles autorités chargées d’administrer le Tigré occidental, associées aux Forces spéciales amhara ont entrepris une campagne de nettoyage ethnique contre les habitants tigréens de la région.
« Nous allons vous tuer. Partez d'ici. »
Les forces de sécurité amhara, des milices et les autorités nouvellement nommées mènent depuis fin 2020 une campagne coordonnée de persécutions fondées sur l’origine ethnique. Dans plusieurs villes du Tigré occidental, des pancartes ordonnant aux Tigréens de partir ont été affichées, et les autorités locales ont discuté de leurs projets visant à chasser la population tigréenne lors de réunions ouvertes au public.
Une femme tigréenne originaire de la ville de Baeker a raconté les menaces qu’elle avait subies de la part de membres d’une milice informelle amhara, les Fano : « Ils répétaient tous les soirs : “Nous allons vous tuer […] Partez d’ici”. » On a vu apparaître des tracts donnant aux membres de l’ethnie tigréenne 24 heures ou 72 heures pour partir sous peine d’être tués.
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Guerre en Ukraine : pour un accueil digne de toutes et tous
Une trentaine d’organisations de la société civile française expriment leur solidarité avec les populations touchées par la guerre en Ukraine, mettant l’accent sur l’accueil indiscriminé des personnes, contre un traitement à deux vitesses vis-à-vis des personnes fuyant d’autres conflits dans le monde
Depuis la nuit du 23 au 24 février, après que Vladimir Poutine a ordonné l’invasion de l’Ukraine, plus de 10 millions de personnes ont été déplacées de force : plus de 4,2 millions ont franchi les frontières internationales ukrainiennes, dont plus de 36 000 sont arrivées en France.
Depuis la nuit du 23 au 24 février, après que Vladimir Poutine a ordonné l’invasion de l’Ukraine, plus de 10 millions de personnes ont été déplacées de force : plus de 4,2 millions ont franchi les frontières internationales ukrainiennes, dont plus de 36 000 sont arrivées en France.
Les États membres de l’Union Européenne, d’habitude si peu enclins à s’accorder sur une politique d’accueil commune, se sont rassemblés le 4 mars 2022 en Conseil et ont actionné le dispositif exceptionnel de protection temporaire. La Directive 2001/55/CE – encore jamais activée, alors même que d’autres guerres ont déjà jeté des millions de personnes sur les routes de l’exil – offre une protection immédiate et collective à des personnes déplacées pour une période initiale d’un an qui peut être prolongée jusqu’à 3 ans.
Cet effort collectif des gouvernements européens, aussi inhabituel que surprenant, ne peut qu’être salué. Il est la preuve qu’une autre politique migratoire européenne et française, basée sur un accueil digne, est possible. C’est également la confirmation que les moyens existent et que promouvoir les droits fondamentaux de toute personne migrante est in fine une question de volonté politique.
Malgré le constat de cet élan de solidarité, nos organisations s’inquiètent du traitement à deux vitesses accordé aux exilés ukrainiens d’une part, et aux non ukrainiens d’autre part. Des témoignages ont rapidement fait état d’un traitement discriminatoire réservé aux personnes non ukrainiennes qui essayaient de fuir la guerre. C’est le cas, principalement, des étudiants africains contraints de quitter l’Ukraine, aux frontières avec la Pologne ou la Hongrie mais également des personnes russes et biélorusses exilées en Ukraine.
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Rapport du GIEC : les solutions urgentes pour le climat
Les gouvernements nous mènent vers un monde à +3,2 °C
Le dernier rapport du GIEC sur le climat dévoile des chiffres alarmants qui montrent l’insoutenable apathie des responsables politiques :
- Les gouvernements prévoient de produire d’ici 2030 deux fois plus de combustibles fossiles que ce qui permettrait de limiter le réchauffement à 1,5 °C.
- Avec les politiques climatiques actuelles, le budget carbone restant pour limiter le réchauffement à 1,5°C sera dépassé d’ici à 2030.
- L’humanité émet 54% de gaz à effet de serre en plus qu’en 1990, lorsque les négociations internationales sur le climat ont commencé. Si les pays développés ont fait de légers progrès, pas un seul n’est en ligne avec les efforts à poursuivre pour respecter l’accord de Paris. Leur responsabilité historique en fait pourtant les premiers à devoir montrer l’exemple : 45% des gaz à effet de serre émis depuis 1850 leur sont imputables, contre seulement 3% pour les pays les plus pauvres.
Nous avons les solutions pour stopper le réchauffement à 1,5°C
Pour respecter l’accord de Paris, nous devons réduire de plus de moitié les émissions mondiales d’ici 2030. Nous avons donc huit ans devant nous. Le défi est considérable, mais tenable. Le rapport du GIEC est très clair sur les solutions à développer. Pour réduire nos émissions, les leviers les plus efficaces sont :
- l’énergie provenant du solaire et de l’éolien,
- l’arrêt de la déforestation et la restauration des écosystèmes naturels,
- une agriculture raisonnée et une alimentation basée sur les protéines végétales,
- une meilleure efficacité énergétique, avec par exemple la rénovation thermique des bâtiments, ainsi qu’une économie généralement plus sobre.
La plupart de ces solutions présentent des coûts économiques faibles voire nuls. Les coûts actualisés du solaire et de l’éolien sont par exemple désormais égaux ou inférieurs à ceux du charbon et du gaz.
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Réfugiés le « risque de mourir » est-il devenu acceptable
Publié le 29.03.2022 par Amnesty InternationalÀ l’heure où l’Europe se met en ordre de bataille pour accueillir les Ukrainiennes et Ukrainiens fuyant la guerre, il est important de rappeler que le droit d’asile est un droit universel. En 2021, plus d’un tiers des 154 pays analysés dans le cadre de notre rapport annuel ont refoulé des hommes, des femmes et des enfants à leur frontière ou les ont renvoyés illégalement dans leur pays, parfois au péril de leur vie. Ce sombre constat nous interroge : le « risque de mourir » serait-il devenu acceptable ?
En 2021, 84 millions de personnes ont quitté leur foyer. Un nombre record. Des personnes poussées hors de chez elles en raison des inégalités, du changement climatique ou des violences liées aux conflits. Le retour au pouvoir des Talibans en Afghanistan en août 2021, l’enlisement de la guerre en Éthiopie et la situation au Myanmar ont, par exemple, entraîné de nouvelles vagues de déplacements. De la même façon, le conflit persistant en République démocratique du Congo a conduit, à lui seul, 1,5 million de personnes à abandonner leur domicile en 2021. Tandis qu’au Venezuela, c’est l’aggravation de la crise humanitaire et la pauvreté extrême qui a conduit des milliers de personnes a quitté le pays cette année encore. Depuis l’éclatement du conflit en Ukraine et à l’heure où l’on écrit ces lignes, près de 4 millions d’Ukrainiennes et d’Ukrainiens ont trouvé refuge dans les pays voisins selon le HCR.
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Les talibans interdisent à nouveau l’école aux filles